19 avril 2023

Le Prince et la danseuse (1957) de Laurence Olivier

Titre original : « The Prince and the Showgirl »

Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl)Londres en juin 1911. Les personnalités arrivent du monde entier pour le couronnement de George V. Parmi elles, le régent de Carpathie, le Grand-Duc Charles, un beau veuf. Assistant à une représentation d’un spectacle de cabaret, The coconut girl, il se fait présenter la troupe…
Le Prince et la danseuse est un film anglo-américain de l’anglais Laurence Olivier. Le scénario est l’œuvre de Terence Rattigan, d’après sa propre pièce The Sleeping Prince. C’est un film étonnant, basé sur la réunion improbable de Marilyn Monroe et Laurence Olivier. L’actrice, alors au sommet de sa popularité et qui coproduit le film, ne pâlit nullement de sa confrontation avec le grand acteur shakespearien. Elle a un jeu assez riche, sans minauderie, parfaitement mesuré (en réalité, le tournage fut très difficile du fait de son habituelle inconstance et par la présence Paula Starsberg). Laurence Olivier semble avoir plus de mal avec son personnage guindé. En dehors de Marilyn, toute la distribution est anglaise. L’histoire est assez classique mais réserve de savoureux mini-rebondissements ; elle est bien soulignée par une bonne dose d’humour et des dialogues enlevés. Tout cela est plaisant, un peu anodin mais très amusant. Le succès fut modéré aux Etats-Unis, le film étant sans doute trop anglais pour les américains.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marilyn Monroe, Laurence Olivier, Richard Wattis, Jeremy Spenser, Sybil Thorndike
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Remarques :
* Le livre Une semaine avec Marylin de l’écrivain et réalisateur britannique Colin Clark (alors assistant de Laurence Olivier) raconte comment il eut une brève idylle avec Marilyn lorsqu’il fut chargé de faire visiter Londres à l’actrice lors de la production de The Prince and the Showgirl.
Colin Clark avait précédemment signé un journal de tournage, The Prince, the Showgirl and Me: The Colin Clark Diaries (HarperCollins 1996, non traduit).

* Paula Strasberg, épouse du directeur de l’Actor’s Studio Lee Strasberg, suivait Marilyn sur les tournages pour lui donner des conseils, ce qui a créé des tensions avec tous les metteurs en scène et les équipes de tournage.

Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl)Laurence Olivier et Marilyn Monroe
dans Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl) de Laurence Olivier.

21 mars 2023

Moulin Rouge (1952) de John Huston

Moulin RougeÀ Paris, à la fin du XIXe siècle, le peintre Henri de Toulouse-Lautrec noie son mal de vivre dans l’alcool en compagnie des filles légères de Montmartre. Client assidu du Moulin-Rouge, il va exécuter les portraits de quelques artistes qui deviendront les figures emblématiques du cabaret mythique…
Moulin Rouge est un film anglo-américain réalisé par John Huston d’après le roman homonyme du français Pierre La Mure paru en 1951. Le réalisateur a dit regretter de n’avoir pu représenter la vie réellement dissolue du peintre pour ne pas subir les foudres de la censure. Le film est remarquable par l’utilisation qui est faite du Technicolor. Pour s’harmoniser avec les couleurs des peintures de Toulouse-Lautrec, John Huston a engagé le photographe Eliot Elisofon de Life Magazine afin d’expérimenter des nouvelles techniques : utilisation de filtres d’extérieur en intérieur et ajout d’une brume pour éviter les couleurs trop exubérantes du Technicolor (au grand dam du laboratoire qui déclina toute responsabilité). Le résultat est pourtant très réussi avec des couleurs douces qui évoquent les à-plats de la peinture. La longue scène d’ouverture dans le cabaret est extraordinaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: José Ferrer, Zsa Zsa Gabor, Suzanne Flon, Colette Marchand, Claude Nollier, Peter Cushing
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Remarque :
• Dans son autobiographie, John Huston par John Huston (Pygmalion, 1980), le cinéaste raconte quelques anecdotes de tournage pas très glorieuses pour les parisiens.
• José Ferrer a dû jouer à genoux. La prothèse qu’il portait lui interdisait de jouer plus d’une heure par jour avant d’être longuement massé.

Moulin RougeJosé Ferrer et Zsa Zsa Gabor dans Moulin Rouge de John Huston.

28 janvier 2023

En corps (2022) de Cédric Klapisch

En corpsÉlise est une talentueuse danseuse de ballet âgée de 26 ans. Après une grave chute durant un spectacle, on lui apprend qu’elle ne pourra peut-être plus jamais danser. Dès lors sa vie va être bouleversée, Elise va devoir apprendre à se réparer. Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre…
En corps est un film franco-belge réalisé par Cédric Klapisch. Il en a écrit le scénario avec l’écrivain (et cinéaste) Santiago Amigorena. Cedric Klapisch est passionné depuis toujours par la danse contemporaine. Il nous offre une histoire intelligemment écrite et mise en scène ; elle met en valeur la danseuse Marion Barbeau, dont on découvre les talents de comédienne, et le chorégraphe israélien Hofesh Shechter, qui interprète son propre rôle. L’équilibre est parfait entre la dramatisation (légère), la comédie et bien entendu la danse. A noter que, contrairement à des films comme Black Swan qui mettent l’accent sur la souffrance des danseurs, En corps met en avant la passion. Les seconds rôles apportent tous quelque chose à l’histoire et sont remarquablement bien tenus. Une réussite.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marion Barbeau, Hofesh Shechter, Denis Podalydès, Muriel Robin, Pio Marmaï, François Civil
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En corpsHofesh Shechter et Marion Barbeau dans En corps de Cédric Klapisch.

25 mai 2020

L’Affaire de Trinidad (1952) de Vincent Sherman

Titre original : « Affair in Trinidad »

L'affaire de Trinidad (Affair in Trinidad)Sur l’île de Trinidad aux Antilles, le corps d’un résident américain est retrouvé dans l’eau du port. L’enquête officielle conclut à un suicide, mais les autorités restent sceptiques. Sa femme est danseuse dans un cabaret.  Son frère arrive sur l’île peu après. Il avait été appelé par le défunt et refuse de croire à un suicide…
Harry Cohn, patron de la Columbia, n’a pas la réputation de faire de la dentelle. Pour célébrer le retour de Rita Hayworth sur les écrans après trois ans d’absence (1), il concocte un film sur mesure calqué sans complexe sur celui qui l’a propulsée au rang de sex-symbol : Gilda. L’histoire est pratiquement la même et Glenn Ford a été rappelé pour reformer le tandem. Le point fort du film n’est pas le scénario qui ne réserve aucune surprise mais bien le charme de l’actrice. Rita Hayworth est absolument superbe dans les robes dessinées par Jean Louis (déjà présent pour Gilda) et elle nous gratifie de deux numéros de chant particulièrement suggestifs, du genre qui vous cloue au fauteuil (comme dans Gilda…) Sa présence rend le film fort plaisant malgré tous ses défauts. Les critiques furent mauvaises mais le succès commercial fut immense.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Glenn Ford, Alexander Scourby, Valerie Bettis, Torin Thatcher
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Remarques :
* L’Affaire de Trinidad est le quatrième des cinq films que Rita Hayworth et Glenn Ford ont tournés ensemble.
* Outre les multiples emprunts à Gilda, le réalisateur a avoué dans son autobiographie que les scénaristes avaient repris des éléments de Notorious d’Hitchcock.

(1) Trois ans auparavant, Rita Hayworth au sommet de sa gloire avait laissé le monde du cinéma sans voix en déclarant arrêter sa carrière d’actrice pour épouser le prince Ali Khan. Ce mariage tourna rapidement au désastre.

L'affaire de Trinidad (Affair in Trinidad)Alexander Scourby, Glenn Ford et Rita Hayworth dans L’affaire de Trinidad (Affair in Trinidad) de Vincent Sherman.

L'affaire de Trinidad (Affair in Trinidad)Glenn Ford dans L’affaire de Trinidad (Affair in Trinidad) de Vincent Sherman.

6 mai 2020

Jalouse (2017) de David Foenkinos et Stéphane Foenkinos

JalouseNathalie, professeur de lettres divorcée, est subitement passée de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, son champ d’action s’étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage…
Le romancier David Foenkinos a écrit avec son frère Stéphane le scénario de Jalouse (ce n’est donc pas l’adaptation d’un de ses romans). Ils l’ont réalisé en tandem, c’est leur second long métrage après La Délicatesse en 2011. Il s’agit d’une comédie qui nous montre les multiples formes de la jalousie et leurs effets destructeurs. Engendrée par un mal-être, cette jalousie multiforme ne fera que le renforcer. Bien entendu, les réactions du personnage peuvent paraître souvent un peu extrêmes mais cela permet de mieux faire ressortir les travers et défauts que tout à chacun peut avoir plus faiblement. Le film nous montre en quelque sorte comment ne pas être, une leçon de vie en creux. Karin Viard est parfaite dans ce rôle car elle parvient à donner de l’épaisseur et de la complexité à cette femme devenu odieuse, sans la rendre détestable. L’humour est très présent, un humour souvent grinçant mais qui rend l’ensemble léger et enlevé. Les frères Foenkinos signent là une comédie plaisante et intelligente.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Dara Tombroff, Anne Dorval, Anaïs Demoustier
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Remarque :
* Dara Tombroff, qui interprète la fille de Karin Viard, est une jeune danseuse, sans expérience préalable d’actrice.

JalouseAnaïs Demoustier et Karin Viard dans Jalouse de David et Stéphane Foenkinos.

20 janvier 2019

La Valse dans l’ombre (1940) de Mervyn LeRoy

Titre original : « Waterloo Bridge »

La Valse dans l'ombre
Un officier britannique se remémore sa rencontre avec une jeune ballerine lors de la Première Guerre mondiale, sur le pont de Waterloo. Ce fut un véritable coup de foudre…
Waterloo Bridge est l’adaptation de la pièce du même nom de Robert E. Sherwood, écrite en 1930. Elle avait déjà été adaptée dix ans plus tôt et le sera de nouveau en 1956. Cette version est la seule en couleurs. Archétype du mélodrame parfait, le film de Mervyn LeRoy est équilibré et soutenu par une très belle interprétation, retenue et délicate. L’histoire reste simple ce qui ne la rend que plus forte. La plus belle scène est incontestablement celle de la danse sur l’air de Auld Lang Syne (Ce n’est qu’un au revoir) éclairée seulement par des bougies qui sont éteintes une à une. Le titre français vient de cette scène. Le film fut un énorme succès pour la MGM.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vivien Leigh, Robert Taylor, Lucile Watson, Virginia Field, C. Aubrey Smith
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Waterloo Bridge
Vivien Leigh et Robert Taylor dans La Valse dans l’ombre de Mervyn LeRoy.

Remarques :
* C’est le premier film de Vivien Leigh après l’énorme succès de Autant en emporte le vent.
* Le fait de placer tout le film en flashback a été ajouté au dernier moment du fait de l’imminence de la guerre.
* Bizarrement, les costumes et coiffures sont celles de 1935 et non de 1915, ce qui perturbe un peu les idées pour situer l’histoire dans le temps. On peut supposer que cet anachronisme est volontaire, pour mieux toucher les spectateurs. Autre bizarrerie (moins gênante), Robert Taylor a un accent bien américain pour un fils de la bonne société anglaise victorienne !
* Waterloo Bridge est le film préféré à la fois de Vivien Leigh et de Robert Taylor.

Waterloo Bridge
Vivien Leigh, Robert Taylor et C. Aubrey Smith dans La Valse dans l’ombre de Mervyn LeRoy.

Autres versions :
1) Waterloo Bridge de James Whale (1931) avec Mae Clarke et Douglass Montgomery (et Bette Davis dans l’un de ses tout premiers rôles, celui de la jeune sœur du héros)
2) Gaby de Curtis Bernhardt (1956) avec Leslie Caron et John Kerr.

9 janvier 2019

Black Swan (2010) de Darren Aronofsky

Black SwanLe maître de ballet Thomas Leroy désire n’utiliser qu’une seule danseuse pour interpréter le cygne blanc et le cygne noir du Lac des cygnes. La jeune Nina est parfaite pour danser le cygne blanc mais aura-t-elle la capacité de personnifier son double maléfique ? …
Dès les premières minutes, Darren Aronofsky ne ménage pas les effets pour créer un climat anxiogène : très gros plans, caméra instable, musique oppressante, montage rapide. Il n’y a aucune progression, aucune recherche ; c’est juste désagréable. Le propos, « la recherche de perfection mène à la folie », ne montre guère plus de subtilités et la démonstration puise dans le tout-venant psychologique et psychanalytique. Le film a connu un succès inattendu, aussi bien auprès du public que de la critique, la prestation de style « habitée par son personnage » de Natalie Portman n’étant probablement pas étrangère à ce plébiscite.
Elle: 1 étoile
Lui : 1 étoile

Acteurs: Natalie Portman, Mila Kunis, Vincent Cassel, Barbara Hershey, Winona Ryder
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Remarques :
* Le danseur interprétant le Prince n’est autre que Benjamin Millepied qui a également créé la chorégraphie des ballets (que l’on voit très peu).

Black Swan
Natalie Portman dans Black Swan de Darren Aronofsky

22 mars 2018

Vedettes du pavé (1938) de Tim Whelan

Titre original : « St. Martin’s Lane »
Autre titre (USA) : « Sidewalks of London »

Vedettes du pavéCharles Staggers est un artiste des rues qui se produit devant les files d’attentes des théâtres et des music-halls londoniens. Il se prend d’affection pour Libby, une jeune danseuse de rue et pickpocket à ses heures. Il l’intègre dans son numéro…
Sur un scénario original, l’américain Tim Whelan signe cette production anglaise financée par l’allemand et émigré Erich Pommer. L’histoire est très classique et n’est pas des plus passionnantes : l’ascension d’une jeune fille très pauvre vers la célébrité. L’attrait principal réside sans aucun doute dans l’interprétation, surtout celle de Charles Laughton qui tient un rôle assez complexe. L’entente n’a pas été merveilleuse sur le plateau, Laughton et Vivien Leigh se s’entendaient pas et n’avaient aucune envie de jouer ensemble ; il n’y a donc aucune chimie particulière entre les deux acteurs. Rex Harrison, de son côté, a un rôle plus effacé. Certaines scènes ont été tournées sur les lieux réels à Londres (Cambridge Circus, Shaftesbury Avenue, Piccadilly Circus et, bien entendu, St. Martin’s Lane). Le film est assez rare. Il n’eut que peu de succès, même à sa sortie en 1940 aux Etats-Unis après Gone with the Wind sous le titre Sidewalks of London.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Vivien Leigh, Rex Harrison
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St. Martin's Lane
Vivien Leigh et Charles Laughton dans Vedettes du pavé de Tim Whelan.

10 juin 2017

Nana (1955) de Christian-Jaque

NanaA Paris, sous le Second Empire, Nana est une chanteuse d’opérette qui fait tourner les têtes. Le comte Muffat, chambellan de l’empereur Napoléon III, en tombe amoureux malgré sa grande rigueur morale… Sous la direction de Christian-Jaque, le roman de Zola perd toute sa substance et devient un grand spectacle un peu canaille, avec une profusion de décors tapageurs et de robes froufroutantes mais des personnages sans aucune profondeur. Tout comme Jean Renoir trente ans auparavant, Christian-Jaque offre le rôle de Nana à son épouse dont il veut faire un sex-symbol. Martine Carol ne ménage pas ses efforts, elle gesticule beaucoup… sans être vraiment convaincante. Le meilleur est plutôt du côté du jeu de Charles Boyer et des dialogues d’Henri Jeanson. La réalisation de cette production franco-italienne est toutefois solide, et la photographie est signée par le grand Christian Matras. Mais nous sommes loin du Nana de Jean Renoir.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Martine Carol, Walter Chiari, Paul Frankeur, Jacques Castelot, Noël Roquevert
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Nana
Charles Boyer et Martine Carol dans Nana de Christian-Jaque.

Nana
Comme on peut le voir, Martine Carol a beaucoup de problèmes de lacets dans Nana de Christian-Jaque (d’ailleurs elle passe son temps à enlever quelque chose pour remettre autre chose…)

Nana Martine Carol
Là, on ne joue plus : on a sorti l’artillerie lourde…
Martine Carol, photo publicitaire pour Nana de Christian-Jaque.
A noter que les costumes sont de Marcel Escoffier et ont été réalisés en partie dans les ateliers Pierre Cardin.

5 mai 2017

Les Mains d’Orlac (1960) de Edmond T. Gréville

Titre de la version anglaise : « The Hands of Orlac »

Les mains d'OrlacLe célèbre pianiste Stephen Orlac a ses mains brulées dans un accident d’avion. Sa fiancée s’adresse à un brillant chirurgien qui réalise une greffe parfaite. Au bout de quelques mois, le pianiste commence à avoir l’impression diffuse que ses mains ne lui obéissent pas totalement…
Ce film d’Edmond T. Gréville est la troisième adaptation au cinéma du roman policier teinté de fantastique de Maurice Renard (publié en 1920). Il en modifie quelque peu l’histoire : le personnage du chirurgien est pratiquement écarté pour pouvoir introduire un nouveau personnage (le magicien) et doubler au passage la présence féminine. Le résultat est ainsi très différent de la version de Karl Freund, une histoire sans doute un peu plus simple et moins cohérente mais Gréville a su créer une atmosphère étrange et forte qui nous enveloppe. Tous les rôles principaux sont fort bien tenus, Mel Ferrer et Christopher Lee en tête. Belle musique jazzy de Claude Bolling. Le film a plutôt mauvaise réputation ; certes on peut le trouver plutôt inférieur à la version de Freund mais il mérite mieux que cela.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mel Ferrer, Dany Carrel, Christopher Lee, Lucile Saint-Simon
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Remarques :
* Les deux rôles principaux masculins sont tenus par des acteurs anglo-saxons (tous deux fluents en français), ce qui a permis à Gréville de tourner une version anglaise simultanément. En outre, tous les seconds rôles masculins sont tenus par des acteurs anglais. On remarque ainsi la présence de Donald Pleasence et de Felix Aylmer.

* Précédentes versions :
Les Mains d’Orlac (Orlacs Hände, 1924), film autrichien réalisé par Robert Wiene, avec Conrad Veidt.
Les Mains d’Orlac (Mad Love, 1935), film américain réalisé par Karl Freund, avec Peter Lorre (son premier film américain).

* Versions ultérieures :
Hands of Stranger (1962) de Newt Arnold avec Paul Lukather
Les Mains de Roxana (TV, 2012) de Philippe Setbon avec Sylvie Testud

Les Mains d'Orlac
Mel Ferrer dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Dany Carrel dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Christopher Lee lit France Dimanche dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.