6 mai 2020

Jalouse (2017) de David Foenkinos et Stéphane Foenkinos

JalouseNathalie, professeur de lettres divorcée, est subitement passée de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, son champ d’action s’étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage…
Le romancier David Foenkinos a écrit avec son frère Stéphane le scénario de Jalouse (ce n’est donc pas l’adaptation d’un de ses romans). Ils l’ont réalisé en tandem, c’est leur second long métrage après La Délicatesse en 2011. Il s’agit d’une comédie qui nous montre les multiples formes de la jalousie et leurs effets destructeurs. Engendrée par un mal-être, cette jalousie multiforme ne fera que le renforcer. Bien entendu, les réactions du personnage peuvent paraître souvent un peu extrêmes mais cela permet de mieux faire ressortir les travers et défauts que tout à chacun peut avoir plus faiblement. Le film nous montre en quelque sorte comment ne pas être, une leçon de vie en creux. Karin Viard est parfaite dans ce rôle car elle parvient à donner de l’épaisseur et de la complexité à cette femme devenu odieuse, sans la rendre détestable. L’humour est très présent, un humour souvent grinçant mais qui rend l’ensemble léger et enlevé. Les frères Foenkinos signent là une comédie plaisante et intelligente.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Dara Tombroff, Anne Dorval, Anaïs Demoustier
Voir la fiche du film et la filmographie de David Foenkinos et Stéphane Foenkinos sur le site IMDB.
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Remarque :
* Dara Tombroff, qui interprète la fille de Karin Viard, est une jeune danseuse, sans expérience préalable d’actrice.

JalouseAnaïs Demoustier et Karin Viard dans Jalouse de David et Stéphane Foenkinos.

27 septembre 2016

Mommy (2014) de Xavier Dolan

MommyDiane, veuve d’une quarantaine d’années habitant la banlieue de Montréal, récupère la garde de son fils Steve, un adolescent difficile souffrant d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), récemment expulsé pour comportement irresponsable et dangereux du centre de rééducation dans lequel il avait été placé peu de temps après la mort de son père… A l’âge de 24 ans, le québécois Xavier Dolan livre son cinquième long métrage, un film qui a enthousiasmé aussi bien la critique que le public et a fini de mettre son auteur au centre de toutes les attentions. Son propos est centré une fois de plus sur la figure maternelle, sujet qui l’inspire inconditionnellement selon ses propres termes. Mommy est étonnamment équilibré, reposant sur trois personnages principaux d’égale importance. La justesse de ton, l’absence d’effets mélodramatiques factices stupéfient le spectateur qui est happé dans un tourbillon d’émotions. Mommy est en outre traversé de fulgurances brillantes. Xavier Dolan a tourné son film en format carré, format courant en photographie mais rarissime au cinéma ; s’il peut réduire les options de composition (notamment pour les très gros plans qui sont de fait toujours centrés), ce format sied particulièrement bien au sujet car il concentre notre attention sur les personnages et nous en rapproche. Et dans une séquence, il élargit le champ pour un très bel effet. Avec ce film, Xavier Dolan est devenu un véritable phénomène, il est vrai qu’il est rare d’assister à l’éclosion d’un jeune réalisateur si talentueux.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine-Olivier Pilon
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Remarque :
Les personnages s’expriment en joual, une variante orale populaire du français québécois.

Mommy
Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon et Suzanne Clément dans Mommy de Xavier Dolan.

Mommy