Mack est le père très protecteur d’une famille de canards colvert, vivant sur une petite mare de la Nouvelle-Angleterre. Mais sa femme Pam voudrait changer ses habitudes et faire découvrir le monde à leurs deux enfants Dax et Gwen. Quand un soir, la mare accueille une famille de canards migrateurs en route vers la Jamaïque, Pam saute sur l’occasion et persuade son mari de partir… Migration est un film d’animation américain réalisé par les français Benjamin Renner (réalisateur d’Ernest et Célestine) et Guylo Homsy. Il a été créé par le studio d’animation « Illumination Paris » (Les Minions, Moi moche et méchant, etc.) Bien que ciblée pour un très jeune public, l’histoire est très amusante, les situations sont variées et il y a de bonnes trouvailles. L’humour se niche souvent dans les détails. Le dessin est assez beau. Une réussite. Elle: – Lui :
Les derniers chercheurs d’or indépendants d’une bourgade minière de Californie sont harcelés par les hommes de main du puissant Roy LaHood qui contrôle la « ville ». Ce dernier exploite au jet hydraulique des mines d’or qui s’épuisent et cherche à récupérer les parcelles des indépendants. Alors que ces derniers s’apprêtent à jeter l’éponge, un mystérieux cavalier apparaît… Pale Rider, le cavalier solitaire un western américain réalisé et interprété par Clint Eastwood. Le film reprend le thème du justicier solitaire de L’homme des hautes plaines (1972) du même Clint Eastwood ou encore du merveilleux Shane (1953) de George Stevens. Hélas, il n’ajoute rien de nouveau (il est plutôt plus pauvre) si ce n’est une dimension mystique tellement marquée que cela tourne au ridicule. Que le justicier soit un beau ténébreux taciturne dont les femmes (de tous âges) tombent instantanément amoureux, c’est la routine avec Eastwood, mais ici c’est une sorte d’être immortel, un spectre revenu d’entre les morts : il apparaît au moment d’une lecture de la Bible, il arbore un costume de prêtre et il a dans le dos des impacts de balles qui lui ont de toute évidence traversé le corps. Le manichéisme est en outre très appuyé. Le film a eu beaucoup de succès et mon opinion semble être minoritaire… Elle: – Lui :
Remarque : D’après IMDB, Pale Rider, le cavalier solitaire est le meilleur succès d’un western au box-office des années 1980. Il faut préciser que la décennie 1980 est la pire dans l’histoire du genre, toute sortie de nouveau western étant invariablement assassiné par la critique (sauf celui-ci.) Il faudra attendre 1990 avec Retour vers le futur III et Dance avec les loups pour voir un timide renversement de tendance.
Jason Dessen est un physicien, professeur et père de famille. Une nuit, alors qu’il rentre à pied dans les rues de Chicago, il est enlevé, drogué et se réveille dans un laboratoire mystérieux, acclamé par tous les employés. Dès lors, il n’y qu’une idée en tête, retrouver sa famille et sa vie, mais ne sait pas encore que le chemin sera très long… Dark Matter est une série télévisée américaine de science-fiction en 9 épisodes, créée par Blake Crouch. Peu attiré par les séries, j’ai choisi de regarder celle-ci car j’avais beaucoup aimé le roman de Blake Crouch, paru en 2016, qui exploite assez joliment le fameux paradoxe de la superposition des états quantiques ; il l’exploite en tous cas différemment du Multivers Marvel et d’une façon qui semble plus « réaliste » (si tant est que l’on peut utiliser ce mot dans ce cas). Puisque le créateur de la série est l’auteur lui-même, il n’est pas étonnant que le roman ne soit pas dénaturé lors de son passage à l’écran. On peut juste noter un inévitable étirement mais il ne se produit jamais par dramatisation artificielle. Il faut reconnaître que la structure du roman se prête bien à une adaptation en épisodes ; il me semble que certains évènements ont été ajoutés. La fin est un peu simplifiée. Je ne suis pas certain qu’une adaptation plus compacte en film n’aurait pas été préférable mais cela se regarde avec intérêt. Elle: – Lui :
Remarques : * Blake Crouch a écrit le scénario mais n’a pas réalisé, 5 réalisateurs se sont succédés. * Sur le plan de la physique quantique, il est amusant de voir l’expérience du « chat de Schrödinger » mentionnée à deux ou trois reprises pour valider la théorie de superposition des états quantiques alors que Schrödinger a conçu cette « expérience » (qui est purement théorique, rappelons-le) pour la mettre à mal.
Samet est un jeune enseignant dans un village reculé d’Anatolie. Alors qu’il attend depuis plusieurs années sa mutation à Istanbul, une série d’événements lui fait perdre tout espoir. Jusqu’au jour où il rencontre Nuray, jeune professeure comme lui… Les Herbes sèches est un film turc réalisé par Nuri Bilge Ceylan, son neuvième long métrage. Une nouvelle fois, il en a écrit le scénario avec son épouse Ebru et Akın Aksu. D’une durée de plus de trois heures, son film aborde plusieurs thèmes en profondeur par de longues discussions qui ne sont jamais lassantes, et à travers la vie morne d’un jeune professeur désillusionné : ses propres convictions sont ébranlées quand il rencontre une jeune collègue qui a gardé une forte pulsion d’engagement, alimentée d’espérances utopiques. Le lieu et le climat tiennent une grande place dans le récit, ils enferment et réduisent les volontés. La photographie est belle en extérieurs, parfois même très belle, plus sombre en intérieurs. La mise en scène est assez dépouillée. Le film séduit par sa portée philosophique (surtout dans sa seconde moitié) même s’il peut paraître globalement un peu long. Elle: Lui :
Enrôlés de force lors de la Première Guerre mondiale, Stan et Oliver voient leur meilleur ami mourir sur le front. Il était père d’une fillette de trois ans et, de retour au pays, les deux compères se mettent à la recherche de son grand-père pour la lui confier… Pack Up Your Troubles est un long métrage de 63 minutes réalisé par George Marshall, Harry Black et Raymond McCarey et produit par Hal Roach. Il s’agit du second long métrage de Laurel et Hardy (après Pardon Us l’année précédente). C’est un film étrange qui tente, assez maladroitement, de mêler le mélodrame au burlesque. C’est un art difficile, Charlie Chaplin y excelle mais nous en sommes ici très loin. Il y a de bons gags, même de très bons gags, mais la partie mélodrame est assez épouvantable. Habitué au format court, le duo comique a bien du mal à passer au long métrage. Elle: – Lui :
Veuf, Kanji Watanabe comprend malgré les silences du médecin qu’il est atteint d’un cancer de l’estomac qui ne lui laisse que quelques mois à Vivre. Sa vie étriquée de fonctionnaire inutile lui apparaît alors et décide de consacrer son temps à une tâche qui lui donnera le sentiment d’avoir accompli quelque chose… Vivre est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa. Inspiré en partie du roman La Mort d’Ivan Ilitch de Léon Tolstoï, le scénario a été écrit par le cinéaste et deux scénaristes qui deviendront habituels : Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Dans sa filmographie, il vient juste après son adaptation de L’Idiot de Dostoïevski avec lequel on peut s’amuser à chercher quelques points communs. Se sachant condamné, le personnage principal recherche d’abord les plaisirs mais, n’y trouvant satisfaction, va se lancer dans une œuvre utile à la société qui lui demandera de vaincre les lourdeurs de l’administration. Tout comme le court roman de Tolstoï dont il s’inspire, c’est un récit poignant qui semble vous pénétrer au plus profond. Le visage hébété de Takashi Shimura est d’une grande force pour exprimer ses sentiments après avoir ouvert les yeux sur son existence. La fin du film, plus de trente minutes dans la chambre funéraire, est incroyablement riche et émouvante. Elle: – Lui :
Le jeune D’Artagnan quitte sa Gascogne natale afin d’intégrer la célèbre compagnie des mousquetaires du roi. Or, une fois dans la capitale, il apprend la triste nouvelle : le cardinal de Richelieu vient de dissoudre la célèbre garde. Avec Athos, Porthos et Aramis, D’Artagnan va contrer les plans machiavéliques de Richelieu… Les Trois Mousquetaires est un film d’aventure américain de Stephen Herek, produit par les studios Disney. C’est une adaptation très libre du roman l’Alexandre Dumas père. Plus de ferrets, plus d’amour secret entre la reine et le Duc de Buckingham, … Bien d’autre changements ont été faits pour simplifier l’histoire. Les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants, Richelieu et le Comte de Rochefort font les frais de ce manichéisme appuyé. Bien rythmé, le récit est relevé de la dose d’humour réglementaire. L’ensemble est simple et joyeux. Ce n’est pas franchement mauvais, c’est même divertissant, mais on ne peut que regretter de voir une histoire dénaturée à ce point. Elle: – Lui :
Sharper est un film américain réalisé par Benjamin Caron, son premier long métrage. Il s’agit d’un thriller où des escrocs déploient de belles manipulations pour dépouiller un milliardaire de Manhattan. Il n’y a rien de vraiment nouveau mais la construction est plaisante : le réalisateur a découpé son récit en parties portant le nom de chacun des personnages. Il raconte alors un aspect différent de l’histoire ce qui permet une bonne progression dans notre compréhension de l’ensemble. Notre intérêt est ainsi bien maintenu du début à la fin. Côté acteurs, c’est bien entendu Julianne Moore qui sort du lot. Divertissant. Elle: – Lui :
Elena Leonardi, issue d’une famille aristocratique, ne possède plus qu’une immense et belle maison à la campagne, dans laquelle tous les personnages, mis à part son mari et un oncle doux-dingue, sont des femmes. La mort accidentelle de son mari va perturber l’équilibre qui existait jusqu’alors… Pourvu que ce soit une fille est un film italo-français de Mario Monicelli. Il fait partie de ces coproductions internationales des années 70 et 80 où il était de bon ton de réunir des acteurs de nationalités différentes. L’immanquable punition est d’avoir la moitié des acteurs doublés. Une chose est sûre : en français, le film est tout bonnement in-regardable. Le doublage (particulièrement celui de Liv Ullmann qui est le personnage central) est horrible. Ces doublages des années 70-80 sont vraiment terrifiants. Je n’avais hélas pas accès à la V.O. italienne mais je doute que la situation soit meilleure (voir Philippe Noiret doublé est toujours une expérience douloureuse). Ayant en plus du mal à accrocher à l’histoire, malgré les signatures prestigieuses (1), j’ai préféré arrêter à mi-parcours. Le film mérite probablement mieux que la note ci-dessous : Mathias Sabourdin loue « l’étonnante maîtrise narrative » de Monicelli (2), et ajoute que le film « se détache comme une exception confirmant la règle de la mort de la comédie à l’talienne ». Elle: – Lui : (Vision incomplète)
(1) Parmi les scénaristes, on remarque les noms de Tullio Pinelli, Leonardo Benvenuti ou encore de Suso Cecchi D’Amico, grands scénaristes du cinéma italien. Figure également le nom de Jacqueline Lefèvre, illustre inconnue qui n’a jamais rencontré le réalisateur et qui n’existe probablement même pas. Le coproducteur français (Films A2) avait tout simplement exigé d’avoir un nom français parmi les scénaristes! (2) In « Dictionnaire du cinéma italien » (Editions du Nouveau Monde, 2014, p.679)
1947. Sur une plage de Bretagne, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant et mère célibataire d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. Entre eux, c’est comme une évidence. Si l’on sait ce qu’elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien… Le Temps d’aimer est un film français réalisé par Katell Quillévéré. Il en a coécrit le scénario en s’inspirant de l’histoire de sa grand-mère. Le récit s’étale sur vingt années et explore le thème de la culpabilité. Si l’atmosphère recréée est bien celle des années cinquante, la réalisatrice indique que « le film a été pensé comme un dialogue entre le passé et le présent ». Le scénario est bien écrit, malgré l’impression d’un certain étirement dans la seconde moitié. La sexualité est exposée de façon très crue, notamment dans deux scènes qui paraissent inutilement longues et qui engendrent même une certaine gêne. Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste font tous deux une interprétation remarquable. Elle: Lui :