Réservé à l’élite de la nation britannique, le Riot Club est un cercle très fermé, très secret, de l’université d’Oxford qui fait de la débauche et de l’excès son modèle depuis trois siècles. Miles et Alistair, tous deux étudiants en première année et rejetons d’illustres familles, ne reculeront devant rien pour avoir l’honneur d’en faire partie… . The Riot Club est un film dramatique britannique réalisé par Lone Scherfig. Il s’agit de l’adaptation de la pièce de théâtre Posh de Laura Wade, une fiction s’inspirant du bien réel Bullingdon Club… Nous avons rapidement abandonné la vision de ce film, par manque d’intérêt. La lecture ultérieure de l’article Wikipédia sur le Bullingdon Club m’a confirmé que nous avons bien fait. Elle: Lui :
Dans la campagne du nord de la France après la Première Guerre mondiale, Juliette, une jeune fille orpheline de mère, vit avec son père Raphaël, un vétéran bourru de la guerre. En raison de sa nature rêveuse qui la pousse à s’isoler, elle n’est pas appréciée des autres villageois, en particulier des hommes. Un jour, au bord de la rivière, une femme lui prédit que des « voiles écarlates » arriveront pour l’emmener loin de là… L’envol est un film franco-italien réalisé par l’italien Pietro Marcello. Il en a écrit le scénario avec l’italien Maurizio Braucci et la française Maud Ameline, une libre adaptation de la nouvelle Les Voiles écarlates de l’écrivain russe Alexandre Grine. C’est un film assez original, qui débute sur un registre sombre et réaliste pour évoluer en conte (un peu) musical. Il y a plusieurs ruptures de tons au cours du récit, ce qui n’est pas sans engendrer un manque de cohésion, et déroute parfois. Sur le thème d’une relation père / fille assez inhabituelle se greffe une ode au rêve et à la liberté. Les trois acteurs principaux sont assez remarquables avec une mention particulière pour la jeune Juliette Jouan pour sa première apparition au cinéma qui joue et chante magnifiquement (en plus d’être actrice, elle est musicienne et pratique le chant lyrique). Elle: – Lui :
Un chat perdu, une grenouille géante volubile et un tsunami aident un attaché commercial sans ambition, sa femme frustrée et un comptable schizophrène à sauver Tokyo d’un tremblement de terre et à redonner un sens à leurs vies… Saules aveugles, femme endormie est un film d’animation français réalisé par Pierre Földes, sa première réalisation. Il s’agit de l’adaptation libre de six nouvelles du japonais Haruki Murakami. Ce sont des histoires très inhabituelles, avec parfois des accents fantastiques. Pierre Földes en a choisi six et a tenté de les lier entre elles pour former un tout, ce qui n’est réussi que partiellement. Heureusement, le manque de cohérence sied bien à ces histoires qui demandent à laisser vagabonder son esprit. Il ne parvient pas à rendre tout l’attrait des écrits de Murakami mais il a réussi à restituer en bonne partie la douceur de son écriture. Le dessin est esthétiquement très réussi, le trait est souple et doux, parfois multiforme, avec un parti-pris de dessiner incomplètement les figurants en arrière-plan. Tout cela donne un beau style à l’ensemble. En revanche, j’ai eu beaucoup de mal avec les voix (en français puisque le film est français) qui me donnaient l’impression de regarder un film (mal) doublé. Saules aveugles, femme endormie mérite d’être remarqué. Elle: – Lui :
Remarque : Les six nouvelles adaptées : – Saules aveugles, femme endormie, – Le jour de ses vingt ans, – Le petit grèbe toutes trois parues dans le recueil Saules aveugles, femme endormie paru en 2006, – Un Ovni a atterri à Kushiro, – Crapaudin sauve Tokyo parus dans le recueil Après le tremblement de terre paru en 2000, – L’oiseau à ressort et les femmes du mardi nouvelle (1990 ?) qui a servi de base au roman Chroniques de l’oiseau à ressort paru en 1994.
Le professeur Antonio Mombelli enseigne dans une école primaire de Vigevano. Sa femme Ana est profondément insatisfaite du modeste train de vie que son mari peut lui offrir. Antonio est fier d’appartenir à la classe intellectuelle : il considère comme une honte pour lui et sa famille que sa femme veuille travailler à l’usine pour compléter ses revenus et que son jeune fils, poussé par sa mère, travaille occasionnellement comme garçon de courses… Il maestro di Vigevano, parfois francisé L’Instituteur de Vigevano, est un film italien réalisé par Elio Petri, son deuxième long métrage. Age et Scarpelli ont signé le scénario d’après un roman de Lucio Mastronardi. Cette histoire dresse le portrait d’un homme ordinaire qui fait excessivement attention à sa position sociale bien que très modeste. Il rejette l’esprit d’entreprise et ceux que sa femme considère comme « arrivés ». Il ne voit que de l’arrivisme autour de lui. Le récit est largement parsemé de touches d’humour, mais il s’agit d’un humour plutôt amer. Le personnage fait pitié à voir, obséquieux face à son directeur qui lui fait subir des humiliations farfelues. Assez sombre, ce mini-portrait de la société italienne fustige les conventions sociales et le désir de trop se soucier de sa position. Sans vraiment démériter, le film n’est pas remarquable dans la (courte) filmographie d’Elio Petri. Il est d’ailleurs très méconnu. Elle: – Lui :
Adolescentes, Blandine et Magalie étaient inséparables. Les années ont passé et elles se sont perdues de vue. Lorsque leurs chemins se croisent de nouveau, elles décident de faire ensemble le voyage dont elles ont toujours rêvé : direction l’île d’Amorgós où a été tourné Le Grand Bleu, le film dont elles étaient folles… Les Cyclades est une comédie française écrite et réalisée par Marc Fitoussi. Il s’agit d’un film assez léger qui joue sur une opposition nette entre deux caractères pour créer l’humour : l’une est exubérante, pleine de vitalité, toujours prête à foncer pour profiter de la vie tandis que l’autre est renfermée, toujours morose, prudente et rigide. Malgré un typage assez outrancier, cet humour fonctionne bien dans un premier temps mais trouve rapidement ses limites. Marc Fitoussi tente bien d’étoffer son récit en y introduisant un peu de tension dramatique à la toute fin sans vraiment convaincre. Le film reste toutefois divertissant grâce à ses pétulantes actrices. Elle: Lui :
Sur un canal, une péniche avec à son bord Gudule une enfant solitaire, son père marinier, et l’oncle Jeff. Le père se noie et Gudule n’a plus pour seule famille que son oncle, une brute qui dilapide l’héritage de sa nièce et tente de la violer. Gudule s’enfuit et se réfugie auprès de deux bohémiens : un jeune braconnier et sa mère… La Fille de l’eau est un film français, réalisé par Jean Renoir d’après une histoire de Pierre Lestringuez. Il s’agit du premier film réalisé par Jean Renoir seul (1). Etant son propre producteur (grâce à la vente de quelques tableaux de son père), il bénéficié d’une liberté totale. L’histoire est très classique et peu intéressante. En fait, la motivation Jean Renoir était de mettre en valeur les qualités plastiques de Catherine Hessling, sa femme. Hélas, les talents d’actrice de cette dernière paraissent bien limités, son jeu est très outrancier. Si le film a des qualités, elles viennent plutôt de son côté bucolique et des aspects quasi documentaires du récit. Mais ce que l’on retient surtout, c’est la séquence du rêve de l’héroïne fiévreuse où le réalisateur utilise surimpressions, images en négatif, ralentis, arrêts sur image et maquettes. Le plan de la fuite sur un grand cheval blanc est assez beau. Cette séquence surréaliste effraya les distributeurs auxquels Renoir proposait gracieusement son film. Ce fut un échec commercial et critique. « Le seul bénéfice que j’ai tiré de ces premiers et naïfs travaux, c’est une assez bonne connaissance de la technique de l’appareil, de l’éclairage, des décors et surtout des trucages. » A voir pour son aspect historique. Elle: – Lui :
(1) Jean Renoir avait précédemment financé et coréalisé avec Albert Dieudonné (qui était seul crédité au générique), Catherine (1924, sorti en 1927 sous le titre Une vie sans joie) avec Catherine Hessling.
Catherine Hessling dans La Fille de l’eau de Jean Renoir.
Roger Rabbit est au trente-sixième dessous. Star du cinéma d’animation, le lapin blanc est fortement perturbé pendant les tournages depuis qu’il soupçonne sa femme, la sublime Jessica Rabbit, de le tromper. Le studio qui emploie Roger décide d’engager un privé, Eddie Valliant, pour avoir des preuves. Mais cette histoire bien plus complexe qu’il n’y paraît… Qui veut la peau de Roger Rabbit est un film américain réalisé par Robert Zemeckis, coproduit par Walt Disney et Steven Spielberg, adapté d’un roman de Gary K. Wolf publié en 1981. Le film a eu un grand retentissement par ses prouesses techniques. Certes, l’idée de mêler animation et prises de vues réelles remonte aux débuts du cinéma (1918 pour être précis avec Out of the Inkwell de Dave Fleischer (1)) mais jamais l’intégration n’avait été poussée si loin. La production est un tour de force technique dans sa manière d’intégrer le dessin animé dans les prises de vues réelles, avant que l’arrivée des images de synthèse au cours des années 1990 ne facilite le procédé. L’histoire en elle-même est assez sérieuse, tout à fait dans la veine des films noirs ou des films évoquant la corruption (comme Chinatown de Polanski) ; ce sont les personnages en animation qui apportent l’humour et le farfelu. Et de l’humour, il y en a beaucoup. L’ensemble est très réussi et se revoit toujours avec plaisir, même si nous sommes aujourd’hui plus habitués aux manipulations d’images. Elle: – Lui :
(1) La présence de Betty Boop est certainement un hommage à Dave Fleischer, ce personnage de pinup a été en effet créée par les Fleischer Studios en 1930.
Roger Rabbit et Bob Hoskins dans Qui veut la peau de Roger Rabbit (Who Framed Roger Rabbit) de Robert Zemeckis.
Immigrée d’origine chinoise, Evelyn Wang est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et les impôts. Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde mais aussi préserver la chose la plus précieuse : sa famille… Everything Everywhere All at Once est un film américain co-écrit et co-réalisé par Daniel Kwan et Daniel Scheinert (le duo est surnommé Daniels). Il s’agit d’une comédie assez déjantée, originale et créative, qui joue avec les codes du genre et évoque le cinéma des Wachowski (Matrix bien entendu). Cela part dans tous les sens, délire très souvent. Cela va très vite aussi, à tel point que l’on manque de temps pour profiter des scènes les plus savoureuses. L’ensemble est rapidement un peu confus, un empilage un peu foutraque. C’est également trop long. Toutefois, le film séduit par sa créativité, il nous surprend souvent (les pierres, le bagel… il fallait oser). L’interprétation est excellente avec une mention particulière à Jamie Lee Curtis en bedonnante contrôleuse des impôts pour le moins inhabituelle. Gros succès, salué par sept (!) Oscars… ce qui est bien entendu un tantinet excessif. Elle: – Lui :
Stephanie Hsu, Michelle Yeoh et Ke Huy Quan dans Everything Everywhere All at Once de Daniel Kwan & Daniel Scheinert.Jamie Lee Curtis dans Everything Everywhere All at Once de Daniel Kwan & Daniel Scheinert.
Une conteuse raconte trois histoires, une située dans l’Égypte antique, une qui se passe en Auvergne au Moyen-Âge, et une histoire romantique située dans l’Orient du XVIIIe siècle… Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse est un film d’animation franco-belge écrit et réalisé par Michel Ocelot. Il s’agit de trois contes : « Le Pharaon », « Le Beau Sauvage » et « La Princesse des Roses et le Prince des Beignets ». Ils sont situés dans trois environnements très différents (et utilisent chacun une technique un peu différente) mais ont en commun d’être des histoires de princes et de princesses. Michel Ocelot continue dans la veine de ses films précédents et fait montre toujours de beaucoup d’humanisme dans ses contes. Il apporte du rêve et de la féerie dans notre monde trop souvent stressant. C’est joli et charmant, apaisant aussi. Pour petits et grands. Elle: – Lui :
Le Pharaon (1er conte) dans Le Pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot.Le Beau Sauvage (2e conte) dans Le Pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot.La Princesse des Roses et le Prince des Beignets (3e conte) dans Le Pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot.