10 mars 2016

Les Ailes (1927) de William A. Wellman

Les ailes1917. Dans leur petite ville américaine, Jack et David sont rivaux dans leur intérêt pour la jeune et jolie Sylvia. Jack ne se rend pas compte que sa voisine Mary est amoureuse de lui. Lorsque survient la mobilisation, les deux garçons s’engagent dans l’aviation. Leur hostilité fait place à une indéfectible amitié… Ce n’est pas le scénario qui rend Wings si remarquable : il est aussi prévisible que mal développé. En revanche, la reconstitution des batailles terrestres et surtout aériennes de la Première Guerre mondiale ont marqué à jamais le genre du film d’aviation. Des milliers de figurants, le concours de l’armée et toute une région du Texas comme terrain de jeu… il est assez étonnant que la Paramount ait confié un tel projet à un jeune réalisateur d’à peine trente ans : « J’étais le seul réalisateur qui ait été pilote combattant, j’étais le seul qui savait de quoi il s’agissait » (1) Le résultat est époustouflant, les scènes de combats aériens filmés en conditions réelles sans trucage nous placent littéralement dans le cockpit, face au pilote. Le ballet des avions, le survol des champs de bataille, les batailles au sol sont saisissant de réalisme. Wings est avant tout un spectacle : si on le compare à La Grande Parade (1925) ou à À l’ouest rien de nouveau (1930), on mesure à quel point il est dépourvu de vision sur la guerre. Mais cela ne l’empêche pas d’être intéressant à visionner et très prenant. A l’époque, le succès fut immense, la traversée de l’Atlantique que Lindbergh venait tout juste de réussir amplifiant l’attrait de l’aviation pour le public. (film muet).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Clara Bow, Charles ‘Buddy’ Rogers, Richard Arlen, Gary Cooper
Voir la fiche du film et la filmographie de William A. Wellman sur le site IMDB.

Voir les autres films de William A. Wellman chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Les ailes* Cameo : William Wellman apparaît vers la fin du film. Il est le soldat qui s’exclame en mourant : « Attaboy. Them buzzards are some good after all. » (Bien joué! Finalement ces busards sont vraiment doués)
* Les deux minutes où Gary Cooper apparaît lui ont valu de pouvoir signer un contrat avec la Paramount. Il faut dire qu’il montre une belle présence dans cette scène. A noter que  son nom apparaîtra sur les affiches plus tardives, postérieures à son succès (voir ci-contre).
* La grande offensive reconstituée est la Bataille de Saint-Mihiel (Meuse) du 12 et 13 septembre 1918. Plus de 200 000 soldats américains ont été engagés dans cette vaste offensive qui fut victorieuse.
* Comme William Wellman, Richard Arlen avait été pilote pendant la guerre mais Charles Rogers, lui, n’avait jamais piloté auparavant. Il a appris  en cours de tournage. Pour ses premières sorties, un pilote-instructeur contrôlant l’avion était caché derrière lui.
* Clara Bow était particulièrement insatisfaite de son personnage (on la comprend, elle fait tapisserie).
* La scène aux Folies Bergères contient au tout début une utilisation étonnante de la grue qui nous fait voler en rase-mottes au dessus des tables.
* Le film est bien entendu en noir et blanc mais les flammes des armes et des avions en feu sont colorées en jaune avec la méthode Handschiegl (très globalement, un système reposant sur un système de pochoir). Certaines versions comportaient des séquences en Magnascope (un des premiers systèmes d’écran large) et certaines projections bénéficiaient d’un son synchronisé (musique et bruitages) avec le système Kinegraphone (alias Photophone, un système qui sera plus tard abandonné qui plaçait le son sur la pellicule pour une lecture optique).
* Les cascades, notemment les crash d’avions, sont réelles, aucun film d’archives de guerre n’a été utilisé. A ce sujet, Wellman raconte que lorsqu’un cascadeur a refusé de faire une cascade qu’il jugeait trop dangereuse, il a sauté dans l’avion pour aller la faire lui-même ! Un cascadeur a dû être hospitalisé à la suite d’une cascade ratée.
* Wings a remporté le premier Oscar de l’histoire du cinéma (en 1929) avec L’Aurore de Murnau.

(1) Entretien de William Wellman avec Kevin Brownlow dans « La parade est passée » (Actes Sud 2011 pour la traduction française.)

wings
Charles Rogers, Clara Bow et Richard Arlen dans Wings de William A. Wellman (photo publicitaire)

Wings

Wings
Charles Rogers, Richard Arlen et Gary Cooper dans Wings de William A. Wellman (photo de tournage assez proche de la scène vue dans le film)

Voir aussi la présentation du film sur DVDClassik (avec de nombreuses photos)…

9 mars 2016

Le Vent se lève (2013) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Kaze tachinu »

Le Vent se lèveDès son plus jeune âge, Jiro a rêvé de dessiner de magnifiques avions. Remarqué lors ses études, il est engagé par une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Brillant ingénieur, il deviendra l’un des grands concepteurs aéronautiques japonais… Le vent se lève est le onzième et ultime long métrage d’animation réalisé par Hayao Miyazaki. Ce grand dessinateur et réalisateur japonais a en effet décidé de prendre sa retraite à l’âge de 72 ans, du moins dans le domaine du long métrage. Pour la première fois, son personnage principal est inspiré de personnes réelles, l’ingénieur en aéronautique Jiro Horikoshi et le romancier Tatsui Hori, tous deux nés au début du XXe siècle, sans aucune incursion dans le domaine du fantastique (si ce n’est quelques séquences de rêve). L’amour de l’aviation et le rejet de la guerre se retrouve une fois de plus au centre de ce beau récit qui nous émerveille par la beauté des images, le lyrisme du récit, et même l’humanisme du propos malgré toutes les réserves que l’on peut faire sur le fond. Miyazaki a gommé tout aspect polémique et présente son héros comme un idéaliste aveuglé par sa passion, qui n’a cure de savoir comment ses avions seront employés. Le vent se lève est ainsi une belle oeuvre poétique d’une grande perfection  formelle qui vient clore en beauté la filmographie d’Hayao Miyazaki.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Hayao Miyazaki sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hayao Miyazaki chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Hayao Miyazaki

Remarque :
* Le séisme au début du film est le séisme de Kantō de 1923 (magnitude 7.9) qui a ravagé la région juste au sud de Tokyo : 580 00 bâtiments détruits et 140 000 morts, beaucoup ayant péri dans les scènes de panique lors des gigantesques incendies se propageant rapidement dans Tokyo.

Le vent se lève
Le vent se lève

Homonymes :
Le vent se lève de Yves Ciampi (1959) avec Curd Jürgens et Mylène Demongeot
Le vent se lève (The Wind that Shakes the Barley) de Ken Loach (2006) avec Cillian Murphy.

8 mars 2016

La Grande Bellezza (2013) de Paolo Sorrentino

La Grande bellezzaA Rome, de nos jours, Jep Gambardella fête ses 65 ans et a invité toute la jet set de la ville. Il a écrit un roman à succès quand il était jeune et mène depuis une vie oisive et mondaine… Paolo Sorrentino a coécrit (avec Umberto Contarello) et réalisé La Grande Bellezza, un film qui veut visiblement renouer avec le faste et l’extravagance des films de Fellini. Le début est déconcertant et même plutôt pénible avec une utilisation immodérée des travelings à la grue et à la steadycam, le contenu n’étant guère plus avenant avec une bande de jetsetters grotesques et déchaînés. Heureusement, le personnage joué par Toni Servillo finit par paraître un peu sympathique malgré son cynisme et son égocentrisme. L’outrance fellinienne est recherchée, la filiation avec Roma paraît évidente (et dans une moindre mesure, La Dolce Vita), mais la différence majeure est dans le contenu dont la vacuité déconcerte : l’introspection de ce dandy mondain est alimentée par des truismes et la satire est souvent assez imprécise. De plus Sorrentino intercale des scènes oniriques, ou voulues plus féériques, dont la magie ne fonctionne pas très bien et où le calquage (on est presque dans la copie) sur Fellini  paraît encore plus criant. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de bons et beaux moments dans La Grande Bellezza mais le film pêche par son manque de finalité : nous sommes ici dans l’extravagance pour l’extravagance. Les nombreux supporters du film y voient un retour du grand cinéma.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli, Carlo Buccirosso
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La Grande Bellezza
Toni Servillo dans La Grande bellezza de Paolo Sorrentino.

7 mars 2016

Le Pirate (1948) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Pirate »

Le PirateAux Caraïbes, au XIXe siècle, Manuela est une jeune fille qui rêve d’amour et d’aventures. Alors que sa mère adoptive veut la marier au ventripotent maire du village, elle imagine se faire enlever par le redoutable pirate Macoco, célèbre pour ses méfaits… Adapté d’une pièce à succès de S.N. Behrman, The Pirate est une comédie musicale assez ambitieuse qui réunit à nouveau Gene Kelly et Judy Garland à l’écran (1). L’histoire n’a qu’une importance relative si ce n’est qu’elle met en scènes les faux semblants et la frontière entre le monde réel et le monde imaginaire, deux thèmes chers à Minnelli, le tout avec une dérision constante et un humour qui fonctionne bien. L’image est éclatante de couleurs et le réalisateur soigne ses plans qui évoquent parfois la peinture. Judy Garland fait une belle prestation mais les moments les plus flamboyants sont dus à Gene Kelly qui fait preuve d’une grande virtuosité et fluidité dans ses ballets. Une grande vitalité se dégage de l’ensemble et The Pirate est un beau et plaisant spectacle qui ne connut pourtant qu’un succès mitigé.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Gene Kelly, Walter Slezak, Gladys Cooper, Reginald Owen
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Vincente Minnelli

Remarques :
* Les chansons sont de Cole Porter. Le morceau final Be a Clown est le plus célèbre, notamment parce qu’il a (très fortement) inspiré le fameux Make them laugh de Chantons sous la pluie.
* La photographie est l’oeuvre de Harry Stradling Sr.
* En cours de tournage, Judy Garland a sombré de nouveau. Minnelli (qui rappelons-le était son mari à cette époque) la convaincra de faire un séjour dans une clinique psychiatrique peu après.

The Pirate
Gene Kelly et Judy Garland dans Le Pirate de Vincente Minnelli.

(1) Gene Kelly et Judy Garland avaient précédemment été les deux principales vedettes de For me and my Gal de Bubsby Berkeley (1942).

6 mars 2016

Le Faux Coupable (1956) de Alfred Hitchcock

Titre original : « The Wrong Man »

Le Faux coupableChristopher Emmanuel Balestrero est musicien, il tient la contrebasse dans un club new-yorkais plutôt huppé, et arrive tout juste à faire vivre sa petite famille. Il est reconnu à tort comme étant l’auteur de hold-up chez les commerçants de son quartier… Le Faux Coupable est basé sur un authentique fait divers. De façon inhabituelle pour lui, Alfred Hitchcock s’est efforcé de rester le plus près possible de la vérité, utilisant des décors réels, allant jusqu’à filmer certaines scènes de prison dans une véritable prison. Il raconte les faits vus, non pas par les yeux de l’un des enquêteurs, mais par les yeux de l’homme faussement accusé, ce qui est un parti-pris original. Il modifie un peu les faits pour augmenter la tension mais son principal défaut est certainement d’avoir trop centré le milieu de film sur le personnage de la femme ce qui casse la montée de cette tension. L’ensemble est très froid. Henry Fonda est bien entendu l’un des plus grands acteurs qui soient mais il est ici plus impénétrable et glacial que jamais. Par ailleurs, faut-il penser (comme François Truffaut dans ses entretiens avec Hitchcock) que le style du maître du suspense ne peut s’adapter à un tel récit de faits réels ?
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Vera Miles, Anthony Quayle
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Alfred Hitchcock

Remarques :
* Caméo : La scène où Alfred Hitchcock a fait son habituelle apparition a été coupée au montage par lui-même. Il apparaissait en arrière plan quand Henry Fonda regarde les courses hippiques sur son journal dans le café (voir la 3e photo ci-dessous).
* Alfred Hitchcock apparait tout de même en ombre chinoise dans l’introduction. C’est d’ailleurs sa seule apparition parlante dans un de ses films (en revanche, il apparaît et parle abondamment dans nombre de ses « teasers » plein d’humour).

The Wrong Man
Vera Miles, Henry Fonda et Anthony Quayle dans Le Faux coupable de Alfred Hitchcock.

The Wrong Man
Ce plan, avec la tête d’Henry Fonda au dessus de la grille,  est l’une des belles trouvailles d’Alfred Hitchcock.

The Wrong Man
Même si la scène a été coupée au montage, ce plan avec le cameo d’Hitchcock a servi comme matériel publicitaire.

4 mars 2016

Livres : nouvelles parutions de février 2016

Livres sur le cinéma – Les sorties récentes :


Nicole KidmanTITRE : Nicole Kidman
AUTEUR : Alexandre Tylski
EDITEUR : Cahiers du cinéma
SORTIE : 01 mars 2016
SUJET : Acteur > Nicole Kidman
Nicole Kidman (née en 1967), véritable icône glamour et actrice phare d’Hollywood, a joué dans les films des plus grands réalisateurs, américains ou internationaux, de Gus Van Sant à Lars von Trier et de Jane Campion à Stanley Kubrick, en passant par David Fincher et Sydney Pollack…


George ClooneyTITRE : George Clooney
AUTEUR : Jeremy Smith
EDITEUR : Cahiers du cinéma
SORTIE : 01 mars 2016
SUJET : Réalisateur > George Clooney
George Clooney (né en 1961) est devenu célèbre dans le monde entier en1994, avec le lancement de la série Urgences, dans laquelle il joue le rôle du docteur Ross. Charismatique, l’acteur est intelligent, engagé et n a pas peur du ridicule. La carrière de Clooney est un savant mélange de séduction et de subversion…


La Comédie à l'italienne:L'histoire, les lieux, les auteurs, les acteurs, les filmsTITRE : La Comédie à l’italienne
… L’histoire, les lieux, les auteurs, les acteurs, les films
AUTEUR : Enrico Giacovelli
EDITEUR : Gremese
SORTIE : 25 février 2016
SUJET : Pays > Italie
127 fiches monographiques dédiées aux principaux auteurs et acteurs et de la comédie à l’italienne, genre révolu depuis 1980 : Mario Monicelli, Dino Risi, Ettore Scola, Luigi Comencini (auteurs) ; Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi, Marcello Mastroianni, Monica Vitti, Claudia Cardinale (acteurs).


Les rôles de ma vieTITRE : Les rôles de ma vie
AUTEUR : Michel Galabru et Alexandre Raveleau
EDITEUR : Hors Collection
SORTIE : 11 février 2016
SUJET : Acteur > Michel Galabru
Michel Galabru était l’un des derniers monstres sacrés du cinéma français. Acteur de la comédie poulaire, il a tourné dans plus de 250 films et téléfilms, tout en menant en parallèle une belle carrière au théâtre. Considérant souvent le cinéma comme alimentaire et privilégiant le théâtre…


Un père pas comme les autresTITRE : Un père pas comme les autres
AUTEUR : Emmanuelle Boidron
EDITEUR : L’Archipel
SORTIE : 27 janvier 2016
SUJET : Acteur > Roger Hanin
« J’ai pleuré en apprenant la mort de mon papa de cinéma. Pour moi, il était devenu un papa tout court. Roger Hanin était à la fois mon père, mon mentor, mon ami, mon confident et mon pilier. Il m’a aidée à grandir et à devenir la femme que je suis aujourd’hui…


Charlie ChaplinTITRE : Charlie Chaplin
AUTEUR : Peter Ackroyd
EDITEUR : Philippe Rey
SORTIE : 04 février 2016
SUJET : Réalisateur > Charlie Chaplin
Il fut la première icône du grand écran et demeure, cent ans après son premier film, le visage le plus instantanément reconnaissable de Hollywood…


Je suis...Charlie ChaplinTITRE : Je suis…Charlie Chaplin
AUTEUR : Daniel Bonnet
EDITEUR : Jacques André
SORTIE : 10 février 2016
SUJET : Réalisateur > Charlie Chaplin
 » le devoir écrasant de faire rire  »

Quand les nationalismes et les dogmatismes montaient les hommes les uns contre les autres, Charlie Chaplin resta un citoyen du monde, un individualiste à la parole ferme et droite, ayant pour seule cause la défense de la personne humaine dans sa dignité et dans sa liberté…


Les Carnets:1. 1958-1975TITRE : Les Carnets
… 1. 1958-1975
AUTEUR : René Allio
EDITEUR : L’Entretemps
SORTIE : 25 février 2016
SUJET : Réalisateur > René Allio
Des petits carnets toujours de même format, de couleur rouge, marron ou noire… De 1958 à 1995 (l’année de sa mort), René Allio, réalisateur entre autres de Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère, des Camisards et de La Vieille dame indigne, remplit pour son usage personnel des carnets –; une quarantaine au total…


Arts plastiques et cinéma:dialogue autour de la restaurationTITRE : Arts plastiques et cinéma
… dialogue autour de la restauration
AUTEUR : Collectif dir. Béatrice de Pastre
EDITEUR : De l’incidence
SORTIE : 20 février 2016
SUJET : Technique > Esthétisme
Passerelle entre les arts plastiques et le 7e art, ce livre propose un partage de réflexions à partir d’un parcours à travers une sélection d’œuvres restaurées : un ensemble pictural des quatre Scènes de la vie du Christ (anonyme, 17e siècle, Musée de Valence), L’Atalante de Jean Vigo, les films Yves Klein, les films expérimentaux de Michel Amarger et Frédérique Devaux… des œuvres singulières et emblématiques, dont la sauvegarde interroge l’intention artistique originelle, l’intégrité, le statut de la restauration, chantier toujours à reprendre…

Actes des rencontres Viva Patrimoine conçues par LUX scène nationale en collaboration avec le CNC et le Musée de Valence…


Acteur et comédien:D'une passion à l'autreTITRE : Acteur et comédien
… D’une passion à l’autre
AUTEUR : Agnès Figueras-Lenattier
EDITEUR : L’Harmattan
SORTIE : 18 février 2016
SUJET : Technique > Acteurs
Le comédien de cinéma est-il forcément bon au théâtre et vice-versa ? En tout cas, que ce soit côté interprétation ou réalisation, il existe une différence entre le jeu au théâtre et le jeu au cinéma…


Filmer les frontièresTITRE : Filmer les frontières
AUTEUR : Collectif dir. Corinne Maury et Philippe Ragel
EDITEUR : Presses Universitaires de Vincennes
SORTIE : 18 février 2016
SUJET : Sociologie
Cet ouvrage entend se placer sous le signe d’une double matrice, esthétique et politique. Des cinéastes tels que Théo Angelopoulos, Chantal Akerman, Jean-Luc Godard, Atom Egoyan, Tariq Teguia, Sylvain George ou encore Park Chan wook ont filmé les lignes frontalières afin d’en montrer les usages, les tensions et les drames.


De l'analogique au numérique:Cinémas et spectateurs d'Afrique subsaharienne francophone à l'épreuve du changementTITRE : De l’analogique au numérique
… Cinémas et spectateurs d’Afrique subsaharienne francophone à l’épreuve du changement
AUTEUR : Delphe Kifouani
EDITEUR : L’Harmattan
SORTIE : 11 février 2016
SUJET : Pays > Afrique
L’auteur élabore une description rigoureuse des situations de production, de diffusion et des pratiques spectatorielles, connectées ou non à des écrans multiples…


Tim Burton, horreurs enfantinesTITRE : Tim Burton, horreurs enfantines
AUTEUR : Collectif dir. Mélanie Boissonneau, Adrienne Boutang et Bérénice Bonhomme
EDITEUR : L’Harmattan
SORTIE : 11 février 2016
SUJET : Réalisateur > Tim Burton
Issu d’un colloque, cet ouvrage rassemble des réflexions sur les relations entre enfance et horreur dans l’oeuvre de Tim Burton. Il vise à renouveler, sous cet intitulé paradoxal, les études déjà parues sur ce cinéaste charismatique, en proposant trois grandes lignes de force : Tim Burton et les arts, Autour des origines, L’image de l’Artiste.


Habiter le seuil:Cinéma et philosophieTITRE : Habiter le seuil
… Cinéma et philosophie
AUTEUR : Massimo Don?
EDITEUR : Mimesis
SORTIE : 09 février 2016
SUJET : Théorie
Ce livre s’adresse à tous ceux qui sont entrés dans une salle de cinéma au moins une fois dans leur vie, mais aussi à ceux qui s’intéressent à la philosophie. À ces esprits qui se posent depuis toujours des questions obsessionnelles sans réponse définitive…


Sharunas Bartas: ou les hautes solitudesTITRE : Sharunas Bartas
… ou les hautes solitudes
AUTEUR : Collectif dir. Robert Bonamy
EDITEUR : De l’incidence
SORTIE : 04 février 2016
SUJET : Réalisateur > Sharunas Bartas
De très hautes solitudes dans les films du cinéaste lituanien Sharunas Bartas, mais un livre à plusieurs voix, avec plusieurs ouvertures possibles : ses films perçus par des cinéastes (Claire Denis, Antoine Barraud, Leos Carax, Nicolas Klotz, David Yon, Michelangelo Frammartino, Guillaume Coudray), en poèmes (Jacques Sicard), prolongés par une performance photographique et littéraire (Jean-Christophe Norman), pensés dans ses inventions filmiques (Corinne Maury, Antony Fiant, Jacopo Rasmi, Thomas Voltzenlogel)…


Plus sur Un dimanche a la campagneTITRE : Plus sur Un dimanche a la campagne
AUTEUR : Collectif
EDITEUR : Atlande
SORTIE : 04 février 2016
SUJET : Un Film > Un dimanche à la campagne
Contributions de la table ronde de décembre 2015, Un Dimanche à la campagne, à l’université d’Amiens. Une série de textes autonomes qui multiplient les regards sur le film.


The Art of Dofus : Livre 1 : JulithTITRE : The Art of Dofus
… Livre 1 : Julith
AUTEUR : Collectif
EDITEUR : Ankama
SORTIE : 29 janvier 2016
SUJET : Un Film > Dofus
Les coulisses du premier long métrage d’Ankama. The art of DOFUS Livre I : Julith vous propose de plonger au coeur de la création du premier long métrage d’Ankama. Découvrez les recherches de personnages, décors, croquis, story-board mais aussi infos et anecdotes des artistes du studio français.

2 mars 2016

La Jeunesse de la bête (1963) de Seijun Suzuki

Titre original : « Yajû no seishun »

La Jeunesse de la bêteJo s’arrange pour se faire remarquer par un clan de la Mafia sans le but de se faire engager comme homme de main. Les Yakuza le recrutent rapidement et il intègre rapidement le gang. Mais a-t-il un autre but caché ? …. Seijun Suzuki est un réalisateur japonais (1), l’un des plus marquants du genre Yakuza Eiga (= films de Yakuza, c’est-à-dire films de gangsters). De 1956 à 1968, il a réalisé de nombreux films pour la Nikkatsu dont fort peu ont été distribués en Occident où sa découverte se situe dans les années quatre-vingt-dix. Son film le plus connu est La Marque du tueur (1967). La jeunesse de la bête est considéré comme l’un des tous premiers films où il affirme un style assez personnel. Il s’y montre assez inventif sur les plans et les mouvements de caméra, et aussi sur le montage notamment dans les passages d’une scène à une autre : il n’hésite à interrompre brutalement une scène par un fondu au noir soudain si tout a été dit ou fait. Aussi étonnant est cette touche d’humour qui revient assez régulièrement et qui deviendra l’une de ses marques de fabrique, Suzuki le poussant jusqu’à l’absurde. Le scénario est assez alambiqué, le double jeu du personnage principal étant parfois un peu difficile à suivre. Certaines scènes sont très violentes. De belle facture et assez prenant, La jeunesse de la bête est un film qui paraît très moderne.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jô Shishido, Misako Watanabe, Tamio Kawachi
Voir la fiche du film et la filmographie de Seijun Suzuki sur le site IMDB.

Voir les autres films de Seijun Suzuki chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Le joufflu Jo Shishido deviendra l’acteur préféré de Seijun Suzuki. On le retrouve dans plusieurs de ses films ultérieurs dont le fameux La Marque du tueur.

La Jeunesse de la bête
Jô Shishido (à droite)  dans La Jeunesse de la bête de Seijun Suzuki.

(1) Ne pas confondre Seijun Suzuki avec Norifumi Suzuki qui a réalisé de nombreux films pour la Toei entre 1968 et 1990, également dans le genre Yakuza Eiga.

29 février 2016

Sommaire de février 2016

BraquagesPauvres mais beauxL'autrePickpocketLa Grande Attaque du train d'orFranticLe Masque d'orLe mort qui marche

Braquages

(2001) de David Mamet

Pauvres mais beaux

(1957) de Dino Risi

L’autre

(1972) de Robert Mulligan

Pickpocket

(1959) de Robert Bresson

La Grande Attaque du train d’or

(1979) de Michael Crichton

Frantic

(1988) de Roman Polanski

Le Masque d’or

(1932) de Charles Brabin

Le mort qui marche

(1936) de Michael Curtiz

La classe ouvrière va au paradisLe Chant du MissouriMalec forgeronL'Évadé du bagneDont Look BackInside Llewyn DavisHonkytonk ManLe Trésor du pendu

La classe ouvrière va au paradis

(1971) de Elio Petri

Le Chant du Missouri

(1944) de Vincente Minnelli

Malec forgeron

(1922) de Buster Keaton et M. St. Clair

L’Évadé du bagne

(1948) de Riccardo Freda

Dont Look Back

(1967) de D.A. Pennebaker

Inside Llewyn Davis

(2013) de Joel Coen et Ethan Coen

Honkytonk Man

(1982) de Clint Eastwood

Le Trésor du pendu

(1958) de John Sturges

Viva Zapata!L'HorlogeAssassins et voleurs

Viva Zapata!

(1952) de Elia Kazan

L’Horloge

(1945) de Vincente Minnelli

Assassins et voleurs

(1957) de Sacha Guitry

Nombre de billets : 19

29 février 2016

Braquages (2001) de David Mamet

Titre original : Heist

BraquagesJoe (Gene Hackman) est un spécialiste du braquage, un vieux briscard qui échafaude des plans assez brillants pour mettre la main sur un butin avec une petite équipe très efficace. Il désire prendre sa retraite mais son commanditaire (Danny DeVito) lui impose de faire un coup supplémentaire… David Mamet écrit et mis en scène Braquages. Le cambriolage d’une bijouterie au début du film évoque les grands films de braquage des années cinquante. La suite déroule un scénario minutieusement écrit avec de très nombreux twists et autres faux-semblants et des dialogues assez relevés. A 70 ans, Gene Hackman est toujours assez séduisant, il peut ainsi convoler avec une femme qui a exactement la moitié de son âge sans que cela paraisse trop improbable. Braquages est un bon divertissement qui nous tient en haleine. Par rapport aux autres films hollywoodiens du même genre, il a l’avantage de paraître moins formaté.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Danny DeVito, Delroy Lindo, Sam Rockwell, Rebecca Pidgeon
Voir la fiche du film et la filmographie de David Mamet sur le site IMDB.

Voir les autres films de David Mamet chroniqués sur ce blog…

braquages-large
Gene Hackman suivi par Danny DeVito et Sam Rockwell dans Braquages de David Mamet.

27 février 2016

Pauvres mais beaux (1957) de Dino Risi

Titre original : Poveri ma belli

Pauvres mais beauxRomolo et Salvatore sont voisins et amis depuis toujours. Ils font tout ensemble, y compris draguer les filles après le travail. Mais après avoir fait la connaissance de Giovanna, leur amitié est mise durement à l’épreuve car ils sont tous deux amoureux d’elle… Parmi les premiers films de Dino Risi (il s’agit de son 6e long métrage), Pauvres mais beaux est l’un des plus personnels. Ecrit par une nouvelle génération de scénaristes (le tandem Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosa), il montre un ton nouveau. Avec le recul, on mesure mieux à quel point cette comédie est le reflet d’un profond changement dans la société italienne et annonce la révolution sociale des années soixante. Même s’ils sont pauvres, et le décor pourrait être celui d’un film néoréaliste, ses personnages ne sont pas des victimes des mutations économiques mais bénéficient d’une modernité où l’insouciance retrouve une place prépondérante (1). L’autre élément marquant est le personnage de jeune fille très émancipée et sûre d’elle-même qui, dans un environnement pourtant très machiste, entend choisir son prétendant et n’hésite pas à les mettre en compétition. C’est un personnage de femme très moderne. Mais Pauvres mais beaux est avant tout une comédie avec une bonne dose d’humour. Les dialogues et situations sont savoureux. L’ensemble est très positif. Le film connut un grand succès, à tel point que Dino Risi lui a donné deux suites : Beaux mais pauvres (Belle ma povere, 1957) et Poveri milionari (1959).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marisa Allasio, Maurizio Arena, Renato Salvatori
Voir la fiche du film et la filmographie de Dino Risi sur le site IMDB.

Voir les autres films de Dino Risi chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Dino Risi

Remarques :
* Le film a été tourné directement dans les rues de Rome.
* Marisa Allasio, qui montre à la fois beaucoup de charme et beaucoup de présence à l’écran, n’a pas eu une grande carrière au cinéma. Elle n’a que peu tourné après s’être mariée en 1958 à un comte.

(1) On peut ainsi situer ce film dans la lignée de Dimanche d’Août de Luciano Emmer (1950).

Pauvres mais beaux
Renato Salvatori, Marisa Allasio et Maurizio Arena dans Pauvres mais beaux de Dino Risi (photo publicitaire).