10 octobre 2012

Un flic (1972) de Jean-Pierre Melville

Un flicDans une station balnéaire désertée en plein hiver, quatre malfaiteurs attaquent une banque. A Paris, le commissaire Coleman enquête sur un futur convoyage de drogue en train… Un flic est le dernier film de Jean-Pierre Melville. Il n’a pas la perfection de ses plus grands films mais on y retrouve les thèmes forts de son univers de flics et de truands. Le flic, incarné une fois de plus par Delon, est atypique, capable même d’éprouver de la compassion pour ceux qu’il traque. La scène d’ouverture est très réussie mais on ne peut en dire autant hélas du second braquage, celui du train, montré en temps réel. Pourtant bien imaginée, cette scène est vraiment très longue, manque plutôt d’intensité et on se demande pourquoi Melville a choisi d’utiliser des maquettes si grossières pour les plans généraux. Toutes les petites touches, ces marques brillantes de l’univers Melvillien, ne parviennent à élever le film qui va probablement trop loin dans l’épure. Melville fut très affecté par son manque de succès. Le réalisateur succombera à une crise cardiaque l’année suivante. Il n’avait que 55 ans.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Richard Crenna, Catherine Deneuve, Paul Crauchet
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Homonyme :
Un flic de Maurice de Canonge (1947) avec Lucien Coëdel et Suzy Carrier.

25 septembre 2012

L’étrangleur de Rillington Place (1971) de Richard Fleischer

Titre original : « 10 Rillington Place »

L'étrangleur de Rillington PlaceA Londres, en 1949, John Christie habite avec sa femme au rez-de-chaussée du 10 Rillington Place. Un jeune couple, Beryl et Tim Evans, emménage au 2e étage… Une fois de plus, Richard Fleisher se livre à une reconstitution fidèle : c’est ici l’affaire Christie/Evans qui secoua l’Angleterre de l’après-guerre, une affaire qui  a contribué à l’abolition de la peine de mort dans ce pays(1). Fleisher est allé tourner sur place, peu avant la démolition du quartier, pour mieux nous faire cerner la personnalité des deux principaux personnages. Car c’est bien à la psychologie des personnages que s’intéresse Richard Fleisher. Le plus terrifiant dans cette affaire est que cet étrangleur n’agit pas de façon particulièrement intelligente, il dissimule bien mal ses crimes et pourtant il a réussi à tromper la justice, même s’il serait plus exact de dire qu’elle s’est bernée elle-même. Cette affaire soulève de nombreuses questions dont, bien entendu, celui de la peine capitale. Belles prestations d’acteurs, notamment de Richard Attenborough et de John Hurt.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Richard Attenborough, Judy Geeson, John Hurt, Pat Heywood
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Remarques :
>> Un site pour en savoir plus sur l’affaire : www.10-rillington-place.co.uk (en anglais).
Ce site expose bien les différentes versions, ce qui est vérifié et ce qui ne l’est pas. Il est aussi riche en photographies d’époques. On remarquera d’ailleurs avec quel soin Richard Fleisher a reconstitué certains environnements.

>> L’étrangleur de Rillington Place est basé sur le livre de Ludovic Kennedy (paru en 1961)  dont certains points ne sont pas absolument certains. Par exemple, on ne sait toujours pas avec certitude absolue qui a tué la fillette même si la version développée ici semble la plus plausible.

(1) En Grande-Bretagne, la peine de mort a été suspendue en 1965 puis définitivement abolie. C’est en effet dans ces années-là que l’affaire fut re-éxaminée : Timothy Evans fut gracié à titre posthume en 1966 soit 16 ans après son exécution.

19 septembre 2012

Les Larmes amères de Petra von Kant (1972) de Rainer Werner Fassbinder

Titre original : « Die bitteren Tränen der Petra von Kant »

Les larmes amères de Petra von KantRécemment divorcée, la styliste en vogue Petra von Kant vit et travaille dans son appartement avec une assistante qui lui est entièrement dévouée. Une amie lui présente Karin. Impressionnée par sa beauté, elle lui propose de l’aider à devenir mannequin… Les larmes amères de Petra von Kant est le premier film de Fassbinder à avoir été distribué en France (1). C’est son treizième film, l’adaptation d’une pièce de théâtre qu’il a lui-même écrite et qu’il met en scène sans chercher à en masquer les origines. C’est un film vraiment étonnant venu d’un réalisateur âgé de 27 ans. D’abord par son contenu car les dialogues sont d’une rare profondeur, il suffit de voir avec quelle acuité Petra raconte à Karin l’épanouissement et le déclin de son ancien mariage ou l’évolution de leurs rapports au sein du couple. Il y a aussi une réflexion sur l’amour fou et la dépendance, sur l’admiration et la soumission, sur la possession et le manque. Fassbinder aurait puisé son inspiration dans sa propre vie, ayant lui aussi vécu une séparation douloureuse. Le film est aussi étonnant par la maitrise de la mise en scène, filmé sobrement dans un seul lieu avec quelques mouvements de camera très amples qui tournent autour des actrices comme pour nous en approcher. La structure du récit, quatre actes séparés par de grandes ellipses, met en relief l’évolution de la relation entre Petra et Karin. Le décor est un mélange de kitsch et de classicisme(2) qui, avec les toilettes excentriques, apportent une touche de surréalisme et affirme le caractère atemporel du propos, propre aux grandes tragédies. Seule la fin est un peu faible. Les larmes amères de Petra von Kant est un film intense et riche qui porte l’empreinte du cinéaste.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Margit Carstensen, Hanna Schygulla, Irm Hermann
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Remarque :
Le titre (en anglais : The Bitter Tears of Petra Von Kant) est un hommage à Frank Capra The Bitter Tea of General Yen (1933)

(1) Les larmes amères de Petra von Kant (1972) est sorti en avril 1974 en France, deux ans après sa sortie en Allemagne. Il a été suivi deux mois plus tard par Tous les autres s’appellent Ali (1974) et quelques mois plus tard par Le marchand des quatre saisons (1971). C’est dans cet ordre que le public français a découvert Fassbinder.
(2) Le tableau dont une reproduction occupe tout un mur de la chambre de Petra von Kant est Midas et Bacchus de Poussin.

18 septembre 2012

Orange mécanique (1971) de Stanley Kubrick

Titre original : « A clockwork orange »

Orange mécaniqueDans un futur proche, le jeune Alex et ses trois compagnons prennent plaisir à se livrer à de très violentes agressions. Il est arrêté et se propose pour suivre un traitement expérimental… A sa sortie, Orange mécanique fit forte sensation, un film superbe mais fortement dérangeant. Cette adaptation d’un roman d’Anthony Burgess arrivait à une époque où naissait une querelle entre prisons et hôpitaux : ne faut-il pas  mieux guérir la violence plutôt que la punir ? Orange mécanique apporte sa réponse en nous montrant que le libre arbitre est le bien le plus précieux et qu’il doit être préservé quel qu’en soit le prix (donc même si cela signifie de ne rien pouvoir faire contre cette violence). La forme que Kubrick donne à son film en a décuplé l’impact : par ses décors, en prenant les éléments de la pop culture de ce début des années soixante dix (habillement, décoration, art) pour les généraliser à l’ensemble de la société, mais aussi par ses superbes travellings, ses effets (ralentis), sa voix-off avec ce langage inventé, mélange d’anglais et de russe, et bien entendu par cette magnifique utilisation de la musique classique qui donne une grande dimension à de nombreuses scènes (ou parfois apportent de l’humour comme cette Ouverture de Guillaume Tell sur une scène de partouze en accéléré). Le magnétisme qui se dégage de l’interprétation de Malcom McDowell contribue également à rendre le film difficilement oubliable, même aujourd’hui quarante ans après sa sortie.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates, Warren Clarke, Adrienne Corri
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Remarques :
* Le titre Orange mécanique fait référence à l’état d’Alex après son traitement : bien qu’il ait l’apparence d’un être humain (l’orange), il n’est qu’un automate.
* Alex et ses acolytes sont censés avoir 15 ans. Malcom McDowell en avait 27 au moment du tournage et n’a nullement l’apparence d’un adolescent.

5 septembre 2012

La chambre de l’évêque (1977) de Dino Risi

Titre original : « La stanza del vescovo »

La chambre de l'évèqueMarco navigue au gré de ses envies sur le Lac Majeur. Il est abordé par un riche avocat qui l’emmène dans sa magnifique villa au bord du lac où il vit avec sa femme ombrageuse et sa jeune et jolie belle-sœur… Œuvre de commande, La chambre de l’évêque est l’adaptation d’un roman de Piero Chiara. Développant subtilement son intrigue, le film oscille entre la farce et le drame. Patrick Dewaere est totalement écrasé par Ugo Tognazzi, au jeu très expansif et qui excelle dans ce rôle de roublard aux instincts lubriques. Il y a plusieurs scènes vraiment savoureuses. Ornella Muti dégage beaucoup de sensualité tout en restant assez fragile. C’est son premier film avec Risi. Le film fut méprisé par la critique au festival de Cannes 77, jugé misogyne et raté. C’est excessif car, sans être un grand Risi, La chambre de l’évêque est un film très plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ugo Tognazzi, Ornella Muti, Patrick Dewaere
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Remarque :
La chambre de l’évêque a été tourné sur le Lac Majeur, notamment à Stresa juste en face d’Isola Superiore et Isola Bella que l’on voit largement depuis le jardin. Le château qu’ils visitent sur une petite île est le Castelli di Cannero, un peu plus au nord.

2 septembre 2012

Brancaleone s’en va-t’aux croisades (1970) de Mario Monicelli

Titre original : « Brancaleone alle crociate »

Brancaleone s'en va-t'aux croisadesBrancaleone et ses compagnons partent aux croisades. Menés par Dieu lui-même, ils embarquent pour traverser la Méditerranée et atteignent un peu trop rapidement la Terre sainte. En réalité, ils n’ont traversé qu’un lac… Tel est le début de Brancaleone s’en va-t’aux croisades, comédie loufoque qui fait suite à L’armata Brancaleone (L’armée Brancaleone) qui avait connu un formidable succès, quatre ans auparavant. Le film peut être vu comme une suite de sketches ou plutôt de séquences sur les rencontres qui ponctuent le périple de cette « armée ». L’esprit général est de démystifier le Moyen Âge(1) en insistant sur l’ignorance et l’intolérance. Avec son petit groupe de parias ou d’éclopés, Brancaleone se situe en marge de cette société cruelle. Les trouvailles de scénario sont nombreuses, avec des exagérations toujours au service de l’humour. Le film peut faire penser à ce que faisaient les Monty Python, à peu près à la même époque en Angleterre. On notera quelques clins d’oeil cinématographiques(2). Il faut aussi remarquer le travail fait sur les dialogues qui utilisent une sorte de dialecte, mélange d’italien courant et de latin. Grâce à son registre de jeu très étendu, Vittorio Gassman est vraiment l’interprète idéal de ce héro frapadingue et multi-facettes. Brancaleone s’en va-t’aux croisades est une bouffonnerie très réussie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Adolfo Celi, Stefania Sandrelli, Beba Loncar
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Remarque :
Le film n’est sorti en France qu’en 1977 dans le cadre du festival d’humour de Chamrousse. Le premier opus n’avait pas été distribué en France.

(1) « Nous voulions démystifier le Moyen Âge, celui qu’on enseigne dans les écoles, avec ses paladins, ses chevaliers, ses pucelles, tout ce ballet de gens raffinés qui est non seulement invraisemblable mais historiquement faux. Le Moyen Âge a été une époque barbare, obscurantiste, cruelle et misérable. » (Entretien avec Mario Monicelli dans Cinéma n°230 de février 1978)

(2) Les dialogues de Brancaleone avec la Mort évoquent Le septième sceau de Bergman et le stylite sur son pilier évoque fortement Simon du désert de Bunuel.

11 août 2012

Le marchand des quatre saisons (1971) de Rainer Werner Fassbinder

Titre original : « Händler der vier Jahreszeiten »

Le marchand des quatre saisonsDe retour de la Légion étrangère, Hans devient marchand ambulant de fruits et légumes avec sa femme. Se sentant rejeté, il est d’humeur de plus en plus sombre… Le marchand des quatre saisons est le premier succès commercial de Fassbinder ; il fut très bien accueilli en Allemagne aussi bien par le public que par la critique. Inspiré entre autres par les mélodrames de Douglas Sirk, le réalisateur signe ici un film sur le manque d’amour et de considération. La scène d’introduction donne le ton : « Ce sont les meilleurs qui s’en vont, il n’y a que les gens comme toi pour revenir », dit la mère d’Hans à son retour. C’est aussi un film qui questionne sur la société bourgeoise des années cinquante et soixante, une société sans amour et sans bonheur, et aussi sur la réussite allemande, une société où les femmes ont une grande importance, ce sont elles qui sont garantes de l’ordre moral. Hans Hirschmüller fait une belle prestation en ours en quête d’amour, dont les désirs et aspirations restent inassouvis. Le film n’est pas sans maladresse dans sa forme mais Fassbinder montre déjà une indéniable maitrise. Il compense la faiblesse des moyens par une belle densité du contenu. Malgré son style assez simple, Le marchand des quatre saisons est en effet un film très riche.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hans Hirschmüller, Irm Hermann, Hanna Schygulla
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7 août 2012

Le miroir (1975) de Andreï Tarkovski

Titre original : « Zerkalo »

Le miroirFrappé par la maladie, un homme de quarante ans se penche sur son passé et sur son pays, L’U.R.S.S. Il revoit sa mère dans sa maison natale, puis la femme dont il est séparé (jouée par la même actrice) et enfin son fils dont il sent que l’éducation qu’il lui donnée est un échec… Le miroir est un film autobiographique, ou plutôt introspectif, d’Andreï Tarkovski. C’est un film qui ne se livre pas facilement, surtout à nos yeux d’occidentaux qui ne peuvent qu’imparfaitement intégrer « l’esprit russe ». Car la mémoire du cinéaste se mêle à la mémoire collective et, au-delà de sa propre histoire, Le miroir est pour lui une recherche de l’identité russe, celle de la Russie éternelle. Il est d’autant plus important d’en avoir les clés que le film n’a pas une structure linéaire évidente. Il est joliment ponctué par la poésie d’Arseni Tarkovski, père du cinéaste, récitée par le poète lui-même (1). Longtemps bloqué par les autorités, le film n’est sorti en France qu’en 1978.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margarita Terekhova
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(1) Dans la version originale sous-titrée, il semblerait que les poèmes ne soient pas intégralement traduits alors qu’ils le sont dans la version française. Ceci dit, la V.O. nous fait profiter de la voix d’Arseni Tarkovski ; à l’écoute de cette merveilleuse et envoutante musique des mots en russe, on comprend d’ailleurs mieux l’importance de la poésie de la Russie.

> Lire une belle analyse du film de Jean Gavril Sluka sur le site DVD Classik …

4 août 2012

La femme du prêtre (1970) de Dino Risi

Titre original : « La moglie del prete »

La femme du prêtreLorsqu’elle apprend que l’homme qu’elle fréquente depuis quatre ans est déjà marié, Valeria tente de se suicider. Elle appelle SOS Détresse et tombe sous le charme de la personne qui lui répond. Elle cherche à le rencontrer mais découvre alors que c’est un prêtre… Le sujet du célibat des prêtres était délicat et polémique en 1970. La femme du prêtre paraît assez sage, se moquant gentiment des pesanteurs de l’Eglise et de sa réticence aux évolutions, mais sans être vraiment caustique ni railleur. Dino Risi s’est certainement retenu. Il nous reste une comédie bien enlevée et très plaisante, qui repose solidement sur ses deux acteurs principaux dotés, ici comme toujours, d’une grande présence à l’écran. Les deux acteurs se connaissent bien (1). Le charme de Sophia Loren est particulièrement éclatant… même si l’on peut se demander comment son personnage, pas très riche, pourrait s’acheter tant de tenues plus renversantes les unes que les autres ! La femme du prêtre est une comédie très divertissante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, Marcello Mastroianni
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(1) La femme du prêtre est le 8e des 11 films que Sophia Loren et Marcello Mastroianni ont tournés ensemble.

3 août 2012

L’arbre aux sabots (1978) de Ermanno Olmi

Titre original : « L’albero degli zoccoli »

L'arbre aux sabotsLa vie d’une ferme lombarde à la fin du XIXe siècle, où vivent cinq familles de paysans sur des terres appartenant à un notable… L’arbre aux sabots est un film unique en son genre. Avec pour acteurs de simples paysans de la région de Bergame (1), filmant en 16 mm entièrement en lumière naturelle, Ermanno Olmi nous immerge dans un monde presque oublié. Les trois heures passent très rapidement. Sur l’espace de quatre saisons, nous assistons et partageons les évènements mais aussi le quotidien de cette vie très rurale. Le travail accompli par Ermanno Olmi est remarquable, la vérité de son regard force l’admiration. Il a su éviter tout spectaculaire et toute facilité pour rester dans la simplicité. Contrairement au 1900 de Bertolucci, L’arbre aux sabots ne porte pas de message politique. Beaucoup ont voulu en trouver un, déceler sous le récit quelque poison idéologique pernicieusement entrelacé… mais il n’en est rien. Le propos d’Ermanno Olmi est plus philosophique (2), il questionne sur le sens profond de la vie : en nous montrant les ancrages de cette société rurale (nature, famille, religion), il nous propose une réflexion sur les ancrages de la nôtre mais sans pour cela prôner un retour à d’anciennes valeurs. L’arbre aux sabots est ainsi un film d’une très grande portée.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs:
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L'arbre aux sabots(1) Bergame est situé en Lombardie à environ 50 km au nord-est de Milan. Ermanno Olmi est originaire de cette région. Le dialecte parlé dans le film, le bergamesque, est celui de ses grands-parents.  

(2) Dans un interview pour le journal Il Tempo, Olmi décrit ainsi le but de son film L’arbre aux sabots : « Certainement pas par nostalgie d’un monde désormais impossible à proposer, mais par besoin de nous confronter à nouveau avec une réalité que nous avons mise de côté trop hâtivement, sans rien décider de ce qu’il fallait conserver en vue d’une réalité différente mais qui n’est pas sans présenter des exigences semblables au plan spirituel et humain. »