15 janvier 2013

Un mariage (1978) de Robert Altman

Titre original : « A Wedding »

Un mariageLa fille d’une famille de nouveaux riches épouse le fils d’une grande famille bien établie. Cette grande cérémonie très planifiée va être émaillée d’une multitude de petits évènements de tous ordres… Après Nashville (1975), Robert Altman reprend le principe de nous faire suivre une petite cinquantaine de personnages dans un même milieu. Sa démarche pour Un mariage n’est pas de raconter une histoire mais d’observer le comportement d’un certain nombre de personnes dans un environnement qui n’est pas le leur (1). Le début du film peut paraître un peu alourdi par le cérémonial à l’église mais rapidement l’humour relance l’intérêt et la richesse des mini-tragédies qui se déroulent ensuite devant nos yeux est remarquable. Les personnages sont parfois hauts en couleur mais, à aucun moment, Altman ne force le trait, tout semble plausible. Tout ce qui paraît idyllique à première vue se révèle être tout autre ; en ce sens, Altman s’attaque à ce qui forge un modèle social. Le caractère contestataire de ses films dans les années soixante-dix est toujours vivace aujourd’hui. Un mariage peut dérouter car il ne repose pas sur scénario traditionnel mais le film est un petit plaisir à regarder, un joli patchwork rehaussé par un humour finalement assez corrosif.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Lillian Gish, Carol Burnett, Mia Farrow, Geraldine Chaplin, Howard Duff
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Altman sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Altman chroniqués sur ce blog…

Remarque :
John Malkovich et Gary Sinise font ici leur première apparition au cinéma comme figurants.

(1) Robert Altman raconte : « Nous nous sommes plus intéressés au comportement qu’à la psychologie. A la façon dont les gens se comportant quand ils sont conscients de leur propre présence. Ils ne portent pas leurs habits habituels, ne sont pas à l’aise. On leur dit où se mettre, de faire telle et telle chose. Chacun, mis dans une position sociale inconfortable de ce type, agit différemment, un peu n’importe comment. Chacun essaie de présenter une image dont il n’a pas l’habitude, qu’il ne contrôle pas. » (Entretien avec Jean-Pierre Le Pavec et Dominique Rabourdin, Cinéma 78, n°239, nov 1978)