24 juin 2012

Copie conforme (2010) de Abbas Kiarostami

Copie conformeDans la ville d’Arezzo en Toscane, l’écrivain anglais James Miller présente son dernier livre sur la valeur d’une copie en art par rapport à l’original. Une femme laisse son adresse et l’écrivain passe la voir le lendemain. Ils partent ensemble visiter le village de Lucignano… Copie conforme de l’iranien Abbas Kiarostami n’est pas un film qui se livre facilement, il est un peu difficile de démêler le vrai du faux car nous avons des impressions contradictoires (1). Le thème central tourne autour de ces questions : Le faux a-t-il la même valeur que le vrai ? Peut-il faire aimer le vrai ? Ici, la femme prend l’homme à son propre piège en lui montrant le faux pour obtenir le vrai. Abbas Kiarostami filme superbement la Toscane et le village de Lucignano (et un très beau plan où nous voyons les maisons d’Arezzo dans le reflet du pare-brise). William Shimell, chanteur d’opéra baryton, est ici dans son premier rôle au cinéma. Il a un jeu sans doute un peu rigide mais une belle présence.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, William Shimell
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Remarques :
* L’homme qui donne un conseil sur la place est interprété par Jean-Claude Carrière.
* Le village de Lucignano en Toscane est effectivement un lieu de mariages du fait de la curieuse légende de l’Arbre de vie et de l’amour. C’est une sculpture datant du XIVe siècle représentant un arbre enchâssé de pierres précieuses au pied duquel on doit faire les promesses de mariage.

(1) Ne pas lire ce qui suit si vous avez l’intention de voir le film prochainement :
Il est assez difficile de démêler le vrai du faux dans Copie conforme. Le plus probable (à mes yeux) est qu’ils se sont rencontrés brièvement à Florence, 5 ans auparavant, et que la femme cherche à le séduire en l’entrainant dans un jeu où ils jouent à être un vieux couple (le vrai basculement intervenant dans le café). L’enfant n’est pas un fils commun (cf. attitude du fils à la conférence et le fait que la femme parle au père au téléphone dans la galerie d’art). Eléments troublants : 1) Comment savait-elle qu’il ne se rasait qu’un jour sur deux ? Probablement, ce détail figure dans son livre. 2) L’histoire de l’assoupissement en voiture (avec peut-être le décès d’un autre enfant) ? Probablement, une invention de James par jeu en réponse à l’histoire inventée de l’endormissement prématuré du mari le soir de leurs 15 ans de mariage. 3) Pourquoi vont-ils si loin dans leur jeu au restaurant ? Lui, sans doute parce qu’il ne sait pas quelle décision prendre, elle, c’est plus étonnant car le jeu est dangereux.

Homonyme :
Copie conforme de Jean Dréville (1947) avec Louis Jouvet et Suzy Delair.

24 mai 2012

Essential Killing (2010) de Jerzy Skolimowski

Essential KillingTraqué et capturé par les forces américaines, un afghan est envoyé dans un centre de détention secret en Europe de l’Est. Lors d’un transfert, un accident lui donne l’occasion de s’échapper. Il s’enfuit dans les immenses forêts enneigées… Avec Essential Killing, le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski nous livre un film étonnant sur un homme traqué, une chasse à l’homme dont les forces sont bien inégales. Jerzy Skolimowski ne prend pas parti, ce n’est pas un film politique. D’ailleurs, rien ne montre que l’homme soit un Taliban, un terroriste, ni même seulement un militant. C’est seulement un homme traqué, diminué (une explosion lors de sa capture l’a rendu sourd), qui a des chances minimes de s’en sortir ou même de survivre. Il va aller jusqu’aux limites extrêmes de la résistance humaine. Il perd même le lien avec son passé qui devient diffus dans son esprit. Dans cette lutte pour la survie, c’est l’instinct animal qui prévaut. Le réalisateur a choisi Vincent Gallo car il le savait parfait pour exprimer cette animalité. Il fait ici une très belle performance. La mise en scène est remarquable. L’image est soignée avec des mouvements de caméra assez amples ; quelques scènes en caméra subjective sont en revanche volontairement plus heurtées. Il n’y a que peu de paroles intelligibles et la musique est superbement utilisée. Essential Killing est un film comme on en voit peu.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner
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Remarque :
Les superbes paysages du début du film n’ont pas été filmés en Afghanistan mais en Israël, dans les déserts proches de la Mer Morte.

20 mai 2012

Sonnenstrahl (1933) de Pál Fejös

Titre de la version française : « Gardez le sourire »

SonnenstrahlAu chômage, Hans est expulsé par sa logeuse. Alors qu’il s’apprête à se suicider, il voit une jeune fille se jeter dans le fleuve. Il plonge pour la sauver. Ensemble, ils reprennent goût à la vie… Après un séjour à Hollywood, Pál Fejös revient dans son Autriche natale pour tourner des histoires qu’il juge moins futiles, plus authentiques. Sonnenstrahl (« rayon de soleil » en allemand) est une histoire ancrée dans la réalité de son pays, un film marqué par un optimisme économique dont le moteur est l’amour. En ce sens, le film fait inévitablement penser à Frank Borzage : l’amour permet de surmonter tous les obstacles. Sonnenstrahl Pál Fejös teinte son film d’une touche de poésie et même d’humour, ce qui apporte beaucoup de fraîcheur à l’ensemble qui est très bien équilibré. Le film est parlant mais ne comporte que peu de dialogues, il peut même faire penser à un film muet sonorisé. Il fut tourné en deux versions, Sonnenstrahl en allemand et Gardez le sourire en français, les seconds rôles sont tenus par des acteurs différents dans les deux versions.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Annabella, Gustav Fröhlich, Paul Otto, Hans Marr
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10 mars 2012

Le braqueur – la dernière course (2010) de Benjamin Heisenberg

Titre original : « Der Räuber »

Le braqueur - la dernière courseA sa sortie de prison, Johann Rettenberger continue de s’entraîner longuement à la course de fond et gagne haut la main le marathon de Vienne. Il braque aussi des banques… Film allemand, Le braqueur – la dernière course est librement adapté d’un roman de Martin Priz basé sur une histoire vraie. Le film est assez original de par son atmosphère et son traitement. Le personnage du braqueur est assez étonnant, taciturne et totalement impénétrable, il semble agir comme un robot, sans âme ni sentiment. Pourquoi braque t-il des banques ? Il semble avoir une motivation profonde mais on ne la connaitra pas, hélas, à part n’avoir qu’un but : courir. Nous n’aurons pas plus d’indices sur son passé. Nous restons en surface. Dès lors, le film peut paraître un peu lassant et répétitif… On profitera toutefois de quelques belles prises de vue pendant les courses ; celles où on le suit dans un dédale de couloirs sont étonnantes.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Andreas Lust, Franziska Weisz, Markus Schleinzer
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25 février 2012

L’invisible docteur Mabuse (1962) de Harald Reinl

Titre original : « Die unsichtbaren Krallen des Dr. Mabuse »

L'invisible docteur MabuseAu théâtre Métropole, un jeune officier d’Interpol repère une loge vide où une paire de jumelles semble flotter dans l’air. La porte s’ouvre toute seule. Le policier se met sur ses traces. Quelques jours plus tard, on retrouve son cadavre. L’agent américain John Como est appelé pour élucider l’affaire… Pour tenter de capitaliser sur le succès des films de Fritz Lang, la compagnie allemande CCC a réalisé plusieurs films mettant en scène le machiavélique Mabuse. L’invisible docteur Mabuse est le second d’entre eux. Si le criminel est toujours interprété par Wolfgang Preiss, c’est l’athlétique Lex Barker (l’acteur qui avait succédé à Weissmuller pour les Tarzan) qui endosse le costume du détective. Pour le policier local qui l’assiste, c’est n’est pas Gert Fröbe, hélas : son remplaçant est très fade. L’ensemble paraît bien faible, le scénario n’est pas mauvais en soi car il révèle une ou deux surprises mais il n’y a aucun climat de créé. L’invisible docteur Mabuse se regarde d’un œil plutôt distrait.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Lex Barker, Karin Dor, Wolfgang Preiss
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Les 3  Docteur Mabuse de Fritz Lang :
Le docteur Mabuse (1922) de Fritz Lang
Le testament du docteur Mabuse (1933) de Fritz Lang
Le diabolique docteur Mabuse (1960) de Fritz Lang

Les Docteur Mabuse de la compagnie allemande C.C.C.
Le retour du docteur Mabuse (1961) de Harald Reinl
L’invisible docteur Mabuse (1962)  de Harald Reinl
Le testament du Docteur Mabuse (1962) de Werner Klingler
Le Dr. Mabuse contre Scotland Yard (1963) de Paul May
Les rayons de la mort du Dr. Mabuse (1964) de Hugo Fregonese et Victor De Santis

et aussi :
Dr. M (1990) de Claude Chabrol

22 février 2012

Le dernier voyage de Tanya (2010) de Aleksei Fedorchenko

Titre original : « Ovsyanki »

Le dernier voyage de TanyaDans un village au bord de la Volga en Russie, Aist est photographe dans une usine de papier. Il est aussi mémorialiste d’un peuple oublié d’origine finnoise dont il fait partie : les Mériens. Son patron lui demande de l’accompagner pour aller incinérer sa femme qui vient de mourir. Il désire l’emmener sur les lieux de leur lune de miel… Le dernier voyage de Tanya est un film à nul autre pareil. Il est étrange tout d’abord par son sujet, ces Mériens dont certainement bien peu de gens connaissaient l’existence : bien qu’ils se soient totalement intégrés dans la société slave, ils ont gardé certaines croyances, certaines coutumes dont beaucoup sont liées à l’eau qui est l’aboutissement ultime, le lieu de la mort, le passage vers un autre monde (1). L’eau est aussi un lieu de passage pour les vivants : les ponts ont une certaine présence dans le film depuis ce pont ondulant posé sur des boudins flottants au début de film jusqu’au pont ultime de la fin (belle métaphore aussi avec cette magnifique vue de nuit sur le pont de la grande ville, gorgé de véhicules alors qu’ils viennent de rencontrer des deux prostituées). Nos deux personnages parlent peu mais agissent avec sureté. Ils font le voyage avec deux petits oiseaux en cage qui les symbolisent, ce sont leur double en quelque sorte.

Le dernier voyage de Tanya est aussi particulier par son traitement. Pour mieux nous faire pénétrer cette Russie imprégnée de la mémoire des peuples qui la composent, le réalisateur filme des plans empreints de mélancolie, de vastes étendues qui font écho au silence des personnages. Aleksei Fedorchenko utilise merveilleusement les profondeurs de champ courtes, créant le flou soit par la focale elle-même, soit par une légère brume naturelle. Certains plans sont très graphiques (ah, ce plan sur le lac où passe sur la rive un interminable train qui crée une bordure mouvante en haut de l’image !) La musique, souvent discrète, participe à la mélancolie qui se dégage du film. Le dernier voyage de Tanya est autant un film beau et poétique qu’une réflexion sur notre acceptation de la mort.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Igor Sergeev, Yuriy Tsurilo, Yuliya Aug
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Remarques :
* Le titre original du film Ovsyanki, signifie en russe « bruant », un petit passereau très répandu en Russie.
* Le dernier voyage de Tanya est le troisième film d’Aleksei Fedorchenko (44 ans) mais le premier distribué en France.
* La région où se déroule film est aux environs de Nizhny Novgorod, ville située à 300 kms à l’est de Moscou, au bord de la Volga : voir sur Google Maps (la zone où les Mériens sont implantés suit la Volga vers le nord-ouest jusque Yaroslav et le grand lac 300 kms au nord de Moscou).

(1) Etonnante scène où nous voyons dans un flash-back le père de Aist, poète qui ayant décidé de ne plus écrire, se débarrasse de sa machine à écrire, non pas en la jetant simplement, mais en allant sur au milieu de la Volga gelée, y faire avec grande difficulté un trou dans la glace pour y jeter sa machine au fond de l’eau.

7 février 2012

Aguirre, la colère de Dieu (1972) de Werner Herzog

Titre original : « Aguirre, der Zorn Gottes »

Aguirre, la colère de DieuAu XVIe siècle, en Amazonie, une expédition espagnole est à la recherche de l’Eldorado, pays qui d’après les légendes incas regorge d’or. L’un des officiers est Lope de Aguirre, un homme bien décidé à aller coûte que coûte au bout de sa mission… Aguirre, la colère de Dieu est le film qui a permis à un public assez large de découvrir le jeune réalisateur allemand Werner Herzog. Sans s’éloigner de la vérité historique (1), Herzog imagine, invente et crée une œuvre superbe empreinte d’exaltation et de poésie. Le personnage d’Aguirre, rebelle exalté proche de la folie, lui donne un formidable support pour créer une atmosphère presque irréelle où il place des images fortes : le cheval abandonné, le bateau jugé au sommet d’un arbre (image réelle ou hallucination ?), la colonne de l’expédition serpentant dans les Andes. Pour personnifier cette lente dérive vers l’extase, Klaus Kinski paraît l’acteur idéal, à tel point que l’acteur peut se confondre avec son personnage (2), incontestablement l’un de ses plus grands rôles au cinéma.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Klaus Kinski, Helena Rojo, Del Negro, Peter Berling, Cecilia Rivera
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Remarques :
* Toutes les versions, même l’allemande, sont post-synchronisées et cela se sent. Ce fut la version anglaise qui fut diffusée en France dans les années 70  en tant que version originale.
* Le tournage, entièrement en décors réels au Pérou, fut périlleux (ce qui explique la post-synchronisation). Werner Herzog a avoué avoir pris personnellement de grands risques. Par exemple, dans la scène des rapides, tous les techniciens et acteurs étaient attachés sauf Herzog et son premier assistant.

(1) Seule la fin s’éloigne de la vérité historique. Dans la réalité, Lope de Aguirre suit le fleuve Orénoque jusqu’au bout, atteignant ainsi l’Atlantique. Il s’attaque alors au Royaume d’Espagne en s’emparant de l’île Margarita au nord du Venezuela puis de la ville de Valencia, semant terreur et désolation. Il est tué peu après par l’armée royale espagnole.

2) Klaus Kinski a été difficile à diriger sur le tournage, l’acteur se rebellant contre le réalisateur. Après la sortie du film, Werner Herzog déclarera à son sujet : « La perfection qu’il atteint est totale et je pense que toute sa vie est dans ce film ».

Remake :
El Dorado de Carlos Saura (1988) avec Omero Antonutti et Lambert Wilson.

5 février 2012

La poupée (1919) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Die Puppe »

Die Puppe(Film muet) Le baron de Chanterelle, dépourvu de descendance, désire marier son neveu mais celui-ci a peur des jeunes filles et se réfugie dans un monastère. Les moines lui conseillent d’aller voir un fabricant d’automates pour simuler un mariage et toucher la dot. Au moment de la livraison, l’apprenti casse l’automate et la fille du fabricant, qui a servi de modèle, prend la place de la poupée… L’histoire, totalement farfelue, est une variation ludique de L’Homme au Sable d’Hoffman. Le climat du film est celui d’un conte, presque d’une histoire pour enfant, avec des décors stylisés peints en trompe l’œil (les murs sont en carton, avec des objets peints). Cela donne des tableaux très amusants, comme ce fiacre tiré par deux chevaux qui sont des acteurs déguisés. Le début peut paraître un peu long à se mettre en place mais c’est avec l’apparition de la poupée, jouée par l’actrice fétiche de Lubitsch, Ossi Oswalda, que le film montre tout son humour et aussi son charme (car bien entendu, le film n’est pas dépourvu de petites connotations sexuelles). Le ton est aussi à la satire avec notamment ces moines assez pittoresques et les bourgeois cupides. Lubitsch illustre son rôle de mise en scène d’une façon amusante : dans un petit prologue, on le voit assembler par morceaux un petit décor en carton avant que de vrais personnages viennent y jouer. La Poupée est une comédie amusante des débuts d’Ernst Lubitsch en Allemagne.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ossi Oswalda, Hermann Thimig, Victor Janson, Max Kronert
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Homonyme :
La Poupée de Wojciech Has (1968)

8 novembre 2011

La merditude des choses (2009) de Felix Van Groeningen

Titre original : « De helaasheid der dingen »

La merditude des chosesDans les années quatre vingt, le jeune Gunther vit chez sa grand-mère avec son père et ses trois oncles, braillards, hirsutes, parfois violents et passant le plus clair de leur temps au café à boire des bières… La merditude des choses fait penser à une version flamande du film Affreux, sales et méchants dans le sens où il décrit un milieu certes plutôt glauque mais le regard porté est exempt de condamnation ou de misérabilisme. Il est même porteur d’une certaine tendresse car le récit est celui de l’enfant de 13 ans qui a grandi dans ce milieu. Le film est adapté d’un best-seller de Dimitri Verhulst, livre autobiographique paru en 2006 qui a eu beaucoup de succès. Malgré la répétition des scènes de beuveries, il y a un très bon équilibre d’ensemble entre drame et humour, entre fatalité et optimisme, avec même une certaine réflexion au travers de l’enfant devenu adulte. La merditude des choses est un film assez étonnant, assez à part de la production actuelle, plein d’énergie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kenneth Vanbaeden, Valentijn Dhaenens, Koen De Graeve, Wouter Hendrickx
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13 septembre 2011

La Ronde de Nuit de Rembrandt (2008) de Peter Greenaway

Titre original : « Rembrandt’s J’Accuse…! »

Rembrandt's J'Accuse...!Peter Greenaway est, comme on le sait,  grand amateur et connaisseur de la peinture, notamment flamande ; il nous propose une nouvelle vision du célèbre tableau de Rembrandt « La Ronde de nuit » avec un film documentaire à la fois très riche et très inventif dans sa réalisation. Le sens réel de ce tableau de Rembrandt représentant l’une des milices bourgeoises d’Amsterdam échappe toujours aux historiens qui y ont identifiés 51 éléments mystérieux. Partant de la présence d’un homme à demi-caché semblant être en train de tirer, Peter Greenaway élabore une théorie très complète : Rembrandt aurait cherché à dénoncer une conspiration et un assassinat. Il explique ainsi 31 des 51 éléments mystérieux et le film les égrène un à un. Rembrandt La Ronde de Nuit Greenaway appuie merveilleusement son raisonnement que l’on suit avec ravissement et une certaine admiration. Il apparait lui-même en médaillon à l’écran pour donner ses explications. L’aspect visuel est particulièrement travaillé, mêlant d’habiles montages sur la peinture elle-même (qui évoquent la série Palettes) avec de petites scènes jouées en costume. Original, très moderne dans forme, La Ronde de Nuit de Rembrandt nous fait plonger dans un univers passionnant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Martin Freeman, Eva Birthistle
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