25 avril 2023

Jin-Roh: La Brigade des loups (1999) de Hiroyuki Okiura

Titre original : « Jin-Rô »

Jin-Roh: La Brigade des loups (Jin-Rô)Japon, fin des années 1950. Pour répondre à des émeutes de plus en plus violentes, le gouvernement a créé une police paramilitaire composée d’hommes en armure ; lourdement armés et dotés de lunettes spéciales, ils n’ont presque rien d’humain. Une nuit, lors d’une opération dans les égouts, le brigadier Kazuki Fuse, hésite à tuer une jeune fille porteuse d’une bombe qu’elle fait exploser devant lui…
Jin-Roh, la brigade des loups est un film d’animation japonais de science-fiction réalisé par Hiroyuki Okiura, scénarisé par Mamoru Oshii (le réalisateur de Ghost in the Shell). Il s’appuie sur l’univers de son Kerberos Panzer Cop, une série de mangas publiés entre 1988 et 2006 illustrés par plusieurs artistes. Mamoru Oshii l’avait déjà porté à l’écran par deux fois en personnages réels (1). Il s’agit d’un univers uchronique où le Japon vient d’être occupé par une armée dont les uniformes rappellent fortement ceux des soldats de l’Allemagne nazie. L’atmosphère est très noire. L’histoire est plutôt compliquée avec une symbolique un peu lourde, inspirée du Petit Chaperon rouge. Le réalisateur Okiura étant allergique aux ordinateurs, le film a entièrement été fait à la main de façon traditionnelle. L’animation est saccadée et imprécise. Mon avis, plutôt mitigé, n’est pas majoritaire : le film est généralement bien considéré.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Hiroyuki Okiura sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les livres sur Mamoru Oshii

(1) The Red Spectacles de Mamoru Oshii (1987) et Stray Dogs de Mamoru Oshii (1991).

Jin-Roh: La Brigade des loups (Jin-Rô)Jin-Roh: La Brigade des loups (Jin-Rô) de Hiroyuki Okiura.

Jin-Roh: La Brigade des loups (Jin-Rô)Jin-Roh: La Brigade des loups (Jin-Rô) de Hiroyuki Okiura.

5 août 2021

Au pays de la peur (1952) de Andrew Marton

Titre original : « The Wild North »

Au pays de la peur (The Wild North)Dans les montagnes enneigées du nord-ouest du Canada, Jules Vincent est un solide trappeur qui sait affronter seul les dangers du Grand-Nord et qui tient à sa liberté. Après avoir malencontreusement tué un homme, il est traqué par le constable Pedley qui le retrouve mais le plus dur est de la ramener à la ville car l’hiver est là…
The Wild North (on peut oublier le titre français un peu idiot qui induit le spectateur en erreur…) est réalisé par Andrew Marton, réalisateur qui s’est souvent fait remarquer comme réalisateur de seconde équipe (second unit director) pour les scènes d’action. Le scénario est signé par un certain Frank Fenton. L’histoire s’inspire d’un périple effectué par l’officier Albert Pedley de la Canadian North West Mounted Police en 1904. Malgré une certaine lourdeur, le récit parvient à être assez prenant. Les scènes de neige sont plutôt convaincantes même si certaines respirent le studio. Stewart Granger a adopté un épouvantable accent français. Son jeu, bien trop appuyé, contribue à rendre son personnage antipathique ; il est en effet assez cruel. Cyd Charisse, en amérindienne, n’a qu’un petit rôle mais il est plutôt étonnant. Le film utilise un nouveau procédé de couleurs : l’Anscocolor, mis au point par la société Ansco, filiale d’Agfa avant la guerre. Son principal avantage était de pouvoir être utilisé dans les caméras noir et blanc classiques. Le procédé sera utilisé pendant la décennie des années cinquante, principalement par la MGM.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Wendell Corey, Cyd Charisse
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Au pays de la peur (The Wild North)Stewart Granger dans Au pays de la peur (The Wild North) de Andrew Marton.

Au pays de la peur (The Wild North)Wendell Corey et Cyd Charisse dans Au pays de la peur (The Wild North) de Andrew Marton.

24 mai 2012

Essential Killing (2010) de Jerzy Skolimowski

Essential KillingTraqué et capturé par les forces américaines, un afghan est envoyé dans un centre de détention secret en Europe de l’Est. Lors d’un transfert, un accident lui donne l’occasion de s’échapper. Il s’enfuit dans les immenses forêts enneigées… Avec Essential Killing, le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski nous livre un film étonnant sur un homme traqué, une chasse à l’homme dont les forces sont bien inégales. Jerzy Skolimowski ne prend pas parti, ce n’est pas un film politique. D’ailleurs, rien ne montre que l’homme soit un Taliban, un terroriste, ni même seulement un militant. C’est seulement un homme traqué, diminué (une explosion lors de sa capture l’a rendu sourd), qui a des chances minimes de s’en sortir ou même de survivre. Il va aller jusqu’aux extrêmes de la résistance humaine. Il perd même le lien avec son passé qui devient diffus dans son esprit. Dans cette lutte pour la survie, c’est l’instinct animal qui prévaut. Le réalisateur a choisi Vincent Gallo car il le savait parfait pour exprimer cette animalité. Il fait ici une très belle performance. La mise en scène est remarquable. L’image est soignée avec des mouvements de caméra assez amples ; quelques scènes en caméra subjective sont en revanche volontairement plus heurtées. Il n’y a que peu de paroles intelligibles et la musique est superbement utilisée. Essential Killing est un film comme en voit peu.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner
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Remarque :
Les superbes paysages du début du film n’ont pas été filmés en Afghanistan mais en Israël, dans les déserts proches de la Mer Morte.