Titre original : « Onna ga kaidan wo agaru toki »
Elle :
Naruse explore sans se lasser et toujours avec autant d’émotion et de subtilité le thème des femmes japonaises victimes de la lâcheté des hommes et de l’organisation très patriarcale de la société japonaise à l’aube des années 60. Avec Quand une femme monte l’escalier, il nous introduit cette fois dans l’univers intimiste des hôtesses de bar qui déployent leurs charmes pour détendre les hommes d’affaires stressés. Il reprend l’actrice au teint de porcelaine Hideko Takamine pour interpréter cette jeune femme perdue entre son désir d’épouser un homme riche qu’elle n’aime pas ou acheter un bar avec l’aide financière de ses clients avec des contreparties à la clé. Un beau film émouvant et superbement mis en scène.
Note :
Lui :
L’escalier dont il est question dans le titre est celui de ces bars à hôtesses souvent situés au premier étage du centre de Tokyo en ces années 50. Keiko est l’une de ces hôtesses et quand elle monte l’escalier, elle sait qu’elle doit opérer une transformation en elle. Le cinéaste japonais Mikio Naruse montre une fois de plus tout son talent pour nous faire toucher du doigt la condition des femmes dans cette société japonaise de l’après-guerre en prenant pour sujet une femme dont le métier est de divertir les hommes. En apparence, ces hôtesses sont belles, assez libres et gagnent bien leur vie mais en réalité, elles n’ont que peu de choix possibles pour orienter leur futur. Une fois de plus, l’actrice Hideko Takamine parvient à allier puissance et délicatesse dans son jeu, avec une douceur qui convient si bien à la façon de filmer de Naruse. Quand une femme monte l’escalier n’est pas plus tendre avec les hommes que les autres films du cinéaste, bien au contraire : ils sont invariablement lâches, égoïstes et menteurs. Un très beau film qui, sous la fausse légèreté de son sujet, cache le portrait d’une société.
Note :
Acteurs: Hideko Takamine, Masayuki Mori, Reiko Dan, Tatsuya Nakadai, Ganjiro Nakamura
Voir la fiche du film et la filmographie de Mikio Naruse sur le site IMDB.
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