27 août 2008

Il était un père (1942) de Yasujiro Ozu

Titre original : « Chichi ariki »

Il était un pèreElle :
(pas vu)

Lui :
Il était un père est l’un des rares films qu’Ozu a réalisé pendant la guerre, une période où étant mobilisé il dut interrompre ses tournages et qui semble avoir marqué un tournant dans sa façon de filmer. Traitant des relations père-fils, le thème peut sembler proche de Le Fils Unique de 1936, son premier film parlant (Ozu s’est mis très tard au parlant) mais le développement est tout autre puisque ici il s’agit d’une relation assez fusionnelle et d’une adoration sans limite d’un fils pour son père. La forme est aussi très différente car Ozu montre dans Il était un père tous les prémices du style qui marquera ses films des années 50 : une histoire très simple de gens simples et surtout cette façon de filmer en plans fixes avec une caméra au ras du sol et ces plans transitionnels, personnages vus de dos, couloirs vides, … Ce style épuré est déjà très présent dans Il était un père, un film que l’on a découvert que récemment en France. L’histoire est d’autant plus forte qu’elle est très simple avec une réflexion sur le temps, la transmission des générations, sur le sens que nous donnons à nos vies. La présence de Chishu Ryu, acteur que l’on retrouvera dans nombre des ses films ultérieurs, renforce cette impression de visionner l’un des premiers films du « style Ozu ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Chishu Ryu, Shûji Sano, Shin Saburi, Takeshi Sakamoto
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujiro Ozu sur le site imdb.com.

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21 août 2008

Eros + massacre (1969) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Erosu purasu Gyakusatsu »

Eros MassacreElle :
Il faut découvrir absolument ce grand cinéaste japonais pour l’audace de ses scénarios qui abordent des thèmes osés pour l’époque mais également pour la forme très novatrice de son cinéma. Dans ce film, il met en scène un anarchiste des années 1910 qui prône l’amour libre et en parallèle un très jeune couple perdu des années 60. Sur le fond, la première partie d’Eros + Massacre est très intéressante ; dommage que le scénario devienne plus répétitif et ennuyeux dans sa seconde moitié. En revanche, la forme est un pur régal visuel. Yoshida est un véritable artiste photographe à l’œil très contemporain. Il se permet toutes les audaces de cadrages, de composition, de flou, d’éclairage et ça fonctionne formidablement bien. C’est une véritable leçon photographique qui défile sous nos yeux, chaque plan est une petite merveille d’inventivité et de beauté.
Note : 4 étoiles

Lui :
Eros + Massacre met en parallèle l’histoire de deux femmes séparée par un demi-siècle : d’une part, celle de la troisième femme de Sakae Osugi, anarchiste des années 20 et partisan de l’amour libre ; d’autre part, celle d’une jeune fille de 20 ans, vivant librement une sexualité sans joie en cette fin des années 60, qui se livre à une enquête sur la première. Avec son ami (le seul qui se refuse à elle), ils cherchent un sens aux théories de Sakae Osugi. En tout premier, c’est la liberté sur la forme qui frappe le spectateur, Kiju Yoshida casse la cadre traditionnel de l’image en cadrant ses personnages au niveau du cou et en laissant beaucoup d’espace au dessus. En outre, le cinéaste crée très souvent un cadre dans le cadre, utilisant tous les objets et architectures à sa disposition. L’inventivité et l’audace dont il fait preuve au niveau de la composition de ses images n’ont pas d’équivalent. L’image est en noir et blanc saturé, créant une impression d’irréalité, ou plutôt au dessus du réel, mais surtout d’atemporalité. Sur le fond, Yoshida se penche sur l’anarchisme et la libération des mœurs mais aussi sur la notion de réalité historique qu’il met un peu à mal (Sakae Osugi est une figure célèbre au Japon). Originellement de 202 minutes, le film fut réduit à 165 minutes pour sa sortie au Japon. Eros + Massacre n’est pas un film facile et qui peut paraître un peu long dans sa seconde moitié, mais son image épurée, ses cadrages totalement en dehors des normes en font une œuvre qui force l’admiration.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Toshiyuki Hosokawa, Yûko Kusunoki, Kazuko Ineno
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19 août 2008

Metropolis (2001) de Rintaro

Titre original : « Metoroposiru »

Metropolis de RintaroElle :
(pas vu)

Lui :
Le Metropolis de Rintaro est un film d’animation adapté du manga homonyme publié à la fin des années 40 par Osamu Tekuza. Les décors ont été réalisés en image de synthèse ce qui permet des plans audacieux (contre-plongées et plongées vertigineuses sur des décors tout en hauteur) sur lesquelles les personnages sont placés à plat avec les techniques traditionnelles de l’animation. Les mouvements des personnages sont conformes aux standards des dessins animés japonais, c’est-à-dire épouvantables… Reprenant partiellement le thème original de Metropolis (la création d’un être supérieur pour gouverner le monde), l’histoire en elle-même, obscure et confuse, n’est pas très passionnante, apparaissant comme un creuset où viennent s’entasser plusieurs thèmes accessoires. Il faut peut-être faire partie de la génération qui a grandi avec les dessins animés japonais pour apprécier ce Metropolis de Rintaro ; cela n’étant pas mon cas, j’ai trouvé l’ensemble terriblement ennuyeux!
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs:
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Lire aussi nos commentaires sur le film Metropolis de Fritz Lang

31 juillet 2008

Voiture de luxe (2006) de Wang Chao

Titre original : « Jiang cheng xia ri »

Voiture de luxeElle :
Dans ce troisième volet de sa trilogie sur la Chine moderne, Wang Chao s’interroge sur le délitement de la société chinoise et de la famille avec ces enfants qui s’envolent pour travailler dans les grandes mégapoles et n’en reviennent jamais. C’est à travers les yeux d’un père qui part à la recherche de son fils pour le ramener auprès de sa femme mourante que le réalisateur revit une partie de sa propre histoire. Arrivé en ville, ce père est hébergé par sa fille, hôtesse d’un bar de nuit et ne lui fait aucun reproche. Ces personnages pleins de douceur semblent subir leur sort sans aucun espoir d’en sortir. Ils s’entrechoquent avec les bandes de malfrats sans scrupules qui fréquentent ces clubs de nuit. Le cinéaste joue sur les contrastes entre les modes de vie de la ville et de la campagne, entre la vieille Chine de Mao et la Chine occidentale dévoyée, entre la tristesse intérieure et l’exubérance tapageuse de la vie nocturne. Le cinéma de Wang Chao est sobre et émouvant. La délicatesse et la mélancolie effleurent chaque plan. Les portraits sont de toute beauté, fragilité et émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Wang Chao porte un regard sur la civilisation chinoise moderne : décalage des cultures entre villes et campagne, modernité miroir aux alouettes, l’attrait de la richesse, difficulté de trouver sa place. Sans en avoir l’air, Voiture de Luxe est assez riche dans la multiplicité des thèmes qu’il aborde et place au centre l’être humain. Sur la forme, le cinéaste chinois fait montre d’une grande douceur, dans les plans, dans la photographie, alors que l’on sent la présence d’une violence sous-jacente et presque invisible. L’image, très belle et très travaillée, renforce d’autant le sentiment de tristesse et de désenchantement résigné qui habite les personnages. L’interprétation est remarquable et assez subtile.  Si Voiture de Luxe est fortement ancré en Chine par Wang Chao, force est de d’admettre que le fond du propos du cinéaste s’applique tout aussi bien à nos sociétés occidentales.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tian Yuan, Wu Youcai, Huang He, Li Yiging
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La trilogie de Wang Chao :
L’orphelin d’Anyang (2001)
Jour et Nuit (2004)
Voiture de Luxe (2006)

Wang Chao a dédié Voiture de Luxe à ses parents : son propre père n’avait pas voulu le prévenir de la maladie grave de sa mère de peur de nuire à son travail, ce qui a conduit le cinéaste à s’interroger.

26 juillet 2008

Riding alone : pour un fils (2005) de Zhang Yimou

Titre original : « Qian li zou dan qi »

Riding aloneElle :
Très loin de la superproduction et du tempo rapide de Hero ou de La Cité interdite, cette quête spirituelle s’étire dans le temps malgré l’urgence des évènements. Ce père japonais qui part en Chine filmer un chanteur d’opéra chinois pour prouver à son fils mourant qu’il l’aime encore est touchant. Une longue brouille existe eux durant laquelle l’incommunicabilité s’est durablement installée. Mais la mort menaçante précipite les choses et provoque l’introspection de ces deux êtres. Le cinéaste explore ces thèmes avec sensibilité et justesse. Ce long pèlerinage jonché d’embûches et de questionnements intérieurs suscite chez le père de nouveaux regards et comportements vis-à-vis des autres enfants. Des petites notes d’humour parsèment le récit malgré la gravité de la situation.
Note : 3 étoiles

Lui :
Loin des fastes tonitruants de Hero ou de La Cité Interdite, Zhang Yimou nous livre avec Riding Alone un film plein de retenue et de sensibilité sur un sexagénaire japonais qui vient filmer en Chine un opéra que son film mourrant rêve de voir. Il ne s’agit hélas que d’une parenthèse dans la filmographie de Zhang Yimou mais ce film nous prouve qu’il a une étoffe et des aspirations qui ne se limitent pas aux grosses productions commerciales. Il n’hésite pas à prendre un acteur japonais pour son personnage principal et nous permet avec Riding Alone de mesurer les différences culturelles entre chinois et japonais : pour mesurer l’importance de la scène où il fait pleurer Ken Takakura, il faut garder à l’esprit qu’un homme au Japon ne doit jamais montrer ses sentiments. La vision de la Chine que nous propose Zhang Yimou est empreinte d’une chaleur humaine, une vision sans doute légèrement édulcorée mais d’une profondeur inhabituelle (ce n’est pas souvent que l’on peut voir, par exemple, l’intérieur d’une prison dans un film chinois). Au final, l’histoire de ce père qui veut se racheter aux yeux de son fils est très touchante et très forte. Riding Alone est en tout cas un film inhabituel et très personnel. Quel dommage qu’il ne soit sorti qu’en DVD, il aurait mérité de sortir en salles.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ken Takakura, Wen Jiang, Qiu Lin, Shinobu Terajima
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20 juillet 2008

La Cité Interdite (2006) de Zhang Yimou

Titre original : « Man cheng jin dai huang jin jia »

La Cité interditeElle :
Une fresque impériale éblouissante se déroulant au temps de la dynastie des Tang qui n’a rien à envier aux grands péplums américains. On en prend plein les yeux à chaque plan! Des décors grandioses rouge, or et rouge sang, une palette rutilante de couleurs un peu kitsch, des costumes somptueux, des scènes de bataille magistrales basées sur l’effet de foule et de répétition, de superbes éclairages et effets sonores, de bons acteurs … Zhang Yimou réalise un sans faute sur le plan de la mise en scène et impressionne par sa dextérité étonnante. Machinations, complots, trahisons gangrènent la famille impériale qui se déchire et s’entretue. Le scénario est assez simple ; il faut se laisser porter par les images de ce film à grand spectacle.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les premières minutes de La Cité Interdite donne le ton général du film avec des images spectaculaires mettant en œuvre des décors somptueux et un nombre impressionnant de figurants. Hélas, ce grand spectacle tombe trop rapidement dans la démesure ce qui provoque en nous une sorte d’overdose et le sentiment d’être face à des images artificielles vient trop souvent à l’esprit. Même les décors et costumes, avec une véritable débauche de couleurs rouges et or, paraissent excessifs en tous points. Certes, La Cité Interdite reste un grand spectacle, Zhang Yimou faisant preuve d’une belle maîtrise de mise en scène, Chow Yun-Fat et Gong Li font deux belles prestations en empereur et impératrice de la dynastie Tang dans la Chine du Xe siècle, mais l’ensemble paraît trop excessif.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Chow Yun-Fat, Gong Li, Chou Jay, Liu Ye
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16 juillet 2008

Le grondement de la montagne (1954) de Mikio Naruse

Titre original : « Yama no oto »

Le Grondement de la MontagneElle :
Dans la lignée d’Ozu, ce beau film mélancolique adapté d’un roman de Kawabata met en scène le rituel de la vie quotidienne au sein d’une famille où parents et enfants vivent ensemble. Mikio Naruse dépeint avec sobriété la complexité des relations parents/enfants, mari/femme et met en évidence la lente dégradation des relations amoureuses qui affectent la belle fille et la fille dont les maris ont pris des amantes. Les parents affectés tentent d’arranger les choses. Le père qui incarne le vieux Japon traditionnel est très admiratif de sa belle fille ; il entretient avec elle une relation chaleureuse, mais un peu ambiguë, comme s’il regrettait ses amours de jeunesse. Mikio Naruse pose un regard à la fois tendre et désemparé sur ces femmes qui subissent leur sort d’épouse-modèle sans se plaindre. Les hommes n’ont pas le beau rôle : ils sont froids, peu communicatifs et égoïstes. Deux mondes s’entrechoquent, la tradition familiale et la modernité des mœurs que rien ne peut arrêter. Du beau cinéma noir et blanc chargé d’émotion et de tristesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans la banlieue de Tokyo, une jeune femme vit avec son mari qui l’ignore et ses beaux parents. Malgré l’affection très forte qu’il porte à sa belle fille, le père ne peut empêcher les relations du couple de se dégrader. Le Grondement de la Montagne montre la vision désillusionnée de Mikio Naruse sur la place de la femme dans le couple, totalement soumise et prisonnière d’un rôle de servitude. Ce portrait de la jeune Kikuko est particulièrement fort, complexe et touchant. Naruse détaille aussi le comportement de cette cellule familiale soumise à une grande tension.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Sô Yamamura, Ken Uehara
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22 mai 2008

La source thermale d’Akitsu (1962) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Akitsu onsen »

La Source thermale d’AkitsuElle :
Ce film de Yoshida m’a moins enthousiasmée que Bon à Rien, me paraissant même un peu long et répétitif, sentiment accentué par une musique de type mélo trop omniprésente. Il n’en reste pas moins que cette histoire d’amour avorté entre une jeune femme qui tombe amoureuse de l’homme qu’elle sauve de la mort est assez poignante, surtout dans la dernière partie du film où les scènes avec l’amant sont déchirantes et intenses. Les quelques rendez-vous qui s’étalent sur plus de dix ans avec cet homme qui ne s’engage pas en amour laissent entrevoir une femme qui s’étiole progressivement et nourrit l’envie de mourir. Yoshida continue de nous éblouir par ses paysages urbains et de nature, son sens du cadrage, de la composition et des éclairages.
Note : 3 étoiles

Lui :
La Source Thermale d’Akitsu nous montre Yoshishige Yoshida explorer le genre du mélodrame : à la fin de la seconde guerre mondiale, une jeune fille redonne le goût à la vie à un homme très malade venu à la source thermale d’Akitsu. Elle en tombe amoureux mais il repart à Tokyo. Ils se reverront quatre fois au cours des 20 années qui suivent. Hiroyuki Nagato peine à donner une réelle présence à son personnage et le film repose beaucoup sur les épaules de Mariko Okada qui porte son rôle avec beaucoup de charme, de pudeur et de force. Pour l’anecdote : elle épousera Yuri Yoshida 2 ans plus tard. Si l’histoire en elle-même manque d’intensité et ne semble pas atteindre une grande dimension lyrique, La Source Thermale d’Akitsu est surtout remarquable par sa forme, par de superbes plans qui donnent au film une indéniable dimension graphique. La bande sonore est en revanche quelque peu désagréable du fait d’une musique trop présente.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Hiroyuki Nagato
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5 mai 2008

Bon à rien (1960) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Rokudenashi »

Bon à rienElle :
Le premier film aux accents de Nouvelle Vague de ce cinéaste japonais méconnu est une belle découverte. Yoshida pose un regard bien personnel sur la jeunesse japonaise et on mesure toute la différence avec un cinéma plus classique, comme celui d’Ozu par exemple. Les références au Japon traditionnel sont absentes. Le réalisateur se penche sur la fascination qu’exerce l’Amérique, les dérives de la société de consommation qui n’entrouvre aucune perspective d’avenir et aucune passion pour la jeunesse. Seuls comptent l’argent et le pouvoir. Sur fond de jazz, de vide et d’ennui, ces jeunes oisifs riches et pauvres sont en errance; ce sont des « bons à rien ». Une femme tente de montrer le droit chemin. La perception qu’en donne Yoshida est étonnamment libre et audacieuse alors qu’on imagine à cette époque des femmes soumises. Le cinéma de Yoshida est précurseur et novateur. Sa mise en scène est superbe. Elle révèle une grande maîtrise de l’éclairage, de l’utilisation de la lumière, de la composition. Sa palette noir et blanc est de toute beauté.
Note : 5 étoiles

Lui :
Premier long métrage de Yoshishige Yoshida, Bon à Rien est vraiment un film à découvrir et il paraît assez inconcevable que ce cinéaste soit si mal connu en Occident. Dès son premier film, il montre une belle maîtrise de la mise en scène et surtout un grand esthétisme dans sa façon de filmer les visages et les corps ou dans la composition de ses images. Le noir et blanc lui permet de jouer remarquablement avec la lumière, donnant une impression de grande pureté à son cinéma. Kijû Yoshida sait aussi créer une atmosphère forte où transpire l’ennui et la frustration de ces quatre « mauvais garçons » qui ont bien du mal à trouver leur voie. Bon à Rien respire l’esprit de la Nouvelle Vague. Quel plaisir de découvrir un tel cinéaste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Hizuru Takachiho, Masahiko Tsugawa, Yusuke Kawazu
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4 octobre 2007

Kanzo Sensei (1998) de Shohei Imamura

Kanzo SenseïElle :
Ce film japonais met en scène avec humour et aussi cruauté un médecin qui ne détecte que des maladies de foie en plein conflit de la seconde guerre mondiale. La proche défaite et déchéance du Japon est comme annoncée par la barbarie des soldats japonais, la folie et la cruauté des hommes envers les femmes, la mort et la maladie qui rôdent. Malgré ses qualités, le film pêche un peu par manque d’homogénéité, ses sautes scénaristiques et aussi, il faut bien l’avouer, sa longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de docteur obnubilé par les crises de foie est une vaste allégorie de la civilisation japonaise en 1945. A moins d’être parfaitement familier avec celle-ci, il paraît assez difficile de saisir toutes les subtilités et les idées sous-jacentes de ce film mais nous pouvons le voir comme une ode humaniste à la liberté. Imamura met parfaitement en place tous les éléments mais semble avoir un peu de mal à terminer, un peu à l’image de toutes ces questions sans réponses.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Akira Emoto, Kumiko Aso, Juro Kara, Masanori Sera, Jacques Gamblin
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