16 juillet 2021

Le Portrait de Dorian Gray (1945) de Albert Lewin

Titre original : « The Picture of Dorian Gray »

Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray)Londres, 1886. Lord Henry Wotton rend visite à son ami le peintre Basil Hallward et découvre le portrait d’un très beau jeune homme, également présent : Dorian Gray. Devant une statuette de chat égyptien, ce dernier souhaite que le tableau vieillisse à sa place et qu’il conserve lui-même une éternelle jeunesse…
Le Portrait de Dorian Gray est le deuxième des six films réalisés par l’esthète Albert Lewin. C’est la plus célèbre et la meilleure adaptation du roman homonyme d’Oscar Wilde paru en 1890. C’est aussi l’une des plus fidèles à l’esprit et à la lettre du texte original. Il s’agit d’une fable dotée d’une dose de fantastique. Un certain attrait pour le Mal rend son atmosphère assez trouble. Le propos d’Oscar Wilde était de fustiger les dérives de la société victorienne où l’individualisme et le cynisme étaient de plus en plus répandus. Cet aspect s’exprime pleinement dans l’adaptation d’Albert Lewin et la présence de George Sanders, toujours très fort pour exprimer le cynisme élégant, lui donne une indéniable force. La photographie en noir et blanc est superbe, Harry Stradling Sr. a reçu son premier Oscar pour ce film. Quelques plans sur les peintures sont en couleurs, l’effet est saisissant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: George Sanders, Hurd Hatfield, Donna Reed, Angela Lansbury, Peter Lawford, Lowell Gilmore
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Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray)Hurd Hatfield dans Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray) de Albert Lewin.

Principales adaptations au cinéma :
1910 : Dorian Gray Portræt du danois Axel Strøm
1913 : The Picture of Dorian Gray de Phillips Smalley avec Wallace Reid
1915 : Portret Doryana Greya de Vsevolod Meyerhold
1915 : The Picture of Dorian Gray d’Eugene Moore avec Harris Gordon
1916 : The Picture of Dorian Gray de Fred W. Durrant avec Henry Victor
1917 : Das Bildnis des Dorian Gray de Richard Oswald
1918 : Le Portrait de Dorian Gray (Az élet királya) de l’hongrois Alfréd Deésy avec Bela Lugosi
1945 : The Picture of Dorian Gray d’Albert Lewin, avec Hurd Hatfield et George Sanders
1970 : Das Bildnis des Dorian Gray (Le dépravé) de Massimo Dallamano avec Helmut Berger
1977 : Le Portrait de Dorian Gray de Pierre Boutron avec Raymon Gérôme
1978 : Take Off d’Armand Weston avec Wase Nichols
2003 : Pacte avec le diable (Dorian) d’Allan A. Goldstein avec Malcolm McDowell
2004 : The Picture of Dorian Gray de David Rosenbaum avec Josh Duhamel
2007 : The Picture of Dorian Gray de Duncan Roy avec David Gallagher
2009 : Dorian Gray d’Oliver Parker avec Ben Barnes et Colin Firth

… et les adaptations à la télévision sont encore plus nombreuses…

13 juillet 2021

Shakespeare Wallah (1965) de James Ivory

Shakespeare-WallahTom Buckingham et sa femme Carla sont les directeurs et acteurs d’une troupe d’acteurs shakespeariens dans l’Inde post-coloniale. Ils doivent compter avec la baisse d’intérêt pour leur art, à mesure que le théâtre anglais est supplanté par le cinéma indien en pleine émergence. Leur fille Lizzie tombe amoureuse de Sanju, un jeune et riche Indien oisif qui a aussi une amourette avec une star de cinéma de Bombay…
Shakespeare Wallah est le deuxième long métrage de l’américain James Ivory. Comme pour son premier, le scénario est écrit par Ruth Prawer Jhabvala qui collaborera avec le cinéaste pendant de nombreuses années. L’histoire s’inspire très librement de la vie réelle de la famille Kendal, comédiens britanniques vivant en Inde, dont trois des membres, le père, la mère et la fille, interprètent leur propre rôle. Un quatrième membre, la fille aînée, tient un second rôle (Mrs Bowen). Du fait d’un budget réduit, le film a été tourné en noir et blanc avec peu d’éclairages. On retrouve ici des thèmes récurrents dans la filmographie de James Ivory : L’Inde bien entendu, la fin d’une époque coloniale, les difficultés d’une transition et de rapprochement des deux cultures, le déracinement. Sans être très intense, Shakespeare Wallah reste intéressant en tant que chronique d’une époque. La musique est signée Satyajit Ray (oui, le cinéaste… il fut aussi un compositeur de talent).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Shashi Kapoor, Felicity Kendal, Geoffrey Kendal, Laura Liddell, Madhur Jaffrey
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Remarques :
* Dans la réalité, la troupe des Kendal se nommait « Shakespeareana Company », ce qui leur valu le sobriquet « Shakespearewallah ».
* Ismail Merchant, le producteur, interprète un propriétaire de théâtre.

Shakespeare-WallahShashi Kapoor et Felicity Kendal dans Shakespeare-Wallah de James Ivory.

11 juillet 2021

Manchester by the Sea (2016) de Kenneth Lonergan

Manchester by the SeaLee Chandler travaille comme homme à tout faire dans plusieurs immeubles de la banlieue de Boston. Il apprend que son frère Joe, un pêcheur qui habite à Manchester-by-the-Sea un peu plus au nord, a subi une crise cardiaque. Lee se rend aussitôt à l’hôpital, mais son frère meurt d’un arrêt cardiaque avant son arrivée. Lee tient à annoncer lui-même la mauvaise nouvelle à Patrick, le fils adolescent de Joe…
Manchester by the Sea est écrit par Kenneth Lonergan que l’on connaissait auparavant pour avoir été co-scénariste de Gangs of New York de Scorsese (2002). Intéressé par le projet, Matt Damon devait le réaliser mais ne pouvant se libérer, il demanda à Lonergan de le diriger. Le récit montre une sensibilité et une délicatesse inhabituelle dans le cinéma américain. Le thème est celui de la difficulté à se remettre d’un deuil et de la culpabilité. L’interprétation de Casey Affleck (qui est, rappelons-le, le frère de Ben Affleck) est superbe et il parvient à rendre son personnage attachant bien que bourru et taciturne. Les flashbacks sont mêlés au récit sans transition ce qui est assez déroutant au début. Le film a gagné deux Oscars : un pour Casey Affleck et un pour le scénario.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Casey Affleck, Michelle Williams, Kyle Chandler, Lucas Hedges
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Manchester by the SeaCasey Affleck dans Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan.

10 juillet 2021

Midway (2019) de Roland Emmerich

MidwayLe film relate les six premiers mois de la guerre du Pacifique entre l’Empire du Japon et les États-Unis, en se focalisant sur les pilotes du porte-avions USS Enterprise et sur l’officier de renseignement Edwin T. Layton qui va permettre aux américains d’être prévenu des plans japonais d’attaque sur Midway en juin 1942…
Cette nouvelle évocation de la bataille de Midway brille surtout par ses scènes d’action. Les scènes de discussions d’état-major ne sont guère remarquables, très classiques et prévisibles. Dès que les avions sont en vol, Roland Emmerich est bien plus à son aise et le rendu des attaques aériennes sur les navires est si spectaculaire que l’on se surprend à se cramponner à son siège. D’autre part, certains plans généraux, comme ceux de l’attaque de Pearl Harbour, sont époustouflants. Les effets spéciaux numériques ont bien entendu été largement employés. Sur le fond, au delà de l’inévitable patriotisme, le récit glorifie l’héroïsme individuel et suicidaire. On notera l’hommage à John Ford qui était effectivement en tournage à Midway au moment de l’attaque.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ed Skrein, Patrick Wilson, Woody Harrelson, Luke Evans, Mandy Moore, Luke Kleintank, Dennis Quaid, Aaron Eckhart
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Les autres évocations de la bataille de Midway au cinéma :
La Bataille de Midway (Battle of Midway) de John Ford (1942), film documentaire de 18 minutes.
La Bataille de Midway (Midway) de Jack Smight (1976) avec Charlton Heston.

MidwayEd Skrein et Luke Evans dans Midway de Roland Emmerich.

5 juillet 2021

Bienvenue à Marwen (2018) de Robert Zemeckis

Titre original : « Welcome to Marwen »

Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)Amnésique après avoir été sauvagement agressé dans un bar, Mark Hogancamp s’est créé un monde imaginaire, Marwen, un village belge fictif durant la Seconde Guerre mondiale où son alter-ego, aidé par un petit groupe de poupées Barbie, affronte une petite bande de nazis…
Un avertissement nous en informe avant même la première image : le scénario de Bienvenue à Marwen est inspiré d’une histoire vraie, plus exactement du documentaire Marwencol (2010) de Jeff Malmberg. Les faits réels se sont déroulés en 2000. Tout l’art de Robert Zemeckis est nous faire entrer dans la tête de son personnage. Celui-ci ne fait que des photos de son monde miniature mais le réalisateur fait vivre ce qu’il a en tête, l’histoire fictive qu’il se construit. Plus que des fantasmes, c’est une véritable thérapie qui lui permet de se reconstruire. Le réalisateur a su trouver l’équilibre parfait, les passages d’un monde à l’autre se font naturellement. La moitié du film est en prise de vue réelle, l’autre moitié est dans le monde imaginaire. Techniquement parlant, la capture de mouvements a rarement été poussée aussi loin et les poupées sont ainsi très humaines, y compris dans leur regard. Steve Carell fait une belle interprétation, loin de son registre comique habituel. Bienvenue à Marwen est un film d’une grande sensibilité, et vraiment remarquable sur le thème de l’imaginaire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Leslie Mann, Merritt Wever, Diane Kruger
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Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)Steve Carell et Merritt Wever dans Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen) de Robert Zemeckis.

Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)

3 juillet 2021

L’Homme de l’Arizona (1957) de Budd Boetticher

Titre original : « The Tall T »

L'homme de l'Arizona (The Tall T)Après avoir perdu son cheval dans un pari, Pat Brennan se retrouve à pied dans le désert. Heureusement, une diligence conduite par son ami Ed Rintoon passe à proximité avec à son bord la fille du plus riche propriétaire de la région. Mais lorsqu’ils arrivent à la station relais, ils sont pris en otage par trois bandits…
Le scénario The Tall T a été écrit par Burt Kennedy (également auteur, entre autres, du scénario de Sept Hommes à abattre l’année précédente), d’après la nouvelle The Captive d’Elmore Leonard (connu pour être l’auteur de la nouvelle 3h10 pour Yuma). C’est un film assez réussi par la confrontation entre ses deux personnages principaux : le flegmatique, bienveillant mais aussi un peu las Randolph Scott, et le flamboyant mais désespérément solitaire Richard Boone. Il n’y a que peu de personnages et l’attention se porte pleinement sur eux. L’atmosphère est étrangement plutôt assez détendue pour prendre une forte intensité vers la fin du film avec une confrontation que l’on sentait inévitable. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, Richard Boone, Maureen O’Sullivan, Skip Homeier, Henry Silva
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 L'homme de l'Arizona (The Tall T)Randolph Scott et Richard Boone dans L’homme de l’Arizona (The Tall T) de Budd Boetticher.

Remarques :
* Le titre original est plutôt enigmatique : Le « T » désigne-t-il « Tenvoorde », le nom du plus grand propriétaire de la région (que l’on ne voit pas vraiment) ? Le titre initialement prévu, « The Captives », fut abandonné car un autre film portait ce nom. Le choix se porta alors sur « The Tall Rider » et ce n’est qu’à la dernière minute qu’il fut changé. Il semblerait que « T for Terror » fut également envisagé.
* Beaucoup de critiques ont souligné que  Maureen O’Sullivan, 45 ans au moment du tournage, paraissait trop âgée pour son personnage. Cela dit, Randolph Scott (59 ans) n’est pas un jeunot non plus… mais il est vrai que Richard Boone avait à peine 40 ans.

1 juillet 2021

La Mule (2018) de Clint Eastwood

Titre original : « The Mule »

La Mule (The Mule)À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est seul, endetté et sa petite entreprise d’horticulture vient d’être saisie. Il accepte alors un travail facile qui lui demande seulement de faire le chauffeur du sud au nord des Etats-Unis. Il devient ainsi passeur de drogue pour un cartel mexicain…
Ecrit par Nick Schenk, le scénario de La Mule s’inspire d’une histoire réelle, celle d’un certain Leo Sharp arrêté en 2011 et qui avait été interviewé à l’époque par le New York Times. Clint Eastwood réalise et tient le rôle principal. La Mule fait partie de ces films où l’on confond personnage et interprète : l’octogénaire au centre du film est profondément individualiste, réactionnaire (réfractaire à tout changement), hermétique aux conventions sociales (bien que n’étant pas ouvertement raciste, il ne voit pas ce qui l’empêcherait d’utiliser le mot « nigger »), ou encore, il considère qu’il est libre de ne pas respecter les lois si cela l’arrange… ce sont des traits de personnalité que l’on s’attend à trouver à des degrés divers chez Clint Eastwood. Hormis son caractère saugrenu, on ne voit pas bien l’intérêt de filmer une telle histoire où d’ailleurs il ne se passe rien. Le récit ne débouche que sur une glorification de la famille, retrouvant ainsi une voie moraliste très hollywoodienne. L’art du réalisateur est toutefois de parvenir à en faire un film que l’on visionne sans ennui ; la réalisation est, en effet, parfaite. La critique a été béate, comme à chaque sortie d’un film de Clint Eastwood.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Dianne Wiest, Andy Garcia
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La Mule (The Mule)Clint Eastwood dans La Mule (The Mule) de Clint Eastwood.

28 juin 2021

Tenet (2020) de Christopher Nolan

TenetMuni d’un seul mot – Tenet – et décidé à se battre pour sauver le monde, notre protagoniste sillonne l’univers crépusculaire de l’espionnage international. Sa mission le projettera dans une dimension qui dépasse le temps. Pourtant, il ne s’agit pas d’un voyage dans le temps, mais d’un renversement temporel…
Le concept de départ a le mérite de l’originalité, exploiter l’idée d’un écoulement inversé du temps et de son interaction avec le temps qui s’écoule normalement (Tenet est d’ailleurs un palindrome). Le problème est que, très rapidement, on ne comprend plus rien. Christopher Nolan ne prend pas la peine d’expliquer, il ne daigne nous lâcher que quelques mots comme « entropie inversée » (débrouillez-vous avec ça !) et entrevoir les implications de ce concept pendant la projection est Mission impossible. Il ne nous reste donc qu’un film d’action, fort bien réalisé, avec beaucoup d’inattendus, mais la fatigue nous gagne à la moitié du film. De plus, les évènements deviennent de plus en plus indécryptables et notre confusion/lassitude culmine dans une longue scène finale passablement incompréhensible. Il faut aller lire les explications qui ont fleuri ici et là pour commencer à comprendre… et revoir ensuite le film muni d’un calepin solidement relié.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: John David Washington, Robert Pattinson, Kenneth Branagh, Elizabeth Debicki
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 TenetRobert Pattinson et John David Washington dans Tenet de Christopher Nolan.

6 juin 2021

Charlie Chan au Panama (1940) de Norman Foster

Titre original : « Charlie Chan in Panama »

Charlie Chan au Panama (Charlie Chan in Panama)Alors qu’une partie de la flotte américaine s’apprête à rejoindre le Pacifique par le canal de Panama, tout voyageur aux abords du canal est suspecté d’être un espion. Charlie Chan doit participer activement à une traque pour démasquer un certain Reiner…
Charlie Chan in Panama est réalisé par Norman Foster en 1940 (soit quelques mois avant Pearl Harbour). Il s’agit en réalité du remake non crédité du roman Marie Galante de Jacques Deval, adapté à l’écran sous ce nom par Henry King en 1934, également pour la Fox. L’intrigue est bien construite avec le lot habituel de fausses pistes. L’atmosphère trouble est alimentée par le caractère cosmopolite des personnes qui fréquentent le lieu. Le film peut être classé parmi les films de propagande, chargés de sensibiliser le public américain sur les risques d’espionnage.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sidney Toler, Jean Rogers, Lionel Atwill, Mary Nash, Victor Sen Yung
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Charlie Chan au Panama (Charlie Chan in Panama)Victor Sen Yung et Sidney Toler (au centre) dans Charlie Chan au Panama (Charlie Chan in Panama) de Norman Foster.
(photo publicitaire couleur passée en noir et blanc, très proche d’une scène du film)

Remake non crédité de :
Marie Galante d’Henry King (1934) avec Spencer Tracy et Ketti Gallian (film généralement considéré comme peu réussi)

27 mai 2021

99 Homes (2014) de Ramin Bahrani

99 HomesEn Floride aux alentours de 2008, Rick Carver, homme d’affaires impitoyable, fait fortune dans la saisie de biens immobiliers. Dennis Nash, père célibataire vivant avec sa mère et son fils, se fait ainsi expulser de sa maison. Pour tenter de la récupérer, il va accepter de travailler pour Rick Carver. Il doit à son tour expulser des familles de chez elles…
99 Homes est écrit et réalisé par Ramin Bahrani, réalisateur et scénariste américain d’origine iranienne. C’est un film intense et intelligemment construit : on suit le parcours de Dennis qui devient peu à peu le bras droit et principal exécuteur de celui qui l’a expulsé. Le récit met en relief le mécanisme très huilé des expulsions où les familles n’ont seulement que deux minutes pour prendre leur affaires avant de voir le contenu restant de leur maison mis sur le trottoir, il montre aussi comment certaines personnes se sont enrichis avec ces expulsions, franchissant sans scrupule les limites de la légalité dès que nécessaire. La mise en scène de Ramin Bahrani est précise et efficace, le propos ne montre que très peu de signes de manichéisme. 99 Homes  est une autre vision de la crise des sub-primes. Le film n’a eu qu’une distribution limitée. Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville 2015.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Andrew Garfield, Michael Shannon, Laura Dern
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Remarque :
Le shérif qui accompagne Rick Carver lors des expulsions est un vrai policier qui a lui-même participé à l’expulsion de nombreuses familles. Les ouvriers qui vident les maisons sont d’authentiques déménageurs dont certains ont subi une expulsion.

99 HomesAndrew Garfield et Michael Shannon dans 99 Homes de Ramin Bahrani.