6 janvier 2022

Bobby Deerfield (1977) de Sydney Pollack

Bobby DeerfieldBobby Deerfield est un jeune champion de Formule 1 anxieux. En rendant visite à un pilote en convalescence dans une clinique suisse à la suite d’un terrible accident, Bobby rencontre Lilian Romelli, une pétillante jeune femme volubile et pleine de vie. Il se sent attiré par elle…
Bobby Deerfield est un film américain réalisé par Sydney Pollack. Il s’agit d’une adaptation du roman Le ciel n’a pas de préférés (Der Himmel kennt keine Günstlinge) d’Erich Maria Remarque, paru en 1961. Loin d’être un mélodrame classique, c’est un film inclassable qui ne suit aucun des codes de genre. Il repose sur la rencontre de deux caractères opposés : autant le personnage joué par Al Pacino est morne, fermé, mélancolique, recroquevillé sur ses peurs, autant la femme interprétée par Marthe Keller est vive, expansive, enjouée, toujours encline à la fantaisie. Ils auront beaucoup de mal à, ne serait-ce que, communiquer, et encore plus à s’accorder. Al Pacino et Marthe Keller sont remarquables car ils donnent beaucoup de profondeur à leur personnage complexe, chacun étant dans un registre très différent de l’autre. Tout est subtil, par petites touches. Le champion automobile est habituellement un personnage flamboyant, sans doute Bobby l’est-il côté public, mais c’est le côté intérieur bien plus terne que nous montre Pollack. Pour cette raison, le film fut mal reçu par la critique anglo-saxonne et par le public. Ce fut un échec commercial. Bobby Deerfield est pourtant un beau film complexe, personnel et original.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Marthe Keller, Anny Duperey
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Remarques :
* Le film fut tourné en Europe, en grande partie en France (studios de Boulogne-Billancourt) pour les scènes en studio, en Italie pour les extérieurs. Les quelques scènes de course sont des images réelles du championnat 1976.
* Al Pacino et Marthe Keller sont tombés amoureux l’un de l’autre sur le tournage et sont restés ensemble jusqu’en 1984.

 Bobby DeerfieldMarthe Keller et Al Pacino dans Bobby Deerfield de Sydney Pollack.

3 janvier 2022

All Is Lost (2013) de J.C. Chandor

All Is LostAu cours d’un voyage en solitaire à travers l’Océan Indien, un homme découvre à son réveil que la coque de son voilier de 12 mètres a été percée lors d’une collision avec un container flottant à la dérive. L’eau entre abondamment et menace ses appareils de navigation…
All Is Lost est un film américain écrit et réalisé par J. C. Chandor, son deuxième long métrage après le remarqué Margin Call (2011). Il s’agit d’un film de survie en milieu hostile, franchement original dans sa forme puisqu’il n’a qu’un seul acteur et qu’il n’a pratiquement aucune parole (51 mots en tout et pour tout, la plupart étant prononcés en voix-off dans les trente premières secondes). La tension s’installe assez rapidement et ne faiblit pas par la suite. Robert Redford accomplit un véritable tour de force, occupant tout l’écran à lui tout seul pendant 1h45. Tout est fait pour que nous comprenions ses décisions et il agit toujours sans affolement, de manière réfléchie. Hormis de petites invraisemblances de base (1), le film est parfaitement crédible. All Is Lost est une petite performance.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Redford
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Remarque :
* Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’y a eu de trois jours de tournage en mer. Tout le reste a été tourné en studio, au Baja Studios (Mexique), le studio qui avait été construit pour le tournage de Titanic.
* Malgré son âge (77 ans), Robert Redford a tenu à réaliser lui-même toutes les cascades.
* C’est lors de la présentation de Margin Call au Festival de Sundance que J. C. Chandor a rencontré Robert Redford. Celui-ci remarque : « C’est assez ironique, après presque 30 ans à la tête de Sundance, aucun des réalisateurs auxquels j’ai apporté mon soutien ne m’a engagé. Ils ne me proposent jamais de rôle ! J.C. est le seul ! »

(1) Outre l’âge du navigateur pour une croisière en solitaire dans l’Océan Indien (Robert Redford avait 77 ans au moment du tournage), son bateau aurait normalement dû être équipé de balises de détresse.

All Is LostRobert Redford dans All Is Lost de J.C. Chandor.

All Is LostRobert Redford dans All Is Lost de J.C. Chandor.

29 décembre 2021

Lady Bird (2017) de Greta Gerwig

Lady BirdChristine « Lady Bird » McPherson vit avec sa famille à Sacramento en Californie où elle fréquente un lycée catholique. À l’approche de ses 18 ans, elle cherche à s’émanciper d’une existence qui lui semble trop étroite et d’une ville qui lui déplait. Elle aspire à fréquenter une université d’excellence dans « une ville culturelle ». Sa famille a des difficultés financières et sa mère lui reproche régulièrement son ingratitude…
Lady Bird est une comédie dramatique américaine écrite et réalisée par Greta Gerwig. Elle-même originaire de Sacramento, l’actrice trentenaire devenue réalisatrice a puisé dans ses propres souvenirs. Un peu laborieux, le début du récit nous laisse supposer qu’il s’agit d’un énième film sur la sortie d’adolescence mais la suite se montre plus riche. En réalité, le thème central serait plutôt la relation entre l’adolescente et sa mère, une relation un peu chaotique, parfois tumultueuse mais aussi empreinte de sentiments profonds. L’ensemble est assez délicat, Greta Gerwig ne force jamais le trait, même si certains personnages paraissent très typés. Le déroulement du scénario est parfaitement maitrisé. Le film a été très bien accueilli par la critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts, Lucas Hedges, Timothée Chalamet
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Lady BirdSaoirse Ronan et Lucas Hedges dans Lady Bird de Greta Gerwig.

21 décembre 2021

Wildlife: Une saison ardente (2018) de Paul Dano

Titre original : « Wildlife »

Wildlife: Une saison ardente (Wildlife)Dans les années 1960, Jerry et Jeannette déménagent dans le Montana en espérant s’intégrer à la bourgeoisie locale. Mais Jerry doit d’abord se contenter d’un emploi subalterne tandis que Jeannette s’ennuie. Peu à peu, le couple se délite sous le regard de leur fils de 14 ans…
Wildlife : Une saison ardente est un film dramatique américain coécrit, coproduit et réalisé par Paul Dano. Il s’agit de la première réalisation de cet acteur trentenaire. Il a présenté cette adaptation d’un roman homonyme de Richard Ford comme le premier film d’une série sur des familles en crise. Ici, tout se déroule de façon presque silencieuse, sans grand éclat. La particularité du récit est d’être vu par les yeux de l’adolescent qui doit se résigner à assister aux écarts de sa mère puis aux excès de son père sans pouvoir intervenir. L’enfant semble montrer une maturité certaine (impression accentuée par la voix très posée de l’acteur Ed Oxenbould, une voix d’adulte) mais aussi un inquiétant désenchantement. Si Jake Gyllenhaal n’est pas franchement remarquable, Carey Mulligan et surtout Ed Oxenbould font de belles prestations. Le récit manque un peu d’intensité et donne une impression de déjà-vu. Le film a été bien accueilli par la critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ed Oxenbould, Jake Gyllenhaal, Carey Mulligan, Bill Camp
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Wildlife: Une saison ardente (Wildlife)Ed Oxenbould, Carey Mulligan et Jake Gyllenhaal dans Wildlife: Une saison ardente (Wildlife) de Paul Dano.

20 décembre 2021

Double détente (1988) de Walter Hill

Titre original : « Red Heat »

Double détente (Red Heat)Ivan Danko, un policier russe, est envoyé à Chicago pour ramener Rostavili, le trafiquant de drogue responsable de la mort de son coéquipier. Le criminel, tombé aux mains de la police américaine dès son arrivée, attend d’être extradé. Mais rien ne va se passer comme prévu…
Double détente (Red Heat) est un film américain coécrit et réalisé par Walter Hill. Depuis que le cinéma existe, mettre deux personnages de caractères opposés en tandem est l’un des ressorts de comédie les plus utilisés. Les américains, qui aiment mettre un nom sur tout, appellent cela les « buddy movies » (films de potes). Pour saluer les prémices d’une détente entre l’Est et l’Ouest, Walter Hill eut donc l’idée de mettre en tandem un policier américain et un policier russe. Bien entendu, ils sont à l’opposé l’un de l’autre : le premier est bavard, brouillon et débraillé, le second est taciturne, méthodique et tiré à quatre épingles. Double détente est indéniablement un film d’action, il n’y a que peu de moments calmes. La réalisation de Walter Hill est musclée et bien maitrisée,  Arnold Schwarzenegger montre beaucoup de présence. L’acteur d’origine autrichienne a en outre l’avantage d’avoir toujours un fort accent étranger qui sied parfaitement au personnage. Sans démériter, l’ensemble finit toutefois un peu par lasser. Pour les amateurs d’action.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arnold Schwarzenegger, Jim Belushi, Peter Boyle, Ed O’Ross, Laurence Fishburne, Gina Gershon
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Double détente (Red Heat)Jim Belushi et Arnold Schwarzenegger dans Double détente (Red Heat) de Walter Hill.

18 décembre 2021

Family Romance, LLC (2019) de Werner Herzog

Family Romance, LLCDans la foule de Tokyo, un homme a rendez-vous avec Mahiro, sa fille de douze ans qu’il n’a pas vue depuis des années. La rencontre est d’abord froide mais évolue bien et ils promettent de se retrouver. Ce que Mahiro ne sait pas, c’est que ce « père » est en réalité un acteur de la société Family Romance, engagé par sa mère…
Family Romance, LLC est un film vraiment unique en son genre. Ce n’est ni une oeuvre de fiction, ni un documentaire. Non seulement la société Family Romance existe bel et bien mais encore l’acteur principal du film, Ishii Yuichi, en est le fondateur. La société emploie actuellement 800 personnes, 800 acteurs peut-on même dire. Si l’on considère que le cinéma joue constamment avec les barrières entre réel et fiction, on comprend aisément pourquoi mettre en scène Family Romance  LLC a attiré un cinéaste comme Werner Herzog : on ne sait plus très bien où mettre ces barrières si tant est qu’elles existent encore ici. Herzog a tout de même écrit un scénario et a tourné le film avec des moyens très légers, laissant les acteurs improviser. Le cinéaste précise qu’il ne parle pas japonais mais qu’il percevait le sens des échanges. Tous les acteurs sont des non professionnels. Accessoirement, le film nous permet de découvrir un petit pan de la culture japonaise. Un film assez troublant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ishii Yuichi, Mahiro Tanimoto, Miki Fujimaki
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Family Romance, LLCIshii Yuichi et Miki Fujimaki dans Family Romance, LLC de Werner Herzog.

Family Romance, LLCMahiro Tanimoto, Ishii Yuichi et Werner Herzog sur le tournage de Family Romance, LLC de Werner Herzog.

17 décembre 2021

Au risque de se perdre (1959) de Fred Zinnemann

Titre original : « The Nun’s Story »

Au risque de se perdre (The Nun's Story) Dans les années 1930, la fille aînée d’un chirurgien réputé de Bruges décide d’entrer dans un couvent. Elle entame avec ferveur son apprentissage de la vie religieuse se forçant à accepter la règle d’obéissance absolue. Devenue sœur Luc, elle suit une formation d’infirmière dans l’espoir d’être envoyée au Congo…
Au risque de se perdre (The Nun’s Story) est un film américain réalisé par Fred Zinnemann. Ce film est une adaptation fidèle du best-seller homonyme de Kathryn C. Hulme en grande partie basé sur la vie d’une de ses amies. Il ne faut pas être rebuté par le sujet car le film est assez passionnant, malgré sa longueur de 2h30. Articulé en trois parties, tout le récit est vu par les yeux de la jeune femme. Nous suivant tout d’abord l’apprentissage de la jeune nonne qui nous est montré avec une précision quasi documentaire. Cette partie nous laisse presque sans voix car il s’agit d’une véritable dépersonnalisation de l’individu qui évoque certains entrainements militaires extrêmes : confinement, discipline implacable, humiliations, bannissement de toute expression pour parvenir à une soumission totale. La deuxième partie se déroule au Congo, une partie qui semble aujourd’hui un peu empreinte de colonialisme paternaliste mais qui voit des développements intéressants. La troisième partie se déroule à nouveau en Belgique. Ce qui est remarquable dans le scénario, c’est l’absence de facilités d’écriture, il n’y a pas d’effets, tout se déroule en douceur, le trait ne semble jamais grossi. Le propos est finalement plutôt philosophique et ne s’égare jamais. Audrey Hepburn est ici assez étonnante, c’est incontestablement l’un de ses meilleurs rôles. La photographie en Technicolor de Franz Planer est superbe. Gros succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, Peter Finch, Edith Evans, Peggy Ashcroft, Dean Jagger, Mildred Dunnock, Beatrice Straight, Patricia Collinge
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Remarque :
* La scène finale ne comporte pas de musique. D’après Clive Hirschhorn, auteur de Warner Bros Story, il s’agit du seul film Warner sans musique sur le mot « Fin ». Zinnemann a expliqué plus tard qu’il s’agissait de ne froisser personne. Une musique plutôt joyeuse aurait donné l’impression d’approuver la décision de sœur Luc et une partie du public aurait pu s’en offusquer. Une musique triste aurait eu l’effet contraire et aurait froissé une autre partie du public. Initialement farouchement opposé à l’idée, Jack Warner s’est finalement résigné à accepter.

Au risque de se perdre (The Nun's Story)Audrey Hepburn et Edith Evans dans Au risque de se perdre (The Nun’s Story) de Fred Zinnemann.

16 décembre 2021

Un justicier dans la ville (1974) de Michael Winner

Titre original : « Death Wish »

Un justicier dans la ville (Death Wish)La femme et la fille de Paul Kersey sont sauvagement agressées par trois voyous. La police ne fait rien. Homme habituellement tranquille et pacifiste, Paul Kersey décide de se faire justice lui-même…
Un justicier dans la ville est un film américain réalisé par Michael Winner. Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme de Brian Garfield qui a écrit son livre après avoir été victime d’agressions. Son propos était toutefois de montrer que les réactions instinctives de justice expéditive ne menaient à rien. Le film de Michael Winner a pris une voie opposée : il prône clairement l’autodéfense et joue sur le plaisir de voir les voyous de tous poils mis sommairement et définitivement hors de nuire. Le terme « exécution sommaire » est toutefois plus approprié. Le propos est très simpliste et manichéen : la police est inefficace  (et montre plus d’ardeur à traquer le justicier qu’à poursuivre les délinquants) donc revenons à l’époque où l’on pouvait user librement de son arme pour résoudre les problèmes. En dehors des évidentes réticences sur le fond, le film est critiquable aussi sur la forme. Charles Bronson ne montre aucune émotion et n’est guère crédible dans son rôle de paisible architecte. Beaucoup de seconds rôles sont très mal joués. Qu’importe ! Le film a trouvé un écho auprès du public à une période où la criminalité était très forte et il connut un immense succès. Avec Clint Eastwood dans L’inspecteur Harry (1971), Charles Bronson est devenu le héraut d’une justice expéditive que certains appelaient de leurs vœux. Le film reste dans l’histoire du cinéma comme l’archétype du « cinéma réactionnaire ».
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charles Bronson, Hope Lange, Vincent Gardenia
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Remarque :
* La musique est signée Herbie Hancock.

Un justicier dans la ville (Death Wish)Charles Bronson dans Un justicier dans la ville (Death Wish) de Michael Winner.

Suites (invariablement jugées comme étant de piètre qualité) :
Un justicier dans la ville N°2 (Death Wish II) de Michael Winner (1982) avec Charles Bronson
Le justicier de New York (Death Wish 3) de Michael Winner (1985) avec Charles Bronson
Le justicier braque les dealers (Death Wish 4: The Crackdown) de J. Lee Thompson (1987) avec Charles Bronson
Le justicier – L’ultime combat (Death Wish V: The Face of Death) de Allan A. Goldstein (1994) avec Charles Bronson

Remake :
Death Wish de Eli Roth (2018) avec Bruce Willis

15 décembre 2021

Angel Heart : Aux portes de l’enfer (1987) de Alan Parker

Titre original : « Angel Heart »

Angel Heart : Aux portes de l'enfer (Angel Heart)En 1955, à New York, Louis Cyphre engage un enquêteur privé de seconde zone, Harold Angel, pour retrouver un ancien crooner qui est revenu amnésique de la guerre. Cyphre dit avoir signé avec lui un contrat dont certaines clauses ne deviennent exécutoires qu’à la mort du crooner. Cyphre soupçonne l’hôpital privé où le crooner reçoit un traitement psychiatrique d’émettre de faux rapports…
Angel Heart : Aux portes de l’enfer est un film américano-canado-britannique écrit et réalisé par Alan Parker, basé sur le roman Falling Angel de l’américain William Hjortsberg. Assez mystérieuse, la mise en place de l’intrigue est prometteuse. Alan Parker joue avec les genres, oscillant en permanence entre plusieurs, sans perdre la maitrise de l’ensemble. Peu à peu, l’atmosphère devient de plus en plus glauque et étouffante, mettant le spectateur plutôt mal à l’aise. Hélas, le dernier tiers, qui nous révèle tout, est trop démonstratif et utilise un symbolique assez pesante. Les amateurs d’histoires de sorcellerie portent Angel Heart en très haute estime. Personnellement, je suis plus mitigé… A noter que Mickey Rourke a un jeu bien contrôlé, ce qui est d’autant plus appréciable que c’est chez lui plutôt inhabituel.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mickey Rourke, Robert De Niro, Lisa Bonet, Charlotte Rampling, Michael Higgins
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Angel Heart : Aux portes de l'enfer (Angel Heart)Mickey Rourke et Charlotte Rampling dans Angel Heart : Aux portes de l’enfer (Angel Heart) de Alan Parker.

12 décembre 2021

L’Affaire Thomas Crown (1968) de Norman Jewison

Titre original : « The Thomas Crown Affair »

L'affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair)Pour le plaisir, Thomas Crown, séduisant millionnaire divorcé, met sur pied un hold-up parfait avec l’aide de cinq hommes qui ne se connaissent pas et qui ne se sont jamais rencontrés. Sans indice, la police piétine. La compagnie d’assurance, qui a dédommagé la banque, fait appel à une enquêtrice aussi ravissante que perspicace…
L’Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) est un film américain réalisé et produit par Norman Jewison. Le scénario, signé par Alan Trustman (qui co-écrira ensuite Bullitt), n’est absolument pas crédible mais l’intention était visiblement de créer des situations de tensions sensuelles entre deux acteurs connus (1). Son film est un pur produit commercial et racoleur. La fameuse partie d’échecs, avec son érotisme sous-jacent, pouvait émouvoir à sa sortie mais elle paraît pleine de lourdeurs aujourd’hui. L’autre scène pour laquelle le film est célèbre est un baiser qui dure une minute. Faye Dunaway (habillée de 29 tenues différentes) est superbe mais il faut vraiment faire preuve de bonne volonté pour croire une seule seconde à son personnage. Plusieurs fois, notamment dans le générique de début, la technique du split-screen est utilisée. Le montage est excessif. La musique est signée Michel Legrand (2), sa première composition pour un film américain. Très gros succès commercial à sa sortie.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Faye Dunaway, Paul Burke
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(1) Norman Jewison a engagé Faye Dunaway alors que Bonnie and Clyde n’était pas encore sorti sur les écrans. Il avait cependant pu voir une préversion du film et a fait le pari que la popularité de Faye Dunaway allait exploser dès la sortie du film d’Arthur Penn. (Ce fut effectivement le cas.)
(2) La grande originalité de la musique est que Michel Legrand a composé la musique avant montage, ce qui a permis au monteur de mieux caler les changements de plans sur la musique et inversement. Michel Legrand a reçu un Oscar pour la chanson « The Windmills of your mind » (« Les Moulins de mon cœur » en français).

L'affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair)Faye Dunaway et Steve McQueen dans L’affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de Norman Jewison.

Remake :
Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de John McTiernan (1999) avec Pierce Brosnan, Rene Russo et Denis Leary.