31 août 2018

Sommaire du mois d’août 2018

Maigret voit rougeMaigret tend un piègeLes Trois MousquetairesEnquête sur une passionLa Mort en directOn ne vit que deux foisLes Grandes FamillesEl chuncho

Maigret voit rouge

(1963) de Gilles Grangier

Maigret tend un piège

(1958) de Jean Delannoy

Les Trois Mousquetaires

(1961) de Bernard Borderie

Enquête sur une passion

(1980) de Nicolas Roeg

La Mort en direct

(1980) de Bertrand Tavernier

On ne vit que deux fois

(1967) de Lewis Gilbert

Les Grandes Familles

(1958) de Denys de La Patellière

El chuncho

(1967) de Damiano Damiani

Nous ne vieillirons pas ensembleGribouilleSinbad et l'oeil du tigreLa Déesse des sablesThe Atomic SubmarineNashvilleDans les forêts de SibérieStar Trek : Sans limites

Nous ne vieillirons pas ensemble

(1972) de Maurice Pialat

Gribouille

(1937) de Marc Allégret

Sinbad et l’oeil du tigre

(1977) de Sam Wanamaker

La Déesse des sables

(1968) de Cliff Owen

The Atomic Submarine

(1959) de Spencer Gordon Bennet

Nashville

(1975) de Robert Altman

Dans les forêts de Sibérie

(2016) de Safy Nebbou

Star Trek : Sans limites

(2016) de Justin Lin

Pelle le conquérant

Pelle le conquérant

(1987) de Bille August

Nombre de billets : 17

30 août 2018

Maigret voit rouge (1963) de Gilles Grangier

Maigret voit rougeA Paris, un soir, trois hommes dans une voiture américaine tirent sur un homme qui sort de chez lui. Quelques minutes plus tard, l’homme est ramassé par un autre véhicule, presque sous les yeux d’un inspecteur de police…
Adapté du roman de Georges Simenon Maigret, Lognon et les Gangsters, Maigret voit rouge est le troisième (et ultime) film où Jean Gabin incarne le commissaire Maigret. C’est le moins convainquant des trois. L’histoire, guère crédible, joue sur le contraste entre les méthodes brutales américaines et une relative bonhommie française. Gabin compose un Maigret fatigué et montre une grande sobriété dans son jeu. Il n’a pas la présence qu’il montrait dans les opus précédents. Les dialogues sont, eux aussi, moins remarquables (Michel Audiard n’est pas cette fois de la partie). En revanche, la photographie de Louis Page est assez belle.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Françoise Fabian, Roland Armontel, Paul Frankeur, Edward Meeks, Michel Constantin
Voir la fiche du film et la filmographie de Gilles Grangier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Gilles Grangier chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Gilles Grangier

Maigret voit rouge
Jean Gabin et Françoise Fabian (et Edward Meeks dans le cadre) dans Maigret voit rouge de Gilles Grangier.

28 août 2018

Maigret tend un piège (1958) de Jean Delannoy

Maigret tend un piègeA Paris, près de la Place des Vosges, plusieurs femmes sont tuées dans des circonstances similaires. Maigret va tendre un piège à l’assassin qui les tient en échec…
Adapté du roman du même nom de Georges Simenon, Maigret tend un piège voit Jean Gabin personnifier pour la première fois le mythique commissaire à l’écran. L’intrigue en elle-même n’est pas des plus mystérieuses car nous sommes très rapidement mis sur la piste du coupable, mais elle se double d’un volet psychologique très développé qui donne au film tout son intérêt et qui permet aux acteurs aguerris, que sont Gabin et Desailly, de montrer une grande richesse. Face à eux, la jeune Annie Girardot se montre parfaitement à la hauteur ; on remarque aussi Lino Ventura dans un petit rôle. Tous les seconds rôles sont bien tenus. L’atmosphère est assez remarquable, un peu poisseuse et étouffante. Les dialogues sont de Michel Audiard mais restent très classiques à l’instar de la réalisation de Delannoy. Assez justement, le film connut un certain succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Annie Girardot, Jean Desailly, Lucienne Bogaert, Paulette Dubost, Gérard Séty, Lino Ventura
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Delannoy sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean Delannoy chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Jean Delannoy

Remarque :
* Jean Gabin endossera encore deux fois le costume du commissaire Maigret au cinéma, dans Maigret et l’affaire St Fiacre (1959) et Maigret voit rouge (1963).

Maigret tend un piège
Jean Gabin et Annie Girardot dans Maigret tend un piège de Jean Delannoy.

27 août 2018

Les Trois Mousquetaires (1961) de Bernard Borderie

« Les Trois Mousquetaires: Première époque – Les ferrets de la reine »
« Les Trois Mousquetaires: Deuxième époque – La revanche de Milady »

Les trois mousquetaires: Tome I - Les ferrets de la reineAu XVIIe siècle, le jeune D’Artagnan quitte sa Gascogne natale pour aller à Paris où il va postuler pour s’engager dans le régiment des mousquetaires du roi Louis XIII. Il fait rapidement la connaissance d’Athos, Porthos et Aramis. Devenus amis, ils vont devoir déjouer les plans machiavéliques de Richelieu… Cette version des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas fait partie des plus connues car elle a bénéficié de nombreux passages à la télévision et, pour toute une génération de bambins, ce fut le premier contact avec ce roman épique. Ce n’est certainement pas la meilleure. L’histoire est simplifiée au maximum pour en faire un grand divertissement, ponctué par des combats à l’épée qui tournent souvent à la pantalonnade. Pour simplifier encore plus, les adaptateurs ont pratiqué des ellipses importantes qui rendent l’histoire guère compréhensible. Si les décors sont soignés, l’interprétation n’est pas des plus remarquables, loin de là.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Barray, Georges Descrières, Mylène Demongeot, Jean Carmet, Guy Tréjan
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernard Borderie sur le site IMDB.

Les Trois Mousquetaires
Gérard Barray et Mylène Demongeot dans Les trois mousquetaires de Bernard Borderie.

Autres versions chroniquées sur ce blog :
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’étroit mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot

26 août 2018

Enquête sur une passion (1980) de Nicolas Roeg

Titre original : « Bad Timing »

Enquête sur une passionA Vienne, une jeune femme (Theresa Russell) vient de tenter de se suicider. Elle est entre la vie et la mort. L’homme qui l’a accompagné à l’hôpital (Art Garfunkel) est un jeune professeur en psychanalyse. Un inspecteur de police (Harvey Keitel) cherche à reconstituer le déroulement des faits…
Le britannique Enquête sur une passion (Bad Timing) est un thriller sulfureux dont l’élément le plus remarquable est incontestablement sa construction éclatée : de multiples flashbacks, pas nécessairement dans l’ordre chronologique mais brillamment agencés, forment un puzzle élégant qui dévoile peu à peu la personnalité des personnages. Hélas, l’histoire en elle-même n’est guère intéressante et le fait de placer l’intrigue à Vienne, berceau de la psychanalyse, n’est finalement qu’une façade, car bien mal exploité. Art Garfunkel n’est pas un grand acteur et son interprétation est terne, elle n’exprime rien… même pas l’absence de sentiments de son personnage. En revanche, Theresa Russell, pour sa troisième apparition à l’écran, fait une remarquable prestation, riche, pleine de vie, d’une forte présence à l’écran. Cela ne suffit pas à nous sauver de l’ennui. Toutefois, il faut noter que le film ne manque pas de défenseurs.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Art Garfunkel, Theresa Russell, Harvey Keitel, Denholm Elliott
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicolas Roeg sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicolas Roeg chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Nicolas Roeg est tombé amoureux de son actrice principale et l’épousera peu après. Theresa Russell tournera ensuite dans six autres films de Nicolas Roeg.

Bad Timing
Art Garfunkel et Theresa Russell dans Enquête sur une passion de Nicolas Roeg.

24 août 2018

La Mort en direct (1980) de Bertrand Tavernier

Titre anglais : Death Watch

La Mort en directDans un futur proche où la science a vaincu les plus grandes maladies, une chaine de télévision lance une émission à grande audience qui montre les derniers jours d’une personne atteinte d’un mal incurable. Pour la suivre, elle a fait greffer des micro-caméras dans les yeux d’un « cameraman »…
A partir d’un roman de l’anglais David Compton, Bertrand Tavernier a conçu et réalisé cette œuvre de science-fiction, son unique incursion (à ce jour) dans le genre.  La Mort en direct est une coproduction franco-allemande, tournée en anglais. Le plus visible dans cette histoire est la préfiguration de la télé-réalité et une mise en évidence du voyeurisme, mais le propos va beaucoup plus loin que cela : il explore des possibles variations de notre société. Dans ce futur, il s’est produit un glissement de la morale et de certaines valeurs fondamentales. L’entretien du docteur avec sa patiente est édifiant sur ce point. Cette perte de repères et de finalité contribue à créer un climat assez angoissant. Bertrand Tavernier a utilisé très intelligemment les décors de la ville de Glasgow de façon à donner un caractère atemporel à son film et accentuer cette atmosphère déroutante. Mais La Mort en direct est aussi une histoire d’amour, un amour impossible qui nous émeut. Assez enjoué, Harvey Keitel fait une belle prestation face à Romy Schneider prise presque à contre-emploi : on imagine plus l’actrice dans des personnages pleins de vie que dans un rôle d’une femme condamnée par une maladie incurable. Le charismatique Max von Sydow éclaire le dénouement. Très belle musique d’Antoine Duhamel.  La Mort en direct est un film inhabituel, intelligemment mis en scène. Le film a bénéficié d’une ressortie en 2013.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Romy Schneider, Harvey Keitel, Harry Dean Stanton, Thérèse Liotard, Max von Sydow
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Tavernier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Bertrand Tavernier chroniqués sur ce blog…

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Death Watch
Harvey Keitel et Romy Schneider dans La Mort en direct de Bertrand Tavernier.

23 août 2018

On ne vit que deux fois (1967) de Lewis Gilbert

Titre original : « You Only Live Twice »

On ne vit que deux foisUn vaisseau spatial de la NASA disparaît après qu’un engin non identifié se soit approché de lui. Les américains accusent les russes qui nient toute implication. Pour enquêter, l’agent du MI6 James Bond est envoyé au Japon où le mystérieux engin semble avoir atterri…
En 1967, l’homme n’a pas encore marché sur la lune mais la conquête spatiale est considérée comme la plus grande aventure de l’humanité. Le cinquième opus de la série des films de James Bond s’inscrit ainsi pleinement dans son époque et c’est le Japon qui est cette fois choisi comme théâtre de l’intrigue ce qui contribuera à accroitre le caractère international du succès de la série. La distribution est ainsi en bonne partie japonaise, y compris les James Bond girls, et les services secrets japonais sont mis à l’honneur. Les méchants sont européens : Donald Pleasance fait une apparition courte mais remarquée en machiavélique Blofeld, l’allemande Karin Dor est plus terne. Sean Connery a été difficile à convaincre de tourner ; les producteurs ont compris qu’ils allaient devoir lui trouver un remplaçant. Les gadgets sont beaucoup moins présents, concentrés sur l’hélicoptère de poche Little Nellie. L’ensemble est moins remarquable que les opus précédents mais se laisse regarder sans déplaisir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Akiko Wakabayashi, Mie Hama, Tetsurô Tanba, Teru Shimada, Karin Dor, Donald Pleasence
Voir la fiche du film et la filmographie de Lewis Gilbert sur le site IMDB.

On ne vit que deux fois
Akiko Wakabayashi dans On ne vit que deux fois de Lewis Gilbert.

On ne vit que deux fois
Sean Connery (déguisé en pêcheur japonais) dans On ne vit que deux fois de Lewis Gilbert.

21 août 2018

Les Grandes Familles (1958) de Denys de La Patellière

Les grandes famillesNoël Schoudler, le patriarche d’une famille de la grande bourgeoisie, dirige un petit empire économique : de l’usine familiale de sucre, ses activités se sont étendues dans la banque et la presse. Son fils unique François juge les méthodes paternelles archaïques et, profitant de l’absence de son père en voyage, entreprend des réformes au journal…
Les Grandes Familles est adapté d’un roman de Maurice Druon, Prix Goncourt en 1948. L’histoire est bourrée de stéréotypes mais le scénario se déroule admirablement bien. L’ajout des dialogues de Michel Audiard apportent une note d’humour et de dérision et donnent une indéniable vivacité à l’ensemble. Tous les personnages sont haïssables. L’interprétation est de haut vol, avec un Jean Gabin qui commence à prendre l’habitude de jouer les patriarches et des seconds rôles fort bien tenus. Le générique, une voix off présentant les personnages un à un, évoque ceux de Sacha Guitry. Denys de La Patellière n’a jamais été un grand réalisateur mais il réussit là un film très bien équilibré. Les Grandes Familles connaitra un bon succès et bénéficiera de multiples passages à la télévision. Il sera vigoureusement vilipendé par les jeunes turcs de la Nouvelle Vague…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Pierre Brasseur, Jean Desailly, Bernard Blier
Voir la fiche du film et la filmographie de Denys de La Patellière sur le site IMDB.

Les Grandes Familles
Jean Desailly, Jean Gabin et Bernard Blier dans Les grandes familles de Denys de La Patellière.

Les Grandes Familles
Pierre Brasseur et Jean Gabin dans Les grandes familles de Denys de La Patellière.

19 août 2018

El chuncho (1967) de Damiano Damiani

Titre original : « Quién sabe? »

El chunchoChef d’une bande de bandits mexicains, El chuncho attaque un train transportant des militaires pour y prendre les armes et les munitions qu’il transporte. Son intention est de les revendre au général Elias qui est à la tête de la révolution…
El chuncho de Damiano Damiani est le premier « western politique », genre que l’on nomme aussi « western zapatta ». Il réalise la symbiose de plusieurs genres en vogue dans ces années soixante dans le cinéma italien : le western italien, le film politique et la comédie italienne. Le théâtre choisi est celui de la Révolution mexicaine, qui permet de donner une dimension quasi-marxiste au propos. El chuncho est toutefois très subtil en la matière, loin du manichéisme souvent trop voyant dans les films politiques de cette époque. L’histoire met toutefois bien en relief l’intervention américaine dans la Révolution  mexicaine. Le film repose sur un équilibre parfait des trois composantes précitées, une réussite que l’on peut attribuer au scénariste Franco Solinas. L’interprétation de Gian Maria Volontè est vraiment remarquable, donnant une dimension à ce personnage tantôt bourreau impitoyable, tantôt naïf au grand cœur, doté de sentiments complexes. Le film connut un grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gian Maria Volontè, Klaus Kinski, Martine Beswick, Lou Castel
Voir la fiche du film et la filmographie de Damiano Damiani sur le site IMDB.

Remarque :
* Toutes les scènes d’extérieur ont été tournées en Andalousie… sous le régime franquiste.

El Chunco
Gian Maria Volontè dans El chuncho de Damiano Damiani.

El Chunco
Gian Maria Volontè et Lou Castel dans El chuncho de Damiano Damiani.

El Chunco
Klaus Kinski et Gian Maria Volontè dans El chuncho de Damiano Damiani.

18 août 2018

Nous ne vieillirons pas ensemble (1972) de Maurice Pialat

Nous ne vieillirons pas ensembleJean, qui est cinéaste, ne vit plus vraiment avec sa femme Françoise : depuis plusieurs années, il réside le plus souvent chez sa maîtresse Catherine sans se résoudre à divorcer de l’une pour épouser l’autre…
Nous ne vieillirons pas ensemble est le deuxième long métrage de Maurice Pialat. Il est adapté de son propre roman, qu’il a présenté comme étant autobiographique. C’est la description d’une relation tumultueuse qui se détériore de plus en plus, une relation marquée par l’égoïsme et les soudaines poussées de colère de l’homme. C’est une description brute des sentiments sous leurs aspects les plus cruels. Maurice Pialat filme cela avec une grande vérité, nue, sans artifice. Marlène Jobert est particulièrement émouvante en jeune femme finalement très forte, qui doit toujours encaisser. Et au-delà du caractère odieux et cruel de son personnage, Jean Yanne parvient à exprimer un profond désarroi, une insatisfaction chronique. L’acteur fut récompensé par le Prix d’interprétation masculine à Cannes.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marlène Jobert, Jean Yanne, Macha Méril
Voir la fiche du film et la filmographie de Maurice Pialat sur le site IMDB.

Voir les autres films de Maurice Pialat chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Maurice Pialat

Nous ne vieillirons pas ensemble
Marlène Jobert et Jean Yanne dans Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat.