24 août 2018

La Mort en direct (1980) de Bertrand Tavernier

Titre anglais : Death Watch

La Mort en directDans un futur proche où la science a vaincu les plus grandes maladies, une chaine de télévision lance une émission à grande audience qui montre les derniers jours d’une personne atteinte d’un mal incurable. Pour la suivre, elle a fait greffer des micro-caméras dans les yeux d’un « cameraman »…
A partir d’un roman de l’anglais David Compton, Bertrand Tavernier a conçu et réalisé cette œuvre de science-fiction, son unique incursion (à ce jour) dans le genre.  La Mort en direct est une coproduction franco-allemande, tournée en anglais. Le plus visible dans cette histoire est la préfiguration de la télé-réalité et une mise en évidence du voyeurisme, mais le propos va beaucoup plus loin que cela : il explore des possibles variations de notre société. Dans ce futur, il s’est produit un glissement de la morale et de certaines valeurs fondamentales. L’entretien du docteur avec sa patiente est édifiant sur ce point. Cette perte de repères et de finalité contribue à créer un climat assez angoissant. Bertrand Tavernier a utilisé très intelligemment les décors de la ville de Glasgow de façon à donner un caractère atemporel à son film et accentuer cette atmosphère déroutante. Mais La Mort en direct est aussi une histoire d’amour, un amour impossible qui nous émeut. Assez enjoué, Harvey Keitel fait une belle prestation face à Romy Schneider prise presque à contre-emploi : on imagine plus l’actrice dans des personnages pleins de vie que dans un rôle d’une femme condamnée par une maladie incurable. Le charismatique Max von Sydow éclaire le dénouement. Très belle musique d’Antoine Duhamel.  La Mort en direct est un film inhabituel, intelligemment mis en scène. Le film a bénéficié d’une ressortie en 2013.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Romy Schneider, Harvey Keitel, Harry Dean Stanton, Thérèse Liotard, Max von Sydow
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Tavernier sur le site IMDB.

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Death Watch
Harvey Keitel et Romy Schneider dans La Mort en direct de Bertrand Tavernier.

15 novembre 2012

Voyez comme ils dansent (2011) de Claude Miller

Voyez comme ils dansentLise entreprend de traverser le Canada d’ouest en Est en train avec une petite caméra pour en faire un film. Elle se remémore les années passées avec Vic, son mari, show man très connu… Adapté du roman La petite fille de Menno de l’américain Roy Parvin, Voyez comme ils dansent est un film qui peine à convaincre. Si la structure est intéressante, Miller cherchant à mêler étroitement les flashbacks au temps réel, le récit semble vraiment trop improbable et les personnages manquent singulièrement d’épaisseur. La confrontation entre les deux femmes, au milieu du film, n’aboutit qu’à peu de choses et se révèle très décevante. Marina Hands fait pourtant une très belle prestation avec toujours une belle douceur dans son jeu, tout en contraste face à James Thiérrée (le petit-fils de Charles Chaplin) au jeu plus spectaculaire mais qui, hélas, ne parvient guère à transmettre le caractère tourmenté de son personnage. On finit donc par se désintéresser assez vite de ce voyage sentimental et salvateur. Belles images de la nature canadienne et, accessoirement, le film est une belle publicité pour le Canadien, ce train qui traverse le Canada en quatre jours.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marina Hands, James Thiérrée, Maya Sansa
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Miller sur le site IMDB.

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21 novembre 2011

Autour de l’argent (1928) de Jean Dréville

Autour de l'argent(Court-métrage de 40 mn) Autour de l’argent est ce que nous appelons aujourd’hui un making-of. Jean Dréville a 22 ans lorsqu’il propose à Marcel l’Herbier de filmer le tournage de son film L’Argent, grosse production de 1928. Nous sommes là dans les toutes dernières années du cinéma muet. Jean Dréville n’a absolument aucune expérience cinématographique, ni pour tourner, ni pour monter, mais il s’appuie sur ses connaissances de photographe amateur. Il s’agit donc de son tout premier film. Autour de l’argent est un document très précieux car il nous montre donc comment Marcel L’Herbier a tourné : le grand studio, les trouvailles ingénieuses, les chariots pour ses mouvements complexes de caméra ; nous voyons tomber la caméra dans la fameuse scène de la bourse, l’incroyable traveling au dessus de la soirée chez Saccard, nous voyons L’Herbier diriger ses comédiens. Toutes ces images sont d’un intérêt extrême, c’est un document inestimable. Il est intelligemment monté en grands chapitres. Initialement muet, un commentaire en voix-off de Jean Dréville a été rajouté en 1971.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Dréville sur le site imdb.com.
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