8 avril 2012

Chercheurs d’or (1940) de Edward Buzzell

Titre original : « Go West »

Chercheurs d'orA la grande époque du Far-West, Groucho, Harpo et Chico se retrouve impliqué dans une histoire de vente de terrain à une compagnie ferroviaire…
Le scénario de Chercheurs d’or a été écrit peu après la sortie d’Une nuit à l’Opéra (1935) mais, à la suite du décès d’Irvin Thalberg, le projet fut constamment remis à plus tard. Quand il fut enfin accepté par la MGM, les trois frères rodèrent l’ensemble sur les planches pendant un mois avant de tourner. Chercheurs d’or ne fait probablement pas partie des meilleurs films des Marx Brothers mais il comporte de très bons moments et d’excellents gags : le cambriolage du coffre, le dialogue avec les indiens et surtout toute la scène finale du train fou (qui a failli ne pas être tournée car jugée trop onéreuse par la MGM), une scène très spectaculaire qui rappelle celle de Buster Keaton. Si l’on ajoute à cela les deux traditionnels morceaux musicaux, ici particulièrement réussis, et nous avons au final un film très amusant qui nous fait passer un très bon moment.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Chico Marx, Harpo Marx, John Carroll, Diana Lewis
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward Buzzell sur le site IMDB.

Homonymes :
Go West (Ma vache et moi) de Buster Keaton (1925)
Go West, young man de Henry Hathaway (1936) avec Mae West
Go West de Ahmed Imamovic (2005)

1 avril 2012

True Grit (2010) de Joel Coen et Ethan Coen

True GritFermement décidée à venger le meurtre de son père, une jeune adolescente de quatorze ans engage un vieux briscard de la chasse aux criminels, connu pour avoir du cran (grit en anglais) et la gâchette facile… True Grit est un roman de Charles Portis déjà adapté au cinéma en 1969 (1) que les frères Coen ont voulu rendre plus fidèlement en replaçant le récit à la première personne (la jeune fille). Mais surtout, ils le font dans la grande veine des westerns des années cinquante, redonnant un nouveau souffle au genre : personnages forts, longue traque, sentiments simples mais puissants, histoire simple mais prenante. Aux côtés de l’excellent Jeff Bridges, il faut noter la remarquable interprétation de la jeune Hailee Steinfeld, très convaincante de ce rôle de jeune fille très déterminée. Belle mise en scène des frères Coen, comme toujours.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, Hailee Steinfeld, Matt Damon, Josh Brolin
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Voir les autres films des frères Coen chroniqués sur ce blog…

Remarques :
En ouverture et sur le générique de fin, et aussi en leitmotiv orchestré en cours de film, les frères Coen ont choisi le gospel Leaning on the Everlasting Arms, chanson bien connue au cinéma pour figurer largement dans le film de Charles Laughton La Nuit du Chasseur (The Night of the hunter, 1955), également un film sur une longue traque, mais d’un tout autre genre.

(1) Précédente adaptation :
True Grit (100 dollars pour un shérif) de Henry Hathaway (1969) qui valut un Oscar à John Wayne.

14 mars 2012

Le train sifflera 3 fois (1952) de Fred Zinnemann

Titre original : « High Noon »

Le train sifflera 3 foisAlors qu’il vient de se marier le matin même et qu’il s’apprête à rendre son étoile de shérif, Will Kane apprend qu’un truand qu’il a fait enfermer quelques années auparavant sera de retour par le train de midi. Tout le monde sait qu’il revient pour régler ses comptes. Ses sbires l’attendent déjà sur le quai. Le shérif Kane tente de convaincre la population de l’aider à affronter le hors-la-loi… Le train sifflera 3 fois est l’un des westerns les plus connus et appréciés du grand public. Sa construction est remarquable puisque le film se déroule en temps réel sur 85 minutes, le temps étant ponctué par des plans d’horloge régulièrement espacés et appuyés par une musique évoquant un tic-tac (1). Les scènes d’action sont donc ainsi regroupées à la fin, après midi. Le train sifflera 3 fois Le film est aussi une fable politique déguisée puisque cette histoire de shérif abandonné lâchement par sa population permettait de décrire la chasse aux sorcières et le maccarthysme (2). L’image est en noir et blanc, lumineux et sans ombre, ce qui est original. Le train sifflera 3 fois divise les cinéphiles, certains fustigent sa simplicité. Si le film n’est pas parfait, si l’on peut regretter le statisme de certaines scènes, l’ensemble fonctionne parfaitement et se révèle être particulièrement intense. Gary Cooper est admirable en shérif fatigué et déçu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Thomas Mitchell, Lloyd Bridges, Katy Jurado, Grace Kelly, Otto Kruger, Lon Chaney Jr., Harry Morgan, Lee Van Cleef
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(1) Le producteur Stanley Kramer a affirmé par la suite que cette construction avait en réalité été faite au montage, affirmation qui avait probablement pour unique but de discréditer le scénariste et producteur associé Carl Foreman. Cette version des faits a toujours été formellement contestée par Zinnemann, montrant le scénario original et le plan de travail comme preuves.
(2) Pendant la production de High Noon, le scénariste (et producteur) Carl Foreman fut convoqué devant la commission HUAC (House Un-American Activities Committee) pour avoir brièvement été membre du parti communiste dix ans plus tôt. Il fut ensuite placé sur liste noire après avoir refusé de donner des noms. Ne pouvant plus travailler, il émigra en Angleterre pour continuer d’écrire sous un pseudonyme.

Remarques :
* La chanson Do Not Forsake Me, Oh, My Darlin’ est chantée par Tex Ritter. Elle a été reprise en français par John Williams sous le titre Si toi aussi tu m’abandonnes.
* Le train sifflera 3 fois marque les débuts de Lee Van Cleef au cinéma. C’est aussi le premier grand rôle pour Grace Kelly.
* Le (superbe) film Rio Bravo (1959) est souvent présenté comme la réponse d’Howard Hawks et de John Wayne à High Noon. John Wayne a d’ailleurs décrit le film High Noon comme étant « un-american » (littéralement « qui ne porte pas les valeurs de l’Amérique » mais le terme a été souvent employé, notamment lors du maccarthysme, pour désigner les communistes… c’est tout à fait du John Wayne de faire une telle déclaration!)

3 janvier 2012

Laurel et Hardy au Far-West (1937) de James W. Horne

Titre original : « Way Out West »

Laurel et Hardy au Far-WestLaurel et Hardy arrivent dans une petite ville de l’Ouest américain pour remettre à une jeune fille l’acte de propriété sur une mine d’or qui lui a été léguée par son père. Le tenancier du saloon où travaille la jeune fille fait passer sa femme pour l’héritière… Laurel et Hardy au Far-West est le seul western tourné par le duo comique. C’est un film bien construit, reposant sur un solide déroulement de scénario avec une bonne exploitation des différentes situations et des récurrences bien dosées. C’est certainement le dernier tiers du film qui est le plus réussi avec de nombreuses trouvailles de gags pour parvenir à pénétrer dans le saloon afin de cambrioler le coffre. Le film est assez complet : on notera par exemple un morceau musical étonnant (On the trail of the Lonesome Pine).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Sharon Lynn, James Finlayson
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Remarques :
La scène où Stan Laurel dévoile sa jambe pour faire de l’auto-stop est un clin d’œil au film de Frank Capra It happened one night (1934) qui remportait alors un énorme succès.

Homonyme :
Way out west de Fred Niblo (1930)

30 décembre 2011

La poursuite infernale (1946) de John Ford

Titre original : « My darling Clementine »

La poursuite infernaleAlors qu’ils convoient du bétail vers l’ouest, Wyatt Earp et ses trois frères arrivent à proximité de la bourgade de Tombstone. Le plus jeune frère est tué et le bétail volé. Earp décide de rester sur place pour traquer les assassins de son frère… My Darling Clementine est le troisième western parlant de John Ford qui, à partir de 1939, relance le genre en lui donnant une nouvelle noblesse. Inspiré du personnage historique de Wyatt Earp et du légendaire épisode de la fusillade à OK Corral, le film nous plonge dans une époque où la Loi parvient peu à peu à s’imposer : deux familles s’opposent, deux mentalités. L’une qui s’impose par la force et tue tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin, l’autre qui installe l’ordre pour le respect de tous. Le personnage de Doc Holliday est entre les deux, oscillant de l’un à l’autre, comme le résultat d’une mauvaise mutation. La jeune Clementine incarne le renouveau, ce nouveau visage de l’Ouest (et on mesure là combien la traduction du titre My Darling Clementine en La poursuite infernale occulte le sens profond du film). John Ford a trouvé l’interprète idéal pour incarner Wyatt Earp : Henri Fonda lui donne une prestance, une solennité, une noblesse qui se transmet au film dans son ensemble. De son côté, Victor Mature donne au personnage de Doc Holliday toute sa complexité. Assisté de Joseph MacDonald, son directeur de la photographie, John Ford nous livre des images de toute beauté, les plans sont parfaits, toujours magnifiques que ce soit en extérieur ou dans un saloon enfumé avec toujours cette évidence, cette simplicité, cet absence d’artifice qui caractérise son cinéma. My Darling Clementine est un film parfait.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Linda Darnell, Victor Mature, Cathy Downs, Walter Brennan, Tim Ward Bond
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Remarques :
Le titre du film reprend le titre d’une chanson traditionnelle américaine Oh my darling, Clementine, créée à la fin du XIXe siècle et dont l’air illustre le générique.

La Poursuite infernaleHenri Fonda dans La Poursuite infernale de John Ford.

My darling ClementineSuperbe plan final : Cathy Downs dans La Poursuite infernale de John Ford.

Autres films centrés sur le personnage de Wyatt Earp :
Law and Order (1932) de Edward L. Cahn avec Walter Huston
Frontier Marshal (1934) de Lewis Seiler avec George O’Brien
Frontier Marshal (1939) d’Allan Dwan avec Randolph Scott
Tombstone: The Town Too Tough to Die (1942) de William C. McGann avec Richard Dix
Un jeu risqué (Wichita, 1955) de Jacques Tourneur avec Joel McCrea
Règlement de comptes à O.K. Corral (Gunfight at the O.K. Corral, 1957) De John Sturges avec Burt Lancaster et Kirk Douglas
Sept secondes en enfer (Hour of the Gun, 1967) de John Sturges avec James Garner
Doc Holliday (1971) de Frank Perry avec Stacy Keach
Tombstone (1993) de George Cosmatos avec Kurt Russell
Wyatt Earp (1994) de Lawrence Kasdan avec Kevin Costner

2 décembre 2011

La chevauchée des bannis (1959) de André De Toth

Titre original : « Day of the outlaw »

La chevauchée des bannisDans un minuscule village du Wyoming, isolé par la neige, un éleveur de bétail vient pour s’opposer par la force à la pose de clôture par un fermier… La situation de départ de La chevauchée des bannis peut paraître assez conventionnelle mais, alors qu’ils sont prêts à s’entretuer, arrive une bande de bandits en cavale qu’un ex-capitaine de l’armée tient d’une main de fer. La bande prend le contrôle du village avec l’intention de repartir le lendemain matin. Dès lors tout bascule et la situation, que l’on prévoyait banale, devient très originale et intéressante. La neige, omniprésente dans les extérieurs, donne une certaine épure à l’image et permet de très beaux plans, notamment avec les chevaux qui s’y enfoncent. André de Toth soigne ses cadrages, ils sont superbes, et utilise joliment les panoramiques latéraux, parfois à 360 degrés. Il n’hésite pas à placer sa caméra au centre de l’action. C’est étonnant. Les mines patibulaires des malfrats, un assemblage particulièrement hétéroclite de types, ajoute même à la beauté graphique. La chevauchée des bannis est un western très original, d’une beauté austère et froide.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Ryan, Burl Ives, Tina Louise, Jack Lambert
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Remarque :
Le film est basé sur un roman de Lee E. Wells, le scénario est signé Philip Yordan.

17 juillet 2011

Les écumeurs (1942) de Ray Enright

Titre original : « The Spoilers »

Les écumeursLui :
Dans l’Alaska du tout début du XXe siècle, de prétendus agents du gouvernement spolient les chercheurs d’or de leur mine… La version de 1942 de Les écumeurs avec Marlène Dietrich et John Wayne est l’adaptation la plus célèbre du roman de Rex Beach. Il a été porté cinq fois à l’écran et on ne sera donc pas étonné que l’histoire soit solide. Nous sommes à la période charnière où la Loi ne s’est pas encore imposée alors que les richesses potentielles attisent les convoitises. Les écumeurs Cette version met en avant Marlène Dietrich qui, malgré des coiffures un  peu… excessives, fait montre de beaucoup de charme et surtout de présence. Elle incarne merveilleusement ce type de femme qui, sous une apparence à la limite de la vulgarité, fait preuve d’une grande force de caractère, de noblesse et de beaucoup de cœur. Dès qu’elle apparaît, on n’a d’yeux que pour elle… Face à Marlene, John Wayne paraît bien falot, son déficit de présence à l’écran est patent. Il est également visible qu’il ne se passe rien entre les deux acteurs. En grand spécialiste du western, Ray Enright recrée parfaitement l’atmosphère si particulière de cette époque. Les écumeurs Avec quelques scènes en début de film (dont un très beau plan du train qui traverse les rues boueuses de la ville), il dresse le cadre général de cette époque sans loi. La bagarre finale entre les deux protagonistes est l’une des plus célèbres du cinéma. Débutant dans une chambre au premier étage du saloon, elle se termine dans la rue après avoir dévasté une grande partie du rez-de-chaussée…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marlene Dietrich, Randolph Scott, John Wayne, Margaret Lindsay, Harry Carey, Richard Barthelmess
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Remarques :
* Les écumeurs est la dernière apparition à l’écran de Richard Barthelmess, ancienne grand star du muet et ancien flirt de Marlene qui l’a fait engager.
* William Farnum joue ici le rôle du juge. Il interprétait le rôle de Roy Glenister (tenu ici par John Wayne) dans la version de 1914.
* Marlene Dietrich est célèbre pour ses aventures multiples et notamment pour avoir eu une liaison avec tous ses partenaires masculins. Tous ?… non, pas John Wayne qui n’a jamais succombé malgré tous les efforts déployés par l’actrice pendant les trois films qu’ils firent ensemble. Marlene Dietrich en est restée furieuse après lui et a inventé tout un tas d’histoires sur son compte.
Commentaire (ultérieur) de l’intéressé : « Je n’ai jamais aimé faire partie d’une écurie… »
Commentaire (ultérieur) de l’intéressée : « Les cowboys… ces grands échalas comme Cooper et Wayne, ils sont tous pareils… Tout ce qu’ils savent faire c’est faire cliqueter leurs éperons, marmonner  » ‘Jour, m’dame » et se taper leurs chevaux ! »

Adaptations du roman de Rex Beach :
The Spoilers (1914) de Colin Campbell avec William Farnum et Kathlyn Williams. Ce film de 110 minutes fait partie des tous premiers longs métrages américains (lire une critique sur le site Ann Harding’s Treasures)
The Spoilers (1923) de Lambert Hillyer avec Milton Sills (film perdu)
The Spoilers (1930) de Edward Carewe avec Gary Cooper
Les écumeurs (The Spoilers) de Ray Enright (1942) avec Marlene Dietrich et John Wayne
Les forbans (The Spoilers) de Jesse Hibbs (1955) avec Anne Baxter et Jeff Chandler

23 juin 2011

Rio Bravo (1959) de Howard Hawks

Rio BravoDans une petite bourgade du Texas appelée Rio Bravo, le shérif John T. Chance arrête pour meurtre le frère de Nathan Burdette, le plus gros propriétaire de la région. Ce dernier est bien décidé à le tirer de là. Pour protéger la prison, le shérif a pour aide son adjoint Dude, alcoolique qui tente d’arrêter de boire, et Stumpy, âgé et boiteux… Western mythique, Rio Bravo montre un équilibre remarquable entre une histoire assez simple mais qui se déroule solidement et une belle étude de caractères ; plus exactement, ce sont les relations entre les personnages et le groupe qui semblent l’objet principal : Rio Bravo la rédemption de Dude, le refus d’être mis à l’écart pour Stumpy, la socialisation du shérif Chance. Chacun refuse de se laisser enfermer dans un schéma. Howard Hawks parvient à créer une relation très particulière, pleine d’attentes et de sous-entendus, entre le shérif et la jeune Feathers, sans doute aidé par le fait que John Wayne était assez mal à l’aise face au charme et à l’extrême sensualité d’Angie Dickinson, beaucoup plus jeune que lui. Ce jeu de séduction, tout comme les nombreuses touches d’humour, contribue à cet équilibre quasi parfait. Rio Bravo connut un grand succès, très étalé dans le temps et la présence du jeune rocker Ricky Nelson lui permit de toucher un public encore plus large. C’est un film que l’on peut revoir régulièrement avec toujours le même intérêt.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson, Angie Dickinson, Walter Brennan, Ward Bond
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Rio Bravo

Remarques :
* Rio Bravo est souvent présenté comme l’inverse de High noon (Le train sifflera dans trois fois) qu’Howard Hawks et John Wayne n’appréciaient guère (pour diverses raisons dont, on peut le penser, le contenu trop libéral). Dans High Noon, le shérif cherche partout de l’aide sans la trouver, dans Rio Bravo le shérif refuse l’aide qu’on lui propose pensant qu’il peut tenir seul la situation.
Rio Bravo * Bien que son nom figure au générique en bonne place, Harry Carey Jr. n’apparaît pas dans le film. Après une mésentente dans les tous  premiers jours de tournage, Howard Hawks a en effet décidé de se passer de lui tout en honorant son contrat (salaire et mention au générique).
* On peut être étonné par l’importance réduite du personnage de Colorado. Cela s’explique par le fait qu’Howard Hawks ne croyait guère en Ricky Nelson qu’il jugeait bien trop frêle et trop jeune (il avait 18 ans). Il a donc réduit son rôle.
* Howard Hawks tournera quelques années plus tard une variation de la même histoire : El Dorado avec John Wayne, Robert Mitchum et James Caan.

Lire une présentation/analyse plus complète sur DVDclassik

Rio Bravo

3 juin 2011

L’homme de la plaine (1955) d’ Anthony Mann

Titre original : « The man from Laramie »

L'homme de la plaineLui :
Will Lockhart, un ancien capitaine de l’armée, arrive dans une petite ville du Nouveau-Mexique à la tête d’un convoi de marchandises destinées au magasin local. Mais il vient aussi pour rechercher un trafiquant d’armes, l’assassin indirect de son jeune frère… L’homme de la plaine est tiré d’une histoire parue dans le Saturday Evening Post, adaptée par Philip Yordan. L’histoire est forte avec une belle caractérisation des personnages et une remarquable mise en situation. Anthony Mann a déclaré qu’il avait traité cette histoire comme une libre interprétation du Roi LearL’homme de la plaine est effectivement un drame shakespearien par ce personnage du père et de ses trois fils (1). Anthony Mann tourne pour la première fois en Cinémascope, utilisant parfaitement ce nouveau format. James Stewart apporte beaucoup par son interprétation à la fois sobre et puissante, très authentique. Ce qui est remarquable dans L’homme de la plaine, c’est qu’il n’y a rien de superflu, rien n’est trop appuyé, tout est parfaitement à sa place. On touche là la quintessence du genre.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Arthur Kennedy, Donald Crisp, Cathy O’Donnell, Alex Nicol
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Remarques :
L’homme de la plaine est le cinquième et ultime western d’Anthony Mann avec James Stewart. Ces cinq westerns sont parmi les plus beaux du genre.
Winchester ‘73 (1950) Winchester 73
Bend of the river (1952) Les affameurs
The Naked Spur (1953) L’appât
The Far Country (1955) Je suis un aventurier
The Man from Laramie (1955) L’homme de la plaine

(1) Jacques Lourcelles résume admirablement le drame de L’homme de la plaine :
« Dave est le fils réel qu’il regrette d’avoir, Hansbro est le fils de substitution (fils adoptif) dans lequel il place de chimériques espoirs, Lockhart est le fils idéal qu’il aurait souhaité et qu’il n’aura jamais, proche de lui par le caractère et l’obstination. » Tout le film est là…

10 septembre 2008

Johnny Guitare (1954) de Nicholas Ray

Titre original : « Johnny Guitar »

Johnny GuitareJohnny Guitare est souvent présenté comme un western baroque. Baroque, il l’est d’abord par son scénario qui met au centre du film une femme, ce qui est rarissime pour un western, et même deux femmes dont l’une nourrit une haine féroce envers l’autre. Il l’est aussi par ses lieux, un immense saloon sans client, une montagne qui est à la fois un refuge et qui explose sous les charges de dynamite d’une équipe de terrassiers. Il l’est enfin par ses couleurs : Johnny Guitare fut tourné en TruColor, un procédé qui fit long feu car trop imparfait ; Nicholas Ray a cherché à supprimer les bleus (que le TruColor rendaient très mal) pour jouer sur les noirs et blancs… et sur les rouges qui sont éclatants, omniprésents et qui alourdissent une atmosphère déjà très tendue. Johnny Guitare est en effet un film d’une très forte tension, à peine relâchée lors des scènes plus intimes entre Joan Crawford et Sterling Hayden, une tension qui nous laisse presque pantelant à la fin du film. Les sentiments s’expriment très fortement, la haine qui se lit à l’état brut sur le visage de Mercedes McCambridge nous glace le sang. L’amour, quant à lui, ne semble au premier abord n’exister que dans le passé mais nous vaut quelques dialogues superbes. Nicholas Ray a introduit aussi quelques notes anti-maccarthyste par l’intermédiaire des fermiers en colère. Le film fut mal reçu et compris à sa sortie, mais il est devenu depuis l’un des films les plus admirés par sa personnalité et son anti-classicisme. A juste titre.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Joan Crawford, Sterling Hayden, Mercedes McCambridge, Scott Brady, Ernest Borgnine, John Carradine
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Johnny Guitar