31 mars 2021

L’Invasion secrète (1964) de Roger Corman

Titre original : « The Secret Invasion »

L'invasion secrète (The Secret Invasion)Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques sélectionnent un groupe de cinq prisonniers dans les prisons du Caire. Encadrés par un officier, ils sont envoyés en Italie avec pour mission de faire évader un général italien prisonnier des allemands, un général antifasciste susceptible de retourner les soldats italiens contre les nazis…
Ecrit par R. Wright Campbell, le scénario de L’invasion secrète évoque celui de The Dirty Dozen (Les Douze Salopards, 1967) de Robert Aldrich. Pourtant il a été tourné trois ans plus tôt (1). Il s’agit en réalité du remake de Five Guns West (Cinq fusils à l’Ouest, 1955), le premier film que Roger Corman a signé en tant que réalisateur. Ce film d’action à petit budget repose sur une bonne histoire et bénéficie d’une belle distribution, probablement du fait que Roger Corman s’est allié avec une major, United Artists, ce qui est assez rare dans sa carrière. Le déroulement du scénario est solide et réserve quelques surprises. En outre, le réalisateur a introduit des petites notes gothiques dont il a le secret : par exemple, lorsque le commando doit creuser un tunnel, ils partent d’un cimetière et trouvent fatalement sur leur chemin…(je vous laisse deviner). Sans être vraiment remarquable, le film se révèle tout de même assez prenant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Raf Vallone, Mickey Rooney, Edd Byrnes, Henry Silva, William Campbell
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Corman sur le site IMDB.

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(1) La légende veut que Roger Corman ait eu vent du projet d’adaptation du livre de E.M. Matheson par Robert Aldrich. La MGM avait en effet annoncé dès 1963 son intérêt à acheter les droits de ce roman, qui ne parut qu’en 1965. Que Roger Corman ait cherché à griller la politesse à la MGM est toutefois invérifiable.

 L'invasion secrète (The Secret Invasion)William Campbell, Mickey Rooney, Stewart Granger, Edd Byrnes et Raf Vallone
dans L’invasion secrète (The Secret Invasion) de Roger Corman.

10 décembre 2020

Vivarium (2019) de Lorcan Finnegan

VivariumÀ la recherche de leur première maison, un jeune couple effectue une visite en compagnie d’un mystérieux agent immobilier. Le jeune couple se retrouve piégé dans un vaste lotissement de maisons toutes identiques…
Vivarium est un film de science-fiction irlando-belgo-danois coécrit et réalisé par Lorcan Finnegan. Ce réalisateur irlandais avait déjà abordé dans ses courts métrages le thème du « cauchemar immobilier ». L’atmosphère globale de celui-ci est de proche des récits de La Quatrième Dimension (The Twilight Zone). Le film démarre très bien et se montre prometteur dans ses trente premières minutes mais donne ensuite l’impression de tourner en rond et finalement n’aboutit sur rien de vraiment original. L’idée de départ aurait mérité un développement plus brillant. Le film a été assez bien reçu par une partie de la critique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Imogen Poots, Jesse Eisenberg
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Vivarium

5 juin 2020

Les Grandes Gueules (1965) de Robert Enrico

Les grandes gueulesAprès plusieurs années au Canada, Hector Valentin est de retour dans les Vosges où il hérite de la scierie familiale après la mort de son père. L’entreprise est presque en ruines mais il décide de la faire revivre. Laurent et Mick, deux anciens prisonniers en cavale se font embaucher et lui suggère d’employer des détenus en liberté conditionnelle…
Les Grandes Gueules est adapté du roman Le Haut-Fer (1) de José Giovanni qui a écrit lui-même l’adaptation (2). Le scénario est fort bien construit avec de récurrentes montées de tension qui rendent le récit très prenant. Bourvil (ici dans un rôle dramatique) et Ventura tiennent merveilleux les premiers rôles, bien secondés par un plateau d’acteurs tous très bien utilisés. C’est une histoire rude et virile. Les grandes gueules a été qualifié par certains critiques de « western vosgien », une expression qui décrit très bien le film.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bourvil, Lino Ventura, Marie Dubois, Jess Hahn, Jean-Claude Rolland, Michel Constantin, Paul Crauchet
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Enrico sur le site IMDB.

(1) Le terme « haut-fer » désigne, dans le massif des Vosges, une scierie traditionnelle dont la force motrice est hydraulique et constituée d’un banc, porteur de la grume (appelée tronce) qui avance en face d’une lame verticale à mouvement alternatif. (source Wikipédia)

(2) José Giovanni est un ex-condamné à mort qui, après avoir été gracié, s’est reconverti dans l’écriture de romans policiers et de scénarios de cinéma. On lui doit les scénarios de Le Trou de Becker (récit autobiographique de sa tentative d’évasion), Classe tous risques de Sautet et beaucoup d’autres. Il a en outre réalisé 19 films dont La Scoumoune avec Belmondo.
Le film suivant de Robert Enrico, Les Aventuriers (1967) avec Delon et Ventura, sera de nouveau une collaboration avec Giovanni.

Les grandes gueulesLino Ventura, Jean-Claude Rolland et Bourvil dans Les Grandes Gueules de Robert Enrico.

4 juillet 2019

Les Damnés du coeur (1928) de Cecil B. DeMille

Titre original : « The Godless Girl »

Les damnés du coeurDans une école américaine, un groupe d’adolescents a fondé une société secrète qui prône l’athéisme. Lors d’un affrontement avec un autre groupe qui défend la religion, une jeune fille est tuée accidentellement. Les deux meneurs sont envoyés en maison de correction…
Dernier film muet de Cecil B. DeMille, The Godless Girl est un film vraiment étonnant. Si le début nous laisse présager d’une croisade contre l’athéisme, le film prend très rapidement une toute autre direction : quatre ans avant Mervyn LeRoy et son I Am a Fugitive from a Chain Gang (1932), DeMille dénonce avec une grande vigueur les traitements infligés dans les maisons de correction. Le réalisateur a enquêté plusieurs mois, envoyant même des espions dans les centres de détention (1). Autre surprise : DeMille (qui est un croyant fervent, rappelons-le) ne s’en prend pas vraiment aux athées mais fustige le radicalisme de chacune des deux parties en présence. Sa « morale » finale est explicite : il faut apprendre à tolérer les opinions divergentes des nôtres. Une fois de plus, l’histoire écrite par Jeanie Macpherson a beaucoup de force ; elle nous happe littéralement sans laisser de temps mort. Beaucoup de scènes sont puissantes et DeMille sait être audacieux dans sa façon de les tourner. Sorti quelques mois après l’arrivée du parlant, le film n’eut hélas aucun succès ; même le style ne convenait pas car, dans les premiers temps du parlant, ce sont des films joyeux et chantants qui magnétisaient le public.  Longtemps resté assez rare, The Godless Girl a été restauré en 2007.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lina Basquette, Marie Prevost, Tom Keene, Noah Beery, Eddie Quillan
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Les damnés du coeurLina Basquette est une Godless Girl dans Les damnés du coeur de Cecil B. DeMille.

Remarques :
* DeMille ayant décliné la proposition de Pathé de tourner deux nouvelles scènes en parlant, la sonorisation d’une version parlante de 90mn fut confiée à l’acteur Fritz Feld.

* Lisa Basquette est alors âgée de 20 ans (mais paraît beaucoup plus). L’actrice avait épousé deux ans auparavant Sam Warner, l’un des frères fondateurs du studio Warner Bros. Sam Warner est crédité pour avoir apporté la technologie qui permit au studio de produire le premier long-métrage parlant de l’industrie du cinéma, Le Chanteur de jazz, dont il ne verra pas la première triomphale en octobre 1927. Il est décédé la veille à l’âge de 40 ans des suites d’une grave maladie du cerveau. Lorsque débute le tournage de The Godless Girl trois mois plus tard, Lisa Basquette était donc toujours en deuil.

* Noah Beery (le garde sadique) est le frère de Wallace Beery.

* Lorsque Cecil B. DeMille s’est rendu en Union Soviétique en 1931, il a découvert qu’il y était très populaire grâce à The Godless Girl. Il ne comprenait pas pourquoi, vue l’importance de la religion à la fin. Il a alors découvert que la dernière bobine n’était tout simplement pas projetée et que le film ainsi amputé était devenu un outil de propagande sur la brutalité des américains envers leur jeunesse.

(1) Dans un encart en début de seconde partie, le réalisateur tient à nous préciser que tout ce qui est décrit est bien réel. Il ajoute toutefois que certains centres accomplissent un travail plus humain pour réinsérer les jeunes délinquants.

Les damnés du coeurMarie Prevost et Lina Basquette dans Les damnés du coeur de Cecil B. DeMille.

Les damnés du coeurPour la scène de l’escalier dans Les damnés du coeur, Cecil B. DeMille a placé sa caméra sur un ascenseur spécialement construit (à l’époque, les grues étaient encore à inventer…) A noter que tout le film a été tourné avec une seule caméra.

Les damnés du coeurPour la scène de la chute dans Les damnés du coeur, la caméra, le chef opérateur J. Peverell Marley et Cecil B. DeMille sont juchés sur une nacelle rudimentaire qui tombe du plafond. La scène est en outre tournée en double exposition (superposition). La vision subjective de la chute fait bien entendu penser à l’ahurissant traveling de Marcel L’Herbier qui utilise à peu près au même moment une méthode encore plus audacieuse dans L’Argent (1928).

The Godless Girl

12 décembre 2017

Les Évadés (1994) de Frank Darabont

Titre original : « The Shawshank Redemption »

Les évadésEn 1947, le jeune banquier Andy Dufresne est condamné à la prison à vie pour un double meurtre dont il se dit innocent. Emprisonné à Shawshank, le pénitencier le plus sévère de l’Etat du Maine, il fait la rencontre de Red, condamné à vie comme lui… Adapté par Frank Darabaont d’un court roman de Stephen King, The Shawshank Redemption est un film de prison qui met l’accent non sur le suspense ou l’action mais sur l’amitié entre deux hommes et la formidable résilience et ténacité de l’un des deux. Il y a finalement beaucoup d’humanisme et d’espoir dans cette histoire qui se révèle très prenante. Tim Robbins fait une interprétation forte, toute empreinte de calme intelligence, et Morgan Freeman a son mélange habituel de chaleur et d’humanisme. Le film fut assez peu remarqué à sa sortie mais est devenu au fil des temps l’un des films les plus appréciés (1).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tim Robbins, Morgan Freeman, Bob Gunton, William Sadler
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(1) Sur le site IMDB, le film est classé numéro 1 avec la note vertigineuse de 9,3 sur 10 et presque 2,5 millions de votants. Sur AlloCiné, il est classé 6e avec 55 000 votants et une note moyenne de 4,5/5 (chiffres mis à jour 21/10/2021).

Les évadés
Tim Robbins et Morgan Freeman dans Les évadés de Frank Darabont.

10 décembre 2017

La Vache et le Prisonnier (1959) d’Henri Verneuil

La Vache et le prisonnierEn 1943, le prisonnier de guerre Charles Bailly décide de s’évader de la ferme où il est employé pour rejoindre la France. Sa ruse, assez folle, consiste à traverser l’Allemagne à pied vêtu de son manteau de prisonnier, avec une vache au bout d’une corde et un seau à la main…
Ecrit par Jacques Antoine en s’inspirant d’une histoire vraie, La Vache et le Prisonnier est l’un des films les plus connus du cinéma français. Près de neuf millions d’entrées et de multiples passages à la télévision, il est difficile de ne pas avoir déjà vu cette histoire aussi extraordinaire que rocambolesque. La guerre est finalement peu évoquée. Henri Verneuil, aidé des dialogues d’Henri Jeanson, a tiré le récit vers la farce parvenant ainsi à un mélange d’humour et de suspense. Les mini-épisodes qui composent le film sont un peu inégaux : certains semblent trainer en longueur mais les plus réussis finissent par emporter notre adhésion. Fernandel, qui manquait de grands rôles marquant en cette seconde moitié des années cinquante, retrouve avec La Vache et Prisonnier un grand succès populaire.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fernandel
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Remarques :
* Le trajet de la Bavière jusqu’à Stuttgart fait plus de 200 kms.
* Les rapports entre Fernandel et Henri Verneuil ont été difficiles. Bertrand Tavernier a raconté que Verneuil s’était plaint que l’acteur refuse d’être filmé de dos et qu’il a dit regretter de ne pas avoir pu avoir Bourvil qui aurait été, selon lui, meilleur. De plus, Fernandel avait sa propre cuisinière marseillaise et invitait souvent le metteur en scène à manger avec lui pour lui donner la note à la fin du repas. Ce sera leur dernier film ensemble.

La vache et le Prisonnier
Fernandel et la vache Marguerite dans La Vache et le Prisonnier d’Henri Verneuil.

La vache et le prisonnier
La scène du pont est l’une des plus savoureuses de La Vache et le Prisonnier d’Henri Verneuil.

La vache et le prisonnier
La Vache et le Prisonnier a le triste record d’avoir été le premier film français à être colorisé en 1990.

8 août 2017

La fièvre monte à El Pao (1959) de Luis Buñuel

La Fièvre monte à El PaoUne île, appartenant à une dictature (fictive) d’Amérique Centrale, reçoit tous les prisonniers politiques et de droit-commun du pays. Le gouverneur est assassiné en plein discours. Ramón Vázquez, son secrétaire, aux idées libérales, le remplace temporairement… C’est Gérard Philipe qui a prié Buñuel d’accepter d’adapter ce roman d’Henri Castillou, La fièvre monte à El Pao. L’histoire de cet homme en proie aux contradictions entre ses convictions et l’exercice du pouvoir avait tout pour séduire l’acteur (qui, rappelons-le, était proche du Parti Communiste). Buñuel semble avoir été moins motivé : sa réalisation est certes sans défaut, mais sans fulgurances non plus (1). La critique des dictatures qui fleurissaient alors, ces libérateurs qui se transforment en despotes, se retrouve mêlée avec une histoire sentimentale, relevée par la sensualité de María Félix. Mais, l’atout du film reste la performance de Gérard Philipe : il apparaît tout d’abord peu crédible physiquement dans son rôle mais, en grand acteur qu’il est, nous fait rapidement oublier cette sensation. Sa prestation est remarquable. La fièvre monte à El Pao sera hélas son dernier film : quelques mois après la fin du tournage, il sera emporté par un cancer fulgurant du foie, à l’âge de 36 ans.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Philipe, María Félix, Jean Servais
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(1) Bunuel a déclaré par la suite qu’il n’aimait pas La fièvre monte à El Pao et, depuis, le film traîne une mauvaise réputation. Elle est assez injustifiée ou, du moins, excessive.

La fièvre monte à El Pao
Gérard Philipe et María Félix dans La Fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel.

La Fièvre monte à El Pao
Jean Servais et María Félix dans La Fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel.

29 juillet 2017

I Love You Phillip Morris (2009) de Glenn Ficarra et John Requa

I Love You Phillip MorrisSteven Russell est policier, marié et père de famille. A la suite d’un accident, il décide de faire son coming-out et d’afficher ouvertement son homosexualité. Il quitte la police et enchaîne les escroqueries à l’assurance, ce qui lui vaut d’être envoyé en prison. Là, il fait la connaissance de Phillip Morris… Le générique du début nous l’annonce : aussi incroyable que cela puisse paraître, I Love You Phillip Morris est basé sur une histoire vraie et les évasions de Steven Russell ne sont donc pas nées dans l’esprit d’un scénariste débridé. Etonnant. Le film débute de façon assez brillante, très enlevé et inattendu, mais sombre ensuite dans la bluette sentimentale et les prouesses d’invention du héros ne sont pas bien mises en valeur. L’homosexualité est traitée sans caricatures, ce qui est une bonne chose, mais le désir de présenter l’amour entre les deux hommes de la même façon que le serait une relation bisexuelle va sans doute un peu loin : on a parfois l’impression de voir une amourette entre deux adolescents. Jim Carrey fait un beau retour en force, il est assez remarquable et apporte heureusement une bonne dose de vitalité à l’ensemble. C’est un film un peu ennuyeux certes, mais c’est un film audacieux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Ewan McGregor, Leslie Mann, Rodrigo Santoro
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Remarques :
* Le véritable Steven Russell purge actuellement une peine de 144 ans de prison sous très haute surveillance.
* Du fait de mise en avant de l’homosexualité, le film a eu beaucoup de mal à se financer aux Etats-Unis et c’est Luc Besson qui a finalement permis au film de voir le jour. La distribution aux Etats Unis fut également un problème, ce qui retarda la sortie outre-Atlantique.

I Love You Phillip Morris
Ewan McGregor et Jim Carrey dans I Love You Phillip Morris de Glenn Ficarra, John Requa.

I Love You Phillip Morris
Ewan McGregor et Jim Carrey dans I Love You Phillip Morris de Glenn Ficarra, John Requa.

9 avril 2017

Centre Terre, 7e continent (1976) de Kevin Connor

Titre original : « At the Earth’s Core »

Centre terre, septième continentEpoque victorienne. Aux commandes d’une foreuse révolutionnaire, le professeur Perry et son assistant s’enfoncent dans les entrailles de la Terre. Ils découvrent un monde tropical à la lumière étrange et se retrouvent prisonniers des Mahars, créatures cruelles dotés de grands pouvoirs télépathiques… At the Earth’s Core est l’adaptation du premier roman du Cycle de Pellucidar (1914-1942), œuvre d’Edgar Rice Burroughs (le créateur de Tarzan). Ce cycle est basé sur l’idée que la Terre pourrait être creuse. Le scénario est indéniablement bien construit, avec de bons rebondissements, mais la réalisation souffre d’un évident manque de moyens et le résultat fait plutôt sourire. Les créatures (sorte de perroquets géants) sont manifestement des acteurs déguisés et la fixité de leurs prothèses est déroutante. Les décors sont également très rudimentaires. Le meilleur est du côté de l’interprétation de Peter Cushing qui apporte une bonne dose d’humour par son indéfectible flegme britannique, n’hésitant pas à affronter un monstre avec son parapluie ou lançant à ses tourmenteurs sur le point de prendre le contrôle de son esprit : « Vous ne pourrez pas m’hypnotiser, je suis citoyen britannique ! »
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Doug McClure, Peter Cushing, Caroline Munro
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Connor sur le site IMDB.

Remarques :
* At the Earth’s Core (Centre Terre, 7e continent) fait suite au succès de The Land That Time Forgot (Le Sixième Continent, 1975) du même Kevin Connor, autre adaptation d’un roman de Burroughs, cette fois sur le thème du continent oublié et peuplé de dinosaures.
* At the Earth’s Core est l’avant-dernier film produit par Amicus, compagnie britannique rivale de la Hammer.

Centre Terre - 7e continentPeter Cushing et Doug McClure dans Centre terre, septième continent de Kevin Connor.

Centre Terre - 7e ContinentCaroline Munro (qui sera une James Bond Girl l’année suivante)
apporte la réglementaire note de charme à Centre terre, septième continent de Kevin Connor.

11 mars 2017

Top Secret! (1984) de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker

Top Secret!En Allemagne de l’Est, un général veut réunir les deux Allemagne et en prendre la direction. Il organise un concert pour détourner l’attention et fait venir une vedette américaine de rock and roll… Top Secret est écrit et réalisé par Jim Abrahams, David et Jerry Zucker, les trois compères qui avaient créé Y a-t-il un pilote dans l’avion? en 1980. C’est une satire des films sur la Seconde Guerre mondiale. L’histoire est totalement farfelue, pleine d’anachronismes de lieux (il y a des taxis londoniens en Allemagne et la Résistance est française) et de temps (musicalement, nous sommes dans les années cinquante voire soixante alors que les allemands sont habillés comme des nazis et on peut voir des véhicules de plusieurs époques). Il y a de bons et même de très bons gags, avec beaucoup de détournements de poncifs. Cela n’arrête pas. En outre, les clins d’œil ou pastiches de films sont très nombreux. Val Kilmer se révèle très convaincant en star de rock’n roll, l’acteur chantant lui-même les morceaux avec beaucoup d’énergie. Moins connu que Y a-t-il un pilote dans l’avion? et incontestablement bien plus réussi que ses suites, Top Secret! est un vrai plaisir à regarder.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Val Kilmer, Lucy Gutteridge, Peter Cushing, Jeremy Kemp, Omar Sharif
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Voir les autres films de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker chroniqués sur ce blog…

Listes des films pastichés ou évoqués :
Le magicien d’Oz (1939), Autant en emporte le vent (1939), Casablanca (1942), Les conspirateurs (1944), Espions sur la Tamise (1944), Tendre symphonie (1944), Cape et poignard (1946), Amour frénétique (1957), Frankenstein s’est échappé! (1957), La grande évasion (1963), Goldfinger (1964), La mélodie du bonheur (1965), Le crâne maléfique (1965), Les dents de la mer (1975), Une poignée de salopards (1978), Le lagon bleu (1980), Les aventuriers de l’arche perdue (1981), E.T., l’extra-terrestre (1982).

Top Secret!
Lucy Gutteridge et Val Kilmer dans Top Secret! de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker.

Top Secret!
Ian McNeice et Omar Sharif dans Top Secret! de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker.