4 juillet 2018

La Dame d’onze heures (1948) de Jean Devaivre

La Dame d'onze heuresDe retour d’Afrique, Stanislas Octave Seminario (« S.O.S. » pour les intimes) retrouve la famille Pescara dont il apprécie particulièrement la fille, Muriel, qui vient de se fiancer à un jeune pharmacien. Le père de Muriel reçoit depuis un an d’étranges lettres anonymes et l’atmosphère familiale est devenue très lourde. Stanislas va mener l’enquête…
Deuxième long métrage de Jean Devaivre, La Dame d’onze heures est adapté d’un roman policier de Pierre Apestéguy. L’originalité du film saute aux yeux dès les premières minutes : pas de générique de début mais un petit patchwork presque surréaliste de scènes du film pour nous mettre en appétit. Le ton général du film est lui aussi très original : le scénariste Jean-Paul Le Chanois joue sur l’humour autant dans les situations que dans les dialogues et, avec le recul, le film paraît en avance d’une bonne décennie sur la vague des films policiers humoristiques des années soixante. L’humour n’a d’égal que l’étrangeté des lieux et des personnages rencontrés, l’histoire nous surprend constamment. L’interprétation est à la hauteur avec une belle brochette d’acteurs et un Paul Meurisse qui joue déjà sur le flegme et l’efficacité. La Dame d’onze heures est vraiment un film à découvrir, vraiment surprenant et qui reste très plaisant même après soixante dix ans.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Micheline Francey, Gilbert Gil, Pierre Renoir, Jean Tissier, Jean Brochard, Junie Astor, Palau
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Devaivre sur le site IMDB.

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La Dame d'onze heures
Paul Meurisse et Jean Tissier dans La Dame d’onze heures de Jean Devaivre.

15 mai 2018

Police judiciaire (1958) de Maurice de Canonge

Police judiciaireAu 36 Quai des Orfèvres, le commissaire Frédéric enquête sur une affaire criminelle tandis que le commissaire Dupuis traque l’assassin d’un de leurs inspecteurs, tué en service plusieurs mois auparavant…
Si ce Police judiciaire de Maurice de Canonge repose bien sur un scénario écrit, le film se place entre le film d’enquête et le documentaire tant il décrit avec précision les méthodes utilisées en insistant tout particulièrement sur leur modernité. Bien entendu, le modernisme de certaines, telles les cartes perforées, peut faire sourire aujourd’hui mais le film montre bien la minutie et l’expertise nécessaires pour venir à bout des enquêtes. Les commissaires ne sont ainsi pas présentés comme des êtres au flair exceptionnel mais comme de grands professionnels qui utilisent toute une panoplie d’outils modernes pour les aider à avancer. Le scénario mêle habilement quatre histoires, les deux principales se révélant assez prenantes ; l’une d’entre elles permet d’ailleurs de démasquer un ripou. Hormis Anne Vernon, les acteurs ne sont guère connus mais tous les rôles sont bien tenus. Robert Manuel n’a qu’un petit second rôle et Jean Tissier fait une apparition (en mondain aviné, ce qui est très classique pour lui). Au delà de son indéniable aspect historique, ce film policier très réaliste  se regarde toujours sans déplaisir aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anne Vernon, Henri Vilbert, Robert Manuel, Yves Vincent, Jean Tissier, Daniel Cauchy
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Remarque :
* Le scénario est basé sur une histoire écrite par Marcel Rivet, adaptée par Pierre Léaud (le père de Jean-Pierre Léaud) et Maurice de Canonge. Les dialogues sont de Jean Frank.

Police judiciaire
Yves Vincent, Daniel Cauchy, Albert Rémy et Henri Vilbert dans Police judiciaire de Maurice de Canonge.

Police judiciaire
Jean Lara et Anne Vernon dans Police judiciaire de Maurice de Canonge.

28 mars 2018

Cécile est morte! (1944) de Maurice Tourneur

Cécile est morte!Cela fait plusieurs fois que la jeune Cécile demande à voir le commissaire Maigret. C’est même devenu un sujet de plaisanteries au 36 quai des Orfèvres. Elle se plaint de visites nocturnes de son appartement qu’elle occupe avec sa tante, une femme âgée et acariâtre…
Réalisé sous l’Occupation pour la Continental (société de production contrôlée par les allemands), Cécile est morte est l’adaptation d’un roman de Georges Simenon qui a été décidément très adapté durant cette période. Maurice Tourneur en fait une adaptation très fidèle, sans écart aucun. Le film ne figure pas parmi les films les plus personnels de Maurice Tourneur. L’intrigue est joliment alambiquée. Sur le plan de l’interprétation, Albert Préjean campe un Maigret plutôt crédible, doté de personnalité et de présence. A ses côtés, André Gabriello introduit une note d’humour avec son fameux défaut de prononciation. Les seconds rôles sont bien tenus. Sans être un film remarquable, Cécile est morte se regarde sans ennui.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Albert Préjean, Santa Relli, Germaine Kerjean, Luce Fabiole, André Gabriello, Jean Brochard, Charles Blavette
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Cécile est morte
Santa Relli et Albert Préjean dans Cécile est morte! de Maurice Tourneur.

Cécile est morte
Jean Brochard et Albert Préjean dans Cécile est morte! de Maurice Tourneur.

4 février 2018

Cet homme est dangereux (1953) de Jean Sacha

Cet homme est dangereuxLemmy Caution se fait passer pour un dangereux criminel américain venu se réfugier sur la Côte d’Azur. Il est en réalité chargé d’infiltrer la bande du caïd Siégalla qui projette d’enlever une jeune et riche héritière…
Cet homme est dangereux est adapté d’un roman (annoncé « célèbre » dans le générique) de Peter Cheyney, auteur anglais de romans policiers publiés en France dans la collection Série Noire. Il s’inscrit dans une série d’une petite dizaine de films mettant en scène le personnage de Lemmy Caution, agent du FBI interprété par Eddie Constantine. Ce redoutable détective a deux armes principales : le charme (pour les femmes) et les poings (pour les hommes). Et c’est un malin… Que ces films aient pu avoir un attrait au moment de leur sortie est compréhensible : le récit prend beaucoup de libertés avec les conventions sociales, les femmes sont entreprenantes, les dialogues sont modernes, le personnage ne boit que du whisky (boisson alors exotique en France). Mais, pour quiconque n’a pas vécu ces émois à l’époque, la vision de ces films risque de n’en provoquer aucun aujourd’hui. Le déroulement de l’histoire est quelque peu confus et la mise en scène laisse deviner une certaine précipitation de tournage.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Eddie Constantine, Colette Deréal, Grégoire Aslan, Véra Norman
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Remarque :
* Jean Sacha a été monteur, entre autres sur Othello d’Orson Welles. Bertrand Tavernier, grand amateur de ces films avec Eddie Constantine qu’il a vus dans sa jeunesse, estime que l’on retrouve clairement l’influence de Welles dans la mise en scène de ce film (il fait bien de nous prévenir car ce n’est pas évident…)

Cet homme est dangereuxEddie Constantine dans Cet homme est dangereux de Jean Sacha.

Cet homme est dangereuxVoilà le genre de plans très audacieux qui avaient de quoi émouvoir en 1953 : Les jambes de Colette Deréal et Eddie Constantine dans Cet homme est dangereux de Jean Sacha. Est-ce ce genre de contre-plongée où Tavernier décèle l’influence de Welles ? 🙂

Cet homme est dangereuxVéra Norman et Colette Deréal dans Cet homme est dangereux de Jean Sacha.

12 novembre 2017

Le Refroidisseur de dames (1968) de Jack Smight

Titre original : « No Way to Treat a Lady »

Le Refroidisseur de damesUn pasteur, paraissant d’humeur fort gaie, s’introduit chez une veuve sexagénaire. Après l’avoir mise en confiance, il l’étrangle et dépose le cadavre dans la salle de bains. Le détective Morris Brummell est chargé de l’affaire… Basé sur un roman de William Goldman, le scénario de No Way to Treat a Lady comporte certaines originalités, à la fois dans le mode opératoire de ce tueur en série et dans le jeu qu’il joue avec la police. Le moyen utilisé par la police pour le forcer à se dévoiler est aussi inattendu. Certes, ces originalités paraissent moins criantes après un demi-siècle supplémentaire de thrillers mais on peut se demander pourquoi, avec ces atouts, le résultat paraît si fade. Ce n’est pas la faute de Rod Steiger qui fait une belle prestation dans ses multiples déguisements, donnant de la puissance à son personnage, sans aucun excès. Non, les raisons sont plutôt à chercher du côté de la mise en scène de Jack Smight qui a bien du mal à trouver la difficile symbiose recherchée entre le film noir et la comédie. L’assemblage est au moins inattendu mais l’ensemble montre une certaine mollesse. Le film nous laisse sur une vague impression qu’il aurait pu être beaucoup mieux…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Lee Remick, George Segal
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Le refroidisseur de dames
Rod Steiger dans l’un de ses multiples déguisements de Le Refroidisseur de dames de Jack Smight.

Le refroidisseur de dames
Lee Remick et George Segal dans Le Refroidisseur de dames de Jack Smight.

15 septembre 2017

Sittin’ Pretty (1924) de Leo McCarey

Sittin' PrettyPour mettre en fuite un voleur qui tente de lui prendre son automobile, Jimmie Jump emprunte le costume de policier du père de sa fiancée. Mais le malfrat tient à se faire arrêter et il le traine jusqu’au poste de police juste au moment où le chef de la brigade rassemble ses troupes pour aller maitriser un forcené… Parmi les films d’une bobine tournés par Leo McCarey avec Charley Chase, Sittin’ Pretty vaut le détour, ne serait-ce que pour une scène : neuf ans avant de filmer Duck Soup avec les Marx Brothers, Leo McCarey avait déjà mis en boite le gag du miroir avec Charley Chase (qui a probablement pris l’idée chez Max Linder dans Sept ans de malheur). Charley Chase joue ce gag avec son frère James Parrott (le vrai nom de Charley Chase est Charles Parrott) mais la ressemblance n’étant pas suffisante, ils sont tous deux affublés d’une barbe touffue. Le gag est très bien réalisé, beaucoup plus fou que chez Max Linder ; il est en réalité assez proche de celui (futur) des Marx Brothers. Charley Chase fera également une variante intéressante du gag du miroir dans Mum’s the Word en 1926. (Muet, 1 bobine, 10′ env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, James Parrott
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Remarque :
* Charley Chase, que l’on nomme parfois « le quatrième comique du muet » (derrière Chaplin, Keaton et Harold LLoyd), a tourné ses meilleurs courts-métrages aux alentours de 1924-1925 sous la direction de Leo McCarey.

Sittin' Pretty
Charley Chase en policeman dans Sittin’ Pretty de Leo McCarey.

Sittin' Pretty
Charley Chase et James Parrott dans le gag du miroir de Sittin’ Pretty de Leo McCarey.

9 septembre 2017

Chantage (1929) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Blackmail »

ChantageAlice White se dispute avec son fiancé Frank dans un salon de thé et part avec un artiste qu’elle a accepté de rencontrer. Elle le suit jusqu’à son appartement où ils flirtent apparemment en toute innocence… Dernier film muet d’Hitchcock, ou premier film parlant du réalisateur, Blackmail est un peu les deux. Tourné d’abord en muet, Hitchcock retournera de nombreuses scènes en sonore, anticipant la demande de ses producteurs. Adaptation d’une pièce de Charles Bennett, cette histoire finalement assez simple permet au réalisateur de mettre en opposition l’amour et le devoir, et surtout de renverser les rôles établis. Les personnages se retrouvent malgré eux à tenir un rôle auquel rien ne les destinait. Le réalisateur nous gratifie de quelques scènes très « hitchcockienne », la plus remarquable étant la scène du meurtre où le spectateur devine l’action par le mouvement d’un rideau. A sa sortie, Blackmail fut le premier film sonore britannique et le succès fut très important.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anny Ondra, John Longden, Donald Calthrop, Cyril Ritchard
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Blackmail
John Longden, Anny Ondra et Donald Calthrop dans Chantage de Alfred Hitchcock (photo publicitaire).

Remarques :
* Quelques mois après la sortie de la version parlante, une version muette fut diffusée auprès des cinémas qui n’étaient pas encore équipés pour le parlant.

* Hitchcock utilise une technique assez élaborée à base de miroirs pour les scènes dans le British Museum. Il était en effet impossible de tourner sur les lieux même à cause du manque de lumière. Il prit donc des photos en pause longue et s’en servit comme fond.

* Hitchcock a toujours dit avoir conçu une fin différente qui aurait été le miroir de la scène du début : la jeune fille se fait arrêter et les policiers discutent en se lavant les mains « tu vois ta petite amie, ce soir ? » « Ah non, ce soir, je rentre chez moi tour seul ». Les producteurs ne voulurent pas de cette fin jugée trop triste et préférèrent une fin (assez immorale) en happy-end.

Hitchcock's Blackmail
Anny Ondra, actrice autrichienne, était dotée d’un accent bien trop fort pour dire elle-même le texte. Elle mime donc les paroles pendant que Hitchcock écoute avec attention l’actrice Joan Barry placée dans une cabine insonorisée à part (la technique du doublage à postériori ne sera mise au point que quelques années plus tard).

Blackmail
Le caméo d’Hitchcock dans Blackmail est l’un des plus célèbres (et des plus longs) de sa filmographie : Alfred Hitchcock, John Longden, et Anny Ondra (et le petit garçon espiègle qui va embêter le gentil monsieur).

Blackmail
La célèbre scène finale sur le toit du British Museum dans Chantage de Alfred Hitchcock.

Homonymes :
Chantage (Blackmail) de H.C. Potter (1939) avec Edward G. Robinson
Blackmail de Lesley Selander (1947) avec Adele Mara et Ricardo Cortez

16 juillet 2017

Fumerie d’opium (1947) de Raffaello Matarazzo

Titre original : « La fumeria d’oppio »

Fumerie d'opiumLe Maestro est à la tête d’une organisation criminelle qui a transformé sa villa en fumerie d’opium. Ses hommes ayant tué une femme pour la voler, il fait accuser un toxicomane du meurtre. Mais la sœur du jeune homme veut tout faire pour le disculper et elle reçoit l’aide d’un mystérieux Za-la-Mort… Avant de se spécialiser dans les mélodrames, Raffaello Matarazzo a surtout réalisé des comédies et ce film policier constitue presque une transition entre ces deux périodes. L’histoire est en effet fortement teintée de mélodrame, celui d’une jeune femme qui tente de sauver son frère des griffes de la drogue. Elle reçoit l’aide d’une sorte de Robin des Bois qui a maille à partir avec la justice. La réalisation est loin d’être remarquable mais le plus gênant est l’interprétation outrée de la jeune femme qui, finalement, nous agace plus qu’elle nous apitoie. Et face à elle, son chevalier blanc manque singulièrement de charisme. L’ensemble n’est, il faut bien l’avouer, guère convaincant. Fumerie d’opium est un film particulièrement rare.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Emilio Ghione Jr., Mariella Lotti, Paolo Stoppa, Emilio Cigoli
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Remarque :
* Les quatre scénaristes sont Ettore Maria Margadonna, Raffaello Matarazzo, Mario Monicelli et Tullio Pinelli.

Fumerie d'opium
Emilio Ghione Jr. et Mariella Lotti dans Fumerie d’opium de Raffaello Matarazzo.

Fumerie d'opium
Emilio Cigoli et Adriana de Roberto dans Fumerie d’opium de Raffaello Matarazzo.

2 juin 2017

6 Femmes pour l’assassin (1964) de Mario Bava

Titre original : « Sei donne per l’assassino »

6 Femmes pour l'assassinDans une maison de haute-couture à la périphérie de Rome, une jeune femme-mannequin est assassinée alors qu’elle rentrait chez elle à la nuit tombée… Parmi la vingtaine de long métrages réalisés par Mario Bava, 6 Femmes pour l’assassin est incontestablement l’un des plus remarquables. Si le réalisateur italien a surtout la réputation d’être un maître de l’épouvante, il est avant tout l’un des chefs-opérateurs italiens les plus brillants. Il a travaillé pour les plus grands. Même quand il passe derrière la caméra, il continue d’être un grand esthète. Le film est en couleurs mais Bava éclaire ses scènes comme du noir et blanc, notamment sur le plan des contrastes qui sont très marqués. Il faut voir ses superbes contre-jours traversés d’éclats colorés. Il en résulte une atmosphère puissante et, bien entendu, angoissante car l’esthétisme est ici au service de l’histoire. Tout est inquiétant. Presque tous les personnages sont des coupables potentiels, la psychologie reste superficielle, reposant sur des sentiments simples mais une suite de rebondissements nous tient en haleine. Ce 6 Femmes pour l’assassin est donc bien plus intéressant que l’on ne pourrait le croire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cameron Mitchell, Eva Bartok, Thomas Reiner
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Remarque :
* 6 Femmes pour l’assassin est considéré comme l’un des films fondateurs du giallo, genre essentiellement italien à la frontière du cinéma policier, du cinéma d’horreur et de l’érotisme, qui eut son heure de gloire dans les années soixante et soixante-dix mais toujours actif aujourd’hui. Certes, le giallo n’a pas engendré que des merveilles, loin de là, mais certains films sont remarquables.

 

6 femmes pour l'assassin
Mary Arden dans le superbe et étrange générique de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
L’intérieur de la maison de haute-couture de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok, Ariana Gorini et Mary Arden dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Claude Dantes dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

5 mai 2017

Les Mains d’Orlac (1960) de Edmond T. Gréville

Titre de la version anglaise : « The Hands of Orlac »

Les mains d'OrlacLe célèbre pianiste Stephen Orlac a ses mains brulées dans un accident d’avion. Sa fiancée s’adresse à un brillant chirurgien qui réalise une greffe parfaite. Au bout de quelques mois, le pianiste commence à avoir l’impression diffuse que ses mains ne lui obéissent pas totalement…
Ce film d’Edmond T. Gréville est la troisième adaptation au cinéma du roman policier teinté de fantastique de Maurice Renard (publié en 1920). Il en modifie quelque peu l’histoire : le personnage du chirurgien est pratiquement écarté pour pouvoir introduire un nouveau personnage (le magicien) et doubler au passage la présence féminine. Le résultat est ainsi très différent de la version de Karl Freund, une histoire sans doute un peu plus simple et moins cohérente mais Gréville a su créer une atmosphère étrange et forte qui nous enveloppe. Tous les rôles principaux sont fort bien tenus, Mel Ferrer et Christopher Lee en tête. Belle musique jazzy de Claude Bolling. Le film a plutôt mauvaise réputation ; certes on peut le trouver plutôt inférieur à la version de Freund mais il mérite mieux que cela.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mel Ferrer, Dany Carrel, Christopher Lee, Lucile Saint-Simon
Voir la fiche du film et la filmographie de Edmond T. Gréville sur le site IMDB.

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Remarques :
* Les deux rôles principaux masculins sont tenus par des acteurs anglo-saxons (tous deux fluents en français), ce qui a permis à Gréville de tourner une version anglaise simultanément. En outre, tous les seconds rôles masculins sont tenus par des acteurs anglais. On remarque ainsi la présence de Donald Pleasence et de Felix Aylmer.

* Précédentes versions :
Les Mains d’Orlac (Orlacs Hände, 1924), film autrichien réalisé par Robert Wiene, avec Conrad Veidt.
Les Mains d’Orlac (Mad Love, 1935), film américain réalisé par Karl Freund, avec Peter Lorre (son premier film américain).

* Versions ultérieures :
Hands of Stranger (1962) de Newt Arnold avec Paul Lukather
Les Mains de Roxana (TV, 2012) de Philippe Setbon avec Sylvie Testud

Les Mains d'Orlac
Mel Ferrer dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Dany Carrel dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Christopher Lee lit France Dimanche dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.