23 avril 2024

Ghost in the Shell (1995) de Mamoru Oshii

Titre original : « Kôkaku kidôtai »

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai)Dans le Japon de 2029, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfectionnée, a pour mission de démasquer un mystérieux hacker qui se fait appeler Puppet Master. Elle va chercher à pénétrer l’un des corps du hacker pour analyser son « ghost » (sa conscience, son âme) …
Ghost in the Shell est un film d’animation de Mamoru Oshii, adaptation cinématographique du manga homonyme de Masamune Shirow, paru en 1989. C’est l’un des films majeurs dans le courant de la science-fiction cyberpunk. Mêlant animation traditionnelle par celluloïd et images d’ordinateur, il a marqué les esprits à son époque, tant par son contenu que par sa forme. Hélas, vu aujourd’hui, la prouesse technique n’est plus remarquable, loin de là : le film ressemble plus à un comix animé. Mais il reste la richesse des dessins avec mêmes des scènes particulièrement belles. La mégapole futuriste évoque celle de Blade Runner avec des espaces de beauté. L’animation est rudimentaire et les ajouts en CGI manquent parfois de résolution. Le contenu, en revanche, garde toutes ses qualités aujourd’hui. L’intrigue est un peu complexe mais le propos a une profondeur inattendue et une indéniable portée philosophique. Les cogitations intérieures de l’héroïne renvoient en effet à la question de la définition de l’humanité, ce qui caractérise un être humain. Le film n’a pas connu un grand succès à sa sortie mais a acquis ensuite une solide réputation. Il a influencé de nombreux films ultérieurs, le premier qui vient à l’esprit est bien entendu Matrix.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Mamoru Oshii sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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Remarque :
* La version doublée en anglais est épouvantable (la voix de l’héroïne est insupportable). En l’absence de la version japonaise, la version doublée en français m’a semblé préférable.

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.

Remake :
Ghost in the Shell 2.0 (2008) de Mamoru Oshii, identique à l’original si ce n’est que l’animation traditionnelle a été numérisée pour pouvoir refaire certaines scènes en images de synthèse.

Suite (qui n’en est pas une) :
Ghost in the Shell 2 : Innocence (2004) de Mamoru Oshii

Autres adaptations du manga :
Ghost in the Shell: The New Movie de Kazuya Nomura (2015) film d’animation
Ghost in the Shell (2017) de l’américain Ruper Sanders avec Scarlett Johansson (en prises de vue réelles).

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.

James Cameron l’a décrit comme « vrai premier film d’animation pour adulte à atteindre un niveau d’excellence littéraire et visuel ».

28 juin 2019

L’île de Black Mór (2004) de Jean-François Laguionie

L'île de Black MórAu début du XIXe siècle, en Cornouailles (Angleterre), un garçon de 15 ans est enfermé dans un terrible orphelinat où les enfants vivent comme des bagnards. L’adolescent est fasciné par les histoires du pirate Black Mór que lui conte un vieux professeur. Bien décidé à parcourir les mers, il parvient à s’échapper…
Écrit et réalisé par Jean-François Laguionie, L’île de Black Mór a d’abord été un roman. Inspirée des récits de Joseph Conrad et de Robert Louis Stevenson, c’est une de ces histoires de rêves d’enfants, de rêves de grandes aventures. Le projet de le transposer à l’écran n’a pas été facile à concrétiser et c’est finalement une équipe de seulement treize personnes qui l’a mis en images. Le dessin, très épuré, évoque une bande dessinée de style ligne claire. Les couleurs aux teintes pastel sont douces. L’ensemble est sobre mais beau et assez raffiné. Pour les petits bien entendu mais aussi pour les grands…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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L'île de Black Mór
L’île de Black Mór de Jean-François Laguionie.

L'île de Black Mór

17 mars 2019

Non-Stop (2014) de Jaume Collet-Serra

Non-StopLe vol sans escale de New York à Londres commence plutôt bien pour Bill Marks, puisqu’il a une charmante voisine de siège. Mais peu après le décollage, il va se retrouver précipité dans une suite d’évènements plutôt énigmatiques…
Il n’est pas facile d’innover dans les histoires de détournement d’avion : c’est pourtant ce que réussissent les scénaristes de Non-Stop, une production anglo-franco-américano-canadienne réalisée par le catalan Jaume Collet-Serra. L’enchaînement des évènements intrigue et étonne et la tension monte continuellement. Il est inutile d’en dire plus, moins l’on en sait avant de regarder le film et mieux ce sera. Liam Neeson fait une bonne prestation, Julianne Moore étant plutôt en pilotage automatique. Plaisant sans être vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Liam Neeson, Julianne Moore
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Non-Stop
Liam Neeson dans Non-Stop de Jaume Collet-Serra.

2 mars 2019

Pirates (1986) de Roman Polanski

PiratesNaufragés sur un radeau de fortune au beau milieu de l’Atlantique, le capitaine Red et son jeune comparse La Grenouille sont recueillis par un galion espagnol. Enfermés à fond de cale, ils découvrent que le bateau transporte un trône aztèque en or massif. Dès lors, le capitaine Red n’a plus qu’une idée en tête : s’en emparer…
Roman Polanski avait toujours voulu tourner un film de pirate et plus précisément une satire, l’équivalent du Bal des Vampires pour le film de pirate. Au final, ce n’est pas vraiment une satire mais plutôt des aventures rocambolesques qu’il a écrites avec son compère Gérard Brach. Le réalisateur se fit construire un galion grandeur nature qui nécessita deux ans de travail et fit exploser le budget avant même le premier tour de manivelle. En fait, tout s’est mal passé sur le tournage qui se révéla être une épreuve pour toutes les personnes impliquées. Très enthousiaste au début, Polanski dut composer avec une équipe internationale qui ne se comprenait pas. Méconnaissable sous sa barbe, Walter Matthau ne paraît guère à son aise et Cris Campion n’a aucune présence. Malgré tout cela, le film reste plaisant mais il n’est pas aussi remarquable qu’attendu. Durement critiqué par la presse, ce fut un échec commercial… sauf en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Matthau, Cris Campion, Damien Thomas
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Pirates
Walter Matthau et Cris Campion dans Pirates de Roman Polanski.

21 juillet 2017

Les Boucaniers (1958) de Anthony Quinn

Titre original : « The Buccaneer »

Les boucaniers1814. Peu après la vente de la « Louisiane » (un vaste territoire allant jusqu’au Canada) aux Etats-Unis par Napoléon, les anglais veulent profiter de la faiblesse de l’armée américaine pour s’emparer de la Nouvelle-Orléans. Mais les îles côtières de la Louisiane sont occupées par le pirate français Jean Lafitte qui va avoir un rôle important dans l’issue de la guerre anglo-américaine de 1812… The Buccaneer est un remake du film homonyme (Les Flibustiers en français) tourné par Cecil B. DeMille en 1938. Le réalisateur devait initialement produire un remake dirigé par Yul Brynner mais sa santé déclinante l’obligea se mettre en retrait pour ne superviser que d’assez loin la production. C’est finalement son beau-fils, l’acteur Anthony Quinn, qui le réalisa. Le résultat est loin d’être à la hauteur des espérances, l’ensemble n’ayant pas de force dans le récit ni la vivacité habituelle des films de pirates. La réalité historique est bien entendu arrangée mais le plus gênant est le personnage de Jean Lafitte, montré vraiment trop noble pour être crédible en pirate. La reconstitution de la bataille de la Nouvelle Orléans est assez bien réalisée toutefois. Les Boucaniers sera la seule réalisation d’Anthony Quinn. Cecil B. DeMille décédera en janvier 1959, un mois seulement après la sortie du film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Yul Brynner, Claire Bloom, Charles Boyer, Inger Stevens, Charlton Heston
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Remarques :
* Jean Lafitte aurait eu une aventure avec la femme du gouverneur. Pour ménager la morale, le scénario opta pour la fille du gouverneur (qui dans la réalité n’avait que 2 ans à cette époque… !)
* Jean Lafitte a gagné beaucoup d’argent avec le commerce des esclaves, aspect passé ici sous silence pour ne pas ternir son image.
* Anthony Quinn tenait le rôle de Beluche dans la version de 1938.

The Buccaneer
Charles Boyer, Yul Brynner et Lorne Greene dans Les Boucaniers de Anthony Quinn.

The Buccaneer
Charlton Heston en Andrew Jackson (futur président des Etats-Unis) et Yul Brynner dans Les Boucaniers de Anthony Quinn.

26 août 2016

Le Château dans le ciel (1986) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Tenkû no shiro Rapyuta »

Le Château dans le cielUne fillette nommée Sheeta possède une pierre magique également convoitée aussi bien par un mystérieux personnage officiel flanqué d’un bataillon militaire que par des pirates particulièrement intrépides. Cette pierre permettrait de retrouver Laputa, une île légendaire flottant dans le ciel. Pour échapper à ses poursuivants, Sheeta va être aidée par Pazu, un jeune garçon très débrouillard qui l’a recueillie… Tourné en 1986 mais découvert en Europe qu’en 2003, Le Château dans le ciel est la première production des Studios Ghibli. Hayao Miyazaki a déclaré qu’il s’agissait de son préféré. Le scénario est assez riche, on y trouve tous les thèmes chers au réalisateur : le monde de l’enfance, le fantastique, les machines volantes, la plénitude de la Nature, le rejet des armes et du totalitarisme. L’idée de l’île volante lui a été inspirée par un passage des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Le rythme est très enlevé avec beaucoup de scènes d’action mais aussi de très belles scènes poétiques. Le Château dans le ciel est une petite perle de plus de la filmographie d’Hayao Miyazaki.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Le Château dans le cielSheeta et Pazu, les héros de Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.

Le Château dans le cielLaputa, l’île volante dans Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.

Le Château dans le cielDessin préparatoire pour Laputa, l’île volante dans Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.
Laputa est dans son état initial ; l’arbre au sommet (qui a une grande importance par la suite) n’est pas encore présent.

7 mars 2016

Le Pirate (1948) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Pirate »

Le PirateAux Caraïbes, au XIXe siècle, Manuela est une jeune fille qui rêve d’amour et d’aventures. Alors que sa mère adoptive veut la marier au ventripotent maire du village, elle imagine se faire enlever par le redoutable pirate Macoco, célèbre pour ses méfaits… Adapté d’une pièce à succès de S.N. Behrman, The Pirate est une comédie musicale assez ambitieuse qui réunit à nouveau Gene Kelly et Judy Garland à l’écran (1). L’histoire n’a qu’une importance relative si ce n’est qu’elle met en scènes les faux semblants et la frontière entre le monde réel et le monde imaginaire, deux thèmes chers à Minnelli, le tout avec une dérision constante et un humour qui fonctionne bien. L’image est éclatante de couleurs et le réalisateur soigne ses plans qui évoquent parfois la peinture. Judy Garland fait une belle prestation mais les moments les plus flamboyants sont dus à Gene Kelly qui fait preuve d’une grande virtuosité et fluidité dans ses ballets. Une grande vitalité se dégage de l’ensemble et The Pirate est un beau et plaisant spectacle qui ne connut pourtant qu’un succès mitigé.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Gene Kelly, Walter Slezak, Gladys Cooper, Reginald Owen
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Remarques :
* Les chansons sont de Cole Porter. Le morceau final Be a Clown est le plus célèbre, notamment parce qu’il a (très fortement) inspiré le fameux Make them laugh de Chantons sous la pluie.
* La photographie est l’oeuvre de Harry Stradling Sr.
* En cours de tournage, Judy Garland a sombré de nouveau. Minnelli (qui rappelons-le était son mari à cette époque) la convaincra de faire un séjour dans une clinique psychiatrique peu après.

The Pirate
Gene Kelly et Judy Garland dans Le Pirate de Vincente Minnelli.

(1) Gene Kelly et Judy Garland avaient précédemment été les deux principales vedettes de For me and my Gal de Bubsby Berkeley (1942).

2 janvier 2016

La Vie aquatique (2004) de Wes Anderson

Titre original : « The Life Aquatic with Steve Zissou »

La Vie aquatiqueSteve Zissou est à la tête d’une équipe océanographique qui parcourt les mers à bord du Belafonte, un bateau bien aménagé mais quelque peu vieillissant. Il part pour une grande expédition : retrouver le requin-jaguar qui a dévoré l’un des membres de son équipe… Les films de Wes Anderson sont toujours surprenants. Ses personnages agissent comme des adultes qui n’auraient jamais véritablement grandis, aux réactions aussi spontanées qu’inconséquentes, ce qui les rend attachants. Ici, son traitement d’une relation père/fils compliquée est aussi original qu’intéressant. Malgré les nombreux bons moments, Wes Anderson a toutefois le défaut de trop forcer le trait et l’ensemble passe de loufoque à artificiel (à mes yeux, du moins, car la limite entre les deux est finalement assez subjective). Wes Anderson a souhaité dédier son film à la mémoire du commandant Cousteau, décédé en 1997, dont il reprend son célèbre bonnet rouge.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bill Murray, Owen Wilson, Cate Blanchett, Anjelica Huston, Willem Dafoe, Jeff Goldblum
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Life Aquatic
Anjelica Houston, Bill Murray et Cate Blanchett dans La Vie aquatique de Wes Anderson.

La vie aquatique
Bill Murray, Wes Anderson et Cate Blanchett sur le tournage de La Vie aquatique de Wes Anderson.

16 septembre 2014

L’Aigle des mers (1940) de Michael Curtiz

Titre original : « The Sea Hawk »

L'aigle des mers1585. Le roi Philippe II d’Espagne projette d’envahir l’Angleterre dont la flotte est affaiblie par le manque de moyens. Seuls des pirates comme Geoffrey Thorpe, secrètement soutenus par la reine Elizabeth, peuvent harceler les navires espagnols. Thorpe attaque et capture le navire transportant l’ambassadeur espagnol et sa nièce Dona Maria…
Cinq ans après le flamboyant Capitaine Blood, Michael Curtiz met à nouveau en scène l’univers des pirates avec la même réussite. L’Aigle des mers permet de retrouver Errol Flynn en pirate au grand coeur mais, cette fois, l’humour et la légèreté laissent la place à une certaine gravité. Il est impossible de ne pas faire le parallèle avec le danger de la menace hitlérienne qui pesait alors sur l’Europe et le discours final vibrant de la reine Elizabeth contre les tyrans prend ainsi une tonalité très actuelle. L’action et l’aventure sont bien entendu très présentes dans cette production au budget généreux, la grande scène d’abordage au début du film reste l’une des plus spectaculaires du genre. Le romantisme est réduit comme pour mieux mettre en valeur le courage individuel. Avec sa belle image en noir et blanc (qui permet à Curtiz de projeter ces grandes ombres qu’il affectionne tant) et la puissante musique d’Erich Wolfgang Korngold, L’Aigle des mers est un spectacle assez enthousiasmant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Brenda Marshall, Claude Rains, Donald Crisp, Flora Robson, Alan Hale, Henry Daniell
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Remarques :
* Le projet initial était d’adapter à nouveau le roman de Rafael Sabatini, The Sea Hawk, en réutilisant largement des extraits de la version muette de 1924. Dans cette optique, le choix du noir et blanc était impératif. Le projet prit de l’ampleur avec l’écriture par Seton I. Miller et Howard Koch d’une histoire qui s’inspire de la vie de Sir Francis Drake et du groupe des Sea Dogs dont les actes de pirateries enrichissaient la couronne d’Angleterre.

* Le personnage du traître, Lord Wolfingham, est une invention des scénaristes. Il semble toutefois basé sur Lord Francis Walsingham, proche conseiller de la reine Elizabeth, qui n’avait pourtant rien d’un traître et qui a, bien au contraire, toujours servi sa reine et son pays avec ardeur.

* Le film utilise des plans de L’Aigle des mers (Frank Lloyd, 1924) pour les scènes dans la jungle de Panama et de David Copperfield (Cukor, 1935) pour le trajet en fiacre de Dona Maria (l’image ayant été assombrie pour masquer le fait que le fiacre est trop moderne pour l’époque). Les costumes de La vie privée d’Elisabeth d’Angleterre (Curtiz, 1939) ont été largement réutilisés.

* A sa ressortie en 1947, le film fut amputé de 18 minutes et cette version de 108 minutes a été largement diffusée. La version complète de 126 minutes est à nouveau visible aujourd’hui.

Flora Robson et Errol Flynn dans L’Aigle des mers (The Sea Hawk) de Michael Curtiz.

Homonyme :
L’aigle des mers (The Sea Hawk) de Frank Lloyd (1924) avec Wallace Beery et Milton Sills. Adaptation du roman de Rafael Sabatini, l’histoire est différente de la version de Curtiz qui n’est pas basée sur ce roman.

2 mars 2014

Le Corsaire rouge (1952) de Robert Siodmak

Titre original : « The Crimson Pirate »

Le corsaire rougeA la fin du XVIIIe siècle, le pirate Vallo s’attaque à un navire officiel britannique lourdement armé. Il emporte un émissaire du roi pour aller mâter la révolution dans les Caraïbes…
Deux ans après La Flèche et le flambeau de Jacques Tourneur, la Warner reprend le principe d’un grand film d’aventures basé sur les qualités acrobatiques de Burt Lancaster et de Nick Cravat, son acolyte muet (1). La direction en est confiée à Robert Siodmak qui insiste pour donner un ton de comédie à cette histoire de pirates écrite par Roland Kibbee, Le Corsaire rouge. Ce mélange d’humour et d’aventures donne un caractère très particulier au film, certaines scènes (les poursuites notamment) étant  très proches de la farce. Le film peut être qualifié de satirique car il parodie certains clichés des film de pirates. L’autre point particulier est la présence des « inventions » : on y voit ainsi un petit sous-marin, une mitraillette de fortune. Avec l’utilisation d’une montgolfière, l’ensemble fait penser au Baron de Münchhausen. A l’instar des films de Douglas Fairbanks (2), Le corsaire rouge dégage une grande vitalité et une énergie qui maintiennent le spectateur en haleine. Il n’y a pas beaucoup de temps morts… C’est un film très plaisant, un excellent divertissement visible à tous les âges.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Nick Cravat, Eva Bartok, Leslie Bradley
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Remarques :
* Le film fut entièrement tourné en Europe : Espagne, Italie et Angleterre. Les scènes maritimes ont été tournées sur l’île d’Ischia, en face de Naples. Le budget initial fut largement dépassé.
* Dans Le Sens de la Vie des Mont Python, le nom de la compagnie d’assurances Crimson Permanent Assurance Compagnie (dont le building navigue entre les immeubles à la suite d’une mutinerie des employés) est une référence à ce film The Crimson Pirate.
* Le principe de marcher sous l’eau avec une barque retournée sur la tête (fournissant ainsi une réserve d’air) a été repris dans Pirates des Caraïbes, la malédiction du Black Pearl (2003). La scène de l’équipage pirate suspendue dans un filet a été reprise dans Pirates des Caraïbes – Le secret du coffre maudit (2006).

The Crimson PirateNick Cravat et Burt Lancaster dans The Crimson Pirate de Robert Siodmak

(1) Si le personnage de Nick Cravat est muet, c’est parce que l’acteur avait un fort accent de Brooklyn ce qui aurait été quelque peu incongru pour cette époque…
(2) D’ailleurs, au moins une scène (celle de l’attaque finale sous l’eau) figurait dans Le Pirate noir d’Albert Parker (1926), film avec Douglas Fairbanks et Billie Dove.