26 août 2016

Le Château dans le ciel (1986) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Tenkû no shiro Rapyuta »

Le Château dans le cielUne fillette nommée Sheeta possède une pierre magique également convoitée aussi bien par un mystérieux personnage officiel flanqué d’un bataillon militaire que par des pirates particulièrement intrépides. Cette pierre permettrait de retrouver Laputa, une île légendaire flottant dans le ciel. Pour échapper à ses poursuivants, Sheeta va être aidée par Pazu, un jeune garçon très débrouillard qui l’a recueillie… Tourné en 1986 mais découvert en Europe qu’en 2003, Le Château dans le ciel est la première production des Studios Ghibli. Hayao Miyazaki a déclaré qu’il s’agissait de son préféré. Le scénario est assez riche, on y trouve tous les thèmes chers au réalisateur : le monde de l’enfance, le fantastique, les machines volantes, la plénitude de la Nature, le rejet des armes et du totalitarisme. L’idée de l’île volante lui a été inspirée par un passage des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Le rythme est très enlevé avec beaucoup de scènes d’action mais aussi de très belles scènes poétiques. Le Château dans le ciel est une petite perle de plus de la filmographie d’Hayao Miyazaki.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Le Château dans le cielSheeta et Pazu, les héros de Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.

Le Château dans le cielLaputa, l’île volante dans Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.

Le Château dans le cielDessin préparatoire pour Laputa, l’île volante dans Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.
Laputa est dans son état initial ; l’arbre au sommet (qui a une grande importance par la suite) n’est pas encore présent.

12 août 2016

Mon voisin Totoro (1988) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Tonari no Totoro »

Mon voisin TotoroDeux fillettes viennent s’installer avec leur père dans une petite maison à la campagne afin de se rapprocher de leur mère soignée dans un hôpital. Proche de la maison, une forêt avec de grands arbres très anciens va être une source de découvertes vraiment étonnantes pour les fillettes… Ecrit et réalisé par Hayao Miyazaki, au début de sa carrière, Mon voisin Totoro est un joli conte qui pourra être autant apprécié par un enfant de cinq ans que par un adulte. Le thème général est l’amour de la famille et l’harmonie avec la nature. Miyazaki réussit à mêler habilement la vie quotidienne avec un monde magique et féérique. La première analogie qui vient à l’esprit est bien entendu avec Alice au pays des merveilles. L’animation est parfaite. Le comportement des fillettes est vraiment très réaliste et les êtres magiques sont très originaux… et particulièrement attachants. De l’ensemble se dégagent une douceur et une harmonie que l’on ne peut trouver dans les productions américaines ; notons qu’il n’y a pas de « méchants ». Autre différence, il n’y a pas ces multiples références et clins d’œil à la culture populaire. A la place, il y a une histoire pleine de vie et de féérie qui nous illumine et nous charme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Remarques :
* Totoro est devenue la mascotte des studios Ghibli et même leur logo.
* Le nom Totoro, donnée par la fillette à son gros ami à poils, est une mauvaise prononciation de sa part du mot « troll » (qui se prononce to-ro-ru en japonais).
* Mon voisin Totoro n’a eu qu’un succès limité à sa sortie au Japon. Il lui a fallu deux années pour vraiment se faire connaitre. Il a connu depuis un succès planétaire.
* L’histoire est en partie autobiographique puisque la mère de Hayao Miyazaki, qui souffrait de la tuberculose, a été longuement hospitalisée quand il était jeune. Le nom de la maladie n’est jamais prononcé dans le film.

Mon voisin Totoro
L’une des scènes de Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki qui évoquent le plus Alice au pays des merveilles.

8 octobre 2015

Partie de campagne (1936) de Jean Renoir

Partie de campagneUn dimanche de l’été 1860, M. Dufour, commerçant parisien, emmène sa belle-mère, sa femme, sa fille et son commis et futur gendre à la campagne. Ils s’arrêtent au bord d’une rivière dans une petite auberge pour y déjeuner et, espèrent-ils, y pêcher… Adaptation d’une nouvelle de Guy de Maupassant, Partie de campagne a beau être un film inachevé (1), il n’en est pas moins un très beau film de Jean Renoir, d’une grande fraîcheur spontanée et très poétique. C’est certainement le film où sa filiation avec Pierre-Auguste Renoir est la plus manifeste : il tourne sur les rives du Loing, haut-lieu de l’impressionnisme et l’atmosphère évoque très fortement certains tableaux de son père. Certaines scènes, celle de la balançoire notamment, en sont étonnamment proches. Il y a chez le père et chez le fils une même glorification de la nature qui contraste ici avec les structures sociales qui sclérosent l’humain. L’harmonie de la nature semble s’être transmise au film, où tout semble à sa place avec une justesse instinctive de jeu. Le caractère inachevé du film est surtout perceptible dans le dénouement : survenant de façon abrupte, il devient d’autant plus terrible, d’une tristesse infinie. Le film a récemment été restauré ce qui nous permet d’en profiter encore plus pleinement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sylvia Bataille, Georges D’Arnoux, Jane Marken, André Gabriello, Jacques B. Brunius
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Partie de campagne
Sylvia Bataille et Georges Darnoux dans Partie de campagne de Jean Renoir.
Partie de campagne
Sylvia Bataille dans Partie de campagne de Jean Renoir.
Auguste Renoir
La Promenade et La Balançoire, deux tableaux de Pierre-Auguste Renoir.

Remarques :
* Faisant là ses débuts, Luchino Visconti était assistant sur le tournage. Le photographe Henri Cartier-Bresson était deuxième assistant (tout comme pour La vie est à nous et La règle du jeu).

* Les séminaristes de passage sont interprétés par Pierre Lestringuez (l’abbé, le plus âgé), l’écrivain Georges Bataille (mari de Sylvia Bataille), le photographe Henri Cartier-Bresson (celui qui est bouche bée devant la jeune fille). Le quatrième est parfois donné pour être Jacques Becker.

* Le petit garçon du début sur le pont est Alain Renoir, fils de Jean Renoir, le patron du restaurant est bien entendu Jean Renoir et sa femme (ou seulement servante ?) dans le film est sa femme dans la vie, Marguerite Renoir.

(1) Pour des raisons de mésentente, de difficultés financières et de mauvaises conditions météorologiques persistantes, le tournage s’est interrompu. Il n’est sorti qu’en 1946 dans un montage effectué par Marguerite Renoir, la femme de Jean Renoir qui était alors toujours aux Etats-Unis. La version ainsi montée dure 40 minutes. Il était prévue une première partie se déroulant à Paris pour bien mettre en place les personnages.

7 août 2015

L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998) de Robert Redford

Titre original : « The Horse Whisperer »

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevauxUn grave accident de cheval laisse une jeune fille de 13 ans avec une jambe en moins et un cheval blessé devenu incontrôlable. La mère de la jeune fille, éditrice d’un journal de mode new-yorkais, va traverser tous les Etats-Unis avec le cheval et sa fille pour se rendre dans le Montana, là où se trouve un homme qui sait soigner les chevaux… Avec Et au milieu coule une rivière tourné six ans auparavant également dans le Montana à peu près au même endroit, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux est représentatif de l’attachement de Robert Redford à la nature et à un mode de vie simple qui nous replacerait en harmonie avec elle. Le film est adapté d’un roman de Nick Evans et Redford prend tout son temps pour dérouler ce mélodrame écologique, s’attardant longuement sur les vastes et merveilleux paysages. Cette fois, il a choisi d’interpréter lui-même le rôle principal et son grand charisme naturel fait merveille : c’est l’homme parfait. Kristin Scott Thomas montre, comme à l’habitude, beaucoup de justesse et de sensibilité pour interpréter la femme profondément urbaine qui découvre les vraies valeurs de la nature. Pour Scarlett Johansson, ici âgée de 13 ans dans un rôle assez difficile, le film a été un révélateur qui l’a propulsée sur le devant de la scène internationale. L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux est bien entendu un must absolu pour les amoureux des chevaux qui sont superbes. Sinon, on peut trouver le film un peu trop long mais il s’en dégage indéniablement un certain charme et beaucoup d’émotions.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Kristin Scott Thomas, Sam Neill, Dianne Wiest, Scarlett Johansson, Chris Cooper
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L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux
Robert Redford sait prendre son temps pour dresser un cheval dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux
Scarlett Johansson et Robert Redford dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.

Remarque :
* Le terme anglais « horse whispering » (= « murmurer à l’oreille des chevaux ») désigne de manière large toutes les techniques douces de dressage des chevaux. A la base, le terme vient d’une confusion : certains indiens mordaient l’oreille des chevaux rétifs pour les forcer à se calmer (la morsure leur faisait plus mal s’ils continuaient à ruer). Les observateurs ont cru qu’ils parlaient tout bas à leurs chevaux… L’expression est restée.

5 août 2015

Et au milieu coule une rivière (1992) de Robert Redford

Titre original : « A River Runs Through It »

Et au milieu coule une rivièreDans le Montana du début du XXe siècle, deux frères sont élevés par un père strict, ministre presbytérien et fervent pratiquant de la pêche à la mouche. Ces deux frères sont très différents : l’ainé est sage et réservé alors que le plus jeune est plus impulsif et même un peu rebelle… Adapté d’un roman semi-autobiographique de Norman Maclean, publié dans les années soixante-dix, Et au milieu coule une rivière est le troisième long métrage de Robert Redford. Ce récit nous replonge dans l’Amérique verte, celle des grandes forêts montagneuses, où la nature garde tous ses droits. La forme est très classique, assez académique, la reconstitution soignée, la photographie (du français Philippe Rousselot) très belle, le rythme est calme et posé. Tout est là pour que le charme opère. Alors pourquoi me suis-je ennuyé en visionnant à nouveau ce film que j’avais tant apprécié à sa sortie ? A cause de l’histoire, sans aucun doute, assez conventionnelle et qui n’est pas vraiment passionnante (à mes yeux du moins). Les très belles séquences de pêche sont de très loin les plus marquantes du film, mais elles sont finalement peu nombreuses…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Craig Sheffer, Brad Pitt, Tom Skerritt, Brenda Blethyn, Emily Lloyd
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Et au milieu coule une rivière
Craig Sheffer et Brad Pitt sont deux frères dans Et au milieu coule une rivière de Robert Redford
.

Et au milieu coule une rivière
Brad Pitt, Tom Skerritt et Craig Sheffer dans Et au milieu coule une rivière de Robert Redford.

Remarques :
* Beaucoup ont noté la ressemblance physique entre Brad Pitt et un jeune Robert Redford.
* Le film a bien été tourné dans le Montana et dans le Wyoming (parc de Yellowstone). La rivière est la Gallatin River. La séquence de descente d’une cascade en canot a été tournée aux Granite Falls dans le Wyoming.
* Aucune truite n’a été maltraitée pendant le tournage du film !

2 février 2015

Moana (1926) de Robert Flaherty

MoanaLe succès mondial de Nanook of the North permit à Robert Flaherty et à sa femme Frances d’aller passer deux années entières dans l’archipel des Samoa en plein Pacifique. Grâce à la petite fille du chef Seumanutafa, qui fut ami intime de Robert Louis Stevenson, ils vont pouvoir partager l’existence des Polynésiens qui vivent là en pleine harmonie avec la nature, à l’écart de toute civilisation moderne. Après le grand nord de Nanouk, ces îles prennent l’apparence d’un véritable paradis terrestre avec ses scènes de cueillette, de pêche et de chasse. Moana nous en montre tous les aspects, ce qui est très intéressant. Toute la fin du film est consacrée au rite de passage d’un jeune samoan au statut d’Homme, partie qui il faut bien l’avouer paraît un peu longue, même si le caractère ethnologique de la démarche des époux Flaherty y est très nette (1). Roman Moana Le montage est travaillé, assez remarquable, et le cinéaste utilise parfaitement les gros plans pour nous placer près des corps. Contrairement à son prédécesseur, Moana n’eut pas les faveurs du public. L’une des explications que l’on peut avancer pour expliquer cet insuccès est l’absence de danger apparent ou de tension. Moana de Robert Flaherty est néanmoins un très beau film que nous pouvons voir aujourd’hui dans une version restaurée et (fort bien) sonorisée en 1980 par Monica Flaherty, sa fille, qui a accompagné le tournage… âgée de trois ans. C’est l’un des films fondateurs du genre documentaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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(1) Il semblerait que ce rite était tombé en désuétude et qu’il n’ait été ravivé que pour le film.

Moana de Robert Flaherty

5 août 2014

Dersou Ouzala (1975) de Akira Kurosawa

Titre original : « Dersu Uzala »

Dersou OuzalaEn 1902, le géographe militaire russe Vladimir Arseniev explore une région sauvage de la taïga sibérienne. Dans la forêt, il rencontre un vieux chasseur et lui propose de devenir son guide. L’homme s’appelle Dersu Uzala. Sa parfaite connaissance de la forêt va grandement aider l’explorateur et les deux hommes vont devenir amis… Après les échecs commerciaux de Barberousse et de Dodes’ka-den, Kurosawa s’était quelque peu retiré et il a fallu que les soviétiques lui propose cette adaptation pour qu’il retrouve l’envie. Dersou Ouzala décrit la rencontre entre deux hommes qu’à priori tout oppose. Citadin et scientifique, Arseniev reste toutefois très ouvert d’esprit et avide de connaissances face à l’instinctif Derzou, l’homme en communion avec la nature, qui la « sent », pour qui tous les animaux et même les objets sont des « gens ». Cette rencontre est à la fois un récit d’aventures, Dersou Ouzalaavec ses péripéties parfois assez intenses, et aussi une confrontation de deux conceptions de la place de l’homme dans la nature. La mise en scène de Kurosawa est d’un beau classicisme, sans précipitation, empreinte d’une certaine austérité (il serait plus exact de dire, sans ajout superfétatoire de lyrisme). Devant cette simplicité, on reste sous le charme.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Yuriy Solomin, Maksim Munzuk
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Remarques :
Dersou Ouzala* Le film est une coproduction de la japonaise Daiei et de la soviétique Mosfilm.
* Explorateur, géographe et ethnographe, Vladimir Arseniev est un officier-topographe de l’Armée impériale russe qui a exploré la Sibérie orientale au tout début du XXe siècle. Il a écrit deux livres :
Dersu Uzala (1907)
A travers l’Oussouri (1921)
( La Taïga de l’Oussouri – Mes expéditions avec le chasseur golde Derzou pour la traduction française parue chez Payot en 1939)
* La vallée de l’Oussouri, qu’explore Arseniev, est située dans la partie la plus orientale de la Sibérie. Longue de 900 kms, la rivière Oussouri forme sur une partie de son cours la frontière entre la Chine et la Russie. Elle jette ensuite dans le fleuve Amour.
* Les Goldes (ou Hezhen) désignent les populations vivant aux bords des fleuves Amour, Soungari et Oussouri. Le terme Hezhen est le plus général, Golde désignant plus particulièrement ceux qui vivent dans la partie russe.
* Dersu Uzala avait déjà été porté à l’écran en 1961 par Agasi Babayan, réalisateur soviétique d’origine arménienne, version très peu connue.

10 juillet 2014

Derrière la colline (2012) de Emin Alper

Titre original : « Tepenin ardi »

Derrière la collineAu pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. A son fils et ses petits-enfants venus en visite, il parle du danger des nomades qui traversent la région et font paitre leur troupeau de chèvres sur ses terres. La menace est là, invisible… Derrière la colline est le premier film écrit et réalisé par le cinéaste turc Emin Alper. Le film est avant tout une allégorie de la Turquie d’aujourd’hui (1), allégorie qui prend une belle ampleur par ses décors immenses où la nature semble former un cirque naturel. Ce que l’on craint, l’ennemi, est au delà des collines, hors du champ visuel. Son importance est exagérée, les craintes se s’autoalimentent par des conflits internes tus, des maladresses, voire des hallucinations. L’issue de cette escalade est inévitable. Avec une belle lenteur, Emin Alper sait créer une atmosphère, un climat basé sur la suggestion, un peu oppressant parfois, une sorte de huis clos en plein air. Derrière la colline est un film assez atypique. La beauté et la force de cette allégorie le rendent assez enthousiasmant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tamer Levent, Reha Özcan, Mehmet Ozgur, Berk Hakman
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(1) La Turquie d’aujourd’hui est « empoisonné par la paranoïa et la suspicion », déplore le metteur en scène. « Ici, je parle de la Turquie dont le climat politique est basé sur ce même besoin de se créer un ennemi. Que ce soit les Kurdes ou un soi-disant complot international sans compter d’innombrables conflits internes. Chez nous, les débats ne peuvent jamais être raisonnables. Car les théories du complot sabrent les fondations de tout débat politique », ajoute le réalisateur.

1 juin 2013

Délivrance (1972) de John Boorman

Titre original : « Deliverance »

DélivranceApprenant que la construction d’un barrage va entraîner la disparation d’une rivière de montagne, quatre citadins en mal d’aventures décident de la descendre en canoë. C’est à leurs yeux un hommage à la nature sauvage…
Délivrance est tiré d’un roman de James Dickey qui en a écrit lui-même l’adaptation. Boorman en fait un film puissant qui met à mal le mythe de la nature bienveillante : ces quatre citadins en quête de nature vont se heurter durement à son caractère hostile et primitif et découvrir, bien malgré eux, sa capacité à révéler les instincts. Nous sommes donc loin de l’image du paradis perdu. En outre, Boorman souligne de manière appuyée l’impossibilité de communication entre le monde urbain et le monde rural, y compris au niveau des hommes. La seule passerelle, bien fugitive, entre les deux mondes ne se fait qu’à un instant, grâce à un dialogue musical (1). Délivrance est un film assez dérangeant par son caractère brut et sa violence bestiale. Il n’y a toutefois aucun excès, le film est admirablement construit et maitrisé. Le budget fut pourtant assez réduit, forçant les acteurs à accomplir eux-mêmes beaucoup des scènes périlleuses et à pagayer longuement… Le film est, au final, d’une force peu commune.
Elle: 3 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jon Voight, Burt Reynolds, Ned Beatty, Ronny Cox
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Remarques :
* Le roman de James Dickey mettait en avant les méfaits de la civilisation sur la nature. John Boorman en a donc presque retourné le propos.
* Au moment de sa sortie, certains ont vu dans Délivrance une allégorie de la guerre du Vietnam (où les soldats américains se sont heurtés à une nature hostile).

(1) Le célèbre morceau Dueling Banjos est basé sur l’instrumental Feudin’ banjos, composé dans les années cinquante par Arthur « Guitar Boogie » Smith, qui mettait face à face un banjo 4 cordes et un banjo 5 cordes (d’où le titre). Dans le film Délivrance, il est interprété par Eric Weissberg (banjo) et Steve Mandell (guitare). Il est devenu sous cette forme l’un des standards incontournables de la musique Bluegrass.

Delivrance

15 novembre 2012

Voyez comme ils dansent (2011) de Claude Miller

Voyez comme ils dansentLise entreprend de traverser le Canada d’ouest en Est en train avec une petite caméra pour en faire un film. Elle se remémore les années passées avec Vic, son mari, show man très connu… Adapté du roman La petite fille de Menno de l’américain Roy Parvin, Voyez comme ils dansent est un film qui peine à convaincre. Si la structure est intéressante, Miller cherchant à mêler étroitement les flashbacks au temps réel, le récit semble vraiment trop improbable et les personnages manquent singulièrement d’épaisseur. La confrontation entre les deux femmes, au milieu du film, n’aboutit qu’à peu de choses et se révèle très décevante. Marina Hands fait pourtant une très belle prestation avec toujours une belle douceur dans son jeu, tout en contraste face à James Thiérrée (le petit-fils de Charles Chaplin) au jeu plus spectaculaire mais qui, hélas, ne parvient guère à transmettre le caractère tourmenté de son personnage. On finit donc par se désintéresser assez vite de ce voyage sentimental et salvateur. Belles images de la nature canadienne et, accessoirement, le film est une belle publicité pour le Canadien, ce train qui traverse le Canada en quatre jours.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marina Hands, James Thiérrée, Maya Sansa
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