15 décembre 2013

Le Manoir hanté (1920) d’Hal Roach et Alfred J. Goulding

Titre original : « Haunted Spooks »

Le manoir hanté(Muet 25 min) Une jeune fille sans le sou hérite d’un grand domaine à la condition qu’elle y vive pendant au moins un an avec son mari. Elle n’est pas mariée. Au même moment, The Boy (Harold Lloyd) est désespéré à la suite d’un chagrin d’amour… Dans une première moitié du film, nous suivons les péripéties d’Harold Lloyd dans sa tentative d’épouser une jeune fille riche et oisive qui, au final, se désintéressera de lui. Il tente de prendre de vitesse un autre prétendant et il y a beaucoup de belles trouvailles d’humour ; les tentatives de suicide sont assez savoureuses. Le manoir hantéMais, c’est la seconde moitié qui est restée la plus célèbre, celle où Harold Lloyd et Mildred Davis se retrouvent dans une grande demeure prétendument hantée, ce qui est l’occasion de placer de très nombreux gags dont le célèbre gag des cheveux qui se dressent sur la tête. A noter que c’est pendant le tournage de Haunted Spooks qu’Harold Lloyd eut son grave accident à la main (1). Il y eut donc une interruption de cinq mois pendant le tournage sans que cela soit vraiment décelable à l’écran.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Wallace Howe
Voir la fiche du film et la filmographie de Hal Roach sur le site IMDB.

Le manoir hantéRemarques :
* On peut comparer Haunted Spooks avec The Haunted House de Buster Keaton (1921) qui est lui est postérieur d’un an environ.
* Comme c’est hélas souvent le cas à cette époque, on peut déceler une pointe de racisme dans quelques gags. Les domestiques à peau noire sont représentées comme étant des personnes très peureuses et prêtes à croire n’importe quoi.

(1) En août 1919, alors qu’il est en plein tournage de la grande scène du trajet automobile de Haunted Spooks, Harold Lloyd se rend à une séance photo pour un journal. L’une des poses qu’il doit prendre est d’allumer négligemment une cigarette avec la mèche allumée d’une bombe qu’il tient à la main. Du fait d’une incompréhensible erreur d’accessoire, il se retrouva avec une vraie bombe dans la main. L’explosion fut terrible, le blessant au visage et lui arrachant le pouce et l’index de la main droite. Pendant tout le restant de sa carrière, Harold Lloyd utilisera une prothèse très bien faite, cachée par un gant couleur chair, pour que cela ne se remarque pas à l’écran et il utilisera beaucoup sa main gauche. Toutes les prouesses acrobatiques qu’il fit par la suite paraissent d’autant plus extraordinaires quand on sait qu’il n’avait plus que trois doigts valides à la main droite.

9 décembre 2013

Le Zinzin d’Hollywood (1961) de Jerry Lewis

Titre original : « The Errand Boy »

Le zinzin d'HollywoodPour mieux savoir où l’argent est dépensé, le président des studios Paramutual engage un jeune garçon un peu simple d’esprit pour obtenir des renseignements sur le fonctionnement de son entreprise. Il le fait engager comme errand boy (= garçon de courses)… Que l’idée de départ du scénario soit totalement farfelue et improbable n’est pas très important car Le Zinzin d’Hollywood est essentiellement une juxtaposition de nombreuses petites saynètes dans lesquelles nous voyons Jerry Lewis aller perturber un peu tous les services du studio. L’ensemble est plutôt inégal et, surtout, manque de cohésion mais les meilleurs moments sont suffisamment nombreux et assez mémorables. Jerry Lewis peut même atteindre l’excellence comme par exemple, dans cette scène où il mime un président face à son conseil d’administration, ajustant ses mimiques et grimaces sur une musique de jazz musclé (« Blues in Hoss’ Flat » de Count Basie). Du grand art. En marge, il ajoute un brin de poésie avec les deux scènes de marionnettes, particulièrement bien faites et touchantes. Accessoirement, Le Zinzin d’Hollywood nous permet de visiter les studios Paramount, Jerry Lewis prenant plaisir à nous dévoiler les plus grosses ficelles du cinéma, ce qui pouvait être une révélation à l’époque pour certaines personnes. C’est sa troisième réalisation et l’une des plus connues.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Brian Donlevy, Howard McNear
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Remarque :
John Wayne a commencé sa carrière à Hollywood comme garçon de courses.

16 octobre 2013

A Girl in Every Port (1952) de Chester Erskine

A Girl in Every PortBenny et Tim sont des marins qui sont souvent consignés pour leurs frasques. Cette fois, l’un deux achète un cheval de course après avoir appris qu’il héritait d’une vieille tante. Ils découvrent que ce cheval est boiteux mais qu’il a un jumeau que possède une jeune serveuse…
A Girl in Every Port est le troisième film de Groucho Marx sans ses frères (1). Le scénario est assez farfelu, il est adapté d’une histoire publiée par Frederick Hazlitt Brennan. Groucho forme ici un duo avec William Bendix dans le rôle du comparse un peu simplet et c’est Marie Wilson qui apporte une touche assez appuyée de charme féminin. Le résultat est tout de même un peu décevant, nous sommes loin des films des trois frères, Groucho n’a plus son habituel allant et son habituelle vivacité dans les jeux de mots. A Girl in Every Port a néanmoins de bons passages.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Marie Wilson, William Bendix, Gene Lockhart
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Remarque :
Une particularité : Groucho Marx prend sa guitare pour interpréter My Bonnie en duo avec William Bendix à la mandoline. Tout comme Chico avec le piano et Harpo avec la harpe, Groucho était un instrumentiste expert à la guitare mais rares sont les scènes où il en joue dans ses films.

Homonyme (sans autre lien que le titre) :
A Girl in Every Port (Une fille dans chaque port) d’Howard Hawks (1928) avec Victor McLaglen et Louise Brooks.

(1) Les deux précédents films de Groucho en solo  :
Copacabana d’Alfred E. Green (1947) avec Goucho Marx et Carmen Miranda
Une veine de… (Double Dynamite) de Irving Cummings (1951) avec Groucho Marx, Jane Russell et Frank Sinatra.

12 octobre 2013

Folies olympiques (1932) de Edward F. Cline

Titre original : « Million Dollar Legs »

Folies olympiquesDans la petite république de Klopstokio, les caisses sont vides. Pour éviter d’être renversé par ses adversaires, le président (W.C. Fields) forme une équipe olympique pour participer aux jeux de Los Angeles. En effet, tous les habitants sont de grands sportifs aux capacités étonnantes. Mais les comploteurs engagent l’intrigante Mata Machree, la femme à laquelle aucun homme ne résiste, pour les faire échouer… Million Dollar Legs est un film étonnant. C’est certainement le film où W.C. Fields pousse le plus loin l’humour nonsense. Il va plus loin que les Marx Brothers qui n’aurait certainement pas renié un tel film. On peut même parler d’humour surréaliste Folies olympiques (d’ailleurs le film a été applaudi par Man Ray). Le scénario a été écrit par le jeune (22 ans) Joseph Mankiewicz, avec l’aide d’Henry Myers. Le futur réalisateur a laissé sa créativité s’exprimer pour créer des situations totalement loufoques. Million Dollar Legs est assez court, 64 minutes, et le rythme est enlevé, il n’y a pas de temps mort. L’humour de Million Dollar Legs a totalement dérouté le public américain de l’époque qui l’a ignoré mais le film connut un certain succès en Europe, notamment en France. Aujourd’hui, sa vision étonne encore : une belle petite perle d’humour surréaliste.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Oakie, W.C. Fields, Andy Clyde, Lyda Roberti, Susan Fleming, Ben Turpin
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Remarques :
* Propos de Joseph L. Mankiewicz : « Million Dollar Legs passa à Paris pendant deux ans, tandis qu’en Amérique il était pratiquement inconnu et l’est resté. Personne n’en a entendu parler, sauf les gens du Museum of Modern Art. Cependant, pendant des années, la réputation que j’avais en tant que scénariste venait de ce film et de son succès en France. » (Entretien pour les Cahiers du Cinéma n°178, mai 1966)

* C’est parce que les jeux olympiques se tenaient à Los Angeles en 1932 que la Paramount eut l’idée de commander un scénario exploitant cet évènement.

Homonyme :
Million Dollar Legs de Nick Grinde et Edward Dmytryk (1939), comédie de la Paramount avec Betty Grable sans autre point commun que le titre (et qu’il y est aussi question de sport). Le fait de réutiliser le titre montre le désintérêt total de la Paramount pour la comédie de W.C. Fields.

11 octobre 2013

Noix de coco (1929) de Robert Florey et Joseph Santley

Titre original : « The Cocoanuts »

The CocoanutsA l’époque de la bulle immobilière des années vingt en Floride, un directeur d’hôtel tente de vendre aux enchères des terrains marécageux… The Cocoanuts est le premier film des Marx Brothers, basé sur leur show du même nom qui avait connu un immense succès à Broadway et dans le reste du pays. C’est un musical, c’est-à-dire que régulièrement des chansons ou des danses de chorus grils à la chorégraphie élaborée viennent ponctuer le récit assez farfelu et plein d’humour. C’est surtout Harpo et Groucho qui sont les plus actifs, Chico étant ici plutôt discret (très beau morceau de piano toutefois) et Zeppo quasi inexistant. Les dialogues entre Groucho et Margaret Dumont sont comme toujours assez savoureux. Le film a été tourné au tout début du parlant et donc les caméras sont statiques. The Cocoanuts est le film des Marx Brothers le plus mal conservé, certains (courts) passages sont un peu détériorés. Cela ne l’empêche pas d’être toujours très amusant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx, Oscar Shaw, Mary Eaton, Kay Francis, Margaret Dumont
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Remarques :
* Peu habitués à se voir au cinéma, les Marx Brothers furent si mécontents du résultat qu’ils proposèrent de racheter les négatifs pour les brûler.
* Robert Florey est un français (alors âgé de 29 ans) qui avait été assistant de Louis Feuillade avant d’émigrer aux Etats-Unis au début des années vingt.
* The Cocoanuts est le premier film avec un plan sur des danseuses filmées du dessus afin de former des motifs kaléidoscopiques. Busby Berkeley utilisera largement ce type de vision par la suite.
* Reprise de nombreuses fois dans le film, la chanson When my Dreams Come True composée par Irving Berlin n’a pas été le hit escompté.
* Les caméras étaient alors enfermées dans un grand caisson insonorisant qui empêchaient tout mouvement et tout panoramique latéral. Des traits à la craie avaient été tracés sur le sol pour que les personnages ne sortent pas du champ. Beaucoup de scènes ont été tournées avec cinq caméras pour permettre d’avoir plusieurs plans.
* Pour que les paroles soient bien compréhensibles, les micros d’alors étaient poussés au maximum et de ce fait les bruitages étaient enregistrés trop forts. C’est ainsi que tous les papiers étaient détrempés avant de tourner afin qu’ils ne fassent aucun bruit. C’est particulièrement visible lors de la fameuse scène entre Groucho et Chico avec la grande carte (« Viaduct… why a duck ? »).

Homonyme :
Noix de coco de Jean Boyer (1939) avec Raimu et Michel Simon

10 octobre 2013

Quatorze Juillet (1933) de René Clair

Quatorze JuilletA Paris, Jean, jeune chauffeur de taxi, et la vendeuse de fleurs Anna sont voisins. Ils sont attirés l’un vers l’autre. La veille du 14 juillet, ils se font des promesses. Mais c’est alors que l’ancien amour de Jean réapparaît… Ecrit et réalisé par René Clair, Quatorze Juillet ne manque pas d’attraits. Le réalisme poétique qui marque cette période du cinéma français se manifeste ici grâce à la belle présence d’Annabella qui apporte beaucoup de fraîcheur, de douceur et de poésie au film, et grâce aussi aux décors, simples mais évocateurs. René Clair y ajoute une forte dose d’humour par les personnages secondaires (le mondain ivre, vraiment hilarant, l’autre chauffeur, la concierge, etc.) et par les disputes sans méchanceté. Cet humour préfigure ce que fera Jacques Tati plus tard. Du côté des maladresses, on peut citer l’insertion d’une histoire de petits malfrats, aussi improbable qu’inutile. D’autre part, Georges Rigaud a un beau physique de jeune premier mais son jeu reste un peu fade face à une Annabella plus rayonnante. Mais cela n’empêche pas à ce Quatorze Juillet de garder un certain charme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Annabella, George Rigaud, Raymond Cordy, Paul Ollivier, Pola Illéry
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Remarque :
La musique est signée Maurice Jaubert et le chef opérateur est Louis Page. Tous deux travailleront ensuite avec Marcel Carné, notamment sur Quai des Brumes.

5 octobre 2013

Astérix et Obélix: Au service de Sa Majesté (2012) de Laurent Tirard

Astérix et Obélix: Au service de Sa MajestéLorsque César envahit la (Grande) Bretagne, Astérix et Obelix traversent la Manche avec un tonneau de magique potion pour voler au secours des bretons… Après l’épouvantable Astérix aux jeux olympiques, la méfiance était de mise pour cette nouvelle adaptation. Astérix et Obélix: Au service de Sa Majesté est heureusement bien supérieur à son prédécesseur, le film sachant trouver un bon équilibre. L’humour n’est jamais trop appuyé, la dérision est toujours là sans vulgarité ni méchanceté. En ce sens, le film est une adaptation fidèle à la bande dessinée de Goscinny et Uderzo, sage sans doute mais parfaitement fidèle à l’esprit. Le résultat est donc différent du film d’Alain Chabat qui avait pris le parti pour Mission Cléopâtre de moderniser l’humour en s’éloignant de la bande dessinée. Le film a été jugé assez sévèrement. Pourtant, Astérix et Obélix: Au service de Sa Majesté est une excellente et amusante adaptation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Edouard Baer, Guillaume Gallienne, Vincent Lacoste, Valérie Lemercier, Fabrice Luchini, Catherine Deneuve, Charlotte Lebon, Bouli Lanners, Dany Boon, Atmen Kelif, Jean Rochefort, Gérard Jugnot
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Remarque :
La bande dessinée Asterix chez les bretons a paru en 1966. C’est le 8e album d’Astérix dont la série a débuté en 1961.

3 octobre 2013

Le Pigeon (1958) de Mario Monicelli

Titre original : « I soliti ignoti »

Le pigeonCosimo est arrêté alors qu’il tentait de voler une voiture. Il aimerait sortir au plus vite car il a eu un tuyau pour un coup infaillible. Il cherche donc un « pigeon » c’est-à-dire quelqu’un pour prendre sa place… Le Pigeon est l’un des plus beaux joyaux de la comédie italienne. Mario Monicelli réussit là un équilibre parfait entre l’humour et le regard bienveillant porté sur ces petits malfrats marginaux. L’humour repose beaucoup sur leur maladresse, leur incapacité à mener quelque chose à bien mais c’est un humour sans méchanceté, empreint au contraire d’une certaine tendresse. C’est aussi un regard sur l’Italie de l’après-guerre. Le scénario est intelligemment écrit, avec de belles trouvailles, très riche en petits détails ; sans aucun temps mort, son développement nous réserve d’amusantes surprises. La fin est hilarante. Les personnages sont typés mais sans excès, les seconds rôles sont savoureux : Carlo Pisacane (et sa dégaine unique) en simplet éternel affamé, Tiberio Murgia en fier sicilien qui séquestre sa soeur (Claudia Cardinale dans son premier vrai rôle à l’écran) et le merveilleux Totò en retraité-instructeur en perçage de coffre (1). Le pigeon est un film qui ne vieillit pas.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Renato Salvatori, Carlo Pisacane, Tiberio Murgia, Claudia Cardinale, Totò
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Suites (moins réussies) :
Hold-up à la milanaise (Audace colpo de I soliti ignoti) de Nanni Loy (1959) avec Vittorio Gassman, Renato Salvatori, Claudia Cardinale, Carlo Pisacane et Tiberio Murgia.
Le Pigeon vingt ans après (I soliti ignoti vent’anni dopo) d’Amanzio Todini (1985) avec toujours Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Carlo Pisacane, Tiberio Murgia.

(1) On remarquera que Totò, bien qu’il n’ait qu’un rôle assez limité, est au centre de l’affiche originale, témoin de sa grande popularité à l’époque.

20 août 2013

Soigne ton gauche (1936) de René Clément

Soigne ton gauche(Court métrage de 12 mn) Dans une cour de ferme, un boxer s’entraine pour un prochain match à Paris. Les adversaires ne tiennent pas longtemps sur le ring. De son côté, Roger le commis, rêve de gloire sportive… Jacques Tati a toujours été attiré par le sport et il le montre ici une nouvelle fois (1). Il a écrit le scénario de Soigne ton gauche et c’est le tout jeune René Clément qui, à 23 ans, le met en scène (2). La boxe est un grand classique du burlesque du cinéma muet et, si Tati montre une inévitable influence du comique slapstick, il y ajoute déjà une touche supplémentaire bien à lui, ici par les personnages annexes. Il y a un facteur (joué par Max Martel) qui pédale et même parle comme le facteur François de Jour de fête : le film s’ouvre d’ailleurs avec le gag classique du facteur qui tend son bras à gauche alors qu’il tourne à droite. Et il y a les enfants qui observent tout cela à leur façon et apportent une note de poésie. Il est étonnant de voir comment Jacques Tati avait déjà bien développé son style.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jacques Tati, Max Martel
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(1) Il était déjà question de sport dans les deux premiers courts métrages de Jacques Tati : Oscar, champion de tennis (1932) et On demande une brute (1934).
(2) Soigne ton gauche est la deuxième réalisation de René Clément.

12 août 2013

Une riche affaire (1934) de Norman McLeod

Titre original : « It’s a Gift »

Une riche affaireHarold Bissonette tient un commerce d’alimentation mais il rêve d’acheter une orangeraie en Californie. Hélas, il est affublé d’une femme acariâtre qui ne l’entend pas de cette oreille et le lui fait comprendre à longueur de journée. Un petit héritage va lui permettre d’envisager la chose…
Basé sur une pièce écrite en 1925 par J.P. McEvoy, It’s a Gift est considéré par beaucoup comme étant la meilleure comédie de W.C. Fields. Certes, il y a de belles trouvailles de gag (l’aveugle, la tentative de dormir dehors sur son back porch, le pique-nique) mais, globalement, ces gags sont plus visuels, il y a plutôt moins de bons mots et de belles réparties que d’habitude. Comme toujours, le personnage interprété par W.C. Fields est en prise avec son entourage qui lui empoisonne la vie. It’s a Gift est en grande partie un remake d’un film muet de 1926 It’s the Old Army Game (Un conte d’apothicaire) où W.C. Fields avait pour partenaire… Louise Brooks, ce film étant lui-même basé sur certains de ses sketches précédemment mis au point sur scène.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Kathleen Howard, Jean Rouverol
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Remarque :
Norman Z. McLeod avait précédemment dirigé deux films des Marx Brothers (également pour la Paramount) : Monnaie de singe (1931) et Plumes de cheval (1932).