13 novembre 2012

À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard

À bout de souffleA Marseille, un jeune voyou vole une voiture pour rentrer à Paris. En route, il tue un gendarme qui le poursuivait. A Paris, il cherche à convaincre une jeune fille d’aller en Italie avec lui… Plus que tout autre, À bout de souffle est le film emblématique de l’éclosion de la Nouvelle Vague. Quand il est sorti, il ne ressemblait à aucun autre film fait avant lui, cassant presque tous les codes habituels du cinéma : ruptures de montage (jump cut), dialogues en partie improvisés ou écrits à la dernière minute, digressions et citations, tournage en lumière naturelle (grain important), caméra à l’épaule, extérieurs en décors naturels. Avec son premier long métrage, Jean-Luc Godard ouvre les portes vers une plus grande liberté, vers un cinéma sans interdit, vers une plus grande jeunesse. Polar mélancolique, au ton légèrement insolent, À bout de souffle a créé des images fortes qui font toujours partie aujourd’hui des images les plus célèbres du septième art : Jean Seberg vendant le New York Herald Tribune sur les Champs Elysées, la désinvolture de Belmondo, le chapeau en arrière, la scène finale…
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jean Seberg, Jean-Paul Belmondo, Daniel Boulanger
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Luc Godard sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jean-Luc Godard chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* On remarquera une petite apparition de Jean-Luc Godard (l’homme qui reconnait Belmondo d’après la photo parue dans le journal et qui le dénonce à deux agents de police). On reconnait également la voix de Godard dans les questions posées lors de la conférence de presse de l’écrivain (interprété par Jean-Pierre Melville).

* Godard dédie À bout de souffle à Monogram Pictures. Ces studios hollywoodiens ont produit de nombreux films à petits budget dans les années trente et quarante avant d’être absorbé par Allied Artists en 1953.

* Pour un avis opposé, on peut lire par exemple ce qu’en dit Jacques Lourcelles, toujours très critique envers la Nouvelle Vague. Pour lui, À bout de souffle « symbolise l’entrée du cinéma dans l’ère de la perte de son innocence et de sa magie naturelle. » (Dictionnaire du cinéma, 1992)

Remake :
Breathless ( À Bout de Souffle Made in USA) de Jim McBride (1983) avec Richard Gere et Valérie Kaprisky.

3 réflexions sur « À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard »

  1. Comme «Un Déjeuner sur l’herbe»

    D’abord, « A bout de souffle » (A.B.S)- 799 000 entrées en sept semaines- ne fut jamais un film «maudit» , pas plus que Godard un « cinéaste refusé ». Du moins, pour ce dernier, de 1960 à 68. Film mythique, film culte d’une génération nouvelle de cinéastes et aussi de spectateurs/cinéphiles, prenant ce déjà vieux cinoche pour un Art, A.B.S, bien sûr a fait des émules et des petits, pas toujours la hauteur, créant souvent ennui et sectarisme. Fut-il, avec l’apparition et l’invasion de la télé, et d’une soit disant société des Loisirs, l’une des causes de l’inexorable défection du public populaire pour les salles obscures, ou bien un simple épiphénomène ?
    A.B.S tout en étant bien imprégné de l’air d’un temps nouveau, de la mi-temps des 30 Glorieuses, demeure néanmoins une œuvre de rupture. Une modeste et partiale participation au débat en 9 chapitres.
    1. A.B.S et Paris
    Tourné en décors «naturels» et en extérieurs (même les intérieurs) A.B.S reste un authentique Road Movie. Mieux, après l’ouverture à Marseille et sur la N.7, un «City Movie». En fait un film dans, sur et avec Paris. Sept arrondissements sont traversés. On reconnait la Cité/Notre Dame, le quartier Latin, les Grands Boulevards, Rivoli/Concorde, Les Champs Elysées et Montparnasse, avant le tragique final de la rue Campagne Première (14e). Poiccard y déambule d’un endroit l’autre, chemine vers la mort inéluctable, sans cesse en mouvement, à la recherche de l’amour, d’un chèque libérateur et de sa vérité. Bien sûr, on songe encore à «Deux hommes dans Manhattan» sorti en décembre 59, ou encore à «Touchez pas au Grisbi» (1954) de Jacques Becker, et surtout au « Petit fugitif » (1953) redécouvert il y a peu (2009) mais qui n’avait pas échappé, à sa sortie, aux «Cahiers du Cinéma » (Janvier 1954) ni à André Bazin, Godard et son opérateur Raoul Coutard. Le film de Ray Ashley et Morris Engel, serait selon Alain Bergala « le chaînon manquant entre le néo réalisme italien et la nouvelle vague française ». Par ailleurs, Poiccard a tout du fugitif et d’un «grand enfant»
    2. A.B.S et Mr Bill
    Août 59. Quelques jours avant le tournage d’ABS, un certain Georges Rapin, emprisonné depuis juin, s’accuse d’un second meurtre, après celui d’une jeune prostituée, Muguette «Dominique» Thiriel, qu’il a abattue de cinq balles puis brulée vive le 30 mai (1959). Cette fois, «Mr Bill» aurait «descendu», sans raison, dès le 5 avril 1958, un pompiste à Villejuif. «Michel Poicard, veste ample, dandysme voyou, cigarette au bec et lunettes noires devant les yeux, abat un motard avec la détermination glaciale de M. Bill pour descendre le pompiste, sans que cela lui pose le moindre cas de conscience » constate l’écrivain et cinéphile Alexandre Mathis, dans son remarquable essai/contre-enquête «Georges Rapin, Les fantômes de M. Bill» (Editions Léo Scheer), avant d’ajouter: « Godard ne peut ignorer l’affaire Rapin, qui défraie l’actualité, comme aucun autre fait divers ne l’a fait »
    En effet, tout le monde, alors, évoque « Mr Bill », cet enfant gâté de la haute bourgeoise qui s’encanaille à Pigalle mais que les truands rejettent et, qui tue afin de se faire « respecter » par ce «Milieu» Au point que d’aucuns parleront d’un acte suicide ou d’une démarche «vers l’abime».Alexandre Mathis remarque: «l’insistance de Poiccard à poursuivre une fille qui se défile, sans arrêt, avec qui rien n’est envisageable».
    Belmondo/Poiccard, c’est évident, ressemble et rappelle le Monsieur Bill/ Rapin du fameux fait divers. Il dit: « J’en ai marre, je suis fatigué, en prison, personne ne me parlera ». Bien sûr en 59, la guillotine est toujours d’actualité et Georges Rapin en perdra la tête le 26 juillet 1960. Poiccard préfère attendre l’arrivée de la police et s’enfuir vers la fatalité alors qu’il est trop tard, puis murmurer: «c’est vraiment dégueulasse» à celle «qui se défile sans arrêt». 1960. A BOUT DE SOUFFLEAux Champs Elysées, Poiccard passe devant l’affiche « Il faut vivre dangereusement jusqu’au bout », l’accroche de « Tout près de Satan » («Ten Seconds to Hell») de Robert Aldrich, sorti le 15 août 1959 à Paris. Poiccard maudit sans cesse les lâches et la lâcheté féminine.
    3. A.B.S et le fait divers
    Alexandre Mathis continue: « Le scénario écrit de longue date par François Truffaut que Godard remanie à l’infini à partir de juin 59, a son origine dans un fait divers survenu fin 52 ». Pierre Drouin, dans son important «Godard» (Rivages 1989) nous précise ce fait divers :« un garçon vole une voiture du corps diplomatique, tue un motard, met la police française sur les dents. Interpol le retrouve en Amérique où il a braqué un drugstore. Sur le bateau qui le ramène en France, il rencontre une petite journaliste américaine s’en allant interviewer des vedettes. Lorsqu’il est arrêté et jugé peu après les dites vedettes témoignent à son procès: elle se souviennent de ce jeune homme charmant qui accompagnait l’envoyée spéciale des Etats Unis…. »
    Sur les Grands Boulevards Michel lit (dans France Soir) à Patricia une histoire qui lui plait tant. Un jeune contrôleur d’autobus séduit une jeune fille qui le croit riche et l’entraîne dans une série de cambriolages jusqu’à leur arrestation. Poiccard consulte sans cesse les journaux. 1960. A BOUT DE SOUFFLE
    A.B.S n’est pas un cas isolé. « Le Trou» de Becker et « Classe tout risques » de Sautet, sortis au même printemps 60, sont inspirés de deux «Série Noire» de José Giovanni. En vérité, il s’agit des biographies romancées d’une authentique évasion de la Santé d’une part et de la «cavale» de deux truands/collabos à la Libération de l’autre. Déjà «Bob le flambeur» (1956), «Deux hommes à Manhattan» (1959) de Jean- Pierre Melville et «Un condamné à mort s’est échappé » (1957) de Robert Bresson étaient présentés comme des histoires vécues. L’installation de la télévision fut sans doute pour beaucoup dans ce penchant vériste.
    4. A.B.S et François Truffaut.
    Truffaut est donc l’auteur du scénario. Le réalisateur des « 400 coups » songeait à le tourner lui-même afin de continuer sa saga Antoine Doinel, ce dernier serait alors devenu un voyou romantique. On dit qu’Edouard Molinaro aurait pu en faire son premier film. Finalement l’ami (à l’époque) Godard s’en empara, avec l’accord de l’auteur
    5. A.B.S et le thriller US
    Godard versait, dit-on, dans le tragique. Il re-visionne (toujours selon Jean-Luc Drouin) «Mark Dixon Detective» et «Fallen Angel» d’Otto Preminger, curieusement l’un des cinéastes cultes de la revue Positif, «l’ennemie» des Cahiers du Cinéma, et donc de Godard, qui ne jure que par Hawks et Hitchcock. Mais Preminger, c’est parfait pour un aspirant réalisateur qui rêve des femmes et de la mort. D’ailleurs Godard interprètera, lui-même l’indic/dénonciateur, le messager de la mort. Jean Seberg, l’actrice premingerienne («Jeanne d’Arc », «Bonjour Tristesse») sera de l’aventure. Godard dédie ABS à la Monogram Pictures, la société de production US des polars série B
    6. A.B.S et Melville
    Inutile d’y revenir. «Bob le flambeur» et «Deux hommes à Manhattan » ont terriblement influencé les jeunes hommes en colère de la future « Nouvelle Vague ». Ils vénéraient Jean Renoir. Ils admiraient Becker, Tati, Bresson ou Resnais. Mais Melville, «l’Aîné», demeurait celui qui avait osé un autre cinéma, avant eux
    Mais surtout, il recommanda le projet d’A.B.S au producteur Georges Beauregard, puis, conseilla Godard dans le choix de sa musique et lui proposa le magnifique jazzman Martial Solal. Depuis, nous fredonnons ou sifflons ce thème d’A.B.S presque autant que celui Miles Davies pour « Ascenseur pour l’échafaud ». Ensuite et surtout, Melville joue à Parvulesco. Cet écrivain US célèbre arrivé en France pour présenter son nouveau roman. Interviewé à Orly, dans le brouhaha des Jets, dans une séquence très «cinéma vérité» (ex: réflexions en voix off des journalistes entre eux en son direct) Melville/Parvulesco reprend les idées plutôt pessimistes et misogynes de Godard. Du moins celles de Michel Poiccard. Ce qui donne: «Bien sûr, on ne peut plus croire qu’en l’amour, surtout à notre époque», «la femme américaine domine l’homme, la femme européenne pas encore», «les sentiments sont un luxe que peu de femmes s’offrent» (on reconnait la voix de Godard posant la question), «mon souhait le plus cher, devenir immortel, puis mourir » !
    Pour l’anecdote enfin, Belmondo/Poiccard roule au volant d’une belle (voiture) américaine que Melville prêta pour A.B.S.
    7. A.B.S et le temps des Copains et le temps des Cahiers.
    «Le Temps des copains»- la chronique de trois étudiants provinciaux à la conquête de Paris- fut une célèbre série TV inaugurée en octobre 1961. Dès 1958, Jacques Rivette tourne «Paris nous appartient» (sorti en 61). Des membres de la jeune bande qui collabore ou gravite autour des «Cahiers» apparaissent au générique et à l’écran d’A.B.S: Claude Chabrol, Jacques Rivette, le poête et dialoguiste Daniel Boulanger, les critiques André S. Labarthe, Jacques Siclier, Jean Domarchi, Jean Douchet, les futurs cinéastes, Jean Herman/Vautrin, Jean-Louis Richard, Gérard Brach, etc. En septembre, sur Europe N°1, «Salut les Copains», une émission musicale destinée aux teenagers s’installe dans un monde médiatique jusque là sans jeunes. Quelques huit ans et un peu plus avant Mai 68.
    8. A.B.S et Belmondo
    Ce jeune (26 ans) acteur presque inconnu au physique de boxeur poids moyens, aperçu à la télé dans les Trois Mousquetaires (Noël 59) pourrait, aujourd’hui, passer pour l’Auteur d’A.B.S. Tant il est Michel Poiccard, et tant il ne le sera plus jamais. Pas même dans le sublime «Pierrot le fou», le chef d’œuvre (1965) de Godard, ni dans «ses» Trois Melville («Léon Morin prêtre» 1961, «Le Doulos» 1962, «L’aîné des Ferchaux» 1963), ni dans « La sirène du Mississipi » (Truffaut, 1969) où il explose d’émotion et d’amour contenus. Pas même dans son autre apparition de ce magnifique printemps 60 du cinéma «Classe tout risques» de Claude Sautet. Ce jeune, ce vrai Belmondo là reste un grand acteur, physique et mélancolique, comparable à un Dana Andrews ou un John Garfield voire un Burt Lancaster du même âge. Ensuite….
    Mais là, dans A.B.S, on ne sait pas. «Météor», «Ovni», «Etoile filante», tous les poncifs célestes y passent pour ne rien y comprendre. Si ce n’est qu’A.B.S est un film de Belmondo et Godard, ou, si vous préférez, de Godard et Belmondo
    9. A.B.S et la révolution symbolique
    A.B.S fut terminé en quatre semaines, un record pour un long métrage de fiction. Faut-il revenir aujourd’hui sur les ruptures de ton, les non cadrages et dé-cadrages, les fausses désinvoltures du montage, les absences de raccord ? Convient-il encore d’insister sur la caméra ultra mobile de Raoul Coutard un ancien opérateur/correspondant de guerre (Indochine) et sur l’utilisation de la lumière «réelle» ? Est-il toujours nécessaire de décompter les minutes et les secondes du plus long plan séquence de l’histoire du cinéma (17 minutes 16 secondes exactement) dans l’agence de voyage des Champs Elysées ? « Godard tourne comme on écrit. Cette technique lui permet de donner libre cours à ses facultés d’invention. Il a au moins une idée par plan. (….) Il va exprès en allant vite, en bâclant, comme on ne l’avait jamais fait » constate Truffaut.1960.
    On sait plus qui a dit ou écrit le premier: « L’erreur peut devenir un style » Pour sa part, Gilles Deleuze pense qu’avec l’arrivée de la Nouvelle Vague «le faire-faux devient le signe d’un nouveau réalisme» (Image-mouvement) Godard dira (à propos d’A. B.S): «La théorie que j’avais, c’était d’éviter les interdits »Pourtant Godard demeure un cinéaste référentiel, cinéphile. Melville, Preminger, les Séries B US, Lang, Rossellini, Franju, Hawks, etc, le hantent. Mais il ne désire filmer comme eux. Plus que de révolte, A.B.S reste un film de rupture. Dans son étude inachevée sur Manet, « Manet l’hérésiarque » (Seuil. 2013), Pierre Bourdieu écrit: « Beaucoup de traits considérés comme fautes sont des « expérimentations délibérées » qui, étant donné la formation de Manet, ne peuvent être un effet de l’ignorance. A preuve, la cohérence et la constance avec lesquelles il s’en tient à ses choix fondamentaux (frontalité, inexpressivité, etc) malgré la diversité des objets et même des manières. Ceci atteste qu’il s’agit des partis et non de maladresses » Et si Godard tel Edouard Manet crée de l’Hérésie, en rompant, lui aussi, avec la Symbolique des représentations admise, Belmondo expose son corps et son jeu, pareil à Victorine Meurent, le modèle préféré du peintre dans Déjeuner sur l’herbe et l’Olympia.

  2. A TOUTE VITESSE pour reprendre le titre français d’un précédent noir américain d’Aldrich ‘En quatrième vitesse »
    Hommage au (film) noir et au N&B, ce culte fête ses 55 ans sans une ride!
    il faut dire que les rides d’A bout de souffle, JLG (30 ans à l’époque) les avait enlevé pour toujours puisque – c’est lui qui l’a raconté – le matériau filmique du premier montage a été ramené par ses soins de 2H15 à 1H30 (« Montage, mon beau souci ») pour une narration syncopée, heurtée, dynamisante, débarrassée des habituels enchainements
    On sait la grande date charnière marquée autour de l’année 1960 pour l’évolution du cinéma. Pendant l’été 59 où JLG tourne ce premier long métrage sortent sur les écrans d’autres premiers longs métrages (« Les 400 coups de Truffaut / Hiroshima mon amour de Resnais / Cannes 59 ») et quand sort le film de JLG en mars 60, pointent déjà « La dolce vita fellinienne et L’avventura antonionienne / Cannes 60 », ce qui comme jalons du modernisme narratif cinématographique ne sauraient trouver mieux
    On reste aussi pantois face à ce mois de mars 60 où sont révélés au public deux acteurs à huit jours d’intervalle « Plein soleil » pour Alain Delon (que le public ne suivra pas) et « A bout de souffle » pour Jean Paul Belmondo, que le public va immédiatement ratifier en même temps que l’existence de ce « petit film » : 7 semaines en première exclusivité dans le fameux circuit parisien prisé des cinéphiles « Balzac, Helder, Scala, Vivienne » raflant ainsi 260 000 entrées malgré son interdiction aux moins de 18 ans. Delon et Belmondo, faux frères ennemis, tous deux acteurs impressionnants de jeu physique à l’américaine, avec l’aura qui va avec, et qui vont devenir les deux plus grandes têtes d’affiche françaises de leur génération
    Ce qui frappe encore aujourd’hui en revoyant ce film manifeste de la nouvelle vague, est le filmage du couple protagoniste, filmage des corps, des visages et des voix comme des paysages entre les expressions de Jean Paul Belmondo et Jean Seberg, l’un et l’autre à jamais marqués par le film, pouvaient ils le savoir? Lui qui déjà a trop vu Bogart, un frenchie jouant à l’Amérique fantasmée de cinéma noir – A bout de souffle respire le cinéma – et Elle adorable américaine perdue à Paris
    Tout semble toujours s’inventer de séquence en séquence
    A la toute fin, au bout de la route, au carrefour de la mort, rue « Première campagne » Jean nous regarde, comme Monika-Harriett chez Bergman, comme Cabiria-Giulietta chez Fellini, nous interroge. Curieux que cette pratique traditionnelle du regard frontal en peinture, photographie, théâtre (Brecht) soit considérée (alors) comme une « faute professionnelle » au cinéma. Tabou révélateur
    d’une défiance du cinéma face au réel

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