17 mars 2012

Meurtre à Yoshiwara (1960) de Tomu Uchida

Titre original : « Yoto monogatari: Hana no Yoshiwara hyaku-nin giri »

Meurtre à YoshiwaraPatron d’un atelier de tissage prospère, Jirozaemon voudrait se marier mais une vilaine tâche de naissance sur le côté droit de son visage effraie toutes les femmes rencontrées. Pour lui changer les idées, son plus gros client l’emmène à Yoshiwara, quartier de Edo (aujourd’hui Tokyo), dans une maison de plaisirs. Toutes les geishas refusent sa compagnie sauf Tsuru, une ancienne taularde. Il va dépenser sans compter pour son apprentissage de courtisane… Tomu Uchida adapte ici une pièce du théâtre traditionnel japonais qui oppose la bonté à la cupidité et à l’égoïsme. C’est un mélodrame rendu puissant par le traitement du réalisateur et une interprétation très juste. L’image est étonnamment belle, un superbe cinémascope en couleurs, le format large étant particulièrement bien exploité par le réalisateur : beaucoup de plans sont de toute beauté. Le film a aussi un côté presque documentaire car il nous montre à la fois certains rites sociaux dans le commerce et surtout le fonctionnement du quartier des geishas, avec ses codes et ses tensions. Meurtre à Yoshiwara est un très beau film doté d’un final superbe.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Chiezo Kataoka, Yaeko Mizutani, Isao Kimura
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31 janvier 2012

Le château du dragon (1946) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « Dragonwyck »

Le château du dragonAu milieu du XIXe siècle, une jeune fille de fermier est recrutée par un lointain cousin aristocrate pour être la gouvernante de sa fille. Elle se rend donc dans son vaste château qui domine l’Hudson. Elle est émerveillée mais tout ne se passera pas comme dans ses rêves… Pour sa première réalisation, le brillant scénariste Joseph Mankiewicz hérite d’une adaptation qui ne le tentait guère (1). Il en fait tout de même un film parfaitement maitrisé avec une ambiance très forte, dans le genre « gothique ». De façon étonnante, on trouve dans ce premier film de Mankiewicz des thèmes que l’on retrouvera souvent dans ses œuvres, l’homme aveuglé par son ambition en est un. Gene Tierney apporte tout son charme (2) qui crée un beau contraste avec la rigidité du personnage joué (admirablement) par Vincent Price (3). Bien que ce soit sa première réalisation de Joseph Mankiewicz, Le château du dragon n’est pas moins l’un de ses plus beaux films.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Vincent Price, Walter Huston, Jessica Tandy
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Remarques :
(1) Après avoir lu une première fois le roman d’Anya Seton, Joseph Mankiewicz conseilla à la Fox de ne pas acheter les droits. Il trouvait que l’histoire ressemblait trop à Rebecca et manquait de force. Lubitsch montra toutefois son intérêt et insista. Mankiewicz commença donc à travailler dessus en tant que scénariste. Quand Lubitsch eut sa première crise cardiaque, il se retira et Zanuck proposa à Mankiewicz de le réaliser lui-même. Ernst Lubitsch restera producteur et il semble que Mankiewicz l’ait trouvé un peu trop présent sur le plateau.

Le château du dragon (2) Anecdote : Sur le plateau de Dragonwyck, Gene Tierney rencontra John Kennedy venu en curieux. Son sourire et ses yeux bleus la chavirèrent. Ils eurent ensuite une aventure ensemble qui dura quelque temps. Dans son autobiographie, elle raconte longement cett aventure et dit se souvenir du film uniquement pour cette raison. Pour elle, le film en lui-même est « forgettable » (oubliable)… Elle a tort.

(3) A noter qu’en 1946, Vincent Price n’était pas encore spécialisé dans les films d’horreur. Ce sera plutôt à partir des années cinquante.

24 janvier 2012

Je n’ai rien oublié (2010) de Bruno Chiche

Je n'ai rien oubliéLa famille de Thomas, fils d’un riche industriel, a toujours employé son ami d’enfance Conrad, fils d’un domestique enfui. Lorsque celui-ci met accidentellement le feu à la résidence de vacances dont il avait la garde, la famille voit d’un mauvais œil le retour de cet homme qui a maintenant des comportements erratiques. Elvira, matriarche autoritaire, décide néanmoins de l’héberger dans une dépendance du château… Je n’ai rien oublié est adapté d’un roman de l’écrivain suisse Martin Suter. Si l’on est pressé, on peut le définir comme un thriller psychologique mais ce n’est pas vraiment l’intrigue qui fait l’attrait de ce troisième film de Bruno Chiche : le fond de cette histoire est difficilement crédible. En revanche, Bruno Chiche parvient à créer un climat, à entretenir un certain suspense et surtout à traiter avec délicatesse et sans pathos de la maladie d’Alzheimer. Il sait trouver le ton juste, l’équilibre parfait. Il est servi par un excellent plateau d’acteurs : il est toujours étonnant de voir Depardieu, avec sa corpulence démesurée, jouer avec tant de délicatesse et exprimer tant de fragilité. Malgré les défauts de son intrigue (qui ne sont d’ailleurs visibles qu’à la toute fin), Je n’ai rien oublié est un film très réussi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Alexandra Maria Lara, Françoise Fabian, Niels Arestrup, Nathalie Baye, Yannick Renier
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29 novembre 2011

L’homme en gris (1943) de Leslie Arliss

Titre original : « The man in grey »

L'homme en grisA une vente aux enchères pendant la guerre, un pilote et une jeune auxiliaire de l’armée découvrent qu’ils ont en commun une histoire par leur famille. Un flash-back raconte comment, au début du XIXe siècle, Clarissa a épousé sans amour le Marquis de Rohan et les évènements qui ont suivi… Adaptation d’un roman d’Eleanor Smith, L’homme en gris est un film anglais, réalisé pendant la guerre. L’histoire peut paraître assez classique en soi, la mise en scène reste très classique et pourtant le film nous accroche par son charme et une certaine force. Leslie Ardiss as su éviter les clichés et traiter cette histoire avec naturel et délicatesse, et même avec une certaine poésie. Il est servi en outre par trois acteurs remarquables, qui deviendront tous trois bien plus célèbres par la suite : James Mason, Stewart Granger et Margaret Lockwood, cette dernière interprétant dans un ton très juste un personnage effroyablement machiavélique. Le cinéma anglais a souvent montré son talent pour les drames « en costumes » (XIXe notamment) et L’homme en gris est un bel exemple de réussite avec des moyens assez limités.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Margaret Lockwood, James Mason, Stewart Granger, Phyllis Calvert
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21 novembre 2011

L’argent (1928) de Marcel L’Herbier

L'argentSaccard, directeur de la Banque Universelle, subit un revers financier important lorsque son ennemi de toujours, le banquier Gunderman, bloque une augmentation de capital d’une filiale stratégique. Il est proche de la ruine. Pour se remettre en selle, il décide de financer l’aviateur Jacques Hamelin qui projette d’aller exploiter des gisements de pétrole en Guyane… Tourné dans les toutes dernières années du cinéma muet, L’argent est une transposition moderne du roman homonyme d’Emile Zola. Marcel L’Herbier, réalisateur qui a fortement contribué à hisser le cinéma au rang d’art véritable au tout début des années vingt, réussit à mettre sur pied cette ambitieuse production dotée de larges moyens (qui seront d’ailleurs dépassés). Composant, parfois difficilement, avec un producteur pointilleux, il a fortement imprimé sa marque sur le film. L’argent est donc bien un film d’auteur.

L'argent Le plus visible de sa démarche réside dans les audacieux et inventifs mouvements de caméra. Le plus célèbre est un vertigineux traveling vertical au dessus de la Corbeille mais il y a beaucoup d’autres travelings, parfois très rapides, qui apportent beaucoup de mobilité. L’autre aspect le plus visible est l’utilisation des flous, soit pour mieux isoler un personnage, soit pour exprimer un sentiment, un état d’esprit, une situation trouble. Très étonnant. Il faut aussi remarquer le montage avec notamment des plans alternés très efficaces. Toute cette créativité pourrait sembler vaine si elle n’était au service de l’intensité du drame qui se noue devant nos yeux.

L'argentLes décors Art-Déco sont superbes. Star auréolée du succès de Metropolis, Brigitte Helm n’a qu’un second rôle, celui de l’intrigante baronne Sandorf. Lascive et féline, elle distille, dans les scènes où elle apparaît, une forte sensualité qui atteint son paroxysme dans son altercation avec Saccard (1). Pierre Alcover donne beaucoup de corps (!) à son personnage. Ce qui est étonnant à propos de Saccard, c’est l’ambivalence des sentiments qu’il nous inspire : il est à la fois odieux, calculateur, entièrement asservi par l’argent, mais il est parfois sympathique, surtout lorsqu’il laisse transparaître sa fragilité. L’autre banquier, Gundermann, est encore plus machiavélique, un personnage très réussi : froid et inexpressif, il ne cesse de caresser l’un de ses chats à longs L'argentpoils.

Tourné un an avant le krach boursier de 1929, L’argent a été donc assez prophétique dans sa dénonciation du pouvoir extrême de l’argent. Il trouve d’ailleurs un nouvel écho aujourd’hui, 80 ans plus tard. L’argent eut un succès mitigé : à sa sortie, il fut mal considéré par la critique et il faut attendre les années soixante pour le voir réhabilité et remis à sa juste place, c’est à dire parmi les 5 ou 10 plus grands films du cinéma muet.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Pierre Alcover, Brigitte Helm, Marie Glory, Alfred Abel, Henry Victor, Antonin Artaud, Jules Berry
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Remarques :
* Le tout jeune et inexpérimenté Jean Dréville a tourné un film de 40 minutes sur le tournage de L’argent : Autour de L’argent. Ce petit film est passionnant, un document précieux.
L'argent * Les scènes de bourse furent réellement tournées à la Bourse (Palais Brongniart à Paris) que Marcel L’Herbier put avoir trois jours à son entière disposition pendant le week-end de l’Ascension. 2000 figurants (dont certains étaient de véritables opérateurs de bourse), une quinzaine de caméras, le réalisateur ne lésina guère sur les moyens. Le résultat est saisissant : l’effervescence de ce temple de la finance est clairement perceptible.  Pour l’un des plans les plus audacieux de toute l’histoire du cinéma, L’Herbier a fait chuter une volumineuse caméra au dessus de la Corbeille depuis la coupole, soit 22 mètres en quasi-chute libre.

(1) Le film/making-of de Jean Dréville nous montre que cette scène (entrevue entre Saccard et la baronne Sandorf) fut la première à être tournée. C’est assez étonnant lorsqu’on voit l’intensité dramatique et sensuelle qu’elle atteint à l’écran.

Remake :
L’argent de Pierre Billon (1936) avec Nicolas Amato et Pierre Richard-Willm (film perdu?)

6 novembre 2011

Le baiser (1929) de Jacques Feyder

Titre original : « The Kiss »

The KissLe cœur brisé, Irene doit se résigner à ne plus voir l’homme qu’elle aime en secret car elle ne peut divorcer de son mari âgé, terriblement jaloux, avec qui elle est liée par un mariage sans amour. De plus, un très jeune fils des amis du couple est follement épris d’elle et brûle de se déclarer… The Kiss (Le baiser) est le dernier film muet de Greta Garbo. A l’âge de 24 ans, l’actrice était déjà une très grande star. Le réalisateur d’origine belge Jacques Feyder tourne ici son premier film à Hollywood. Greta Garbo montre une grande richesse dans son jeu ; elle est, comme toujours, très expressive mais c’est surtout l’étendue de la palette de sentiments qu’elle provoque chez le spectateur qui étonne le plus. Il suffit de voir comment elle est capable de passer en quelques secondes du bonheur à la tristesse la plus intense ou encore de modeler son jeu selon la personnalité de son partenaire :The Kiss face au jeune Lew Ayres, elle est beaucoup plus légère et frivole que face à Conrad Nagel, son amant plus âgé. Elle joue avec un naturel confondant, on est sous le charme. A noter que c’est le premier film où elle accomplit un acte violent. The Kiss est pour Lew Ayres, 20 ans, son premier rôle : il montre une belle présence à l’écran (1). Gros succès à l’époque, ce film nous montre à quel point Greta Garbo, « La divine », était bien l’une des plus grandes actrices du muet avant d’être une grande star du parlant. (film muet)
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Conrad Nagel, Lew Ayres, Anders Randolf
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Le baiser Remarques :
Jacques Feyder dirigera à nouveau Greta Garbo l’année suivante pour la version allemande du premier film parlant de Greta Garbo : Anna Christie. Il rentrera en France peu après, désillusionné d’Hollywood.

(1) Le deuxième grand rôle de Lew Ayres lui apportera une consécration encore plus grande : A l’ouest rien de nouveau (All Quiet on the Western Front) de Lewis Milestone (1930)

5 novembre 2011

En cas de malheur (1958) de Claude Autant-Lara

En cas de malheurUn grand avocat parisien accepte de défendre gratuitement une jeune femme âgée de vingt ans. Il réussit à la faire acquitter du hold-up qu’elle a commis et elle devient sa maitresse… En cas de malheur est adapté d’un roman de Georges Simenon qui fait se rencontrer deux êtres que tout oppose : l’un est un grand bourgeois, réfléchi, avec l’assurance que procure la réussite sociale, mais aussi empêtré dans les conventions de son milieu, l’autre est une jeune écervelée, libérée, frivole et délinquante. Le sujet était audacieux dans les années cinquante, il le paraît beaucoup moins aujourd’hui. Le film peut même sembler un peu ennuyeux, d’autant plus que si Gabin est parfait dans ce rôle qui lui va comme un gant, Brigitte Bardot montre ses limites en tant qu’actrice, tout comme Franco Interlenghi d’ailleurs. Claude Autant-Lara n’était peut-être pas très à l’aise pour diriger l’actrice, véritable petite bombe qui bousculait le cinéma français mais qui avait besoin d’être étroitement dirigée. En cas de malheur fut un grand succès populaire, sans doute un peu porté par le propos légèrement sulfureux (il y a même une scène très suggestive de ménage à trois).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Brigitte Bardot, Edwige Feuillère, Franco Interlenghi, Nicole Berger
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Remarques :
On raconte que Brigitte Bardot déambulait ostensiblement au bras d’un technicien différent chaque jour pour faire enrager Autant-Lara qu’elle savait assez prude. Cette anecdote témoigne du fossé qui séparait l’actrice de son metteur en scène.

Remake :
En plein coeur de Pierre Jolivet (1998) avec Virginie Ledoyen reprenant le rôle de Brigitte Bardot, Gérard Lanvin celui de Gabin et Carole Bouquet celui d’Edwige Feuillère.

2 novembre 2011

La dame de tout le monde (1934) de Max Ophüls

Titre original : « La signora di tutti »

La dame de tout le mondeActrice célèbre, Gaby Doriot tente de se suicider. Pendant que les médecins tentent de la sauver, sa vie défile devant ses yeux : sans qu’elle l’ait cherché, les hommes tombent amoureux d’elle avec des conséquences néfastes pour eux… La dame de tout le monde est le seul film italien de Max Ophüls qui, fuyant le nazisme, est d’abord allé en Italie avant de s’établir en France. Cette histoire d’amour fou et de vie privée étalée au grand jour est bien en avance sur son temps, tout d’abord sur le plan de l’histoire en elle-même qui préfigure des films comme Vie Privée et aussi sur le plan de la forme, puisque Max Ophüls se montre très inventif dans la construction et dans ses plans, étonnants de modernité et d’audace. Isa Miranda est, elle aussi, assez étonnante, proche par son physique et son jeu de Marlène Dietrich tout en ayant quelques points communs avec Garbo. Elle donne une réelle dimension à son personnage tout en préservant son ingénuité. La dame de tout le monde est, assez injustement, l’un des films les moins connus de Max Ophüls.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Isa Miranda, Memo Benassi, Tatyana Pavlova, Friedrich Benfer
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6 octobre 2011

Dédée d’Anvers (1948) de Yves Allégret

Dédée d'AnversDédée (Simone Signoret) est entraineuse dans un bar à marins sur le port d’Anvers. Le patron, Monsieur René (Bernard Blier) est bienveillant mais elle est soumise à son souteneur (Marcel Dalio), engagé comme portier. Sa rencontre avec un capitaine italien qui fait de la contrebande avec son cargo (Marcello Pagliero) va bouleverser sa vie… Dédée d’Anvers n’est pas sans rappeler Quai des Brumes par son atmosphère (on pourra aussi trouver que Marcello Pagliero ressemble à Jean Gabin !) Sans être tout à fait dans la veine du réalisme poétique de l’avant-guerre, le film d’Yves Allégret est un film noir et fataliste. Il est servi par une belle interprétation, notamment celle de Simone Signoret qui montre une grande présence à l’écran et apporte beaucoup d’humanité à son personnage, à la fois forte et fragile. Son mari, Yves Allégret, lui offre ainsi le premier de ses grands rôles. L’histoire pêche par son côté très conventionnel et l’on aurait souhaité un peu plus de profondeur dans les personnages. A noter une étonnante scène de bagarre entre marins dans la rue, c’est d’ailleurs presque la seule scène sur l’environnement social. Dédée d’Anvers tire toute sa force de son interprétation.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bernard Blier, Simone Signoret, Marcello Pagliero, Marcel Dalio, Jane Marken
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Remarque :
Dédée d’Anvers est adapté d’un livre d’Henri La Barthe (sous le pseudonyme Ashelbé), également auteur de Pépé Le Moko.

23 septembre 2011

Visages d’Orient (1937) de Sidney Franklin

Titre original : « The Good Earth »
Autre titre français : « La terre chinoise »

La terre chinoiseL’histoire d’un couple de fermiers en Chine, à l’époque de la guerre civile… Adaptation d’un best-seller de Pearl Buck, Visages d’Orient  est une grande production de la MGM qui nécessita trois années de tournage. 200 hectares d’une vallée californienne furent transformés en campagne chinoise, des tonnes d’éléments de décor furent importées de Chine ; 1500 figurants furent employés. Le fait de faire interpréter des personnages chinois à des acteurs américains peut gêner. Cela ne correspond plus à nos standards modernes et choquera même certains spectateurs. Quand on accepte de dépasser cela, force est de constater que les performances de Luise Rainer et de Paul Muni sont assez remarquables. L’histoire, assez émouvante, est bien mise en place et développée. Certaines scènes sont très spectaculaires : les foules dans la grande ville au moment de la Révolution sont impressionnantes avec une scène de pillage d’un palais qui grouille de monde et l’attaque des sauterelles est une merveille de trucages, vraiment saisissante. Visages d’Orient / La Terre chinoise bénéficie d’une réalisation parfaite et d’une interprétation pleine de sensibilité. Le film reste assez prenant aujourd’hui.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Muni, Luise Rainer, Walter Connolly, Tilly Losch, Charley Grapewin
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Remarques :
1) Ont également participé à la réalisation :
– George W. Hill qui a tourné certains plans en Chine en 1933/34. Il devait être le réalisateur du film. Il est mort en 1934 avant que le tournage proprement dit ne commence.
– Sam Wood, qui a tourné certaines scènes dont celle du pillage.
– Victor Fleming
– Gustav Machatý

2) La période couverte par cette saga va globalement de 1900 à 1925. Il faut donc garder à l’esprit qu’à sa sortie, le film traitait d’une Histoire assez récente.