15 août 2005

Claire Dolan (1998) de Lodge H. Kerrigan

Claire DolanElle :
Ce film du cinéma indépendant américain cherche à mettre en avant la déshumanisation des grandes villes régies par le sexe et l’argent. New York y est une ville prison avec ses effets graphiques sur des immenses façades vitrées. Les reflets des silhouettes humaines dans les baies vitrées témoignent de l’emprisonnement de vies absurdes sans avenir et passion. Claire Dolan, une call-girl rêve de mener une vie de famille mais ne parvient pas à se libérer de la tutelle de son proxénète. On assiste alors à la dérive de cette femme impassible et froide qui pratique le sexe à la chaîne et déambule dans les rues sombres de New York. No future. Ce n’est pas un film à voir quand on n’est pas en forme. Je reprocherai un côté trop esthétisant qui prend le pas sur le scénario trop mince à mon goût. Si le réalisateur a voulu mettre le spectateur mal à l’aise, c’est réussi mais il faut avouer qu’on s’ennuie un peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
La forme est assez travaillée, les images jouent beaucoup avec les lumières, les reflets dans ces énormes buildings et le découpage du film est très méthodique, « au cordeau »… Cependant, le climat créé est très froid, lourd, impersonnel et le scénario n’a en lui-même que peu d’intérêt… Bref je suis resté un peu insensible à cet exercice de style…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Katrin Cartlidge
Voir la fiche du film et la filmographie de Lodge H. Kerrigan sur le site imdb.com.

14 août 2005

Nos meilleures années (2003) de Marco Tullio Giordana

Titre original : « La meglio gioventù »

Nos meilleures années Elle :
J’ai complètement craqué pour Nos meilleures années, un film de six heures qui rappelle la belle époque du cinéma italien. Marco Tullio Giordana se livre à une brillante et bouleversante analyse de la société italienne des dernières quarante années. Pour cela, il choisit de suivre passionnément le destin d’une famille et plus particulièrement celui de deux frères dont les parcours vont s’opposer. Mattéo, le solitaire est idéaliste et coléreux. Nicola, le médecin tourné vers les autres, sacrifie sa vie pour sa femme terroriste. Cette saga familiale souligne les idéaux qui animent la jeunesse, l’envie de se trouver une place dans la société pendant qu’autour règne la violence, la corruption. Les évènements politiques qui ont marqué l’Italie défilent sous nos yeux. Les utopies s’estompent au fur et à mesure que les années défilent. Les personnages finissent par se couler dans le moule et se fondre dans le système. Les personnages sont très attachants. Leur vie s’égrène et fait étrangement écho à la nôtre. Le réalisateur est très sobre dans sa mise en scène même s’il sait faire appel à l’émotion quand besoin est. Enfin, c’est une réelle performance de tenir le spectateur en haleine pendant six heures.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film de six heures nous fait suivre le parcours de deux frères depuis 1966 jusqu’en 2000. La chaleur humaine qui se dégage de Nos meilleurs années est franchement remarquable, elle engendre une extraordinaire proximité des personnages. Le scénario ne repose pas sur une succession de catastrophes ou d’évènements particuliers mais plutôt sur des seconds rôles assez hors du commun, ce qui permet à l’histoire d’aborder plusieurs domaines, politiques notamment, même si ces domaines sont quelque peu survolés. Marco Tullio Giordana parvient à faire passer beaucoup d’émotions, sans jamais abuser d’effets faciles et au final les 6h de film sont passionnantes à suivre.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Luigi Lo Cascio, Alessio Boni, Adriana Asti
Voir la fiche du film et la filmographie de Marco Tullio Giordana sur le site IMDB.

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13 août 2005

Pour le plaisir (2004) de Dominique Deruddere

Pour le plaisirElle :
Abandon rapide : j’ai eu l’impression que j’allais perdre mon temps.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le film démarre assez mal, et je dois bien avouer que le nom de Samuel Le Bihan n’est pas le premier qui me vient à l’esprit pour jouer le rôle d’un psychiatre… Le film finit par prendre un peu, essentiellement par son scénario qui est plutôt bien construit sur le plan de l’intrigue policière. Par contre, l’exagération des personnages cantonne le film dans la caricature et l’anecdote, il y a d’ailleurs quelques passages assez amusants où l’on rit franchement. Aucun des acteurs ne semble croire à son rôle… mis à part François Berléand qui traverse tout cela avec son flegme habituel.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Samuel Le Bihan, François Berléand, Nadia Farès, Olivier Gourmet
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12 août 2005

L’amour, six pieds sous terre (2002) de Nick Hurran

Titre original : « Plots with a view »

L'amour, six pieds sous terre Lui :
Cette comédie anglaise comporte de belles trouvailles de scénario mais n’est pas sans défaut. La mise en place est un peu longue, il faut plus d’une demi-heure pour qu’arrive l’idée de base du film, et certaines scènes sont un peu poussives. Le meilleur se situe vers la fin où, à la fois le rythme est plus soutenu, et où le film s’installe un peu plus dans le délire… L’humour donne bien entendu dans le genre humour noir mais n’est jamais excessivement morbide.
(Note : Le film m’a fait penser à Saving Grace de Nigel Cole, avec la même Brenda Blethyn, mais sans être toutefois aussi réussi.)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Alfred Molina, Christopher Walken, Noami Watts
Voir la fiche du film et la filmographie de Nick Hurran sur le site IMDB.

11 août 2005

Good Bye Lenin! (2003) de Wolfgang Becker

Good bye LeninElle :
Film original de par le thème choisi. Le cinéaste a choisi de montrer par l’humour les bouleversements entraînés par la chute du mur de Berlin au sein de l’Allemagne de l’Est. Des sentiments de joie tout d’abord, mais aussi une certaine nostalgie du passé, animent cette famille de RDA. C’est pour protéger leur mère communiste qui sort d’un long coma qu’un frère et une soeur lui cachent la vérité et s’évertuent à reconstituer l’ancienne RDA dans sa vie de convalescente. Wolfgang Becker emploie un ton enlevé et humoristique pour décrire leurs péripéties, et surtout leur mode de vie à cette période. L’intention y est mais la mise en forme est un peu maladroite et poussive. On se désintéresse un peu du sujet à cause de certaines longueurs et exagérations. La dernière partie est un peu plus intéressante et attachante lorsqu’on cerne d’un peu plus près les personnages au cœur de leur vie éclatée.
Note : 3 étoiles

Lui :
Personnellement, je n’ai pas réussi à accrocher : j’ai trouvé la mise en scène un peu tonitruante et que l’histoire avait franchement du mal à être crédible.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Daniel Brühl, Katrin Sass
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10 août 2005

Profession: magliari (1959) de Francesco Rosi

Titre original : « I Magliari »

MagliariElle :
Ce quatrième film de Francesco Rosi est surtout remarquable par sa mise en scène. L’intrigue autour d’escrocs napolitains vivant en Allemangne est plus faible et on a tendance à s’en désintéresser. L’histoire d’amour entre l’apprenti-escroc au cœur pur et la belle italienne attirée par l’argent est trop superficielle. Le plus intéressant est d’arpenter les cafés enfumés de Hanovre, les quais brumeux et bas quartiers de Hambourg, de croiser des bandes rivales qui s’affrontent, de regarder ces napolitains qui gesticulent. Il faut noter également la présence hilarante d’Alberto Sordi qui fait déploie tout son talent de comique pour vendre des tapis ou du tissu.
Note : 2 étoiles

Lui :
Avec I magliari, Francesco Rosi montre des qualités qui préfigurent bien de son futur cinéma, mais le film n’est pas sans défauts, ce qui gâche un peu l’ensemble. D’un côté, nous avons en effet une belle mise en scène, avec beaucoup de scènes urbaines de nuits (qui ne sont pas sans rappeler la nouvelle vague en France) et une peinture assez réaliste, et non dénuée de tendresse, de travailleurs tout en contraste avec le monde de petits malfrats. De l’autre côté, nous avons un scénario assez faible, avec une histoire d’amour qui semble interminable et une certaine confusion dans la mise en place de l’histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Renato Salvatori, Alberto Sordi, Belinda Lee
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9 août 2005

Solaris (2002) de Steven Soderbergh

SolarisElle :
Abandon rapide (je suis sans doute plutôt hermétique au sujet…)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Solaris continue de former un cas totalement à part dans la science-fiction. Ce très beau et étrange livre de Stanislaw Lem avait déjà eu une adaptation très personnelle, onirique et puissante d’Andrei Tarkovsky. Cette nouvelle adaptation au cinéma l’est tout autant, mais dans un registre totalement différent. Cette version est deux fois plus courte et se focalise sur son personnage principal et sa relation avec sa femme décédée 10 ans plus tôt, une relation construite sur l’amour, la fascination et le remords. Soderbergh gomme tous les aspects scientifiques du livre, le vaisseau spatial ne servant qu’au huis clos (et à quelques très belles images de l’espace environnant), et la dimension métaphysique du livre a disparu, les seconds rôles sont très peu présents, l’histoire n’existe qu’à travers quelques flash-back… Et pourtant tout cela fonctionne très bien, le film est très prenant, envoûtant. Aucun effet facile, tout est dans l’atmosphère et il faut dire que le duo d’acteurs, Clooney et Natascha McElhone, est vraiment remarquable. Il n’est pas très étonnant que le film n’ait que peu marché, car il ne répond à aucun des codes du genre. Mais c’est un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Natascha McElhone
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Voir nos commentaires sur le Solaris de Tarkovsky 1972.

8 août 2005

L’aveu (1969) de Costa-Gavras

AveuElle :
Note : 3 étoiles

Lui :
La polémique qui avait entouré ce film paraît presque dérisoire quelque 35 ans après sa sortie : concernant les procès staliniens en Tchécoslovaquie, il n’est plus aujourd’hui question de nier ni l’exactitude des faits ni la nécessité de les dénoncer. Le film de Costa-Gavras perd ainsi en grande partie son rôle militant mais conserve un intérêt historique certain. Il montre l’implacable machine mise en oeuvre pour forcer un homme à témoigner contre lui-même et les faits contenus dans le livre autobiographique d’Artur London sont suffisamment terrifiants pour que Costa-Gavras n’ait pas besoin d’avoir recours à ce manichéisme simplificateur que l’on trouvera dans certains de ses films ultérieurs. Il se dégage une indéniable force de ce film qui a tracé la voie d’un certain cinéma militant style « coup de poing », dans les années 70. Montand trouve là un de ses rôles les plus bouleversants.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Simone Signoret
Voir la fiche du film et la filmographie de Costa-Gavras sur le site IMDB.

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8 août 2005

« M a i n e – O c é a n » (1986) de Jacques Rozier

Maine-Océan Elle :
Déception pour ce film de Jacques Rozier qui privilégie le côté loufoque des choses et des personnages. L’intrigue et la psychologie des personnages ne semblent pas compter. Le film est constitué de tranches de vie mises bout à bout sans réel fil conducteur. Bernard Menez et Luis Rego en contrôleurs de train cohabitent avec une brésilienne et son imprésario, un marin breton caricatural, une avocate. L’ensemble m’a semblé très artificiel.
Note : 1 étoiles

Lui :
Dans le même esprit que son second film « A côté d’Orouet », Jacques Rozier semble laisser partir son film sans contrôle et enchaîne les situations aussi abracadabrantes qu’inintéressantes. Yves Afonso en rajoute des tonnes pour faire « marin du cru » et tout ce petit monde me semble babiller et brailler inutilement. S’il y a une autre façon d’aborder ce film qui a reçu le Prix Jean Vigo, nous ne l’avons visiblement pas trouvé…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Rosa-Maria Gomes, Luis Rego, Bernard Menez, Yves Afonso
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Lire un avis différent sur ce film.

8 août 2005

Du côté d’Orouët (1973) de Jacques Rozier

Du côté d' O r o u ë t Elle :
L’absence (volontaire) de trame scénaristique est franchement surprenante et ces trois jeunes filles au centre de ce film ne semblent n’avoir rien à se dire sinon glousser et se moquer du personnage de Bernard Menez. Ce film est toutefois considéré par certains critiques comme un petit chef d’oeuvre, signe qu’il doit donc y avoir un autre angle d’approche possible…
Note : pas d'étoiles

Lui :
Pas de scénario, beaucoup de babillages de trois jeunes filles écervelées qui ricanent bêtement de tout et de rien. Je n’accroche pas du tout et ne parviens pas à y trouver de l’intérêt…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Bernard Menez
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