20 mars 2007

Justinien Trouvé, ou le bâtard de Dieu (1993) de Christian Fechner

Justinien Trouvé, le bâtard de DieuElle :
Artificialité des décors et costumes, superficialité et invraisemblances de l’intrigue. En passant derrière la caméra pour s’essayer à la réalisation, le producteur Christian Fechner semble se réfugier dans un visuel outrancier. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Tourné maladroitement comme une super-production, ce film n’inspire que peu d’intérêt. Tout sonne faux, tout est poussé à outrance comme s’il ne s’agissait que de faire des images spectaculaires sur une musique tonitruante. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Pierre-Olivier Mornas, Ticky Holgado, Bernard-Pierre Donnadieu
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian Fechner sur le site imdb.com.

19 mars 2007

Six destins (1942) de Julien Duvivier

Titre original : « Tales of Manhattan »

Six destinsElle :
Ce film inégal en six parties qui se succèdent par l’intermédiaire d’un habit de soirée qui passe de main en main traversant ainsi les différentes couches de la société des années 30. Des plus riches aux plus démunis, Julien Duvivier explore à sa manière la société américaine en pointant du doigt ses injustices. Il a recours à une pléiade de grands acteurs de l’époque et une quinzaine de scénaristes pour mener à bien ce film. L’effet s’en ressent car l’intérêt s’émousse au fil de ces six destins. Le sketch avec WC Fields qui vante les vertus du lait de noix de coco est hilarant et le plus réussi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Conçu par la Fox dans le but de réunir une belle brochette de leurs vedettes sur le même plateau, ce film est composé de 6 histoires successives se déroulant dans des milieux sociaux très différents. Le fil d’Ariane est une tenue de soirée qui passe de main en main, causant le malheur des uns et le bonheur des autres. Avec le nombre impressionnant de scénaristes qui travaillèrent sur le projet, il n’est pas surprenant que le résultat soit si décousu (si je puis me permettre cette image…) et finalement peu convaincant. Les meilleurs passages sont ceux où l’humour est roi : la scène avec W.C.Fields faisant une conférence dans le style de l’Eau ferrugineuse de Bourvil est assez mémorable (elle fut coupée à la sortie du film et n’a été que récemment réintégrée) et la scène finale qui se moque de la bigoterie est amusante. On ne peut pas dire toutefois que la patte de Julien Duvivier, alors en exil à Hollywood, soit vraiment visible. Cela ressemble plus à un assemblage un peu hétéroclite, qui permet certes de revoir quelques grands acteurs, mais dont l’ensemble se révèle assez moyen.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Rita Hayworth, Henry Fonda, W.C. Fields, Charles Laughton, Edward G. Robinson, Ginger Rogers
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18 mars 2007

Poker party (1934) de Leo McCarey

Titre original : Six of a kind

Poker PartyElle :
En bref (*) : Film vieillot à l’humour un peu trop appuyé. Le seul bon moment est avec W.C. Fields dans la salle de billard.
Note : 2 étoiles

Lui :
En bref (*) : L’humour a bien vieilli, heureusement W.C. Fields apparaît dans la seconde moitié du film. La scène du billard est vraiment un grand moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: George Burns, Gracie Allen, W.C. Fields
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site imdb.com.

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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

17 mars 2007

Une vie inachevée (2005) de Lasse Hallström

Titre original : « An unfinished life »

Une vie inachevée Elle :
Un mélo sirupeux écrit d’avance et qui dégouline de lieux communs et de bons sentiments comme Hollywood sait si bien le faire. Un scénario éculé et rebattu dans lequel on se demande ce que Robert Redford et Morgan Freeman sont allés faire. La présence de Jennifer Lopez était un mauvais signe. Le coup du grand-père grincheux qui finit par se dérider, on nous l’a fait mille fois. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Une vie inachevée Rien de vraiment remarquable dans cette histoire terriblement prévisible. Tolérance, pardon, vertu de la nature se mêlent avec force symboles, parfois assez encombrants (l’ours). Robert Redford ne semble pas vraiment convaincu par son personnage et Morgan Freeman est assez absent. C’est dans ces moments-là que l’on se dit : « Les paysages sont quand même jolis »…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Morgan Freeman, Jennifer Lopez, Damian Lewis
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17 mars 2007

La marque du tueur (1967) de Seijun Suzuki

Titre original : Koroshi no rakuin
Titre anglais : Branded to kill

La marque du tueurElle :
(pas vu)

Lui :
Seijun Suzuki est un cinéaste japonais qui fut assez prolixe dans le genre films noirs de série B (« Yakusa ») entre 1956 et 1967. La Marque du Tueur est souvent considéré comme son film le plus marquant, celui dans lequel il poussa ses expériences surréalistes le plus loin. Cela lui vaudra d’ailleurs d’être mis à la porte de son studio. C’est effectivement un film très particulier où Suzuki a quelque peu déstructuré son récit pour se concentrer sur la forme et l’esthétisme des plans. L’inventivité est ahurissante, tant au niveau des plans, de la position de la caméra, de l’enchaînement des scènes, de l’utilisation des objets. On comprend aisément pourquoi Tarantino vénère tant Seijun Suzuki car ce film à lui seul constitue un creuset d’idées qui semblent fuser de manière continuelle. L’histoire est secondaire, une histoire de tueurs à gages qui se retrouve chassé par un autre tueur à gages ; beaucoup de coups de feu et des jeunes femmes peu farouches dont une très énigmatique. En fait, c’est surtout l’occasion pour le réalisateur de détourner les codes du genre et d’en parodier les thèmes habituels. Un film vraiment surprenant : bien plus qu’une curiosité, il est vraiment remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jo Shishido, Mariko Ogawa, Koji Nambara
Voir la fiche du film et la filmographie de Seijun Suzuki sur le site imdb.com.
Lire un article sur Seijun Suzuki sur le site internet Cinetudes.

En 2001, Seijun Suzuki a réalisé un remake de La Marque du Tueur : Pistol Opera.

16 mars 2007

Elle et Lui (1957) de Leo McCarey

Titre original : « An affair to remember »

Elle et luiElle :
Un film très romantique dans lequel Cary Grant et Deborah Kerr nouent une idylle incontrôlable. La première partie s’attache à peindre la naissance de cet amour sur ce bateau de croisière et lors de la visite très symbolique chez la grand-mère. C’est doux et un peu mièvre comme on aime à Hollywood. La deuxième partie est émouvante et plus intéressante car un renversement de situation inattendu vient altérer cette liaison. Leo McCarey se livre à une étude des sentiments plus profonde avec ses doutes, ses blessures, ce désir de dignité face à la souffrance.
Note : 3 étoiles

Lui :
Elle et lui Portant cette histoire à l’écran pour la seconde fois, Leo McCarey se concentre sur ce qui lui semble l’essentiel : la force des sentiments et l’emprise qu’ils peuvent avoir sur notre vie. Le film peut paraître très classique et trop mélodramatique à nos yeux modernes mais il comporte des scènes remarquables, comme cette très belle scène de la visite chez la grand-mère de Cary Grant. Mais ce n’est que lorsque le drame s’immisce soudainement que le film prend toute sa force et la seconde partie se révèle bien plus puissante et nous arrache des larmes. Cary Grant et Deborah Kerr jouent tout en retenue, à l’image de l’ensemble du film qui sait rester sobre et empreint d’une certaine pureté.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Deborah Kerr, Richard Denning, Neva Patterson, Cathleen Nesbitt
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site imdb.com.

Voir nos commentaires sur la version de 1939 de Elle et Lui par le même Leo McCarey avec Charles Boyer et Irene Dunne…
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16 mars 2007

Elle et Lui (1939) de Leo McCarey

Titre original : « Love Affair »

Elle et lui Elle :
Le scénario de cette première version, que vous avons vue après le remake réalisé par le même metteur en scène, semble déjà très écrit et construit. Mis à part les acteurs qui changent, on retrouve quasiment le même découpage, les mêmes scènes et dialogues. On se demande alors ce qui a bien pu pousser Leo McCarey à refaire le même film vingt ans plus tard. Un scénario fascinant, l’arrivée de la couleur, la recherche d’une mise en scène plus aboutie ont dû peser sur sa décision. Bien lui en a pris puisque la deuxième version a remporté des Oscars. Les différences finalement assez mineures résident dans le placement de la caméra, le choix de Madère pour l’escale au lieu de la France. Et aussi, certaines scènes semblent ici un peu plus courtes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Elle et lui Qu’un même réalisateur tourne plusieurs fois la même histoire n’est pas un cas isolé dans l’histoire du cinéma. Ce qui l’est plus, c’est d’avoir un tel degré de similitudes entre les deux versions tournées à presque 20 ans d’intervalle : on retrouve scène par scène les mêmes dialogues, tout au plus est-on surpris de remarquer que le mobilier n’est pas exactement à la même place. Cette première version est plus dépouillée, plus nature, sans l’humour et la pétulance du remake de 1957 qui paraît bien plus ample. La scène chez la grand-mère de Charles Boyer n’a pas la force qu’elle aura dans le remake. Leo McCarey a beau avoir déclaré préférer cette première version, elle paraît tout de même avec le recul la moins riche et la moins brillante des deux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Irene Dunne
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Voir nos commentaires sur la version de 1957 de Elle et Lui par le même Leo McCarey avec Cary Grant et Deborah Kerr…
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15 mars 2007

N’oublie jamais (2004) de Nick Cassavetes

Titre original : « The notebook »

N'oublie jamaisElle :
Nick Cassavetes ne suivra décidemment pas les belles traces de cinéaste indépendant de son père. Il nous livre ici un mélo convenu rempli de guimauve, de belles images, de bons sentiments et de clichés. Cette histoire d’amour fou entre une pauvre petite fille riche et un jeune homme sans le sou semble écrite d’avance tout comme on devine vite qui est ce couple de retraités. Le thème de la mémoire perdue est mal exploité. Seule la présence de Gena Rowlands dans le rôle d’une femme âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer apporte un peu d’émotion à la toute fin du film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette histoire d’un amour qui surmonte toutes les difficultés à beau être terriblement convenue et prévisible, elle fonctionne tout de même parfaitement. Rien de nouveau pourtant, tant du côté des péripéties de l’histoire que du côté de la réalisation…. mais l’amour qui transcende le temps a toujours ce côté émouvant et générateur d’émotions. Nos deux tourtereaux sont charmants (j’ai passé une bonne partie du film à me demander si Rachel McAdams n’était pas la fille de Geena Davis, tant elle lui ressemble dans ce film… mais ce n’est pas le cas apparemment). N’oublie jamais n’est certes pas un film vraiment marquant mais il se laisse regarder avec grand plaisir et la larme au coin de l’oeil.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Rachel McAdams, Gena Rowlands, James Garner, Joan Allen, Sam Shepard
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14 mars 2007

Keane (2004) de Lodge Kerrigan

KeaneElle :
Je n’ai pas réussi à pénétrer dans l’univers mental de ce père qui cherche à se remettre de la disparition de sa fille. Bien que Damian Lewis soit convaincant dans l’interprétation de ce personnage tourmenté, l’exercice finit par être glaçant. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Un homme rode dans les couloirs d’une gare new-yorkaise et montre aux passants la photo de sa fille qui a été enlevée. Tel est le point de départ de ce film de Lodge Kerrigan qui va nous faire entrer dans la folie de cet homme apparemment si ordinaire. Sur ce plan, le réalisateur réussit parfaitement, d’abord en filmant très près de son personnage principal et aussi par le jeu assez bouleversant et tourmenté de Damien Lewis qui sait éviter toute tentation vers les excès. Le cinéaste maintient la tension à un niveau assez élevé pendant les 90 minutes que dure le film, ne nous livrant au final que peu de clés quant aux racines de sa schizophrénie, laissant même un doute sur son existence même. C’est peut-être sur ce plan que le film peut paraître plus faible dans le sens où l’on reste malgré tout seulement spectateur de ses oscillations vers la folie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Damian Lewis, Amy Ryan
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13 mars 2007

Quasimodo (1939) de William Dieterle

Titre original : The Hunchback of Notre Dame

QuasimodoElle :
Grande production hollywoodienne aux nombreux figurants. Le laid Quasimodo et la belle gitane étrangère sont les porte-drapeaux de la tolérance, de l’amour entre les humains quelles que soient leurs origines ou leur physique. Charles Laughton fait une très poignante interprétation et Maureen O’Hara est adorable. Quant à Louis XI, il nous est présenté comme un brave roi généreux alors que j’avais gardé le souvenir d’un roi mesquin et radin.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette brillante adaptation du roman de Victor Hugo Notre Dame de Paris parvient parfaitement à nous bouleverser et nous émouvoir. L’atmosphère du Paris moyenâgeux est ici reconstituée par un jeu sur les lumières, opposant le sombre des ruelles et la clarté de la cathédrale. Les mouvements de foule sont impressionnants, contribuant ainsi à créer un grand spectacle.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Cedric Hardwicke, Thomas Mitchell, Maureen O’Hara, Edmond O’Brien, Harry Davenport
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Cette version est souvent considérée comme étant la meilleure adaptation de Notre Dame de Paris.
Les adaptations du roman de Victor Hugo :
1905 : La Esmeralda d’Alice Guy et Victorin Jasset (10 minutes)
1911 : Notre-Dame de Paris d’Albert Capellani (36 minutes)
1917 : The Darling of Paris de J. Gordon Edwards (60 min. env., film perdu)
1923 : Notre-Dame de Paris (The Hunchback of Notre Dame) de Wallace Worsley
1939 : Quasimodo (The Hunchback of Notre-Dame) de William Dieterle
1956 : Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy
1996 : Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame) de Walt Disney Company
1999 : Quasimodo d’El Paris de Patrick Timsit (comédie)