17 octobre 2006

Spartacus (1960) de Stanley Kubrick

Spartacus Elle :
Spartacus est vraiment ce que l’on peut appeler un grand film : scénario captivant dès les cinq premières minutes, mise en scène grandiose, scènes symboliques fortes telle la crucifixion des esclaves, musique superbe et jeu d’acteur formidable. Kirk Douglas, également producteur du film, a beaucoup mis la main à la pâte sur le scénario. Cette implication se sent à l’écran dans sa brillante interprétation de Spartacus. La chorégraphie guerrière de l’arrivée des troupes romaines ponctuée d’une musique syncopée est fascinante. Un film qui marque et dont on se souvient longtemps.
Note : 5 étoiles

Lui :
SpartacusC’est, on le sait, le film le moins personnel de Stanley Kubrick : Spartacus est plutôt un film de Kirk Douglas. Magnifique péplum, il étonne, captive et surprend. Certaines scènes sont parmi les plus grandioses de toute l’histoire du cinéma. Le scénario est solidement articulé, essentiellement axé sur son héros, magistralement interprété par Kirk Douglas. Et c’est le seul défaut que l’on puisse trouver au film, ce mécanisme un peu simpliste, cette dichotomie extrême du bon et des méchants. Nul doute que si un tel film sortait aujourd’hui, il se ferait démolir par la critique… ce qui ne serait pas une bonne chose d’ailleurs, puisque ce film procure un très grand plaisir plus de quarante ans après sa sortie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons, Charles Laughton, Peter Ustinov
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Spartacus

17 octobre 2006

Spartacus (1952) de Riccardo Freda

Titre original : « Spartaco »

Spartacus FredaElle :
Ce Spartacus ne me laissera pas un souvenir impérissable. Le scénario est confus. Les acteurs ne sont pas très crédibles et l’ensemble est un peu simplet. Je dois bien avouer avoir eu de nombreux moments d’absence en regardant ce film.
Note : 1 étoiles

Lui :
Cette version de Spartacus n’a pas la flamboyance de la version que Kubrick tournera 7 ans plus tard. Au niveau du scénario, on peut reprocher une certaine confusion. Les événements sont souvent mal introduits et les personnages mal cernés. Certaines scènes sont toutefois bien réussies, comme celle des jeux avec un bateau dans l’arène du colisée.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Massimo Girotti, Ludmilla Tchérina, Yves Vincent
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16 octobre 2006

U-571 (2000) de Jonathan Mostow

U-571Elle :
Les films de guerre à bord de sous-marins ont certes tendance à utiliser les mêmes ingrédients : attente stressante, torpilles, inondations à bord, explosions en tous genres. Celui-ci s’appuie toutefois sur un scénario original puisqu’il s’agit de monter à bord d’un sous-marin allemand pour s’emparer de la machine du Code Enigma. La mission est périlleuse, pleine de rebondissements et de suspense. On partage pleinement les angoisses et la bravoure de ces sous-mariniers.
Note : 4 étoiles

Lui :
« U-571 » est un bon film de suspense sous-marinier (mais n’a pas toutefois la qualité de « Das Boot » de Wolfgang Petersen (1981) qui domine toujours le genre). En revanche, il y aurait beaucoup à redire sur le « révisionisme hollywoodien » qui laisse croire que cet épisode de la seconde guerre mondiale est le fait de soldats américains : en fait, la capture d’une machine codeuse Enigma dans un sous-marin allemand fut l’exploit de marins anglais. Grâce à cette capture, Alan Turing est parvenu à casser le code allemand. Avec le recul, on sait maintenant que cet épisode marque un véritable tournant dans le déroulement de la seconde guerre mondiale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Matthew McConaughey, Bill Paxton, Harvey Keitel
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15 octobre 2006

Trois camarades (1938) de Frank Borzage

Titre original : « Three Comrades »

Trois camaradesElle :
1921, dans l’Allemagne troublée de l’après-guerre, trois camarades à l’amitié très soudée tentent de reconstruire leur vie. L’arrivée d’une jeune femme éblouissante et fragile bouleverse leur existence. Cette histoire d’amour est pathétique car la vie de cette femme interprétée par une émouvante Margaret Sullivan ne tient qu’à un fil. Les trois amis mettent tout en leur pouvoir pour la sauver. Cependant, malgré la générosité et l’amour qui irradie cette histoire, le film a vieilli et certaines scènes sentimentales ont tendance à virer dans la mièvrerie et parfois le ridicule.
Note : 3 étoiles

Lui :
Frank Borzage est un réalisateur américain qui fut assez prolixe, tout particulièrement dans le domaine des mélodrames et des histoires d’amour fou. « Three comrades » est considéré comme l’un de ses films majeurs. Je dois bien avouer avoir un peu de mal à partager l’enthousiasme que génère généralement ce film, le côté mélo me paraissant trop marqué et assez convenu. Le film gagne toutefois en intensité dans son dernier tiers. Il reste la belle performance de Margaret Sullavan et surtout sa voix si particulière, frêle et presque envoûtante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Margaret Sullavan, Robert Taylor, Franchot Tone, Robert Young
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14 octobre 2006

« La moustache » (2005) d’ Emmanuel Carrère

La moustacheElle :
Une bonne surprise avec ce deuxième film d’Emmanuel Carrère adapté de son propre roman. L’écrivain montre une bonne maîtrise de la mise en scène, chose assez rare chez un réalisateur non professionnel. L’idée de départ de scénario autour cette moustache rasée est vraiment très riche : elle donne lieu à toutes sortes de voies intéressantes pour étudier le comportement humain.

Le regard des autres est vital pour avoir le sentiment d’être vivant ; c’est tout le sujet du film qui parle de choses graves mais non dénuées d’humour. Une femme ne remarque pas l’absence de moustache de son compagnon et c’est le début de la fracture du couple et d’une longue errance à la limite de la folie pour le mari qui se réfugie à Hong Kong.

Emmanuel Carrère ne nous donne pas toutes les clés car les frontières entre le réel et l’imaginaire sont brouillées. A nous de trouver notre propre chemin. Vincent Lindon et Emmanuel parviennent à bien faire passer la fragilité et l’éphémérité de leur relation au bord du gouffre. On passe un bon moment.
Note : 5 étoiles

Lui :
Quand Emmanuel Carrère passe derrière la caméra, il est logique qu’il nous fasse un film d’écrivain. Avec « La moustache », il réussit une belle performance d’écriture : comment, à partir d’un geste à la fois important et anodin (se raser la moustache), un homme pourrait-il voir sa vie s’écrouler comme un château de cartes ? Pas facile, et pourtant Emmanuel Carrère y parvient en partant de petits détails qui enflent et qui finissent par former une trame inquiétante et un monde mouvant. Pour Vincent Lindon, toutes les certitudes qu’il avait tombent les unes après les autres. Il perd pied.

La force du film est de nous faire partager les interrogations de son personnage : la sollicitude bienveillante de sa femme ne serait-elle pas la marque d’un complot ourdi par ses proches ? En tant que spectateur, on oscille, ne sachant trop quoi penser, se raccrochant aux quelques branches que l’on veut bien nous tendre. « Nous n’existons que par le regard des autres » semble nous dire Emmanuel Carrère qui s’amuse à malmener notre esprit rationnel qui voudrait tant trouver une explication à tout cela. Il est certainement vain de chercher l’explication unique, imparable, elle n’existe pas forcément et ne serait de toutes façons que d’un intérêt secondaire.

(Arrêtez ici la lecture de ce billet si vous n’avez pas encore vu le film.)

La fin, si énigmatique, n’existe probablement que dans l’esprit de son personnage : il idéalise comment tout cela aurait dû se passer, ou comment il pourrait renouer avec sa vie, retomber sur ses pieds. Mais le plan final sur la carte postale à la dérive et surtout de Vincent Lindon qui ouvre les yeux est, hélas pour lui, sans équivoque…

Peu auparavant, comme dans un dernier moment de lucidité, il avait écrit à sa femme (sur la fameuse carte postale) : « Sans tes yeux, je ne vois rien ». Le lendemain, il va accomplir de façon répétitive un acte inutile pour lui (prendre le bac pour se rendre à Hong Kong) comme pour se trouver une place, se donner un rôle dans un monde qui n’est plus le sien. Sur la carte postale, il aurait pu tout aussi bien écrire : « Sans tes yeux, je ne suis rien » !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Emmanuelle Devos
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13 octobre 2006

« La mort de Belle » (1961) d’ Edouard Molinaro

La Mort de BelleElle :
Ce polar adapté d’un roman de Simenon plonge le spectateur dans une atmosphère lourde de soupçons à l’égard d’un mari solitaire et renfermé interprété par l’excellent Jean Desailly. Ce dernier grâce à son jeu d’acteur qui joue sur la fragilité, l’ambiguïté et l’incertitude fait basculer le film dans un jeu de cache-cache avec une épouse méfiante, un juge gouailleur et un commissaire plus clément. C’est un brutal face à face avec la justice pour ce mari perturbé.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il y a toujours un climat bien particulier dans ces films policiers français des années 60. Ici ce n’est pas la qualité de la photographie noir et blanc qui crée ce climat, c’est l’assemblage d’un excellent scénario, d’une interprétation sans failles (Jean Desailly, Jacques Monod, …) et d’une mise en scène précise. Molinaro a joué sur le côté insolite de ce roman de Simenon. La fin est un peu trop surprenante.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Desailly, Alexandra Stewart, Jacques Monod
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13 octobre 2006

« L’anniversaire » (2005) de Diane Kurys

AnniversaireElle :
(pas vu)

Lui :
Partant du thème ultra classique de la bande de copains qui se retrouve 20 ans plus tard, Diane Kurys ne développe pas suffisamment son scénario et se contente d’aligner poncifs sur poncifs. Les personnages n’ont aucune profondeur. Quelques scènes amusantes disséminées ici et là nous font rester jusqu’au bout mais le film ne dépasse pas le niveau de l’anecdote. Dommage.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Lambert Wilson, Jean-Hughes Anglade, Michèle Laroque, Pierre Palmade
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12 octobre 2006

« Melinda et Melinda » (2004) de Woody Allen

Titre original : « Melinda and Melinda »

Melinda et MelindaElle :
Après quelques productions qui me paraissaient plus lourdes et moins abouties, Woody Allen renoue avec ses meilleurs films. Un scénario original et bien ficelé, une mise en scène parfaite, d’excellents acteurs, des dialogues savoureux et une philosophie de la vie et du cinéma qu’il décline avec humour. Les deux vies de Melinda se déroulent en parallèle grâce à l’imagination d’un auteur de tragédie et d’un auteur de comédie. Melinda, à la vie déboussolée, perturbe et remet en cause la vie de couple de ses hôtes. Ces deux parcours se font écho tout au long du film pour montrer que la vie est un mélange de tragédie et de comédie. Un film dans lequel on se laisse glisser avec bonheur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Woody Allen désire explorer deux voies pour exploiter une même histoire : d’un côté, la comédie, de l’autre, la tragédie. Nous suivons donc en parallèle ces deux histoires, sautant assez souvent de l’une à l’autre, chacune étant jouée par des acteurs différents. Seulement voilà : rien n’est si simple et, volontairement ou involontairement, Woody Allen introduit de l’humour dans la tragédie et du dramatique dans la comédie. Les deux histoires sont finalement assez proches l’une de l’autre, ce qui génère une certaine confusion. Il est parfois difficile de s’y retrouver, d’autant plus que, comme dans tout bon Woody Allen qui se respecte, on cause beaucoup ! Malgré l’échec de la « démonstration », le film reste assez plaisant et amusant, avec des personnages assez attachants, et bien soutenu par un très bon jeu d’acteurs, sans aucun excès.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Radha Mitchell, Chloë Sevigny, Will Ferrell, Jonny Lee Miller, Amanda Peet
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12 octobre 2006

« La fille de Ryan » (1970) de David Lean

Titre original : « Ryan’s daughter »

Ryan's daughterElle :
Beau film de 3h sur fond de mer déchaînée dans un petit village irlandais apparemment tranquille. La fille de Ryan, un patron du bar qui traite avec les révolutionnaires irlandais, sème la zizanie en trompant son mari avec un jeune commandant anglais. Le village se ligue contre elle et la répudie. David Lean prend plaisir à mettre en scène les immenses plages irlandaises ainsi que la nature dans tous ses états. Un pur régal visuel et une vision très photographique. Certes, le film est peu long mais c’est pour mieux pénétrer l’atmosphère désolée et pesante des lieux, les longs silences des amants maudits, les mensonges du père, le déchaînement d’une foule en colère. Robert Mitchum en mari maussade, Trevor Howard en curé infatigable et John Mills en quasimodo irlandais sont excellents.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film n’est pas sans charmes mais ses deux défauts principaux en limitent la portée: le scénario est assez conventionnel et prévisible, et le film est terriblement long. David Lean sait néanmoins créer un spectacle en utilisant parfaitement la nature irlandaise pour nous offrir de superbes images. La scène de la tempête est très impressionnante. En revanche, il est dommage que le contexte historique ne soit ici qu’anecdotique (alors qu’il avait une force terrible dans Dr Jivago par exemple) et il ne reste qu’une histoire d’amourette qui ne parvient pas vraiment à nous émouvoir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Trevor Howard, John Mills, Sarah Miles
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11 octobre 2006

« La coupe d’or » (2000) de James Ivory

Titre original : « The golden bowl »

La Coupe d’OrElle :
Ce film adapté du roman de Henry James ne remplit pas ses promesses. Malgré de très bons acteurs et de beaux décors, cette histoire d’un homme qui épouse la fille d’un milliardaire pour son argent traîne en longueur et manque de scénario. James Ivory préfère s’appesantir lourdement sur les faux-semblants, les sous-entendus et les mensonges des uns et des autres plutôt que d’enrichir les intrigues qui ne manquent pas dans cette configuration peu banale. Le film finit par tourner en rond
Note : 3 étoiles

Lui :
De belles images mais le film est long et ennuyeux. On se désintéresse totalement de ces personnages, riches oisifs du début du siècle. L’intrigue est à leur image, terne, vide et répétitive.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kate Beckinsale, James Fox, Anjelica Huston, Nick Nolte, Uma Thurman
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