Nombre de films présentés : 26
30 septembre 2023
Blog cinéma, commentaires de films ... (anciennement films.blog.lemonde.fr)
30 septembre 2023
Nombre de films présentés : 26
29 septembre 2023
Hollywood, fin des années 1920. Manuel Torres, un immigré d’origine mexicaine, est homme à tout faire pour le petit studio Kinoscope. Il rêve d’être assistant réalisateur. Lors d’une soirée orgiaque, il rencontre Nellie LaRoy, une jeune femme qui cherche à devenir actrice…
Babylon est un film américain écrit et réalisé par le franco-américain Damien Chazelle. Le film démarre très fort par une douche de caca d’éléphant puis une scène de fête débridée, style orgie décadente, qui dure près de trente minutes. Damien Chazelle donne le ton, il ne fait pas de la dentelle. Il nous dresse un portrait outrancier d’Hollywood au moment de la transition du parlant : hystéries à tous les étages, tournages dans la confusion, films faits n’importe comment le jour, fêtes lubriques et décadentes la nuit.
En fait, Damien Chazelle s’est beaucoup inspiré du livre à scandale Hollywood Babylon de Kenneth Anger, livre assez nauséabond qui fait un étalage malsain des excès des acteurs, colportant ragots et légendes urbaines dont la plupart ont été démentis par les historiens. Damien Chazelle ne s’intéresse qu’au côté sombre, à l’envers du décor qui est, comme de bien entendu, peu reluisant. Au final, il donne une idée fausse de ce qu’était le cinéma muet à la fin des années vingt : s’il existait encore beaucoup de petites productions où régnaient la débrouillardise, l’amateurisme n’avait plus sa place dans les films qui sont passés à la postérité, dans ces films qui ont fait Hollywood.
Techniquement, on peut louer la performance des acteurs mais tout est dans l’excès, certainement pour appuyer l’hystérie ambiante ; même la musique est agaçante à vouloir tout souligner. La longueur est tout aussi excessive (3 heures). Cet étalage racoleur est vite ennuyeux. Babylon a été un gros échec commercial… sauf en France où il semble avoir été apprécié par le public et par une bonne partie de la critique.
Elle:
Lui :
Acteurs: Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Jean Smart, Olivia Wilde
Voir la fiche du film et la filmographie de Damien Chazelle sur le site IMDB.
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27 septembre 2023
Jeune et brillant étudiant, expert en criminologie mais réduit à la pauvreté, Roderick Raskolnikov assassine et vole une vieille prêteuse sur gages, acte qui lui semblait justifié et légitime. Mais, il est rapidement rongé par le remords…
Crime et châtiment est un film américain réalisé par Josef von Sternberg d’après le roman de Fiodor Dostoïevski. Il s’agit du premier film réalisé par le réalisateur après son éloignement de son actrice fétiche Marlene Dietrich et de la Paramount. Son nouveau studio, la Columbia, lui impose à la fois le sujet et le casting comme pour lui rappeler qu’il n’est qu’un exécutant. Josef von Sternberg, connu pour son caractère ombrageux et ses méthodes dictatoriales, est tout sauf un homme qui se laisse diriger. Dans ses mémoires, il dit n’avoir fait qu’un travail de routine. Certes la présence de Peter Lorre et la qualité de la photographie évitent de rendre le résultat trop anodin mais il est indéniable que l’on est loin de ses meilleures réalisations. Le récit est centré sur un jeu du chat et de souris avec l’inspecteur de police ; l’évolution de l’état émotionnel, mental et physique du meurtrier est bien entendu beaucoup moins subtil que dans le roman. La même année est sortie la version du français Pierre Chenal qui lui est bien supérieure.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Peter Lorre, Edward Arnold, Marian Marsh
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26 septembre 2023
Trinita et Bambino sont deux demi-frères aux physiques et caractères diamétralement opposés. L’un est longiligne et séducteur, l’autre massif et bougon. Ensemble, ils repoussent les assauts de bandits qui voulaient attaquer une colonie de pacifiques mormons…
On l’appelle Trinita est un film italien écrit et réalisé par Enzo Barboni. Il s’agit d’un western spaghetti totalement atypique, on peut même parler de parodie burlesque. Contrairement au cliché du justicier taciturne et impitoyable, les personnages sont ici plutôt bavards. Les duels et confrontations se terminent souvent de façon comique, les plus gros problèmes se règlent avec les poings plutôt qu’au révolver. L’ensemble est amusant. Le film fut tourné avec un tout petit budget dans les environs de Rome. Le succès au box-office fut très important, apportant la notoriété aux acteurs italiens Terence Hill et Bud Spencer (respectivement Mario Girotti et Carlo Pedersoli de leur vrai nom) qui avaient précédemment plusieurs fois tournés ensemble dans de petites productions.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Terence Hill, Bud Spencer, Farley Granger
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Remarque :
Le film ne connut qu’une suite On continue à l’appeler Trinita (…continuavano a chiamarlo Trinità) en 1971 mais les distributeurs français ont ressorti les anciens films de Terence Hill et Bud Spencer en changeant leur titre pour y placer le mot « Trinita » :
* Dieu pardonne… moi pas ! de Giuseppe Colizzi (1967) est devenu Trinita ne pardonne pas.
* La Colline des bottes de Giuseppe Colizzi (1969) est devenu Trinita va tout casser.
* La Colère du vent de Maro Camus (1970) est devenu Trinita voit rouge.
* Django, prépare ton cercueil ! de Ferdinando Baldi (1968) devient Trinita, prépare ton cercueil !
* Rita nel West de Ferdinando Baldi (1968) devient T’as le bonjour de Trinita.
24 septembre 2023
Phil, cinquantenaire d’origine belge, vit sur l’île de Lewis, au nord de l’Écosse. Il travaille dans une ferme, au sein d’une austère communauté protestante. Après un AVC, il perd la mémoire. Millie, la fille de son patron, prend soin de lui…
L’ombre d’un mensonge est un film belge réalisé par Bouli Lanners et Tim Mielants. Bouli Lanners est allé s’installer en Ecosse, pays qu’il aime de longue date, pour écrire le scénario d’un polar. Finalement, c’est une histoire d’amour entre deux personnages plutôt taiseux dans un environnement rendu austère par des règles d’origines religieuses, tout en étant superbe par ses paysages aux longues lignes épurées. Le film restitue l’atmosphère d’isolement et la difficulté d’exprimer ses sentiments. La photographie est soignée et la musique excellente. L’ensemble est assez délicat avec des personnages touchants. Un beau film.
Elle:
Lui :
Acteurs: Michelle Fairley, Bouli Lanners, Andrew Still, Julian Glover, Clovis Cornillac
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22 septembre 2023
Assise sur un banc public parisien, Eloïse se demande ce qu’elle fait là. Elle ne se souvient de rien, elle ne sait plus où elle habite, ni même qui elle est. Petit à petit, elle va devoir reconstruire sa vie pour la redécouvrir sous un angle nouveau…
La Page blanche est une comédie française écrite et réalisée par Murielle Magellan, d’après la bande dessinée homonyme de Pénélope Bagieu et Boulet parue en 2012. C’est une comédie délicate, dotée d’une touche de poésie, qui repose un personnage un peu lunaire merveilleusement incarné par Sara Giraudeau. L’actrice présente une subtile symbiose de fragilité et de force de caractère qui rend son personnage attirant et touchant. Perdre la mémoire va donner au personnage le recul nécessaire pour redécouvrir sa vie et l’orienter différemment. Les autres personnages sont typés mais sans excès, apportant souvent une note d’humour. L’ensemble a beaucoup de charme.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Sara Giraudeau, Pierre Deladonchamps, Grégoire Ludig, Sarah Suco
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20 septembre 2023
Joanna, une jeune femme de 23 ans, se rend à San Francisco pour présenter son futur époux, le docteur John Prentice à ses parents. Sous-directeur de l’Organisation mondiale de la santé, brillant médecin et professeur de médecine âgé de 37 ans, Prentice a tout du gendre idéal à ceci près qu’il est noir…
Devine qui vient dîner… est un film américain produit et réalisé par Stanley Kramer. Le scénario est l’œuvre de William Rose. C’est l’un des premiers films à évoquer le thème du mariage interracial aux États-Unis, avec en particulier le premier baiser interracial du cinéma d’Hollywood. Il fait partie de ce petit cercle de films qui ont eu un impact important sur notre société, y compris sur les personnes qui n’ont pas vu le film. Pour le grand public, il est LE film anti-raciste par excellence (les cinéphiles pourront citer des dizaines d’autres films anti-racistes mais le grand public ne les connaitra pas).
Le film a les défauts du cinéma hollywoodien : le personnage du gendre est vraiment trop parfait, impossible de lui trouver un seul défaut et, surtout, il y a une lourdeur permanente (qui culmine avec le speech final de Spencer Tracy). Tout se passe dans quelques pièces de la maison parentale, l’ensemble ressemble à une adaptation théâtrale. Stanley Kramer avait déjà abordé le racisme dans La Chaîne (1958) où il avait osé placer Sidney Poitier en tête d’affiche. Dix ans plus tard, il enfonce le clou et choisit intelligemment de ne pas placer l’histoire dans un milieu réactionnaire (l’ensemble aurait été plus anodin) : les parents de Joanna ont en effet des convictions libérales très affirmées, ils ont élevé leur fille dans le refus du racisme et sont donc bien embarrassés de désirer instinctivement empêcher ce mariage.
Le succès fut considérable, le plus grand succès de toute l’histoire de la Columbia. De façon inattendue, les critiques les plus sévères vinrent des milieux progressistes, et ce, depuis sa sortie jusqu’à maintenant ; outre les reproches de lourdeur, le film est ainsi accusé, entre autres, d’avoir créé de nouveaux stéréotypes. Et le plus souvent, le film fut seulement méprisé par certains critiques.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Spencer Tracy, Sidney Poitier, Katharine Hepburn, Katharine Houghton, Cecil Kellaway, Beah Richards, Alexandra Hay
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Remarque :
• Katharine Houghton est la nièce de Katharine Hepburn.
• Spencer Tracy est mort 17 jours après la fin du tournage. En raison de la maladie de Spencer Tracy, le travail se faisait toujours dans la matinée. Quand Katharine Hepburn jugeait qu’il était trop fatigué, le tournage cessait. Katharine Hepburn a déclaré n’avoir jamais vu le film au complet, car revoir Spencer Tracy tellement malade aurait été trop douloureux pour elle (rappelons que les deux acteurs ont vécu ensemble pendant des dizaines d’années).
19 septembre 2023
Après son divorce, Isabelle, généticienne, tente de reprendre sa vie en main. Elle tombe amoureuse et décide de relancer sa carrière. Mais son ex-mari, James a du mal à l’accepter et lui rend la vie dure dans la bataille qu’il mène pour obtenir la garde de leur fille Zoé. Une tragédie les frappe et la famille s’en trouve brisée. Isabelle décide alors de prendre le destin en main…
My Zoé est un film franco-germano-britannique écrit et réalisé par Julie Delpy qui tient également le rôle principal. Le film a été tourné en anglais. Le récit débute sur la bataille à propos de la garde d’un enfant après un divorce, pour évoluer ensuite en drame douloureux, avant de finir avec une prospective dans le domaine de la génétique. Ce dernier tiers, à la limite du film de science-fiction, donne à l’ensemble une ampleur inattendue, explorant, à travers la détermination de cette femme, les dérives possibles de l’évolution de la génétique. Julie Delpy a su insuffler une belle intensité à son récit.
Elle:
Lui :
Acteurs: Julie Delpy, Richard Armitage, Daniel Brühl, Gemma Arterton, Saleh Bakri, Sophia Ally, Lindsay Duncan
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Remarque :
Le prénom de la fillette n’a pas été choisi au hasard : Zoé, en grec, signifie « la vie qui se renouvelle ».
18 septembre 2023
Trentenaire, Jo revient dans la maison de Rhode Island de sa mère adoptive sur le point de mourir et qui ne l’a jamais aimée. Après avoir vainement tenté de refermer de vieilles blessures, la rencontre avec la voisine va la précipiter dans un autre drame familial…
Vengeance is Mine est un film américain écrit et réalisé par Michael Roemer, son ultime réalisation. Le film a été fait pour la télévision et diffusé sur PBS sous le titre Haunted. Il est sorti dans les salles en 2022 sous le titre Vengeance is Mine, un titre aussi inapproprié (ou plus exactement « trompeur ») que le premier. Oui, cette femme est bien « hantée » par son enfance et l’un de ses gestes peut être vu comme une « vengeance », mais l’essentiel n’est pas là. Il s’agit en effet d’un portrait de femme assez subtil et délicat, une jeune trentenaire empêtrée dans un divorce compliqué, et des blessures de l’enfance non refermées. Elle va se reconnaitre dans la fillette de la maison d’à côté. Celle-ci assiste impuissante au naufrage du couple de ses parents, sa mère présentant des troubles psychologiques. Le scénario est très bien écrit et assez fort dans son déroulement. Bien que son personnage soit assez taciturne, Brooke Adams montre une belle présence à l’écran, avec beaucoup de retenue dans son jeu, Trish Van Devere est en revanche parfois excessive. Sur le plan formel, c’est le film le plus abouti des trois films de Michael Roemer que l’on peut enfin voir. Ils méritent vraiment tous trois d’être découverts.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Brooke Adams, Jon DeVries, Audrey Matson, Ari Meyers, Trish Van Devere
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Remarque :
D’après le générique (refait en 2022 semble-t-il), le producteur serait un certain Stanley D. Plotnick.
Tiens donc…
17 septembre 2023
Duff Anderson travaille dans à la construction de voies de chemin de fer en Alabama, gagnant un bon salaire et menant une vie itinérante avec ses collègues noirs. Il fait la connaissance de Josie, jolie et distinguée institutrice, fille du prédicateur local. Elle est attirée par Duff en grande partie parce qu’il se montre prêt à résister et à défier les conventions sociales qui oppriment les Noirs, plutôt que de simplement accepter le statu quo afin de s’entendre avec les Blancs, comme son père l’a fait…
Nothing But a Man est un film américain co-écrit et réalisé par Michael Roemer. Ce cinéaste peu connu est d’origine juive allemande et ce sont les persécutions subies par sa famille dans l’Allemagne nazie qui l’ont poussé à réaliser son premier long métrage sur la condition des noirs américains. Nothing But a Man est d’une qualité étonnante car il décrit de l’intérieur la vie d’un noir et les discriminations. Il n’y a pas de grandes scènes spectaculaires, le ton paraît juste, l’approche du réalisateur est presque documentaire pour nous faire partager la vie de son personnage principal. Il n’y a aucun angélisme, le propos n’est pas manichéen, son héros n’est pas parfait mais c’est avant tout un homme, comme tant d’autres effectivement. Le film fut remarqué à la Mostra de Venise où il remporta un prix mais est tombé dans l’oubli par la suite.
Elle:
Lui :
Acteurs: Ivan Dixon, Abbey Lincoln, Julius Harris, Gloria Foster
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