10 mai 2013

Violence sans raison (1969) de Kôji Wakamatsu

Titre original : « Gendai sei hanzai zekkyo hen: riyu naki boko »

Gendai sei hanzai zekkyo hen: riyu naki bokoTrois jeunes garçons de vingt ans habitent ensemble dans un minuscule appartement. L’un travaille, les deux autres se prétendent étudiants. Leur désoeuvrement n’a d’égal que leur frustration de ne pouvoir vivre des moments plus intenses… Dans ce Violence sans raison, Wakamatsu dépeint avant tout la frustration de ces trois grands adolescents, frustration sociale, sentimentale et sexuelle, frustration face à la vie qu’ils ne savent aborder. Le film a été tourné rapidement (Wakamatsu a sorti onze films en 1969), dans un style très Nouvelle Vague mais sans prendre le soin de développer les personnages ce qui génère un certain sentiment de vide. Wakamatsu a réservé sa traditionnelle séquence en couleurs à une expérimentation audacieuse : les garçons épient le couple de l’appartement voisin par un trou dans la cloison et l’on voit ce qu’ils voient, c’est-à-dire de minuscules bribes d’images mouvantes sur un écran noir. C’est étonnant (mais un peu monotone…) En dehors de quelques passages inventifs, ce Violence sans raison semble un peu trop marqué par la précipitation.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Yuko Ejima
Voir la fiche du film et la filmographie de Kôji Wakamatsu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Kôji Wakamatsu chroniqués sur ce blog…

8 mai 2013

Passez muscade (1941) de Edward F. Cline

Titre original : « Never Give a Sucker an Even Break »

Never Give a Sucker an Even BreakFields est scénariste aux Esoteric Studios et tente de placer un scénario auprès d’un metteur en scène en lui racontant l’histoire : il s’agit d’un homme qui part au Mexique vendre des fausses noix de muscades en bois à une colonie d’immigrés russes… Never Give a Sucker an Even Break est à proprement parler le dernier film de W.C. Fields et ce n’est pas le plus sage ! Le fait de mettre une histoire dans l’histoire permet de s’affranchir de toute vraisemblance : les situations et évènements peuvent être totalement farfelus puisqu’ils proviennent de l’imagination d’un scénariste tout aussi farfelu. C’est in-racontable. W.C. Fields est en belle forme et nous abreuve de ces formules hilarantes dont il a le secret (1). Tout irait pour le mieux s’il n’avait pour co-star Gloria Jean, une chanteuse soprano de 15 ans alors populaire en tant que jeune prodige, dont le personnage ne sert strictement à rien si ce n’est qu’à lui permettre de pousser de pénibles vocalises et chansons à intervalles réguliers. Les scénaristes ont eu toutefois le bon goût de lui donner très peu de dialogues. Le film se termine par une course poursuite échevelée, tout aussi délirante que le reste du film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Gloria Jean, Margaret Dumont, Franklin Pangborn
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward F. Cline sur le site IMDB.

Voir les autres films de Edward F. Cline chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Dans la scène où W.C. Fields se rend dans un soda-shop pour commander un milk-shake, il se tourne vers la caméra pour dire : « Normalement, je devais aller dans un bar mais les censeurs ont coupé la scène. » Il disait la vérité !
* Aux Etats-Unis, l’expression « wooden nutmeg » (= noix de muscade en bois) désigne toute forme de fraude. Le terme vient d’une légende qui voudrait que certains commerçants peu scrupuleux du Connecticut vendaient des noix de muscade en bois. Cela a même valu au Connecticut son surnom de « Nutmeg State ».

(1) Exemple : En parlant d’une de ses ex-femmes : « Elle m’a poussé à boire, c’est la seule chose pour laquelle je lui suis redevable. »

6 mai 2013

Hugo Cabret (2011) de Martin Scorsese

Titre original : « « Hugo » »

Hugo CabretDans le Paris de 1930, Hugo Cabret est un garçon qui vit dans les greniers de la gare Montparnasse où il doit remonter régulièrement les grandes horloges. Passionné par les mécanismes, il tente de réparer un automate, seul souvenir de son père décédé. Dans la gare, il fait la rencontre d’un marchand de jouets… Adaptation d’un roman de Brian Selznick, Hugo Cabret nous fait revivre le moment de la redécouverte de George Méliès, à une époque où il était tombé dans l’oubli (1). Martin Scorsese (qui n’avait pas fait de film « tous publics » depuis près de vingt ans) recrée ce moment sous la forme d’un conte pour enfants avec force images de synthèse. A un siècle d’intervalle, il crée autant de magie que Méliès pouvait en créer ; les trucages, rudimentaires mais ingénieux, de Méliès ont aujourd’hui cédé la place aux ordinateurs. Pour un amateur de cinéma, c’est surtout à la partir de la mi-film que cela devient le plus intéressant, avec des extraits habilement insérés et surtout la reconstitution, devant nos yeux émerveillés, de certains tournages de Méliès dans son studio tout en verre. C’est assez magique et ces scènes à elles seules, justifient la vision du film. D’un budget pharaonique, Hugo Cabret utilise beaucoup d’effets et multiplie les plans spectaculaires et vertigineux. Le film est finalement un bel hommage à ce grand pionnier du cinéma.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen, Asa Butterfield, Chloë Grace Moretz, Emily Mortimer, Christopher Lee, Michael Stuhlbarg, Jude Law
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site IMDB.
Voir les autres films de Martin Scorsese chroniqués sur ce blog…

Voir aussi les films de Georges Méliès chroniqués sur ce blog…

(1) Le dernier film de George Méliès date de 1913. Criblé de dettes, il a ensuite monté de petits spectacles. En 1925, il retrouve son actrice fétiche, Jeanne d’Alcy, qui tient une petite échoppe de jouets dans la gare Montparnasse. Il l’épouse et l’aide à tenir la petite boutique. C’est là qu’il fut redécouvert en 1929 par le directeur de Ciné-Journal.

5 mai 2013

Le Havre (2011) de Aki Kaurismäki

Le HavreUn ex-écrivain bohème s’est volontairement exilé au Havre où il est cireur de chaussures. Il vit dans un petit quartier avec sa femme. Il trouve sur son chemin un jeune garçon, immigré clandestin d’Afrique Noire recherché par la police… Le Havre est le premier film qu’Aki Kaurismäki tourne en français. C’est une histoire assez universelle et atemporelle qui met en valeur l’humanité et la solidarité. Aki Kaurismäki insuffle beaucoup d’humour dans son récit, ne serait-ce que par le jeu des acteurs, avec des intonations très policées qui donnent une certaine noblesse (et même une certaine grandeur) aux personnages. C’est un style qui peut bien évidemment surprendre mais il suffit de se laisser gagner par l’atmosphère, finalement assez proche d’un conte. Ce style permet d’ailleurs de s’écarter du réalisme qui n’est pas ici recherché. L’histoire étant atemporelle, Kaurismäki mêle les époques, modernisme et nostalgie des années soixante se côtoient. Et l’image est superbe, Kaurismäki n’a pas son pareil pour créer une palette de couleurs subtile, un brin désuète, et dont les grandes masses de couleur peuvent évoquer l’univers de la bande dessinée style ligne claire. Le résultat lui est propre, assez unique et très beau. Sur le fond, Le Havre n’a pas de solution toute faite à donner, il met seulement en valeur les notions humaines d’humanisme et de liberté.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: André Wilms, Kati Outinen, Jean-Pierre Darroussin
Voir la fiche du film et la filmographie de Aki Kaurismäki sur le site IMDB.

Voir les livres sur Aki Kaurismäki

Voir les autres films de Aki Kaurismäki chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Originaire du Havre, Little Bob interprète son propre rôle, ainsi qu’un morceau avec son groupe.
* On remarquera la présence de Pierre Etaix, en improbable docteur, et de Jean-Pierre Léaud en voisin dénonciateur.

4 mai 2013

La Flèche et le Flambeau (1950) de Jacques Tourneur

Titre original : « The Flame and the Arrow »

La flèche et le flambeauAu XIIe siècle, en Lombardie dans le nord de la future Italie, la population d’un petit village des montagnes vit sous la terreur d’un seigneur allemand plutôt cruel. Lorsque ce dernier lui ravit son jeune fils, Dardo, un homme des forêts agile et expert au tir à l’arc, se dresse contre lui… Par sa gaité et ses couleurs, The Flame and the Arrow est assez à part dans la filmographie de Jacques Tourneur dont les films sont généralement plus sombres (1). L’histoire est assez proche de celle de Robin des Bois. Le film est ainsi un joyeux divertissement qui met en valeur les qualités physiques de Burt Lancaster qui est ici en tandem avec son ancien partenaire de cirque, Nick Cravat. Les acrobaties qu’ils accomplissent tous deux font une bonne partie du spectacle et donnent un caractère très enlevé à ce plaisant film d’aventures historique, généreux en couleurs. De son côté, Virginia Mayo apporte un peu de charme dans ce monde très masculin. C’est très gai et vivant, on ne s’ennuie guère.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Virginia Mayo, Robert Douglas, Nick Cravat
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Tourneur sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Tourneur chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Nick Cravat interprète un muet car, en réalité, l’acteur-acrobate parle avec un accent de Brooklyn très marqué qui aurait paru plutôt déplacé dans la Lombardie du XIIe siècle !
* On pourra remarquer que le côté plus sombre de Jacques Tourneur est tout de même présent dans cette étrange scène où Dardo combat le marquis qui l’a trahi : Jacques Tourneur éteint la lumière et le combat se déroule dans le noir, nous laissant deviner plus qu’il ne montre. Assez étonnant dans ce film par ailleurs très éclairé.

(1) Flame and the Arrow (1950) et Anne of the Indies (1951) sont les deux seuls films dans la filmographie de Jacques Tourneur à être si pétulants, généreusement coloriés et légers.
(2) Avant d’être comédien, Burt Lancaster était acrobate dans un cirque, carrière interrompue par une blessure.

3 mai 2013

Meurtre mystérieux à Manhattan (1993) de Woody Allen

Titre original : « Manhattan Murder Mystery »

Meurtre mystérieux à ManhattanLarry et Carol rencontre leurs voisins de palier qui les invitent à prendre un café chez eux. Le lendemain, ils apprennent avec stupéfaction que la femme vient de décéder d’une crise cardiaque. Lorsque, quelques jours plus tard, ils parlent avec le mari qui n’a pas l’air très éploré, Carol commence à avoir des doutes… Meurtre mystérieux à Manhattan marque les retrouvailles de Woody Allen avec Diane Keaton (1). Si le duo ne fait plus de grandes étincelles, il fonctionne encore très bien. Meurtre mystérieux à Manhattan est une comédie sur fond d’intrigue policière qui, justement, se rapproche du style des comédies de Woody Allen des années soixante-dix. L’intrigue est amusante mais elle est aussi un révélateur pour les problèmes de vieux couple de Carol et Larry. Les dialogues sont savoureux avec de superbes réparties dont Woody Allen a le secret telles que « Si j’écoute trop de Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne ! » ou encore (en réponse aux élucubrations de sa femme) « Garde un peu de folie pour ta ménopause ! ». Cela n’arrête pas. Ce sont ces dialogues qui donnent à Meurtre mystérieux à Manhattan tout son sel et si l’on peut le trouver plus superficiel que d’autres, le film reste un petit délice d’humour. Seul défaut : une caméra à l’épaule un peu trop agitée.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton, Alan Alda, Anjelica Huston
Voir la fiche du film et la filmographie de Woody Allen sur le site IMDB.

Voir les autres films de Woody Allen chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Plusieurs hommages cinématographiques :
– Le film vu au cinéma est Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder
– La scène finale des miroirs reproduit celle de La Dame de Shanghai d’Orson Welles
mais aussi,
on peut remarquer que l’idée du montage d’une bande magnétique vient de Unfaithfully Yours de Preston Sturges, le cadavre au dessus de l’ascenseur vient du Silence des agneaux, et on peut noter les allusions à Casablanca (ça, ce n’est pas la première fois), à L’année dernière à Marienbad (« J’ai passé six mois à te l’expliquer ») ou même cette réplique (paniquant à l’idée de mourir enfermé dans l’ascenseur bloqué) « Aahhh, ma vie défile devant mes yeux. Et le pire, c’est que je n’ai qu’une vieille voiture d’occasion. » est certainement une allusion aux Choses de la vie de Claude Sautet (où Piccoli conduit une jolie décapotable).

(1) A part une courte apparition en chanteuse dans Radio Days, le dernier film de Woody Allen dans lequel Diane Keaton avait joué était Manhattan (1979), soit 14 ans auparavant. Ce sera le dernier. Au final, Diane Keaton aura joué dans six films de Woody Allen (7 avec Radio Days et même 8 si on assimile Play it again Sam aux films de Woody Allen).

2 mai 2013

L’Histoire d’Adèle H. (1975) de François Truffaut

L'histoire d'Adèle H.Sous un faux nom, la fille cadette de Victor Hugo, Adèle, arrive par bateau à Halifax en 1863. Elle vient en Nouvelle-Écosse rejoindre un lieutenant de hussards britannique avec lequel elle a eu une brève idylle et qu’elle continue d’aimer avec force. Quand elle entre enfin en contact avec le jeune homme, celui-ci ne semble guère heureux de la revoir et la repousse… En se besant uniquement sur des faits réels et historiques, François Truffaut nous raconte l’histoire d’Adèle Hugo (1). Il porte sur cette histoire d’amour-passion à un seul personnage le même type de regard que sur le cas de L’Enfant sauvage : il observe et décrit ce glissement accepté vers la folie avec un détachement presque clinique. Certes on peut regretter une certaine froideur, qui normalement ne sied guère aux histoires d’amour-passion, mais Truffaut est un grand conteur et nous sommes captivés par son récit ; sa réalisation est d’un grand classicisme dans le sens noble du terme, tout ici est essentiel. Le montage est superbe, privilégiant la continuité du personnage plutôt que la continuité temporelle. C’est le premier grand rôle pour Isabelle Adjani qui livre une belle interprétation du type « habité par son personnage », mais sans aucun excès toutefois. Rejetée à la fois par l’homme qu’elle aime et par sa famille, elle s’enferme peu à peu dans la bulle qu’elle s’est créée. Il faut remarquer à quel point L’Histoire d’Adèle H. est un film à un seul personnage ; cela le rend encore plus remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Adjani, Bruce Robinson
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Bruce Robinson, l’acteur qui interprète le lieutenant, s’est ensuite tourné vers l’écriture de scénarios puis vers la réalisation.
* François Truffaut fait une apparition « cameo » : il est l’officier qu’Adèle pense avoir reconnu dans la rue peu après son arrivée à Halifax.

(1) Adèle Hugo est le cinquième enfant et la seconde fille de Victor Hugo. Sa mère se prénommait également Adèle. Sa soeur aînée, Léopoldine, s’est tuée dans un accident de bateau à l’âge de 19 ans, peu après son mariage, tragédie dont Victor Hugo n’est jamais vraiment remis. Léopoldine était la fille préférée de ses parents et Adèle a toujours vécu dans son ombre. Adèle a laissé un journal de 6000 pages.

1 mai 2013

Another Earth (2011) de Mike Cahill

Another EarthTrès attirée par l’astrophysique, Rhoda est une jeune et brillante diplômée qui s’apprête à intégrer le prestigieux M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology). Alors que l’on vient de découvrir une planète jumelle à la Terre, Rhoda tue accidentellement, en sortant d’une fête trop arrosée, la femme et le fils d’un compositeur de musique. Au moment où elle sort de prison, quatre années plus tard, la planète jumelle s’est considérablement rapprochée de la Terre… Another Earth est un film remarquable. Ecrit par Mike Cahill et Brit Marling (qui également en interprète le rôle principal), le scénario mêle habilement drame et science-fiction, ces deux éléments se renforçant l’un l’autre pour donner une histoire forte et pleine de sensibilité. Il s’agit d’une variation sur le thème des mondes parallèles qui vient donner ici une tout autre dimension (c’est le cas de le dire) Another Earth à un drame remarquablement bien développé qui aurait pu donner un film à lui tout seul. Brit Marling apporte beaucoup de sincérité et de sensibilité à son personnage, émouvant et très attachant. Il s’agit de son premier grand rôle au cinéma. Another Earth est d’autant plus remarquable qu’il a été tourné avec très peu de moyens, moins de 200 000 dollars. Bêtement boudé par une bonne partie de la critique, le film a reçu un bon accueil du public. Il vient nous prouver que la bonne science-fiction, celle qui se situe dans la grande lignée, peut encore exister au cinéma… mais sans doute pas à Hollywood.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Brit Marling, William Mapother
Voir la fiche du film et la filmographie de Mike Cahill sur le site IMDB.

30 avril 2013

Sommaire d’avril 2013

Thérèse DesqueyrouxLa Fille du désertLes Chasses du comte ZaroffUne journée de plaisirLa Flamme sacréeLivre : Les Secrets d'HollywoodWhisky à gogoLes Trois Lumières

Thérèse Desqueyroux

(1962) de Georges Franju

La Fille du désert

(1949) de Raoul Walsh

Les Chasses du comte Zaroff

(1932) d’Ernest B. Schoedsack et I. Pichel

Une journée de plaisir

(1919) de Charles Chaplin

La Flamme sacrée

(1942) de George Cukor

Livre : Les Secrets d’Hollywood

(2013) de Patrick Brion

Whisky à gogo

(1949) d’Alexander Mackendrick

Les Trois Lumières

(1921) de Fritz Lang

Le tableauOncle BoonmeeLe Trésor des MusgravesCarnageLes caves du MajesticLes Nouveaux MessieursLa chatte sur un toit brûlantBrève rencontre

Le tableau

(2011) de Jean-François Laguionie

Oncle Boonmee

(2010) d’Apichatpong Weerasethakul

Le Trésor des Musgraves

(1912) de Georges Tréville

Carnage

(2011) de Roman Polanski

Les caves du Majestic

(1945) de Richard Pottier

Les Nouveaux Messieurs

(1929) de Jacques Feyder

La chatte sur un toit brûlant

(1958) de Richard Brooks

Brève rencontre

(1945) de David Lean

Naked BulletAn Eastern WesternerPulp FictionOthelloComment l'esprit vient aux femmesLa blonde ou la rousseUne vieMother

Naked Bullet

(1969) de Kôji Wakamatsu

An Eastern Westerner

(1920) de Hal Roach

Pulp Fiction

(1994) de Quentin Tarantino

Othello

(1947) de George Cukor

Comment l’esprit vient aux femmes

(1950) de George Cukor

La blonde ou la rousse

(1957) de George Sidney

Une vie

(1958) de Alexandre Astruc

Mother

(2009) de Bong Joon-ho

Circus TodayLes InfidèlesRadio Days1941Quelque part dans la nuitL'Arnacoeur

Circus Today

(1926) de Lloyd Bacon et Del Lord

Les Infidèles

(2012) de 8 réalisateurs

Radio Days

(1987) de Woody Allen

1941

(1979) de Steven Spielberg

Quelque part dans la nuit

(1946) de Joseph L. Mankiewicz

L’Arnacoeur

(2010) de Pascal Chaumeil

Nombre de billets : 30

30 avril 2013

Thérèse Desqueyroux (1962) de Georges Franju

Thérèse DesqueyrouxAccusée d’avoir tenté d’empoisonner son mari Bernard Desqueyroux, Thérèse sort libre du tribunal : grâce au témoignage de son époux en sa faveur, elle a bénéficié d’un non-lieu. Sur le chemin du retour, elle repense à sa vie passée et prépare la confession qu’elle va lui faire pour restaurer la communication entre eux… Georges Franju a tenu à faire une adaptation fidèle du roman Thérèse Desqueyroux de François Mauriac (1). L’académicien a d’ailleurs grandement participé à l’écriture du scénario. Franju parvient ainsi à préserver l’esprit littéraire qui, par exemple, se sent nettement dans la qualité des textes de la voix-off de Thérèse et même dans les dialogues. L’histoire met en relief l’immobilisme de la bourgeoisie terrienne de province qui fera tout pour préserver les apparences et conserver l’honneur de la famille. La jeune femme est totalement seule dans ce monde. La réalisation est d’un très beau classicisme. L’interprétation d’Emmanuelle Riva, empreinte à la fois de force et de douceur, confirme qu’elle est bien l’une des plus grandes actrices du cinéma français. Face à elle, Philippe Noiret exprime de manière éclatante toute la médiocrité de son personnage. Ce Thérèse Desqueyroux de Georges Franju est une superbe adaptation littéraire.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Riva, Philippe Noiret, Edith Scob, Sami Frey
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Franju sur le site IMDB.

Voir les autres films de Georges Franju chroniqués sur ce blog…

Remake :
Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (2012) avec Audrey Tautou

(1) Pour Thérèse Desqueyroux, roman sorti en 1927, François Mauriac s’est inspiré d’une affaire réelle très similaire et datant de 1905, celle d’Henriette Canaby.