29 avril 2009

Assurance sur la mort (1944) de Billy Wilder

Titre original : « Double Indemnity »

Assurance sur la mortLui :
Histoire de crime presque parfait, Assurance sur la mort est le premier « grand film » de Billy Wilder en tant que réalisateur. Pour adapter ce roman policier de James M. Cain, il s’est adjoint les services de Raymond Chandler dont c’est ici le premier apport en tant que scénariste. La construction est originale puisque le film débute par la confession d’un agent d’assurances : une balle dans le corps, il avoue son crime à un magnétophone. Donc, le suspense n’est pas de savoir qui a tué, ni pourquoi (il dit avoir tué pour l’argent et pour une femme), mais de savoir comment cet homme a pu en arriver là. L’originalité d’Assurance sur la mort est aussi là : le meurtrier est un homme tout à fait ordinaire, ni médiocre ni brillant, un cadre moyen sans histoire. Habitué à des rôles plus légers, Double IndemnityFred McMurray a été réticent à accepter le rôle mais Billy Wilder a insisté, attiré justement par son côté affable. Face à lui, Barbara Stanwyck, avec sa perruque blonde et souvent vêtue de blanc, est étonnante en mante religieuse qui berne les hommes avec un petit sourire légèrement démoniaque. Edward G. Robinson complète le trio ; suspicieux, malin et méthodique, il oppose l’intelligence et la déduction aux pulsions incontrôlées. Original sur bien des points et remarquablement bien construit, Assurance sur la Mort est bien l’un des plus grands classiques du film noir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.

Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…

Remarques :
– Le Code Hays avait longtemps interdit d’adaptation les deux livres de James M. Cain, Assurance sur la mort et Le Facteur sonne toujours deux fois. Tous deux reposent il est vrai sur le même thème, le désir sexuel qui pousse au crime un homme ordinaire. Ces deux livres ont donné deux très grands films noirs, à classer sans aucun doute parmi les 10 plus grands des années 40.
– L’histoire est basée sur un fait divers réel qui s’est déroulé à New York en 1927.

4 réflexions sur « Assurance sur la mort (1944) de Billy Wilder »

  1. Alors que débute le procès du Gang des barbares, j’étais justement en train de réfléchir (une nouvelle fois) à ce qui peut pousser un être humain à commettre un délit ou un crime, ayant eu – très modestement – l’occasion de constater que les délinquants (ou les criminels) n’étaient pas toujours des monstres froids, mais au contraire, bien souvent, des individus ordinaires qui dérapent. Plus ou moins gravement.

    J’ai dans l’idée qu’il y a autant de « raisons » que d’individus, en fait.

    Autant dire que votre chronique m’interpelle et me donne très envie de voir le film. Je ne crois pas être disposé en ce moment, mais je vais essayer de garder la référence dans un coin de ma tête.

    Merci.

  2. Ce film est le premier « film noir » que j’ai vu. Il m’a fait une impression telle que j’en ai vu beaucoup par la suite. Mais aucun, même parmi les plus réputés, n’arrive à sa hauteur à mes yeux. Dans ce film Wilder contribue à la création des codes du film noir (thème du personnage principal embourbé dans une spirale infernale, travail des lumières…). Mais en même temps il n’est pas esclave de ces codes et trouve la distanciation idéale, ce qui rend ce film unique.
    Le casting est remarquable, même avec une perruque blonde décriée par certains, Stanwyck est immense, son jeu est d’une stupéfiante modernité.

  3. @gregants: c’est également le premier film noir que j’ai vu il y a près de 10 ans (je n’en ai que 26 aujourd’hui). Je dois dire qu’il m’a également fait la même impression!!! En revanche il m’est arrivé, à de très rares occasions, d’apprécier des films noirs qui sont au moins aussi bons que double indemnity:
    – « Out of the past » (pour moi supérieur à « double indemnity » dans les dialogues et la photographie);
    – « White Heat »;
    – « Mildred Pierce » également tiré d’un livre de mon idole James M Cain;
    – « Angel with dirty Faces »;
    – « The woman in the window »…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *