29 avril 2020

Colette (2018) de Wash Westmoreland

Colette1893. La jeune Gabrielle Sidonie Colette a épousé Willy, un écrivain égocentrique et séducteur, âgé de quatorze ans de plus qu’elle. Willy fait écrire ses livres par des nègres et il encourage Gabrielle à écrire pour lui un roman basé sur ses souvenirs d’enfance. Le succès est immédiat, ce sera le premier d’une série autour du même personnage prénommée Claudine…
C’est donc un réalisateur anglais qui signe le premier long métrage consacré à la vie de Colette (1). Le récit se concentre sur l’émancipation de l’écrivaine, il s’arrête au moment où elle va enfin signer son prochain roman de son nom. La forme est classique mais l’ensemble est intéressant, assez fidèle à la réalité, nullement romancé et sans effet de dramatisation. La relation homosexuelle de Colette avec Missy est montrée avec simplicité. De même, la reconstitution du Paris de 1900 reste sobre tout en montrant un soin évident dans les décors et costumes. La critique a éreinté le film (c’est habituel pour ce style de film). Il nous apprend pourtant à mieux connaitre le parcours de cette grande figure de la littérature et du féminisme.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Keira Knightley, Dominic West, Fiona Shaw, Denise Gough
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(1) Nadine Trintignant avait toutefois réalisé précédemment un téléfilm pour France 2 en deux parties en 2003 : Colette, une femme libre avec Marie Trintignant dans le rôle-titre (dernier rôle de l’actrice, morte tragiquement peu avant la fin du tournage fin juillet 2003).

 ColetteKeira Knightley et Dominic West dans Colette de Wash Westmoreland.

28 avril 2020

Un grand voyage vers la nuit (2018) de Bi Gan

Titre original : « Di Qiu Zui Hou De Ye Wan »

Un grand voyage vers la nuit (Di Qiu Zui Hou De Ye Wan)Luo revient dans sa ville natale et se met à la recherche d’une femme qu’il a jadis brièvement aimée. Durant sa quête, les souvenirs remontent à la surface…
Après Kaili Blues en 2015, Un grand voyage vers la nuit (la traduction littérale du titre original serait « La dernière nuit de la terre ») est le second long métrage de Bi Gan. Le réalisateur chinois va encore plus loin dans sa démarche artistique, s’éloignant encore plus du réel pour offrir une variation hypnotique et sombre sur le rêve et la représentation du passé. Le récit en lui-même reste assez obscur, des lambeaux de souvenirs et de rêves venant s’entremêler au présent. Il n’est sans doute pas nécessaire de tout appréhender, il est préférable de se laisser doucement envahir par la dimension poétique du film et la beauté de ses plans. Bi Gan travaille beaucoup ses images, cadrages et éclairages sont souvent remarquables, tout au plus peut-on reprocher que ce travail soit un peu trop visible à l’écran. De même, la lenteur de ses travelings finit par paraître artificielle. Sa recherche de la virtuosité culmine dans le plan-séquence onirique d’une heure (et en 3D) qui clôt le film(1). Un grand voyage vers la nuit a souvent été décrit comme un croisement entre le cinéma de Tarkovski et de David Lynch. On peut effectivement trouver une certaine similitude avec Stalker par exemple, mais il n’en a pas toutefois la profondeur.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tang Wei, Huang Jue, Sylvia Chang, Lee Hong-Chi
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Remarques :
* Bi Gan précise : « J’ai été fasciné depuis longtemps par la peinture de Chagall et les romans de Modiano. Je voulais faire un film proche de leurs œuvres, proche des sentiments et des sensations qu’on y trouve. »
* Le film est articulé en deux parties : « La première partie est intitulée : Mémoire, la deuxième : Pavot, comme dans le titre du poème de Paul Celan : Pavot et mémoire. »

(1) Le plan-séquence débute après 1 heure de film environ, au moment où Luo est (seul) dans un cinéma et chausse des lunettes 3D.

Un grand voyage vers la nuit (Di Qiu Zui Hou De Ye Wan)Huang Jue dans Un grand voyage vers la nuit (Di Qiu Zui Hou De Ye Wan) de Bi Gan.

27 avril 2020

La Duchesse de Langeais (1942) de Jacques de Baroncelli

La Duchesse de LangeaisParis, 1820. Antoinette de Langeais aime briller dans les soirées parisiennes. Mal mariée, elle se laisse courtiser par les hommes sans se donner. Le général de Montriveau tombe sous le charme et lui fait une cour pressante. Tout Paris suit avec intérêt cette idylle naissante…
La Duchesse de Langeais est un roman d’Honoré de Balzac qui fait partie de L’Histoire des Treize. Jean Giraudoux a écrit l’adaptation de cette version sortie au début de la guerre, période propice aux grandes adaptations littéraires et historiques. Les dialogues de Giraudoux sont assez remarquables et donnent à cette adaptation beaucoup d’éclat, un peu terni hélas par une mise en scène peu inspirée. Edwige Feuillère, lumineuse, et Pierre Richard-Willm, tourmenté, forment un couple parfait. Le thème général est celui de l’amour impossible, de l’amour-passion qui peut détruire les êtres, mais aussi une certaine condamnation du marivaudage et de la frivolité (1). Jean Giraudoux a cru bon d’ajouter une fin mélodramatique qui n’est pas du meilleur goût, mais qu’il faut toutefois replacer dans le contexte de 1942.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edwige Feuillère, Pierre Richard-Willm, Aimé Clariond, Lise Delamare, Charles Granval
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(1) Balzac a écrit son roman à la suite d’une aventure orageuse avec la duchesse de Castries qui l’humilia en se refusant à lui. La duchesse y est dépeinte dans un portrait peu flatteur (ce qui n’est pas vraiment le cas dans le film).

La Duchesse de LangeaisEdwige Feuillère et Pierre Richard-Willm dans La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli.

Adaptations du roman de Balzac :
La Duchesse de Langeais, film français d’André Calmettes sorti en 1910.
La Duchesse de Langeais (The Eternal Flame), film américain de Frank Lloyd sorti en 1922.
La Duchesse de Langeais (Liebe), film allemand de Paul Czinner sorti en 1926.
La Duchesse de Langeais, film français de Jacques de Baroncelli, sorti en 1942.
La Duchesse de Langeais, téléfilm français de Jean-Paul Roux diffusé en 1982.
La Duchesse de Langeais, téléfilm français de Jean-Daniel Verhaeghe diffusé en 1995.
Ne touchez pas la hache, film français de Jacques Rivette sorti en 2007.

26 avril 2020

Pas son genre (2014) de Lucas Belvaux

Pas son genreClément, spécialiste de la philosophie allemande, est nommé comme professeur dans un lycée à Arras. Il considère cette mutation comme un purgatoire hors de son quartier parisien des universités. Redevenu célibataire après avoir refusé de s’investir dans sa précédente relation, il décide de flirter avec Jennifer, employée dans un salon de coiffure…
Pas son genre est adapté d’un roman de Philippe Vilain. L’amour contrarié par un fossé existant entre deux personnes est un thème récurrent dans le cinéma, mais le plus souvent ces différences sont économiques. Lorsque le fossé est culturel, le sujet devient beaucoup plus délicat à traiter. Lucas Belvaux a su trouver la bonne approche. Alors que le roman était écrit à la première personne, et donc n’offrant que la vision de l’un des deux, le cinéaste rétablit l’équilibre. Il fait même la part belle à la jeune coiffeuse qui, certes, est fan de karaoké et de Jennifer Aniston mais est aussi simple et pleine de vie. De son côté, Clément a des centres d’intérêt plus évolués mais les sentiments n’ont que peu d’emprise sur lui. Il ne se soucie guère des différences culturelles car il ne croit pas au couple. Lucas Belvaux a su donner une certaine profondeur à l’ensemble et éviter les jugements hâtifs. Il s’appuie sur un beau duo d’acteurs : Emilie Dequenne montre beaucoup de présence mais aussi de nuances dans son jeu ; Loïc Corbery, de la Comédie-Française, ici dans son premier grand rôle au cinéma, a toujours le ton juste.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Émilie Dequenne, Loïc Corbery
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Pas son genreÉmilie Dequenne et Loïc Corbery dans Pas son genre de Lucas Belvaux.

Pas son genreLoïc Corbery et Émilie Dequenne dans Pas son genre de Lucas Belvaux.

25 avril 2020

Tel Aviv on Fire (2018) de Sameh Zoabi

Tel Aviv on FireSalam, 30 ans, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès « Tel Aviv on Fire ! » Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un jour, Salam se fait arrêter par un officier israélien Assi, dont la femme est fan de la série. Pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste, ce qui va avoir des conséquences inattendues…
Faire une comédie sur le thème du conflit israélo-palestinien peut paraître très risqué. C’est pourtant le défi qu’a relevé le réalisateur et scénariste arabe israélien Sameh Zoabi et il parvient à trouver l’équilibre nécessaire à la réussite. Le fait d’avoir placé un film (ou plus exactement une série) dans le film est astucieux car cela permet d’aborder les sujets sous plusieurs angles : cette série à l’eau de rose voit en effet une espionne palestinienne (française) tenter de séduire un officier de l’armée israélienne pendant la Guerre des Six Jours. Les évènements de la série ont certes un impact différent chez les spectateurs selon leur positionnement par rapport au conflit actuel mais en même temps rassemble par une communauté de sentiments. Le cinéaste est clairement du côté de la jeune génération qui espère une réconciliation pour prendre son destin en main ; il souligne les contradictions de ceux qui, de chaque côté, sont sur une ligne dure d’affrontement. L’humour arrive souvent là où on ne l’attend pas, côtoyant la description d’une réalité difficile. Le cinéma de Sameh Zoabi évoque un peu celui d’Elie Suleiman. Son film est une réussite.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kais Nashif, Lubna Azabal, Yaniv Biton, Maisa Abd Elhadi, Nadim Sawalha
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Tel Aviv on FireKais Nashif et Yaniv Biton dans Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi.

24 avril 2020

Les Camarades (1963) de Mario Monicelli

Titre original : « I compagni »

Les camarades (I compagni)Turin, 1900. Dans une usine textile, les ouvriers travaillent 14 heures par jour, de 6 heures à 20 heures 30, avec un seul arrêt d’une demi-heure le midi. A la suite d’un accident, dû à la fatigue en fin de journée, un comité est formé pour réclamer une journée plus courte. Un ex-professeur, militant socialiste recherché venu se réfugier chez un ami, va les convaincre d’aller plus loin…
Mario Monicelli est un cinéaste plutôt réputé pour ses comédies. On lui doit aussi ce premier grand film politique italien sur la condition ouvrière, basé sur des faits réels. Il en a écrit le scénario avec l’aide de l’excellent duo Age & Scarpelli. Le film débute de façon descriptive des conditions de travail au sein de l’usine et des conditions de vie des familles à cette époque qu’il a reconstituée avec beaucoup d’attention. Ensuite dans le récit, Monicelli introduit des éléments d’humour dans la tragédie, sans altérer la puissance du propos. Le film a beaucoup été comparé aux grands films soviétiques avec lesquels il présente une nette différence d’approche : point de lyrisme, ni d’envolées épiques exaltantes, mais de petits éléments de comédie qui renforcent le caractère humaniste du récit. En revanche, Monicelli est plus proche des grand maîtres russes dans ses travellings et grands mouvements de caméra. On remarque la présence de trois acteurs français, Annie Girardot, Bernard Blier et François Périer, le film étant une coproduction franco-italienne.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Renato Salvatori, Gabriella Giorgelli, Folco Lulli, Bernard Blier, Annie Girardot
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Remarques :
* Monicelli a raconté que le schéma de la harangue de Marcello Mastroianni face aux ouvriers est emprunté au discours de Marc Antoine dans le Jules César de Shakespeare : il semble d’abord donner raison à ses adversaires avant retourner leur raisonnement en sa faveur.

* Dans son Dictionnaire du cinéma italien, Dominique Sabourdin nous fait remarquer que les trois grands responsables de la direction artistique (costumes, décors, photo) sont des collaborateurs habituels de Visconti, qui ont travaillé sur Rocco et ses frères, ce qui peut expliquer « une telle magnificence réaliste, dont on ne retrouve aucune trace dans aucun autre film de Monicelli ».

 Les camarades (I compagni)Bernard Blier, Renato Salvatori et Marcello Mastroianni dans Les camarades (I compagni) de Mario Monicelli.

23 avril 2020

Burning (2018) de Lee Chang-dong

Titre original : « Beoning »

Burning (Beoning)Jongsu, qui enchaîne les petits boulots en attendant d’être l’écrivain qu’il rêve d’être, croise Haemi, une ancienne camarade de classe qu’il peine à reconnaitre. Ils refont rapidement connaissance et elle lui annonce qu’elle part en voyage en Afrique. Jongsu, lui, doit retourner dans son village natal pour s’occuper temporairement de la ferme de son père. Quand Haemi rentre de voyage, il va l’accueillir. Elle a fait la connaissance de Ben, un coréen plus âgé et très avenant…
Huit ans après le très beau Poetry, Lee Chang-dong nous revient avec Burning, adaptation de la nouvelle Les Granges brûlées de Haruki Murakami (1983), lointainement inspirée de L’Incendiaire (Barn Burning) de William Faulkner (1939). C’est un film assez étonnant, où il ne se passe finalement pas grand-chose, mais qui sait nous intriguer et même nous captiver. La qualité de la mise en scène, le caractère insaisissable des personnages, la superbe musique y participent pleinement. Le sens profond reste en apparence un peu obscur, le réalisateur laissant planer un certain mystère autour du comportement des personnages. Il désire exprimer le désarroi d’une génération envers un monde présenté comme parfait mais sur lequel ils n’ont aucune prise. L’ensemble pourra paraître un peu trop long à certains spectateurs mais Burning est un film assez hors du commun.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yoo Ah-In, Steven Yeun, Jun Jong-seo
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Burning (Beoning)Yoo Ah-In, Jun Jong-seo et Steven Yeun dans Burning (Beoning) de Chang-dong Lee.

22 avril 2020

Sibel (2018) de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti

SibelSibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes au nord-est de la Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle…
La cinéaste turque Çagla Zencirci et le français Guillaume Giovanetti (qui sont en couple dans la vraie vie) ont ensemble écrit le scénario de Sibel. Leur point de départ a été leur intérêt pour la langue sifflée ; ils se sont rendus sur place pour rencontrer les habitants et imaginer une histoire à partir de leurs récits. Sibel est un plaidoyer pour le droit à la différence et met en lumière le difficile parcours de cette jeune femme vers son émancipation. Les traditions sociales ancestrales, notamment sur le mariage, forment un lourd carcan alimenté par les femmes elles-mêmes qui se jugent et se surveillent entre elles. C’est une histoire originale et forte. La prestation de Damla Sönmez, qui a mis six mois à apprendre la langue sifflée, est remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Damla Sönmez, Erkan Kolçak Köstendil, Emin Gürsoy, Elit Iscan, Meral Çetinkaya
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Remarques :
* Le langage sifflé est un mode de communication consistant à siffler au lieu de parler, répandu dans le monde entier mais limité à des environnements où les sifflements sont plus efficaces que la parole ordinaire (montagnes et forêts denses, principalement). On connaît environ 70 populations qui pratiquent actuellement le langage sifflé. Chacun de ces langages n’est pas une langue indépendante mais une extension de la langue locale. (Extrait de Wikipédia)
* Le prologue du film est extrait d’un documentaire français des années 60, avec des villageois scannés aux rayons X pour analyser leur langage sifflé.
* Sibel ne comporte aucune musique. Ce choix s’est imposé au montage, précise le couple-réalisateur.

SibelDamla Sönmez dans Sibel de Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci.

SibelDamla Sönmez, Emin Gürsoy et Elit Iscan dans Sibel de Guillaume Giovanetti, Çagla Zencirci.

21 avril 2020

Un beau dimanche (2013) de Nicole Garcia

Un beau dimancheBaptiste est un solitaire. Instituteur dans le sud de la France, il ne reste jamais plus d’un trimestre dans le même poste. A la veille d’un week-end, il hérite malgré lui de Mathias, un de ses élèves, oublié à la sortie de l’école par un père négligent. Mathias conduit Baptiste jusqu’à sa mère, Sandra, qui travaille sur une plage près de Montpellier. Pour aider Sandra, Baptiste va devoir renouer avec sa famille richissime…
Ecrit par Nicole Garcia et Jacques Fieschi, Un beau dimanche est un film dont le déroulement est bien confus. Le début chaotique laisse augurer d’un film plutôt social au climat dérangeant mais l’histoire évolue vers le type « lourd secret dans une famille bourgeoise ». Le film souffre probablement d’un problème d’écriture. Mal liées entre elles, les situations sont classiques et guère passionnantes, avec une fausse profondeur dans les personnages. La distribution permet de découvrir Pierre Rochefort (fils de Nicole Garcia et Jean Rochefort) et de revoir Dominique Sanda. Les mouvements de caméra dans la première moitié du film sont bien rudes, souvent placée très (trop) près des personnages. Une chose est certaine : on ne retrouve pas la délicatesse habituelle de Nicole Garcia dans Un beau dimanche.
Elle: pas d'étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pierre Rochefort, Louise Bourgoin, Dominique Sanda, Déborah François
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Un beau dimancheLouise Bourgoin et Pierre Rochefort dans Un beau dimanche de Nicole Garcia.

20 avril 2020

Voyage à deux (1967) de Stanley Donen

Titre original : « Two for the Road »

Voyage à deux (Two for the Road)Après douze ans de mariage, Joanna et Mark forment un « vieux » couple. Lassés, se disputant de plus en plus, ils songent au divorce. En voyage sur la Côte d’Azur, ils se remémorent plusieurs de leurs voyages passés…
Sur un scénario de Frederic Raphael, Two for the Road nous montre le lent délitement d’un couple. Il mêle les récits de plusieurs voyages successifs que le couple a faits au même endroit depuis qu’ils se connaissent. La construction est très originale car elle ne repose pas sur des flashbacks formalisés ; nous sautons brusquement d’une période à l’autre soit du fait du lieu (ils sont passés au même endroit lors d’un voyage précédent), soit du fait d’une similitude de situation. Il arrive même que les personnages d’une période voient passer devant eux les personnages d’un autre voyage! Le principal indice pour savoir à quelle période nous sommes est le moyen de locomotion (qui va de l’auto-stop au luxueux coupé Mercedes), et accessoirement les habits que porte Joanna (qui vont du plus simple au Paco Rabanne). Il faut avouer que ce type de construction est plus amusant que pratique pour discerner l’évolution de leur relation. Il permet toutefois d’évoquer, de façon un peu pêle-mêle, un ensemble de bons souvenirs qui vient contrebalancer la forte amertume qui marque leur vie actuelle. La vision sur le mariage n’a finalement rien de bien original mais le film est plaisant  du fait de ses constantes surprises. Bonne interprétation d’Albert Finney (devenu particulièrement amer et odieux) et d’Audrey Hepburn.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, Albert Finney, Eleanor Bron, William Daniels, Claude Dauphin, Georges Descrières, Jacqueline Bisset
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Voyage à deux (Two for the Road)Albert Finney et Audrey Hepburn dans Voyage à deux (Two for the Road) de Stanley Donen.