6 avril 2016

Les Arpenteurs (1972) de Michel Soutter

Les arpenteursTout commence avec un panier de légumes que Lucien met sous une haie, à l’abri des oiseaux. Il n’ose pas aller le porter à sa jolie voisine car sa femme affirme que c’est une prostituée. Il demande à Léon, un géomètre (arpenteur) de passage, d’aller le porter à sa place… Ecrit et réalisé par le suisse Michel Soutter, l’un des trois grands artisans genevois du cinéma suisse des années 70, les deux autres étant Goretta et Tanner (1), Les Arpenteurs ne se raconte pas vraiment. La construction surprend mais on adhère très rapidement au film. Arpenter, c’est « marcher de long en large à grandes enjambées entre les maisons, les gens et les sentiments », indique un carton à la fin du film. Arpenter, c’est ce que semblent faire les personnages du film de Michel Soutter : ils explorent leur univers sentimental et affectif pour découvrir s’ils « vivent à l’envers » ou « à l’endroit ». Le personnage central est Alice (Marie Dubois), toujours dans un univers d’enfance, trop joueuse, involontairement cruelle aussi. Son innocence forme un barrage, ceux qui l’aiment n’osent franchir le pas. Face à elle, Léon (Jean-Luc Bidault) à l’apparence si massive, perd lui aussi son assurance. Tout l’art de Michel Soutter a été de créer un univers poétique qui semble avoir son propre rythme et son propre langage fait des répliques inattendues ou parfois de silences. Il parvient à un bel équilibre. Son film est léger en apparence, assez amusant mais aussi plutôt profond.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marie Dubois, Jean-Luc Bideau, Jacques Denis, Jacqueline Moore
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(1) Alain Tanner, Claude Goretta, Michel Soutter, Jean-Louis Roy et Jean-Jacques Lagrange (remplacé par la suite par Yves Yersin) appartenaient au « Groupe 5 », une association de cinéastes genevois qui se sont unis pour produire leurs films. Les cinéastes étaient proches de la Télévision suisse romande.

 

Les Arpenteurs
Jean-Luc Bideau et Marie Dubois dans Les Arpenteurs de Michel Soutter.

Les Arpenteurs
Marie Dubois et Jacques Denis dans Les Arpenteurs de Michel Soutter.

3 avril 2016

Le Crabe-Tambour (1977) de Pierre Schoendoerffer

Le Crabe-TambourSur un bâtiment de la Marine Nationale chargé de porter assistance aux bateaux de pêche français près de Terre-Neuve, un commandant et son médecin-capitaine évoque un homme qu’ils ont bien connu, surnommé Crabe-Tambour, un officier qu’ils ont connu en Indochine et qui a eu ensuite un parcours trouble… Pour écrire son roman Le Crabe-Tambour qui a servi de base à ce film, Pierre Schoendoerffer s’est inspiré de la vie de Pierre Guillaume, un officier de marine condamné pour avoir participé au putsch d’Alger en 1961 et pour être passé ensuite du côté de l’OAS. Le film se présente comme une suite de discussions, d’évocation de souvenirs illustrés de flashbacks. Le propos de ces officiers est marqué par la désillusion, la nostalgie, mais aussi une froide lucidité qui génère le sentiment d’être mis de côté et dépassé. Pierre Schoendoerffer se montre en totale empathie avec eux et ne porte aucun jugement, aucune condamnation sur leurs dérives. En choisissant le très photogénique Jacques Perrin pour incarner le personnage principal et en lui plaçant comme compagnon inséparable un chat noir, il fait même de son personnage central une figure mythique voire christique, la personnification d’un idéal. Tout cela est un peu gênant et, aussi, un peu ennuyeux. Le plus beau reste les images de mer déchaînée et le réalisme des scènes de vie à bord, c’est toujours ce genre de scènes que Schoendoerffer réussit le mieux, d’autant plus que Raoul Coutard est derrière la caméra. Le film connut un beau succès, salué par trois Césars.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Rochefort, Claude Rich, Jacques Perrin, Aurore Clément, Jacques Dufilho
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Le Crabe-Tambour
Jean Rochefort et Claude Rich dans Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer.

Le crabe-Tambour
Jacques Perrin dans Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer.

18 mars 2016

Allonsanfàn (1974) de Paolo Taviani et Vittorio Taviani

AllonsanfànAux premières heures de la Restauration en Italie (1816 environ), Fulvio, un aristocrate lombard tête pensante du groupe révolutionnaire Les Frères Sublimes, est relâché par la police. Désillusionné, il veut se ranger et retrouver l’affection de sa famille. Ses compagnons ne se rendent pas compte de ce changement et continuent de l’impliquer dans leurs actions… Avec Allonsanfàn, Les frères Taviani utilise l’Histoire pour traiter des sujets actuels (de 1975) : en cinéastes politiquement engagés, ils se désolent de constater le reflux d’après-68 et la perte des idéaux qui l’ont tendu et nous montrent une période similaire de l’Histoire. Pour leur démonstration, ils suivent deux lignes principales : celle d’un homme qui se replie sur lui-même et qui perd son rapport aux autres (que ce soit à ses anciens compagnons, aux femmes qu’il aime ou à ses proches) et celle de l’aveuglement d’un groupuscule/secte révolutionnaire enfermé dans ses schémas et ses rites un peu carnavalesques, incapable de réaliser la totale inefficacité ou inutilité de sa lutte. Le propos des Taviani est donc de mettre en évidence l’échec de ces deux attitudes pour remettre en valeur l’utopie comme moteur créatif de l’homme. Et au-delà de toute considération politique (car, 40 ans plus tard, les questions ne se posent plus dans les mêmes termes), c’est sur la question de l’utopie que le film revêt un aspect philosophique intéressant car l’utopie est, elle, toujours d’actualité, elle est même multiforme. Le film provoque ainsi des réflexions intéressantes. Sur la forme, Allonsanfàn a une esthétique assez travaillée bien qu’empreinte d’une certaine austérité, certaines scènes sont très belles. La musique d’Ennio Morricone est très présente, elle structure le film.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Lea Massari, Mimsy Farmer, Laura Betti, Claudio Cassinelli
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Remarque :
* Allonsanfàn est le prénom donné par l’un des membres de la secte à son fils, reprenant phonétiquement les premières syllabes de La Marseillaise.

Allonsanfan
Marcello Mastroianni dans Allonsanfàn de Paolo et Vittorio Taviani.

16 mars 2016

Au fil du temps (1976) de Wim Wenders

Titre original : « Im Lauf der Zeit »

Au fil du tempsRéparateur de projecteurs de cinéma, Bruno sillonne la région frontalière entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est à bord de son camion dans lequel il vit. Il ne voit que des salles de cinéma en décrépitude. Il fait la rencontre de Robert, un intellectuel qui vient de quitter sa femme, alors qu’il tente de se suicider en voiture. Il le prend avec lui… Avec Au fil du temps, Wenders clôt sa trilogie sur le voyage commencée avec Alice dans les villes et Faux mouvement. Il est plus exact de parler d’errance que de voyage, puisque ces deux êtres sont en quête d’identité. Nous saurons peu de choses sur eux, ils ne parlent guère, ne font rien de spectaculaire, rien de « racontable ». Il s’établit entre eux une relation boiteuse, sans gaité, qui aura au moins le mérite de créer en eux le besoin de « changer » (mais on ne saura pas vers quoi). La forme est plus enthousiasmante que le fond avec notamment une superbe photographie. Wenders (qui rappelons-le est aussi photographe) a dit avoir été influencé par Walker Evans (1), probablement plus pour les personnages et les intérieurs. Les plaines d’Allemagne ressemblent aux grandes étendues désertiques de l’Ouest américain. Wenders montre là aussi sa fascination pour les Etats-Unis. L’ensemble est très lent, ce qui n’est pas forcément gênant, mais peut paraître un peu vide, ce qui l’est plus. J’avais auparavant beaucoup apprécié ce film. Au fil de temps serait-il un film générationnel ?
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rüdiger Vogler, Hanns Zischler
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(1) Walker Evans (1903 -) est un photographe américain, surtout connu pour ses clichés réalisés pour la FSA (Farm Security Administration) dans les années trente.

Au fil du temps
Hanns Zischler et Rüdiger Vogler dans Au fil du temps de Wim Wenders.

26 février 2016

L’autre (1972) de Robert Mulligan

Titre original : The Other

L'autreDans une ferme du Connecticut, en plein été 1935, un jeune garçon joue avec son frère jumeau. Quoi de plus naturel ? Pourtant, sous ce tableau un peu idyllique, se cachent des drames qui ne vont pas tarder à refaire surface… Tiré d’un roman de Tom Tryon qui en a écrit l’adaptation, L’autre démarre lentement, très lentement même, dans une atmosphère bucolique. Un certain malaise s’installe toutefois peu à peu, assez sournoisement, un malaise tout en contraste avec la douceur et la beauté des images (le chef-opérateur est l’excellent Robert Surtees). Le malaise se mue ensuite en terreur car l’histoire est en effet assez épouvantable. Nous sommes loin d’Un été 42 que Mulligan a tourné l’année précédente. Ici, il est plus question de bien et de mal, voire du Mal, des secrets du monde de l’enfance et des troubles de l’identité. N’en disons pas plus : je conseillerais plutôt de lire le moins possible de commentaires sur ce film avant de le voir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Uta Hagen, Diana Muldaur, Chris Udvarnoky, Martin Udvarnoky
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Remarque :
* Les acteurs qui interprètent les deux frères jumeaux sont bien évidemment jumeaux dans la vraie vie. Ni l’un ni L’autre n’ont tourné dans d’autres films par la suite.

The Other
Chris Udvarnoky et Uta Hagen dans L’autre de Robert Mulligan.

Homonymes :
L’autre (In Name Only) de John Cromwell (1939) avec Cary Grant et Carole Lombard
L’autre (El Akhar) de Youssef Chahine (1999)
L’autre de Benoît Mariage (2003)
L’autre de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic (2008)

23 février 2016

La Grande Attaque du train d’or (1979) de Michael Crichton

Titre original : « The First Great Train Robbery » (UK)
Autre titre : « The Great Train Robbery » (USA)

La Grande attaque du train d'orEn 1855, un chargement d’or part chaque mois en train de Londres à Folkestone sur la côte pour assurer la paye de l’armée pendant la Guerre de Crimée. Toutes les précautions sont prises pour s’assurer qu’il arrive à bon port et aucun hold-up n’a jamais été tenté dans un train en mouvement, mais cela n’empêche pas Edward Pierce de projeter de s’en emparer. Il conçoit pour cela un plan assez sophistiqué… Pour écrire son roman La grande attaque du train d’or, Michael Crichton s’était inspiré librement d’un fait divers réel. Il édulcore encore l’histoire pour l’adaptation cinématographique qu’il réalise lui-même, ajoutant un soupçon de comédie et en typant les personnages pour les singulariser davantage. Le résultat est effectivement un beau divertissement avec son lot de bons mots et de bonnes scènes d’action. La Grande attaque du train d'or Sean Connery incarne parfaitement le cerveau de ce hold-up, avec son mélange de distinction, d’audace et de cynisme. Il s’inscrit dans la lignée des grands bandits sympathiques. L’acteur a accompli lui-même les scènes sur le toit du train roulant à pleine vitesse. Mais le plus remarquable dans ce film est certainement la qualité de la reconstitution, avec notamment de vastes scènes de rue vraiment convaincantes d’authenticité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Donald Sutherland, Lesley-Anne Down
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Remarque :
Le titre international est The Great Train Robbery.
L’adjectif first fut ajouté en Angleterre car la presse anglaise avait l’habitude d’appeler The Great Train Robbery un hold-up survenu en 1963.

La grande attaque du train d'or
Donald Sutherland et Sean Connery dans La Grande attaque du train d’or de Michael Crichton.

Homonyme :
The Great Train Robbery d’Ewin S. Porter (1903), grand classique des premières années du cinéma.

18 février 2016

La classe ouvrière va au paradis (1971) de Elio Petri

Titre original : « La classe operaia va in paradiso »

La Classe ouvrière va au paradisLudovico Massa, alias Lulù, est ouvrier dans une usine métallurgique : payé à la pièce, il a développé une telle rapidité que ses chefs le prennent comme exemple pour imposer ses cadences stakhanovistes aux autres ouvriers. Il se jette bestialement dans le travail et n’a plus de vie sociale. Un accident va profondément changer sa vision des choses… Film politique par excellence, Palme d’Or à Cannes en 1972 (1), La classe ouvrière va au paradis d’Elio Petri s’inscrit dans une période riche en remises en question sociales et politiques. Rares sont les films italiens qui mettent ainsi un simple ouvrier au premier plan, le néoréalisme ayant toujours privilégié les paysans, les pêcheurs ou les chômeurs. Elio Petri nous décrit la prise de conscience de cet « ouvrier modèle » qui en arrive à la grève. Politiquement, le propos est délicat à situer car Petri renvoie dos à dos les syndicats qui ne font que réclamer des améliorations de salaires mais enferment les ouvriers dans leur conditions (2) et les étudiants gauchistes qui beuglent des slogans au porte-voix chaque matin et chaque soir aux portes de l’usine mais qui restent sur une ligne théorique, incapables de se soucier du sort d’une personne en particulier. Le propos de Petri est assez noir puisqu’il semble vouloir nous dire (par le rêve final raconté par Lulù) qu’il ne croit pas à un paradis possible pour la classe ouvrière. L’ensemble est un peu confus. Gian Maria Volonte incarne cet ouvrier avec force et un jeu très appuyé, que l’on peut même trouver excessif. Le film est indéniablement marqué par son époque car notre société a évolué entre temps mais les questions les plus profondes, comme notre rapport au travail, restent bien évidemment très actuelles. La musique est signée Ennio Morricone.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gian Maria Volontè, Mariangela Melato, Salvo Randone
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(1) Il a partagé la Palme d’Or avec L’Affaire Mattei de Francesco Rosi avec également Gian Maria Volonte dans le rôle principal. Les deux films se complètent, offrant deux développements très différents d’une mise en relief des défauts de la société italienne.
(2) Rappelons que, si Elio Petri a bien été membre du Parti Communiste à une époque, il a rendu sa carte en 1956, à la suite de l’invasion de la Hongrie par l’URSS.

La classe ouvrière va au paradis
La classe ouvrière va au paradisGian Maria Volontè dans La classe ouvrière va au paradis de Elio Petri.

17 janvier 2016

L’Eden et après (1970) de Alain Robbe-Grillet

L'éden et aprèsDes étudiants ont l’habitude de se réunir dans le vaste café L’Eden à l’esthétique moderne, où les parois sont faites de verre ou de murs de couleur. Pour tromper l’ennui, ils organisent des jeux érotiques ou faussement violents. Un bel homme, qui dit revenir d’Afrique, va leur proposer de nouvelles expériences hallucinatoires… L’Eden et après est le quatrième long métrage d’Alain Robbe-Grillet. Il en a bien entendu écrit le scénario. Il nous propose là une sorte de voyage, un rêve éveillé, qui va nous faire suivre une jeune fille dans ses aventures dans le désert tunisien. Alain Robbe-Grillet casse les codes narratifs classiques, pour offrir une histoire pleine de miroirs et de faux-semblants, avec des personnages doubles et une logique d’enchaînements plus proche du rêve que de la réalité. Le film devient rapidement fascinant, les images sont de toute beauté, Alain Robbe-Grillet jouant joliment avec les décors et les couleurs, ou profitant des lignes épurées et lumineuses des maisons de l’île de Djerba. Il a aussi pimenté l’ensemble d’un érotisme très libéré, ses belles héroïnes sont court vêtues et ses fantasmes apparaissent ici et là… L’ensemble est assez envoutant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Jourdan, Pierre Zimmer, Richard Leduc
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Remarques :
* Alain Robbe-Grillet a monté l’ensemble totalement différemment pour réaliser le film N. a pris les dés (on remarquera l’anagramme) pour l’ORTF, film d’une durée de 79 minutes soit 20 de moins.

L'Eden et après
Catherine Jourdan dans L’Eden et après de Alain Robbe-Grillet

14 janvier 2016

Le Bateau sur l’herbe (1971) de Gérard Brach

Le Bateau sur l'herbeOliver, aidé par son ami David, construit un bateau dans le parc de la grande demeure de sa mère, toujours absente et entourée de gigolos lors de ses rares apparitions. Ils rêvent de partir tous les deux pour l’Île de Pâques. Mais, alors que le bateau est presque terminé, David rencontre Eléonore dont il s’éprend… Si on le connait surtout en tant que scénariste (de Polanski notamment), Gérard Brach a réalisé deux longs métrages, La Maison (1970) avec Michel Simon et Patti d’Arbanville (oui, celle de Cat Stevens) et Le bateau sur l’herbe. Rien n’est conventionnel dans cette histoire, les personnages sont à la limite de l’improbable, hors du temps. L’excentricité du lunaire Oliver est tout en contraste avec le pragmatisme de son ami David et cette opposition nous vaut quelques situations assez finement écrites. L’interprétation est plus inégale, allant du meilleur (Claude Jade en jeune ingénue) au pire (Valentina Cortese en mère frivole). L’atmosphère globale n’est pas sans rappeler celle de certains films de Polanski, sans en avoir le flamboiement toutefois. Si le film ne manque pas de charme, il laisse tout de même sur une petite impression d’insatisfaction.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Claude Jade, Jean-Pierre Cassel, John McEnery, Valentina Cortese, Paul Préboist
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Remarques :
* Le scénario est cosigné par Gérard Brach, Roman Polanski et Suzanne Schiffman.
* L’acteur anglais John McEnery joue en français avec un accent prononcé, certes, mais surtout une belle aisance.

Le bateau sur l'herbe
Jean-Pierre Cassel, Claude Jade et John McEnery dans Le Bateau sur l’herbe de Gérard Brach.

19 décembre 2015

Mean Streets (1973) de Martin Scorsese

Titre français parfois utilisé : « Les Rues chaudes »

Mean StreetsDans le quartier de Little Italy à New York, Charlie (Harvey Keitel) tente de protéger son ami Johnny Boy (Robert De Niro) qui a emprunté de l’argent à un petit parrain de la Mafia sans intention de le rembourser. Mais Johnny Boy est un jeune chien fou, totalement incontrôlable… Premier film important de Scorsese, Mean Streets nous montre de l’intérieur le quartier qu’il connait bien, semblant presque hésiter entre fiction et documentaire. Assez étrangement, le personnage principal (joué par Harvey Keitel) balance entre gangstérisme et religion mais « on ne rachète pas ses fautes à l’église, c’est dans la rue qu’on peut le faire » nous assène le cinéaste. L’histoire n’est pas vraiment passionnante mais le film est surtout remarquable par son style : s’écartant nettement des codes hollywoodiens, Scorsese montre déjà tous les éléments qui feront sa marque, avec une musique résolument rock, des poussées soudaines de violence et des scènes montrées comme des rites. Harvey Keitel partage la tête d’affiche avec Robert De Niro, son premier grand rôle, le premier d’une longue collaboration avec Scorsese.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Harvey Keitel, David Proval
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Scénario et étude de Mean Streets de l’Avant-Scène Cinéma (octobre 2015)

Mean Streets
Harvey Keitel dans Mean Streets de Martin Scorsese