16 septembre 2018

Mimosas, la voie de l’Atlas (2016) de Oliver Laxe

Titre original : « Mimosas »

Mimosas, la voie de l'AtlasUn petit groupe d’hommes et de chevaux accompagnent un vieux cheikh qui désire aller mourir auprès des siens, de l’autre côté des montagnes de l’Atlas. Pour gagner du temps, le vieux cheikh décide qu’ils iront au plus court, à travers la montagne…
Mimosas est le deuxième long métrage d’Oliver Laxe, réalisateur français d’origine espagnole. C’est un conte mystique que l’on pourrait qualifier de western maghrébin. Comme dans le western, l’isolement des montagnes désertiques fait ressortir des sentiments de base, tels tenir une promesse ou respecter les morts, qui deviennent une finalité de vie. Une dimension mystique vient se greffer avec l’un des personnages, un allumé de la foi : est-il un simple d’esprit ou un ange protecteur ? Le réalisateur nous propose en outre un second axe de réflexion en juxtaposant des scènes plus modernes de voitures-taxis, second axe qui est, il faut bien l’avouer, moins lisible, son lien avec l’histoire principale étant quelque peu obscur. L’énoncé de tous ces éléments peut laisser présager du pire mais tout l’art d’Olivier Laxe est d’intégrer tout cela sans aucune lourdeur, dans un ensemble qui nous transporte ailleurs. La photographie est très belle, ce qui contribue à l’envoutement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ahmed Hammoud, Shakib Ben Omar, Said Aagli
Voir la fiche du film et la filmographie de Oliver Laxe sur le site IMDB.

Mimosas

Mimosas

Mimosas

Mimosas
Shakib Ben Omar et Ahmed Hammoud dans Mimosas, la voie de l’Atlas de Oliver Laxe.

15 septembre 2018

Le Concours (2016) de Claire Simon

Le ConcoursCe documentaire de Claire Simon nous montre les coulisses du concours d’entrée à la Femis, l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son (littéralement Fondation Européenne pour les Métiers de l’Image et du Son), qui a pris la succession de la prestigieuse IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques). Ce film de deux heures n’est pas un documentaire sur la Femis, on ne saura rien sur l’école. Il s’agit d’un documentaire sur le principe de sélection par concours, celui de la Femis étant souvent décrit comme l’un des plus difficiles de France (40 élus pour 1200 postulants, le concours s’étalant sur cinq mois). Mais il ne faut pas compter sur le documentaire pour apprendre cela : l’approche est « moderne », dans le style « docu-vérité », c’est-à-dire qu’il n’y a aucune explication, aucun commentaire, aucune interview. Nous voyons simplement des bribes d’exposés de candidats et les délibérations qui suivent. Il n’y a pas d’approche rigoureuse. Bien entendu, certaines pistes de réflexion s’auto-génèrent (la subjectivité du jugement, la crainte de la normalisation, …) mais il n’y a là rien d’inattendu. L’absence d’angle d’approche, de véritable étude,  rend le film finalement assez ennuyeux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Claire Simon sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Le Concours
Nota : La réalisatrice Laetitia Masson (à droite) était cette année-là (2014) présidente du jury.

13 septembre 2018

La Tortue rouge (2016) de Michael Dudok de Wit

La Tortue rougeUn naufragé est rejeté par la fureur d’une tempête sur la plage d’une petite île déserte. Son exploration lui montre rapidement qu’il y est seul. Il est bien décidé à tenter de la quitter…
La Tortue rouge est un film d’animation franco-belge, cosigné par le studio japonais d’animation Ghibli. Ce n’est donc pas fortuit s’il évoque les productions de Hayao Miyazaki, tant par le style que par son contenu. Il s’agit d’un conte sur la relation de l’homme à la nature et sur le cycle de la vie. Malgré ses fureurs passagères, la nature y est montrée comme bienveillante, nous appelant à vivre en harmonie avec elle dans un bonheur primitif. Malgré une petite faiblesse de scénario dans la seconde partie, nous sommes littéralement happés par cet univers semi-paradisiaque dans lequel notre esprit vagabonde. Le dessin est très beau, épuré, particulièrement enchanteur. Il n’y a aucune parole prononcée et pourtant les sentiments sont parfaitement exprimés par l’animation, ce qui est remarquable. La musique de Laurent Perez del Mar ajoute de l’ampleur à certaines scènes. Tout cela est vraiment très beau.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Dudok de Wit sur le site IMDB.

 

La Tortue rouge

La Tortue rouge

La Tortue rouge
La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit.

30 août 2018

Maigret voit rouge (1963) de Gilles Grangier

Maigret voit rougeA Paris, un soir, trois hommes dans une voiture américaine tirent sur un homme qui sort de chez lui. Quelques minutes plus tard, l’homme est ramassé par un autre véhicule, presque sous les yeux d’un inspecteur de police…
Adapté du roman de Georges Simenon Maigret, Lognon et les Gangsters, Maigret voit rouge est le troisième (et ultime) film où Jean Gabin incarne le commissaire Maigret. C’est le moins convainquant des trois. L’histoire, guère crédible, joue sur le contraste entre les méthodes brutales américaines et une relative bonhommie française. Gabin compose un Maigret fatigué et montre une grande sobriété dans son jeu. Il n’a pas la présence qu’il montrait dans les opus précédents. Les dialogues sont, eux aussi, moins remarquables (Michel Audiard n’est pas cette fois de la partie). En revanche, la photographie de Louis Page est assez belle.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Françoise Fabian, Roland Armontel, Paul Frankeur, Edward Meeks, Michel Constantin
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Maigret voit rouge
Jean Gabin et Françoise Fabian (et Edward Meeks dans le cadre) dans Maigret voit rouge de Gilles Grangier.

28 août 2018

Maigret tend un piège (1958) de Jean Delannoy

Maigret tend un piègeA Paris, près de la Place des Vosges, plusieurs femmes sont tuées dans des circonstances similaires. Maigret va tendre un piège à l’assassin qui les tient en échec…
Adapté du roman du même nom de Georges Simenon, Maigret tend un piège voit Jean Gabin personnifier pour la première fois le mythique commissaire à l’écran. L’intrigue en elle-même n’est pas des plus mystérieuses car nous sommes très rapidement mis sur la piste du coupable, mais elle se double d’un volet psychologique très développé qui donne au film tout son intérêt et qui permet aux acteurs aguerris, que sont Gabin et Desailly, de montrer une grande richesse. Face à eux, la jeune Annie Girardot se montre parfaitement à la hauteur ; on remarque aussi Lino Ventura dans un petit rôle. Tous les seconds rôles sont bien tenus. L’atmosphère est assez remarquable, un peu poisseuse et étouffante. Les dialogues sont de Michel Audiard mais restent très classiques à l’instar de la réalisation de Delannoy. Assez justement, le film connut un certain succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Annie Girardot, Jean Desailly, Lucienne Bogaert, Paulette Dubost, Gérard Séty, Lino Ventura
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Remarque :
* Jean Gabin endossera encore deux fois le costume du commissaire Maigret au cinéma, dans Maigret et l’affaire St Fiacre (1959) et Maigret voit rouge (1963).

Maigret tend un piège
Jean Gabin et Annie Girardot dans Maigret tend un piège de Jean Delannoy.

27 août 2018

Les Trois Mousquetaires (1961) de Bernard Borderie

« Les Trois Mousquetaires: Première époque – Les ferrets de la reine »
« Les Trois Mousquetaires: Deuxième époque – La revanche de Milady »

Les trois mousquetaires: Tome I - Les ferrets de la reineAu XVIIe siècle, le jeune D’Artagnan quitte sa Gascogne natale pour aller à Paris où il va postuler pour s’engager dans le régiment des mousquetaires du roi Louis XIII. Il fait rapidement la connaissance d’Athos, Porthos et Aramis. Devenus amis, ils vont devoir déjouer les plans machiavéliques de Richelieu… Cette version des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas fait partie des plus connues car elle a bénéficié de nombreux passages à la télévision et, pour toute une génération de bambins, ce fut le premier contact avec ce roman épique. Ce n’est certainement pas la meilleure. L’histoire est simplifiée au maximum pour en faire un grand divertissement, ponctué par des combats à l’épée qui tournent souvent à la pantalonnade. Pour simplifier encore plus, les adaptateurs ont pratiqué des ellipses importantes qui rendent l’histoire guère compréhensible. Si les décors sont soignés, l’interprétation n’est pas des plus remarquables, loin de là.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Barray, Georges Descrières, Mylène Demongeot, Jean Carmet, Guy Tréjan
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Les Trois Mousquetaires
Gérard Barray et Mylène Demongeot dans Les trois mousquetaires de Bernard Borderie.

Versions chroniquées sur ce blog :
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’Étroit Mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot (2 films)
1973: Les Trois Mousquetaires de Richard Lester (USA) avec Michael York et Raquel Welch (3 films)
1993: Les Trois Mousquetaires de Stephen Herek (USA) avec Chris O’Donnell
2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon (France) avec François Civil (2 films)

24 août 2018

La Mort en direct (1980) de Bertrand Tavernier

Titre anglais : Death Watch

La Mort en directDans un futur proche où la science a vaincu les plus grandes maladies, une chaine de télévision lance une émission à grande audience qui montre les derniers jours d’une personne atteinte d’un mal incurable. Pour la suivre, elle a fait greffer des micro-caméras dans les yeux d’un « cameraman »…
A partir d’un roman de l’anglais David Compton, Bertrand Tavernier a conçu et réalisé cette œuvre de science-fiction, son unique incursion (à ce jour) dans le genre.  La Mort en direct est une coproduction franco-allemande, tournée en anglais. Le plus visible dans cette histoire est la préfiguration de la télé-réalité et une mise en évidence du voyeurisme, mais le propos va beaucoup plus loin que cela : il explore des possibles variations de notre société. Dans ce futur, il s’est produit un glissement de la morale et de certaines valeurs fondamentales. L’entretien du docteur avec sa patiente est édifiant sur ce point. Cette perte de repères et de finalité contribue à créer un climat assez angoissant. Bertrand Tavernier a utilisé très intelligemment les décors de la ville de Glasgow de façon à donner un caractère atemporel à son film et accentuer cette atmosphère déroutante. Mais La Mort en direct est aussi une histoire d’amour, un amour impossible qui nous émeut. Assez enjoué, Harvey Keitel fait une belle prestation face à Romy Schneider prise presque à contre-emploi : on imagine plus l’actrice dans des personnages pleins de vie que dans un rôle d’une femme condamnée par une maladie incurable. Le charismatique Max von Sydow éclaire le dénouement. Très belle musique d’Antoine Duhamel.  La Mort en direct est un film inhabituel, intelligemment mis en scène. Le film a bénéficié d’une ressortie en 2013.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Romy Schneider, Harvey Keitel, Harry Dean Stanton, Thérèse Liotard, Max von Sydow
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Death Watch
Harvey Keitel et Romy Schneider dans La Mort en direct de Bertrand Tavernier.

21 août 2018

Les Grandes Familles (1958) de Denys de La Patellière

Les grandes famillesNoël Schoudler, le patriarche d’une famille de la grande bourgeoisie, dirige un petit empire économique : de l’usine familiale de sucre, ses activités se sont étendues dans la banque et la presse. Son fils unique François juge les méthodes paternelles archaïques et, profitant de l’absence de son père en voyage, entreprend des réformes au journal…
Les Grandes Familles est adapté d’un roman de Maurice Druon, Prix Goncourt en 1948. L’histoire est bourrée de stéréotypes mais le scénario se déroule admirablement bien. L’ajout des dialogues de Michel Audiard apportent une note d’humour et de dérision et donnent une indéniable vivacité à l’ensemble. Tous les personnages sont haïssables. L’interprétation est de haut vol, avec un Jean Gabin qui commence à prendre l’habitude de jouer les patriarches et des seconds rôles fort bien tenus. Le générique, une voix off présentant les personnages un à un, évoque ceux de Sacha Guitry. Denys de La Patellière n’a jamais été un grand réalisateur mais il réussit là un film très bien équilibré. Les Grandes Familles connaitra un bon succès et bénéficiera de multiples passages à la télévision. Il sera vigoureusement vilipendé par les jeunes turcs de la Nouvelle Vague…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Pierre Brasseur, Jean Desailly, Bernard Blier
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Les Grandes Familles
Jean Desailly, Jean Gabin et Bernard Blier dans Les grandes familles de Denys de La Patellière.

Les Grandes Familles
Pierre Brasseur et Jean Gabin dans Les grandes familles de Denys de La Patellière.

18 août 2018

Nous ne vieillirons pas ensemble (1972) de Maurice Pialat

Nous ne vieillirons pas ensembleJean, qui est cinéaste, ne vit plus vraiment avec sa femme Françoise : depuis plusieurs années, il réside le plus souvent chez sa maîtresse Catherine sans se résoudre à divorcer de l’une pour épouser l’autre…
Nous ne vieillirons pas ensemble est le deuxième long métrage de Maurice Pialat. Il est adapté de son propre roman, qu’il a présenté comme étant autobiographique. C’est la description d’une relation tumultueuse qui se détériore de plus en plus, une relation marquée par l’égoïsme et les soudaines poussées de colère de l’homme. C’est une description brute des sentiments sous leurs aspects les plus cruels. Maurice Pialat filme cela avec une grande vérité, nue, sans artifice. Marlène Jobert est particulièrement émouvante en jeune femme finalement très forte, qui doit toujours encaisser. Et au-delà du caractère odieux et cruel de son personnage, Jean Yanne parvient à exprimer un profond désarroi, une insatisfaction chronique. L’acteur fut récompensé par le Prix d’interprétation masculine à Cannes.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marlène Jobert, Jean Yanne, Macha Méril
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Nous ne vieillirons pas ensemble
Marlène Jobert et Jean Yanne dans Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat.

15 août 2018

Gribouille (1937) de Marc Allégret

GribouilleCamille Morestan, commerçant en articles de sports est désigné comme juré au procès de Natalie Roguin, accusée du meurtre de son amant…
Gribouille est adapté d’une pièce de Marcel Achard. Le film commence par une surprise : une petite scène-gag où l’on reconnait Bernard Blier dans l’une de ses toutes premières apparitions au cinéma. Suit une longue scène de procès qui paraît bien surjouée mais le film trouve par la suite un meilleur équilibre. Pour notre plus grand plaisir, Raimu s’en donne à cœur joie dans son registre habituel  mais, si Gribouille est resté dans les esprits aujourd’hui, c’est surtout parce que Marc Allégret a choisi une jeune débutante pour le rôle de la jeune femme : Michèle Morgan. Agée de dix-sept ans, son jeu est encore mal assuré mais plein d’une délicatesse qui va instantanément conquérir le public. Assister ainsi aux premiers pas d’une grande actrice a quelque chose de magique.  On imagine aisément que se retrouver ainsi face au grand acteur colérique Raimu a dû lui demander beaucoup de tact et d’effacement. Peinture sociale, Gribouille est à la fois humoristique et émouvant. La qualité de la réalisation de Marc Allégret, la musique enlevée de Georges Auric et les superbes décors d’Alexandre Trauner finissent de nous combler.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Raimu, Michèle Morgan, Gilbert Gil, Jean Worms, Julien Carette, Andrex, Bernard Blier
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Remarques :
* Née Simone Roussell, Michèle Morgan s’est forgé son nom d’actrice en deux parties : « Mor- » car c’est une grande admiratrice de Gaby Morlay et « -gan » en prévision d’un hypothétique engagement à Hollywood. « Michèle » était juste un prénom à la mode.
* Marcel Achard, présent à l’audition de la jeune actrice, a écrit : « un regard apeuré, un visage émacié, tout autour d’elle flottait je ne sais quel air de fatalité et de détresse… »

Gribouille
Michèle Morgan et Andrex dans Gribouille de Marc Allégret.

Gribouille
Carette et Raimu dans Gribouille de Marc Allégret.

Remake :
The Lady in Question (1940) de Charles Vidor avec Brian Aherne, Rita Hayworth et Glenn Ford (non sorti en France)