13 juin 2023

Lamb (2021) de Valdimar Jóhannsson

Titre original : « Dýrið »

Lamb (Dýrið)Maria et Ingvar vivent dans une ferme très isolée en Islande. Un jour, une brebis met bas un agneau différent. Maria l’emporte dans la maison et le met dans un berceau, lui donne le biberon et éprouve pour elle un amour maternel, son mari l’encourage et éprouve les mêmes sentiments…
Lamb est un film islandais co-écrit et réalisé par Valdimar Jóhannsson. Il s’agit de son premier long métrage. Sans déflorer l’histoire, on peut la décrire comme un conte. Toutefois, le réalisateur la traite plutôt en film dramatique et psychologique mais sans nous donner toutes les clefs. Il joue en effet avec l’effet de surprise, il crée habilement une atmosphère un peu angoissante, nous cache artificiellement des éléments primordiaux (le principal élément-clé ne nous est donné qu’au bout d’une heure). Pour ce faire, il a presque supprimé les dialogues : les personnages parlent très peu. C’est original mais, le rythme étant très lent, l’ensemble finit par être hélas un peu ennuyeux. Un format plus court, moyen métrage par exemple, aurait sans doute été préférable. Pour tourner, le cinéaste a trouvé une ferme inhabitée depuis 20 ans, au nord de l’Islande. La photographie est superbe, portée par les très beaux paysages (presque désertiques avec des montagnes qui paraissent hostiles), le tout filmé en lumière naturelle. Les sons prennent une grande importance. Le réalisateur montre un indéniable savoir-faire, je veillerai à regarder son film suivant. Lamb  a été récompensé à Cannes 2021 (catégorie « Un certain regard »).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Noomi Rapace, Hilmir Snær Guðnason, Björn Hlynur Haraldsson
Voir la fiche du film et la filmographie de Valdimar Jóhannsson sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Lamb (Dýrið)Noomi Rapace et Hilmir Snær Guðnason dans Lamb (Dýrið) de Valdimar Jóhannsson.
(pas facile de trouver une photo qui ne dévoile pas trop de choses)

11 mai 2023

Sweat (2020) de Magnus von Horn

SweatEn Pologne, Sylvia Zajac, une influenceuse sportive, propose sur les réseaux sociaux des séances de motivation au fitness et à l’épanouissement personnel. Elle a 600 000 suiveurs et gère sa carrière avec attention. Elle met en scène sa propre vie mais souffre aussi de ne plus avoir une véritable intimité…
Sweat est un film polono-suédois écrit et réalisé par le suédois Magnus von Horn. Il nous plonge dans l’univers de ces stars du net et nous donne une vision de l’envers du décor. Le réalisateur n’élargit pas le sujet, il reste au niveau de la personne elle-même et de sa difficulté à s’épanouir réellement. Il n’y a rien de bien nouveau, ce sont les mêmes problèmes que rencontrent les stars de cinéma et les personnes à (trop) grande notoriété. Le film peut certainement avoir un rôle éducatif auprès de personnes qui rêvent de suivre les traces de telles influenceuses mais, pour les autres, il paraît bien convenu et sans surprises. Magnus von Horn s’approche très près de ses personnages, et même des objets, il multiplie les mouvements de caméra désordonnés. Cela donne quelquefois de beaux résultats, mais la plupart du temps, c’est seulement très désagréable. Magdalena Kolesnik fait une belle interprétation.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Magdalena Kolesnik, Julian Swiezewski, Aleksandra Konieczna, Zbigniew Zamachowski
Voir la fiche du film et la filmographie de Magnus von Horn sur le site IMDB.

SweatMagdalena Kolesnik dans Sweat de Magnus von Horn.

3 avril 2023

Festen (1998) de Thomas Vinterberg

FestenPour les soixante ans du père, famille et amis sont réunis dans le manoir familial. Christian, le fils aîné, est invité à porter un toast au début du dîner. Il a préparé deux enveloppes contenant deux discours. Personne ne se doute alors que l’un des deux lèvera le voile sur des années de mensonge et un terrible secret…
Festen (Fête de famille) est un film danois co-écrit et réalisé par Thomas Vinterberg qui signe à 29 ans son deuxième long métrage. Le film fut un grand choc à sa sortie, d’une part du fait de sa puissance et parce c’était le premier film réalisé selon les principes du Dogme95, mouvement lancé par Vinterberg (26 ans) et Lars von Trier (39 ans) prônant une grande austérité dans la réalisation (1). Le film fit, et fait toujours, l’effet d’un coup de poing : la tension y est très forte et les personnages lancent leurs sentiments comme des uppercuts. Sur le fond, Festen illustre la question de la libération de la parole dans les cas d’abus sexuels : celui qui veut parler doit affronter l’hostilité de tous et le chemin vers la vérité est difficile, même dangereux. D’autres mini-intrigues sont lancées mais elles ne sont là que pour donner de l’épaisseur aux personnages. Le film a donné lieu à d’autres interprétations plus symboliques (pourquoi pas mais, personnellement, je ne suis pas convaincu par ces analyses). La forme dérange dans les premières minutes (caméra à l’épaule, image très granuleuse, manque d’éclairage) mais le contenu est suffisamment fort pour faire oublier ces « défauts » volontaires qui contribuent d’ailleurs à nous faire « vivre » la situation avec les personnages. Il est tentant de s’interroger sur le rôle de la forme, donc des principes du Dogme, dans la puissance du résultat. Il serait séduisant de lui donner un grand rôle mais force est de constater avec le recul que Festen est la plus grande réussite du Dogme.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Ulrich Thomsen, Henning Moritzen, Thomas Bo Larsen, Paprika Steen
Voir la fiche du film et la filmographie de Thomas Vinterberg sur le site IMDB.

Voir les autres films de Thomas Vinterberg chroniqués sur ce blog…

Remarque :
• Thomas Vinterberg fait une apparition : c’est le jeune chauffeur de taxi qui apporte le fiancé de la soeur de Christian.

FestenHenning Moritzen (le père) dans Festen de Thomas Vinterberg.

FestenUlrich Thomsen (le fils) dans Festen de Thomas Vinterberg.

Dogme95 :
En 1995, Thomas Vinterberg forme le mouvement intitulé Dogme95 en compagnie de Lars von Trier, Kristian Levring, et Søren Kragh-Jacobsen. Festen est le premier à sortir en 1998 suivi rapidement de Les Idiots de Lars von Trier. Les films sont numérotés : il y en a 50. Festen est de loin le plus célèbre. Tous ne sont pas danois. En France, Jean-Marc Barr en a réalisé un (Lovers en 1999). En 2005, Lars von Trier et Thomas Vinterberg ont déclaré la fin du mouvement.

La déclaration fondatrice de Dogme95 :
Voeu de chasteté :
Je jure de me soumettre aux règles qui suivent telles qu’édictées et approuvées par Dogme 95.
1. Le tournage doit être fait sur place. Les accessoires et décors ne doivent pas être apportés (si l’on a besoin d’un accessoire particulier pour l’histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent).
2. Le son ne doit jamais être réalisé à part des images, et inversement (aucune musique ne doit être utilisée à moins qu’elle ne soit jouée pendant que la scène est filmée).
3. La caméra doit être portée à la main. Tout mouvement, ou non-mouvement possible avec la main est autorisé. (Le film ne doit pas se dérouler là où la caméra se trouve ; le tournage doit se faire là où le film se déroule).
4. Le film doit être en couleurs. Un éclairage spécial n’est pas acceptable. (S’il n’y a pas assez de lumière, la scène doit être coupée, ou une simple lampe attachée à la caméra).
5. Tout traitement optique ou filtre est interdit.
6. Le film ne doit pas contenir d’action de façon superficielle. (Les meurtres, les armes, etc. ne doivent pas apparaître).
7. Les détournements temporels et géographiques sont interdits. (C’est-à-dire que le film se déroule ici et maintenant).
8. Les films de genre ne sont pas acceptables.
9. Le format de la pellicule doit être le format académique 35mm.
10. Le réalisateur ne doit pas être crédité.

De plus, je jure en tant que réalisateur de m’abstenir de tout goût personnel. Je ne suis plus un artiste. Je jure de m’abstenir de créer une « œuvre », car je vois l’instant comme plus important que la totalité. Mon but suprême est de faire sortir la vérité de mes personnages et de mes scènes. Je jure de faire cela par tous les moyens disponibles et au prix de mon bon goût et de toute considération esthétique.

Et ainsi je fais mon Vœu de Chasteté.
Copenhague, Lundi 13 mars 1995
Au nom du Dogme 95
Lars Von Trier, Thomas Vinterberg

A noter que Festen ne respecte pas la règle n°9, puisqu’il a été tourné en vidéo.

11 janvier 2023

Madres paralelas (2021) de Pedro Almodóvar

Madres paralelasDeux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, proche de la quarantaine, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée…
Madres paralelas est un film espagnol écrit et réalisé par Pedro Almodóvar. Il s’agit d’une histoire riche et complexe, centrée sur un portrait de femme que Penélope Cruz incarne admirablement. L’actrice montre une fois de plus une très grande sensibilité et sa capacité à exprimer des sentiments multiples, parfois dans la même scène. La qualité de l’écriture est manifeste, avec quelques hardiesses de construction. En outre, Pedro Almodóvar parvient à entremêler à ce portrait la question du lourd héritage franquiste de son pays. La forme est séduisante avec une belle utilisation de couleurs vives et une grande douceur. Madres paralelas fait partie des plus beaux films du cinéaste espagnol.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Milena Smit, Israel Elejalde, Aitana Sánchez-Gijón, Rossy de Palma, Julieta Serrano
Voir la fiche du film et la filmographie de Pedro Almodóvar sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Pedro Almodóvar chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Pedro Almodóvar

Remarques :
* Il s’agit du septième long métrage dans lequel Pedro Almodóvar dirige Penélope Cruz.
* Dans un de ses films précédents, Étreintes brisées (2009), une affiche du film Madres paralelas apparaît, dès les premières minutes, dans le bureau du personnage principal, réalisateur et scénariste. On le voit achever sur une machine à écrire l’écriture du scénario d’un film titré Madres paralelas. Pedro Almodóvar avait alors déjà travaillé au scénario de ces « mères parallèles » et en avait dessiné une affiche. (Lu sur Wikipédia)

Madres paralelasMilena Smit et Penélope Cruz dans Madres paralelas de Pedro Almodóvar.

20 décembre 2022

Et puis nous danserons (2019) de Levan Akin

Titre original : « And Then We Danced »

Et puis nous danserons (And Then We Danced)À Tbilissi, le jeune Merab, élève d’une prestigieuse école de danse traditionnelle, espère percer dans cet art exigeant. Quand un nouveau danseur, Irakli, intègre la troupe, Merab voit en lui un concurrent de taille. Alors qu’une importante audition se prépare, la rivalité amicale entre les deux hommes évolue lentement en une irrépressible attirance…
Et puis nous danserons est un film dramatique géorgien écrit, réalisé et monté par Levan Akin. Le cinéaste, né en Suède mais d’origine géorgienne, présente ainsi ses intentions : « Je raconte l’histoire de jeunes LGBT et leurs luttes à leur petite échelle, ce qui me permet de montrer l’histoire et la situation de la Géorgie contemporaine à plus grande échelle ». Il met en relief les difficultés d’évolution de la société géorgienne, fortement plombée par la religion orthodoxe et menacée par les visées expansionnistes de leur voisin russe. Le récit est bien équilibré, sans trop chercher à démontrer, et remarquablement bien interprété. Il a été entièrement tourné en Géorgie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Levan Gelbakhiani, Bachi Valishvili, Ana Javakishvili, Kakha Gogidze
Voir la fiche du film et la filmographie de Levan Akin sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Et puis nous danserons (And Then We Danced)Bachi Valishvili, Levan Gelbakhiani et Ana Javakishvili
dans Et puis nous danserons (And Then We Danced) de Levan Akin.

5 octobre 2022

Les hommes le dimanche (1930) de Robert Siodmak, Edgar G. Ulmer et Rochus Gliese

Titre original : « Menschen am Sonntag »

Les hommes le dimanche (Menschen am Sonntag)A Berlin, un samedi, Erwin aborde une jeune femme dans la rue et ils sympathisent. Ils se donnent rendez-vous pour aller passer le dimanche au bord du lac. Ils viennent chacun avec un(e) ami(e)…
Les hommes le dimanche est un film muet allemand réalisé par Edgar G. Ulmer et Robert Siodmak, c’est le premier long métrage de chacun des deux. Le scénario est signé par le jeune Billy Wilder (23 ans) sur une idée de départ de Curt Siodmak, frère de Robert. Le film se situe entre le documentaire et la fiction. Le générique du début indique qu’il s’agit d’un « film sans acteur » et présente le vrai métier des interprètes des cinq personnages principaux. Le film a deux aspects : d’une part, l’histoire de l’escapade dominicale de ces personnages avec une approche très cinématographique des plans et des cadrages ; d’autre part, des scènes plus générales, plus documentaires, qui nous montrent la vie de Berlin à cette époque. Le film a été tourné sous la république de Weimar (donc avant que les nazis prennent le pouvoir), à la fin d’une période plutôt faste (seconde moitié des années 20, juste avant la crise de 1929). Par ses scènes documentaires, Les hommes le dimanche s’inscrit dans le mouvement de la Nouvelle Objectivité qui délaissait l’expressionnisme pour revenir au réel et au quotidien (on peut considérer ce mouvement comme précurseur du néoréalisme italien des années 40). Le film a été récemment restauré dans un état proche de celui d’origine.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Erwin Splettstößer, Brigitte Borchert, Wolfgang von Waltershausen, Christl Ehlers
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Siodmak sur le site IMDB.

Remarque :
Non crédité au générique, Rochus Gliese aurait tourné certaines scènes documentaires.

Les hommes le dimanche (Menschen am Sonntag)Wolfgang von Waltershausen, Christl Ehlers et Brigitte Borchert dans Les hommes le dimanche (Menschen am Sonntag) de Robert Siodmak & Edgar G. Ulmer.

22 septembre 2022

Julie (en 12 chapitres) (2021) de Joachim Trier

Titre original : « Verdens verste menneske »

Julie (Verdens verste menneske)Installée à Oslo, Julie, bientôt trentenaire, cherche sa voie. Elle rencontre Aksel, un dessinateur à succès de quinze ans son aîné. Ils commencent une relation qui semble sérieuse…
Julie (en 12 chapitres) est un film norvégien réalisé par Joachim Trier. Il en a écrit le scénario avec son compère de toujours, Eskil Vogt. Le film narre les tribulations sentimentales d’une jeune trentenaire norvégienne, que le réalisateur décrit ainsi : « une jeune femme spontanée, qui croit qu’on peut changer de vie à sa guise et qui recherche ça, puis qui se retrouve un jour confrontée aux limites du temps et à celles de chacun y compris les siennes ». Comme l’indique le titre français, le récit est structuré en 12 chapitres, plus un prologue et un épilogue, une structure qui, outre la connotation littéraire qu’elle apporte, lui permet de s’affranchir des transitions pour ne montrer que les évènements importants. L’approche est assez délicate, le propos est non-genré et s’écarte un peu des conventions habituelles. L’interprétation de Renate Reinsve est excellente, elle est de tous les plans et montre une belle et plaisante présence à l’écran (Prix d’interprétation féminine à Cannes 2021).
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum
Voir la fiche du film et la filmographie de Joachim Trier sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Joachim Trier chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Traduction du titre original : « La pire personne au monde ».

Julie (Verdens verste menneske)Renate Reinsve et Anders Danielsen Lie  dans Julie (en 12 chapitres) (Verdens verste menneske) de Joachim Trier.

20 septembre 2022

Carmen (1983) de Carlos Saura

CarmenAntonio, chorégraphe espagnol, doit monter une version de Carmen en ballet flamenco. Durant les répétitions, il tombe amoureux de sa jeune danseuse principale. L’œuvre dansée et la vie réelle commencent alors à se mêler…
Carmen est un film espagnol réalisé par Carlos Saura. Il est le résultat de la seconde collaboration entre le cinéaste espagnol et le danseur de flamenco et chorégraphe Antonio Gades (après Noces de sang Bodas de sangre, en 1981). Celui-ci était alors directeur du Ballet Nacional de España. Le film est une tentative de moderniser la nouvelle de Prosper Mérimée plutôt que la musique de Bizet qui n’est utilisée que sporadiquement et en fond sonore. L’histoire se concentre ainsi sur l’héroïne, Carmen, qui symbolise le renouveau démocratique de l’Espagne (Felipe González vient de remporter les élections de 1982). Carmen revendique son indépendance et sa liberté, elle refuse les entraves. L’allégorie n’est pas toujours très subtile mais le film nous capte par la beauté et la vitalité des scènes de danse. La réalisation de Carlos Saura est d’une grande virtuosité, mouvements de caméra et jeux avec les miroirs sont remarquables. La musique originale est signée Paco de Lucia qui interprète en outre son propre rôle. Cristina Hoyos, qui interprète la danseuse-vedette écartée, est une danseuse et chorégraphe connue (c’est d’ailleurs elle qui figure avec Antonio Gades sur l’affiche originale du film). Le réalisateur espagnol tournera un troisième film avec Antonio Gades en 1986, L’Amour sorcier (El amor brujo).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Antonio Gades, Laura del Sol, Paco de Lucía, Cristina Hoyos
Voir la fiche du film et la filmographie de Carlos Saura sur le site IMDB.

Voir les autres films de Carlos Saura chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Carlos Saura

CarmenLaura del Sol et Antonio Gades dans Carmen de Carlos Saura.
CarmenLaura del Sol et Antonio Gades dans Carmen de Carlos Saura.

9 août 2022

Ondine (2020) de Christian Petzold

Titre original : « Undine »

Ondine (Undine)Ondine vit à Berlin, elle est historienne et donne des conférences sur la ville. Quand l’homme qu’elle aime annonce qu’il veut la quitter, elle le somme de l’attendre trente minutes, le temps d’une présentation, faute de quoi elle sera obligée de le tuer…
Ondine est un film allemand réalisé par Christian Petzold. Il en a écrit le scénario en se basant sur la nouvelle Ondine s’en va d’Ingeborg Bachmann (2010), elle-même inspirée du conte romantique Ondine de Friedrich de La Motte-Fouqué (1811). Les ondines sont des génies des eaux dans la mythologie germanique ou alsacienne. Selon ce mythe, l’ondine doit tuer celui qui la trahit et retourner sous les eaux. Le réalisateur Christian Petzold a modernisé le mythe et lui adjoint le thème de la genèse de Berlin, une ville « qui n’a pas de mythes propres, une ville moderne, le résultat d’une conception ». Il réussit un beau film, très original, poétique et romantique avec bien entendu une importante présence de scènes subaquatiques. C’est un film qui peut dérouter certains spectateurs, il faut le recevoir comme une fable, un conte mythologique. Très original.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paula Beer, Franz Rogowski, Maryam Zaree, Jacob Matschenz
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian Petzold sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Christian Petzold chroniqués sur ce blog…

Ondine (Undine)Franz Rogowski et Paula Beer dans Ondine (Undine) de Christian Petzold.

13 juillet 2022

Des roses pour le procureur (1959) de Wolfgang Staudte

Titre original : « Rosen für den Staatsanwalt »

Des roses pour le procureur (Rosen für den Staatsanwalt)Dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, un jeune soldat allemand est condamné à mort pour avoir volé deux boites de chocolat. Il parvient à s’échapper le jour de son exécution. Dix ans plus tard, il se retrouve par hasard face au procureur militaire qui l’a condamné. Celui-ci est devenu procureur civil après avoir caché son passé nazi…
Des roses pour le procureur est un film ouest-allemand de Wolfgang Staudte, réalisateur est-allemand passé à l’ouest en 1956. Il a signé après-guerre des films sur la culpabilité allemande et anti-nazis. Celui-ci pointe les imperfections de la dénazification et dresse un portrait satirique de la justice. Assez étonnamment, le ton est assez léger, proche de la comédie, une condition imposée au réalisateur pour bénéficier du budget nécessaire. Le dosage entre tragédie et comédie est réussi et la force du propos n’est aucunement diminuée par les nombreuses notes d’humour. En outre, le film bénéficie d’une solide interprétation qui contribue à le rendre assez remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Martin Held, Walter Giller, Ingrid van Bergen, Camilla Spira, Werner Peters
Voir la fiche du film et la filmographie de Wolfgang Staudte sur le site IMDB.

Voir les autres films de Wolfgang Staudte chroniqués sur ce blog…

Des roses pour le procureur (Rosen für den Staatsanwalt)Martin Held et Walter Giller dans Des roses pour le procureur (Rosen für den Staatsanwalt) de Wolfgang Staudte.

Remarque :
* En marge du récit principal, quelques scènes (et les roses du titre) évoquent l’affaire Zind, du nom d’un professeur qui avait réussi à fuir le pays en 1957 après des propos antisémites justifiant le gazage des Juifs.