17 juin 2019

The Lost City of Z (2016) de James Gray

The Lost City of ZEn 1906, la Société géographique royale d’Angleterre propose au colonel Percy Fawcett de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. L’expédition est très périlleuse mais Fawcett accepte espérant se couvrir de gloire et laver l’honneur de sa famille entaché par un père alcoolique. Il va se prendre rapidement de passion pour sa mission…
Ecrit et réalisé par James Gray en se basant sur un livre du journaliste américain David Grann, The Lost City of Z nous raconte l’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Si le film fait montre d’un beau et plaisant classicisme dans sa forme, il paraît trop touffu dans son contenu : la vie de l’explorateur étant particulièrement riche, le tort de James Gray (à mes yeux) est probablement d’avoir voulu tout traiter, ce qui nous vaut des sautes brutales. Ces ellipses inopportunes interviennent toujours au moment où l’on commençait à être happé par une scène. C’est donc au pas de charge que nous survolons son histoire, agrémentée ici et là par quelques réflexions sur l’attraction de l’inconnu et la quête d’Absolu. Cela n’empêche pas le film d’être très long.  Si certaines scènes évoquent Fitzcarraldo de Werner Herzog, le film de James Gray semble bien loin d’en avoir la force. Le film a été très bien accueilli par la critique française et assez bien par le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland, Edward Ashley, Angus Macfadyen
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The Lost City of Z
Charlie Hunnam, Robert Pattinson et Edward Ashley dans The Lost City of Z de James Gray.

The Lost City of Z

16 juin 2019

L’étang tragique (1941) de Jean Renoir

Titre original : « Swamp Water »

L'étang tragiqueBen Ragan habite un village en bordure des immenses marais d’Okefenokee, en Géorgie, où il a l’habitude de chasser. Lors d’une expédition solitaire, il y fait la connaissance de Tom Keefer qui s’est réfugié là, après avoir été accusé de meurtre…
Basé sur un roman de Vereen Bell adapté par Dudley Nichols, Swamp Water est le premier film de Jean Renoir aux Etats-Unis. Contre toute attente, notamment celle de la Fox, le cinéaste français fraîchement exilé a choisi une histoire très américaine, probablement car elle lui permettait de mettre en scène des gens simples. Brutalement confronté aux méthodes hollywoodiennes, il eut bien du mal à imposer ses vues face à Darryl F. Zanuck. Renoir voulait tourner en décors naturels en Géorgie alors que Zanuck voulait tout tourner en studio mais, surtout, ce dernier jugeait le réalisateur bien trop lent et trop soucieux de ses mouvements de caméra. Exaspéré par ces différents, Renoir proposa même de démissionner. Malgré tout cela, le résultat est assez remarquable, bien photographié et porté par les excellentes interprétations de Dana Andrews et Walter Brennan.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Brennan, Walter Huston, Anne Baxter, Dana Andrews, Virginia Gilmore, John Carradine
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Remarques :
* Initialement embauché pour assister Renoir sur les problèmes de langue, le producteur Irving Pichel dirigea certaines scènes de marais.
* Jean Renoir ne pouvait percevoir les subtilités dans les inflexions des acteurs et beaucoup critiquèrent l’accent californien d’Ann Baxter, rendue ainsi peu crédible en jeune fille des marais de Géorgie.
* Après ses déboires avec la Fox, Renoir quittera le studio pour aller signer chez Universal.

 

Swamp Water
Dana Andrews et Anne Baxter dans L’étang tragique de Jean Renoir.

Swamp Water
Virginia Gilmore, Walter Huston et Dana Andrews dans L’étang tragique de Jean Renoir.

Remake :
Le même roman de Vereen Bell sera adapté de nouveau en 1952 :
Prisonniers du marais (Lure of the Wilderness) de Jean Negulesco avec Jeffrey Hunter, Jean Peters et Walter Brennan qui reprendra le même rôle.

12 juin 2019

Big Eyes (2014) de Tim Burton

Big EyesA la fin des années cinquante, Margaret vient de quitter son mari et arrive à San Francisco avec sa fille. Elle peint des enfants au regard profond et triste, avec de grands yeux, et fait la rencontre d’un peintre du dimanche, peu talentueux mais beau parleur qui l’épouse. Pour mieux vendre les toiles de sa femme, il se fait passer pour leur auteur…

Big Eyes nous raconte l’histoire vraie d’une des plus grandes impostures dans le domaine de l’art. Au début des années soixante, Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La vérité n’a éclaté que des années plus tard : toutes ces toiles avaient été peintes par sa femme Margaret. Tim Burton possède une belle collection de ces œuvres dont on peut détecter l’influence sur certains personnages de ses films précédents. Son film nous raconte comment cette femme s’est retrouvée enfermée dans le mensonge de Walter Keane. Le réalisateur souligne la dépendance de Margaret vis-à-vis de son mari, non seulement parce qu’il était un excellent vendeur mais aussi du fait de la position de la femme dans la société de l’époque. Le budget du film fut très réduit (il fut tourné en numérique) mais le résultat est sans faille, parfaitement maitrisé. Côté interprétation, Amy Adams et Christoph Waltz apportent beaucoup de crédibilité à l’ensemble. Bien qu’il se retrouvera certainement classé parmi les œuvres mineures de Tim Burton, voilà un film qui sait éveiller notre intérêt.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Amy Adams, Christoph Waltz, Danny Huston, Krysten Ritter, Jason Schwartzman, Terence Stamp
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Big Eyes
Amy Adams et Madeleine Arthur dans Big Eyes de Tim Burton.

Big Eyes
Christoph Waltz et Fiona Vroom dans Big Eyes de Tim Burton.

Remarque :
* Cameo : La véritable Margaret Keane (87 ans au moment du tournage) fait une apparition dans Big Eyes. Elle est assise sur un banc en arrière-plan, en pleine lecture de la Bible, lors de la scène du Palace of Fine Arts.

Big Eyes
Amy Adams, avec Margaret Keane à l’arrière-plan, dans Big Eyes de Tim Burton.

11 juin 2019

Le Détour (1922) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Saturday Night »

Le DétourLes riches héritiers Iris Van Suydam et Richard Prentiss viennent d’annoncer leurs fiançailles, plus par convention sociale que par passion. Mais le sort va en décider autrement : Richard tombe amoureux d’une jeune blanchisseuse et l’épouse. De son côté, Iris se marie avec son chauffeur et, déshéritée par son oncle, part vivre chichement chez son mari. Ces deux couples vont-ils pouvoir surmonter leurs différences sociales ?
Le scénario de Saturday Night a été écrit par l’actrice Jeanie Macpherson dont on retrouve la signature sur bon nombre de films de Cecil B. DeMille. L’histoire met en scène la confrontation de deux classes sociales et développe la théorie que, « tout comme l’huile et l’eau », elles ne peuvent se mélanger. Il ne faut pas sombrer dans la facilité de voir là une théorie plutôt réactionnaire, chacun devant rester dans sa classe sociale, car ce serait oublier que bon nombre des films muets de Cecil B. DeMille (ce sont les moins connus, il est vrai) sont naturalistes avant l’heure. Il décrit avec une relative précision la vie des classes populaires et le film a aujourd’hui une indéniable valeur sociologique, à commencer par le titre (1). De plus, à cette époque, le réalisateur accédait, du fait de sa popularité grandissante, à un autre milieu que le sien et il n’est pas impossible qu’il ressentait lui aussi des difficultés à s’insérer parmi les milieux aisés d’Hollywood. Comme le souligne Luc Moulet dans son étude sur le réalisateur (2), DeMille est l’un des premiers cinéastes à traiter des rapports entre maîtres et serviteurs, thème qui deviendra le sujet favori des plus grands (Murnau, Renoir, Stroheim, Buñuel, Losey, Chabrol, Altman … la liste est longue). Saturday Night est assez admirable par la puissance de son récit, du fait d’une mise en scène précise. Il utilise sans excès des décors parfois spectaculaires (la salle de bains de la riche famille vaut le coup d’œil) et des scènes d’une belle ampleur (l’accident, la soirée Halloween, …) Il est vraiment dommage que ce film soit si mal connu car il nous confirme que Cecil B. DeMille est bien plus qu’un simple faiseur de films historiques.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Leatrice Joy, Conrad Nagel, Edith Roberts, Jack Mower, Julia Faye
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Remarques :
* Lors d’un dîner avec la presse au Club 21 de New York en février 1939, Alfred Hitchcock a fait une liste de ses dix films préférés. Saturday Night y figurait en première position (un autre Cecil B. DeMille était en 4e position : Forbidden Fruit de 1921) (3).
* Edith Roberts évoque Mary Pickford à la fois par son jeu et aussi sa taille : elle est même plus petite que Mary Pickford  (1m52 vs. 1m54).

Saturday NightJack Mower, Edith Roberts et Conrad Nagel dans Saturday Night de Cecil B. DeMille.

Saturday NightJack Mower, Cecil B. DeMille et Leatrice Joy sur le tournage de Saturday Night de Cecil B. DeMille.

 

(1) Dans les milieux populaires, on ne prenait un bain qu’une fois par semaine, le samedi juste avant de sortir pour la soirée alors que dans les milieux plus aisés, on prenait un bain tous les jours.
(2) Cecil B. DeMille, l’empereur du mauve de Luc Moullet (Editions Capricci, 2012)
(3) Liste des 10 films préférés d’Alfred Hitchcock, établie en 1939 :
1. Saturday Night (Le Détour) de Cecil B. DeMille, 1923
2. The Isle of Lost Ships (L’Ile des navires perdus) de Maurice Tourneur, 1923
3. Scaramouche de Rex Ingram, 1923
4. Forbidden Fruit (Le Fruit défendu) de Cecil B. DeMille, 1921
5. Sentimental Tommy de John S. Robertson, 1921
6. The Enchanted Cottage de John S. Robertson, 1924
7. Variétés de E.A. Dupont, 1925
8. The Last Command (Crépuscule de gloire) de Josef von Sternberg, 1928
9. The Gold Rush (La Ruée vers l’or) de Charles Chaplin, 1925
10. I Am a Fugitive from a Chain Gang (Je suis un évadé) de Mervyn LeRoy, 1932
… soit 9 films muets et 1 parlant.

Saturday NightAffiche pour Saturday Night de Cecil B. DeMille.
L’affiche illustre bien les oppositions de classe (regards, vêtements, arrière-plans) et le dessinateur a même ajouté des menottes pour exacerber la confrontation (ou pour symboliser le mariage ?)

30 mai 2019

Moi, Tonya (2017) de Craig Gillespie

Titre original : « I, Tonya »

Moi, TonyaIssue d’un milieu très pauvre, Tonya s’entraine depuis l’âge de quatre ans au patinage artistique sous la pression d’une mère violente. Elle devient rapidement l’une des meilleures patineuses des États-Unis. À 15 ans, elle rencontre Jeff qui, lorsqu’ils se marient, devient, lui aussi, rapidement violent…
En 1994, la patineuse olympique Tonya Harding a été au centre d’un fait divers qui a secoué les Etats Unis (et même, paraît-il…, le monde entier). L’australien Craig Gillespie nous raconte cette sombre affaire sous la forme d’un faux documentaire en se basant sur les recherches de son scénariste, l’américain Steven Rogers. Le film est assez étrange car, si cette plongée dans l’Amérique profonde est un peu sordide et même terrifiante, le ton adopté est celui d’une comédie d’humour noir. Voir présentées sur le ton de l’humour la violence de la mère sur sa fille, ou la violence du mari sur sa très jeune femme (qui trouve cela naturel), a de quoi créer un certain malaise. Comme pour se justifier, le réalisateur prend ouvertement le parti de la jeune patineuse, allant jusqu’à présenter comme plutôt inique le jugement final rendu par la justice. La réalisation est particulièrement efficace avec des poussées d’audaces et de virtuosité. Les scènes de patinage sont assez époustouflantes de réalisme. L’interprétation de Margot Robbie et d’Allison Janney (la mère) sont assez remarquables.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Julianne Nicholson, Paul Walter Hauser
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Moi Tonya
Margot Robbie (deux secondes avant de nous gratifier d’un regard-caméra saisissant) dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

Moi Tonya
Sebastian Stan, Margot Robbie et Julianne Nicholson dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

28 mai 2019

Braquage à l’ancienne (2017) de Zach Braff

Titre original : « Going in Style »

Braquage à l'ancienneTrois amis octogénaires voient le paiement de leur pension de retraite versée par leur entreprise interrompu. Et la banque de l’un d’eux menace de saisir sa maison. Ayant assisté par hasard au braquage de sa banque, il convainc les deux autres de braquer la banque à leur tour…
Braquage à l’ancienne est le remake de Going in Style, amusante comédie peu connue réalisée par Martin Brest en 1979. Hélas, malgré un excellent plateau d’acteurs, cette nouvelle version de Zach Braff ne parvient pas à la même réussite. Bien entendu, il ne faut pas tenter de prendre cette histoire farfelue au sérieux mais le scénariste semble avoir été tout de même un peu paresseux. Il faut donc attendre les bonnes répliques pour esquisser un sourire mais elles sont trop rares. Les acteurs semblent s’amuser plus que nous. Au beau trio principal, il faut ajouter la présence d’Ann-Margret que l’on n’avait pas vue depuis longtemps, avec toujours autant de charme à plus de 75 ans, et Christopher Lloyd toujours aussi frappadingue. Dommage que le résultat soit si décevant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Morgan Freeman, Alan Arkin, Ann-Margret, Matt Dillon, Christopher Lloyd, John Ortiz
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Braquage à l'ancienne
Alan Arkin, Morgan Freeman et Michael Caine dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Ann-Margret dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Christopher Lloyd dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Précédente version :
Going in Style de Martin Brest (1979) avec George Burns, Art Carney et Lee Strasberg. Le film n’est pas sorti en France.

20 mai 2019

Seuls sont les indomptés (1962) de David Miller

Titre original : « Lonely Are the Brave »

Seuls sont les indomptésDans les années 1960 au Nouveau-Mexique, Jack Burns est un cowboy qui refuse le monde moderne et se déplace toujours à cheval. Il vient revoir son ami Paul qui vient d’être mis en prison pour avoir aidé des immigrés clandestins…
Kirk Douglas s’est beaucoup impliqué dans cette adaptation du roman d’Edward Abbey, The Brave Cowboy ; c’est lui qui en a acheté les droits, qui l’a produit et a probablement influencé sa mise en scène. Il a beaucoup apprécié interpréter ce cowboy idéaliste, attaché aux vieilles valeurs de l’Ouest, rétif à toute autorité, prompt à couper toute clôture en travers de son chemin. Beaucoup l’ont souligné, ce personnage n’est pas sans rappeler celui qu’il personnifiait dans L’homme qui n’a pas d’étoile (1955) de King Vidor. Le scénario est épuré, la mise en scène est tendue, réaliste, sans effets inutiles, ce qui donne une belle intensité au récit. Si les seconds rôles peuvent paraître excessivement typés, l’interprétation de Kirk Douglas est toujours sobre et très juste. L’acteur a déclaré à plusieurs reprises que Seuls sont les indomptés était son préféré de toute sa filmographie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Gena Rowlands, Walter Matthau, George Kennedy
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Remarques : Que le film soit un western ou pas peut faire l’objet de discussions… Il est difficile de trancher mais j’aurais personnellement tendance à répondre « non ». On le trouve toutefois dans nombre d’encyclopédies sur le western.

Lonely are the BraveKirk Douglas dans Seuls sont les indomptés de David Miller.

Lonely are the BraveLa jeune Gena Rowlands dans Seuls sont les indomptés de David Miller.

Lonely are the BraveKirk Douglas et Michael Kane dans Seuls sont les indomptés de David Miller.

Remarque :
* Le titre de travail était The Last Hero, Kirk Douglas voulait appeler le film The Last Cowboy, mais c’est le distributeur Universal Pictures qui a finalement imposé le titre un peu idiot (il faut bien le reconnaître)  Lonely Are the Brave.

17 mai 2019

Mission impossible: Fallout (2018) de Christopher McQuarrie

Mission impossible: FalloutUn groupe terroriste doit acquérir trois charges portables de plutonium dans le but de fabriquer de petites bombes atomiques. Ethan Hunt et son équipe est chargé d’intercepter cette livraison…
Sixième volet de la série, Mission impossible: Fallout se déroule en grande partie à Paris. Une fois de plus les  nombreuses scènes d’action sont très spectaculaires, trop sans doute car elles ne génèrent finalement aucune tension. C’est un spectacle. Même si l’on perçoit ici et là une accélération de la vitesse, la perfection technique de ces scènes témoigne d’une grande expertise dans leur réalisation et on ne peut accuser la production de faire le minimum (le film dure 2h30). L’histoire est secondaire, artificiellement et inutilement complexifiée dans son déroulement. Le succès critique et public fut au rendez-vous et les épisodes sept et huit sont déjà en chantier.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Henry Cavill, Ving Rhames, Simon Pegg, Rebecca Ferguson, Sean Harris
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Mission impossible fallout
Tom Cruise est à Paris dans Mission impossible: Fallout de Christopher McQuarrie.

10 mai 2019

Cherry 2000 (1987) de Steve De Jarnatt

Cherry 2000Dans un futur proche, Sam Treadwell perd sa compagne androïde, un modèle rare qui n’est plus fabriqué. Il décide d’engager un tracker pour aller chercher un corps de remplacement dans de vieux entrepôts situés dans une zone peu fréquentable…
Cherry 2000 est un « film d’exploitation » (= film fait sans souci de qualité dans l’optique d’un bénéfice rapide) de science-fiction. Le début de l’histoire, dans la ville moderne, montre quelques idées intéressantes, tel ce monde incapable de produire des choses nouvelles ou encore la complexité des rapports hommes/femmes. Hélas, le film tourne rapidement à la fable post-apocalyptique dans le désert qui le réduit à n’être qu’une pâle copie de Mad Max. Un temps mis en attente, le film a été vite sorti du placard lorsque la popularité de Melanie Griffith a explosé avec Working Girl. On notera, dans les rôles secondaires, la présence de plusieurs acteurs dont le nom ne nous est pas inconnu. Cherry 2000 est bien moins intéressant que Miracle Mile du même réalisateur.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: David Andrews, Melanie Griffith, Harry Carey Jr., Ben Johnson, Laurence Fishburne, Pamela Gidley, Brion James
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Remarques :
* Le film est censé se dérouler en 2017.

Cherry 2000
Melanie Griffith et David Andrews dans Cherry 2000 de Steve De Jarnatt.

9 mai 2019

Miss Sloane (2016) de John Madden

Miss SloaneMadeline Elizabeth Sloane est l’une des lobbyistes les plus réputées de Washington. Lorsqu’on lui propose de mener la campagne contre un projet de loi visant à mieux contrôler  les ventes d’armes, elle démissionne du cabinet qui l’emploie pour rejoindre le cabinet concurrent, pourtant moins bien pourvu en ressources. Pour gagner, il lui faut convaincre seize sénateurs…
Réalisé par John Madden, le réalisateur peu prolifique de Shakespeare in Love (1998), Miss Sloane est surtout marqué par l’interprétation de Jessica Chastain. L’actrice nous livre ici une prestation du type « habitée par son personnage », le type qui aimante les Oscars. Elle ne parvient pas totalement à éliminer les excès et outrances de ce style d’interprétation mais, force est de reconnaître, qu’elle s’impose magistralement et occupe tout l’écran pendant plus deux heures. Ce thriller bien ficelé a en outre le mérite de nous faire découvrir de l’intérieur les rouages du lobbying à l’américaine où, c’est le moins que l’on puisse dire, tous les coups sont permis. En filigrane, on pourra noter que le film affirme, à l’instar de Machiavel, que « la fin justifie les moyens ». Un film un peu long, mais plaisant et édifiant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jessica Chastain, David Wilson Barnes, John Lithgow, Alison Pill, Mark Strong
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Miss Sloane
Jessica Chastain dans Miss Sloane de John Madden.

Remarque :
* Jessica Chastain n’a finalement pas obtenu l’Oscar attendu (dont l’attribution est, soit-dit en passant, régentée par un intense lobbying…)