10 juillet 2021

Midway (2019) de Roland Emmerich

MidwayLe film relate les six premiers mois de la guerre du Pacifique entre l’Empire du Japon et les États-Unis, en se focalisant sur les pilotes du porte-avions USS Enterprise et sur l’officier de renseignement Edwin T. Layton qui va permettre aux américains d’être prévenu des plans japonais d’attaque sur Midway en juin 1942…
Cette nouvelle évocation de la bataille de Midway brille surtout par ses scènes d’action. Les scènes de discussions d’état-major ne sont guère remarquables, très classiques et prévisibles. Dès que les avions sont en vol, Roland Emmerich est bien plus à son aise et le rendu des attaques aériennes sur les navires est si spectaculaire que l’on se surprend à se cramponner à son siège. D’autre part, certains plans généraux, comme ceux de l’attaque de Pearl Harbour, sont époustouflants. Les effets spéciaux numériques ont bien entendu été largement employés. Sur le fond, au delà de l’inévitable patriotisme, le récit glorifie l’héroïsme individuel et suicidaire. On notera l’hommage à John Ford qui était effectivement en tournage à Midway au moment de l’attaque.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ed Skrein, Patrick Wilson, Woody Harrelson, Luke Evans, Mandy Moore, Luke Kleintank, Dennis Quaid, Aaron Eckhart
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Les autres évocations de la bataille de Midway au cinéma :
La Bataille de Midway (Battle of Midway) de John Ford (1942), film documentaire de 18 minutes.
La Bataille de Midway (Midway) de Jack Smight (1976) avec Charlton Heston.

MidwayEd Skrein et Luke Evans dans Midway de Roland Emmerich.

19 décembre 2020

Les Croix de bois (1932) de Raymond Bernard

Les croix de boisEn France, pendant la Première Guerre mondiale, Gilbert Demachy, étudiant en droit, s’engage pour en découdre avec l’envahisseur allemand. La ligne de Front paraît stagner en Champagne. Terré dans les tranchées, chaque camp attend de passer à l’offensive…
Les Croix de bois de Raymond Bernard est une adaptation du roman homonyme paru en 1919 de Roland Dorgelès qui s’inspirait de sa propre expérience pendant la Première Guerre mondiale. Si le film est indéniablement anti-guerre, ce n’est nullement par sa rhétorique ou par un procédé scénaristique : le récit ne fait que décrire le quotidien de la vie des soldats, il nous montre ce qu’ils ont vécu sans effet superflu ni surcroit de dramatisation. Il n’y en a nul besoin hélas. Une longue séquence nous fait vivre une attaque qui a duré dix jours, véritable chaos avec des bombardements continuels et assourdissants, un déluge de feu. Le film a été tourné sur les lieux-mêmes (1) et, pour faire plus vrai, Raymond Bernard a préféré utiliser des anciens soldats comme figurants plutôt que les jeunes recrues que l’armée avait mises à sa disposition. Les acteurs Charles Vanel, Raymond Aimos, Jean Galland et Pierre Blanchar ont eux aussi réellement combattu pendant la Première Guerre mondiale. Le résultat est un film qui sonne très vrai et n’en est donc que plus terrifiant. Bizarrement, Les Croix de bois n’a pas toujours été bien considéré alors qu’il le mérite. Certes, il n’a pas l’ampleur de films comme La Grande Parade de King Vidor (1925) ou de À l’Ouest, rien de nouveau de Lewis Milestone (1930) mais son message est tout aussi puissant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Blanchar, Gabriel Gabrio, Charles Vanel, Raymond Aimos, Antonin Artaud, Paul Azaïs
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(1) Raymond Bernard raconte : « Une grande partie du film a été réalisée en Champagne. Les traces des tranchées n’étant pas encore effacées, il nous suffisait de les remettre en état. Nous avons travaillé avec une ardeur et une conviction solide, une foi indéracinable, la certitude que nous collaborions à quelque chose d’utile, à une oeuvre qui resterait dans la mémoire des hommes » (Propos cités par Patrick Brion)

Les croix de boisPierre Blanchar et Gabriel Gabrio dans Les croix de bois de Raymond Bernard.

22 octobre 2020

Capitaine Conan (1996) de Bertrand Tavernier

Capitaine ConanLes Balkans, septembre 1918. Alors que l’armistice est signé en France, l’armée d’Orient n’est pas démobilisée et reste en état de guerre. En casernes à Bucarest, les soldats sèment le désordre, pillent et tuent. Norbert a la délicate mission de faire condamner les coupables, les hommes du Capitaine Conan, son ami, à qui l’on doit la prise du mont Sokol…
Adaptation du roman homonyme de Roger Vercel, Capitaine Conan de Bertrand Tavernier est un film particulièrement ambitieux et riche. Son ampleur et le soin porté à sa réalisation le rendent remarquable au sein du cinéma français. La qualité de l’interprétation, Philippe Torreton en tête bien entendu mais aussi de tous les seconds rôles, lui donne une intensité qui ne faiblit à aucun moment. Le propos est assez subtil et complexe : il questionne principalement sur les limites que l’on donne à l’héroïsme, sur les règles qui régissent la guerre. Conan se définit comme un « guerrier » et appelle les autres des « soldats », il ne reconnait que ses propres règles et va donc s’opposer à son ami chargé de faire condamner les coupables de méfaits. Nous sommes loin de tout manichéisme et du jugement hâtif. Est-ce pour cette raison que le film n’a pas remporté une adhésion plus large auprès du public ? Capitaine Conan est pourtant l’un des plus grands films de Bertrand Tavernier. C’est un grand film tout court…

Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Torreton, Samuel Le Bihan, Bernard Le Coq, Catherine Rich, François Berléand, Claude Rich
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 Capitaine ConanPhilippe Torreton et Samuel Le Bihan dans Capitaine Conan de Bertrand Tavernier.

17 juillet 2020

La Charge de la brigade légère (1968) de Tony Richardson

Titre original : « The Charge of the Light Brigade »

La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade)Dans les années 1850, en Angleterre, le capitaine Nolan rejoint le 11e régiment de hussards commandée par le colonel Cardigan. Une rivalité s’installe rapidement entre les deux hommes. Le régiment va se retrouver en première ligne lors de la Guerre de Crimée…
Dans sa version anglaise de 1968 réalisée par Tony Richardson, l’un des principaux animateurs du Free Cinema britannique des années 60, La Charge de la brigade légère est bien différent du film homonyme américain de Michael Curtiz (1936). Il n’est plus question ici de glorifier le militarisme et l’héroïsme mais au contraire de dresser un portrait mordant et caustique du système militaire britannique. Le récit souligne l’incompétence, et même la bêtise, des officiers supérieurs. Notre première impression est de trouver le propos exagéré mais il n’en est rien (voir ci-dessous) ; même l’épisode de la « bouteille noire » est authentique. On peut se demander d’ailleurs si le film est antimilitariste ou s’il est simplement anti-bêtise. Personne n’est épargné : même le personnage présenté positivement pendant les trois quarts du film est montré ensuite sous un jour fort différent. L’humour est toutefois très présent. De plus, à divers moments, Tony Richardson a inclus de courtes séquences d’animations exaltant le patriotisme dans le style des dessins politiques satiriques, initiative aussi originale que réussie. La Charge de la brigade légère est un film assez remarquable dans le style très britannique de la satire. Commercialement parlant, le film n’eut pas le succès escompté.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Trevor Howard, Vanessa Redgrave, John Gielgud, Harry Andrews, Jill Bennett, David Hemmings
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La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade)John Gielgud et David Hemmings dans La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de Tony Richardson.

Contexte historique :
Pendant la Guerre de Crimée, une brigade de cavalerie britannique reçut l’ordre inconsidéré d’attaquer de front une série de batteries d’artillerie russe et en sortit décimée. Cet événement fut étudié dans les écoles militaires d’Europe comme le contre-exemple à ne pas suivre : un ordre imprécis, une hiérarchie confuse (on est entre Lords !), la morgue toute britannique qui n’a que mépris pour ses alliés français et ses ennemis russes: toutes ces fautes accumulées conduisent au désastre. (Source Wikipédia)

Les mêmes faits historiques avaient inspirés Michael Curtiz pour son film La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade, 1936, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland) mais le film de Tony Richardson n’est pas un remake du film de Michael Curtiz.

Animations :
Les séquences en animation ont été dessinées par Richard Williams (futur directeur de l’animation sur Who Framed Roger Rabbitt ?) Les dessins sont basés sur le style d’un magazine satirique très influent à Londres dans les années 1850 :  Punch; or, The London Charivari.

La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade)Harry Andrews (au centre) dans La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de Tony Richardson.

2 mai 2020

Les Gardiennes (2017) de Xavier Beauvois

Les gardiennes1915. A la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l’assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille…
Les Gardiennes est adapté assez librement du roman homonyme d’Ernest Pérochon paru en 1924. La communication autour du film a mis en avant la réunion pour la première fois au cinéma de Nathalie Baye et de sa fille Laura Smet, mais c’est la jeune Iris Bry qui s’impose à l’écran. Sans aucune expérience d’actrice, elle montre une grande présence et donne à son personnage toute son authenticité. Le récit est sobre, économe en dialogues comme le sont ses personnages, évitant toute dramatisation facile ; il décrit avec beaucoup de détails le travail de la ferme au début du XXe siècle, d’une façon presque ethnographique. Tournés en Haute-Vienne, de nombreux plans de nature sont de toute beauté, ils contribuent à nous placer dans une attitude presque contemplative. Accueilli un peu fraîchement par la critique qui lui a reproché le manque d’enjeu, Les gardiennes est un beau film qui rend hommage à la fois à ces femmes et au monde rural.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry, Cyril Descours, Gilbert Bonneau, Olivier Rabourdin
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Les gardiennesIris Bry dans Les gardiennes de Xavier Beauvois.

Les gardiennesNathalie Baye et Laura Smet dans Les gardiennes de Xavier Beauvois.

13 avril 2020

Les gaietés de l’infanterie (1927) de Fred Guiol

Titre original : « With Love and Hisses »

Les gaietés de l'infanterie (With Love and Hisses)Départ de soldats pour un camp d’entrainement. Le soldat un peu simplet Cuthbert Hope (Laurel) donne du fil à retordre à son sergent Banner (Hardy) sous l’autorité du capitaine Bustle (James Finlayson)…
With Love and Hisses fait partie des tous premiers court métrages muets de Laurel et Hardy en duo. Les gags s’enchainent bien. Après un début sur le quai de la gare et des scènes dans le train bien réussies, le clou du film est la séquence centrale du passage des soldats en revue qui est vraiment excellente. La dernière partie (une marche forcée) est moins réussie si ce n’est l’utilisation originale d’un panneau d’affichage pour un film de Cecil B. de Mille, Le Batelier de la Volga, qui avait triomphé sur les écrans l’année précédente. Stan Laurel assure la grande majorité des gags et James Finlayson campe un capitaine séducteur et colérique pas banal…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson, Anita Garvin
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Les gaietés de l'infanterie (With Love and Hisses)Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson et Anita Garvin
dans Les gaietés de l’infanterie (With Love and Hisses) de Fred Guiol.

7 janvier 2020

Les Deux Légionnaires (1931) de James W. Horne

Titre original : « Beau Hunks »

Les deux légionnaires (Beau Hunks)Oliver est amoureux. Hélas, la belle lui écrit que c’est fini entre eux et les deux compères s’engagent dans la Légion étrangère (française !) pour noyer le chagrin d’Oliver…
A la suite du succès de Beau Geste (1926), les films de légionnaires ont été en vogue dans le début des années trente. Beau Hunks était prévu au départ pour être un « deux bobines » mais les scènes tournées furent si réussies que le producteur Hal Roach jugea bon de doubler sa durée, soit 40 minutes. Il fut exploité en salles comme un long métrage. Hormis une première scène dans l’appartement des compères, tout le film se déroule à Légion. Le scénario en lui-même est assez mince mais l’humour fonctionne bien, sans lourdeur, avec de bonnes trouvailles. Reflet de son époque, la représentation des rebelles autochtones est bien entendu primaire… Le tandem comique tournera à nouveau la même histoire en 1939, sous le titre Les Conscrits (The Flying Deuces).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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Remarques :
* La photo de la belle est une photo de Jean Harlow.
* Le réalisateur James W. Horne interprète le chef berbère, il est crédité au générique sous le nom Abul Kasim K’Horne.
* Le titre Beau Hunks est un jeu de mots avec bohunk (contraction de Bohemian et de Hungarian), terme utilisé à l’époque qui signifiait « homme de peine » avec une connotation péjorative.

Les deux légionnaires (Beau Hunks)Oliver Hardy, Stan Laurel et Broderick O’Farrell dans Les Deux Légionnaires (Beau Hunks) de James W. Horne.

15 novembre 2019

La Grande Guerre (1959) de Mario Monicelli

Titre original : « La grande guerra »

La Grande guerre (La grande guerra)Enrôlés dans l’armée italienne, un milanais et un romain sont envoyés en 1917 sur le front des Alpes…
Sur un sujet écrit par Luciano Vincenzoni après le succès des Sentiers de la Gloire, La Grande Guerre de Mario Monicelli se montre très différent du film de Kubrick : il mélange la comédie au film de guerre. Les moments les plus comiques sont souvent stoppés nets par un élément tragique par un habile entrelacement des genres qui nécessite tout l’art de scénaristes tels que Age et Scarpelli pour être réussi. Initialement, Monicelli voulait filmer un groupe de soldats dont émergeait de temps à autre un personnage. Mais la présence de Vittorio Gassman et Alberto Sordi a logiquement recentré l’histoire sur ces deux soldats, deux anti-héros qui ne sont pas vraiment lâches mais qui veulent surtout sauver leur peau. Et ironiquement, leur grand moment d’héroïsme ne sera connu de personne. L’histoire souligne l’absurdité de la guerre et montre de façon très réaliste la vie quotidienne des soldats. Même si le déroulement du scénario manque un peu de suivi, sautant d’un évènement à un autre, La Grande Guerre est autant l’un des films les plus remarquables sur la Première Guerre mondiale que l’un des plus remarquables de la comédie italienne.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Silvana Mangano, Bernard Blier, Folco Lulli, Vittorio Sanipoli, Romolo Valli
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La Grande guerre (La grande guerra)Vittorio Gassman et Alberto Sordi dans La Grande guerre (La grande guerra) de Mario Monicelli.

La Grande guerre (La grande guerra)Vittorio Gassman et Silvana Mangano dans La Grande guerre (La grande guerra) de Mario Monicelli.

5 octobre 2019

Dunkerque (2017) de Christopher Nolan

Titre original : « Dunkirk »

Dunkerque (Dunkirk)Mai 1940. Un jeune soldat anglais isolé arrive sur la plage de Dunkerque et utilise divers stratagèmes pour se faire embarquer au plus vite. Parallèlement, une flottille de petits bateaux anglais est réquisitionnée en catastrophe pour traverser la Manche et aider au rapatriement…
Le film de Christopher Nolan fait revivre l’Opération Dynamo, mise en place pour évacuer le Corps Expéditionnaire britannique vers l’Angleterre alors que 400 000 soldats britanniques, canadiens, français et belges se retrouvaient encerclés par les troupes allemandes dans la poche de Dunkerque. Son film n’est pas à proprement parler un film historique : c’est un film qui nous immerge dans l’action et, sur ce point, il se montre terriblement efficace, au point d’être très stressant. Par un montage alterné rapide, il nous fait suivre plusieurs actions et ne laisse aucun répit au spectateur. En revanche, rien n’est dit sur le contexte de cette évacuation titanesque, ni sur le sort et le rôle des soldats autres qu’anglais. Le réalisateur a choisi de limiter l’usage des images de synthèse ce qui crée des anachronismes (assumés par la production). Ce film d’action a connu un très grand succès en salles et a remporté trois Oscars.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fionn Whitehead, Kenneth Branagh, Mark Rylance, Tom Hardy
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Remarques :
* L’un des principaux reproches faits au film (surtout en France), a été de ne rien dire sur les quelque 40 000 soldats français laissés seuls pour contenir l’avancée de l’armée allemande afin de permettre l’évacuation. Ils se sont battus jusqu’à la fin contre un ennemi en surnombre et les survivants seront faits prisonniers et envoyés en Allemagne à coups de marches forcées. Les autres sujets de polémique sont mentionnés sur la page Wikipédia très complète sur le film.
* Le film nous fait suivre trois avions anglais qui semblent isolés. Dans la réalité, la RAF a fait plus de 4 000 sorties pendant les quelques jours de l’évacuation.
* Au début du film, les bâtiments et habitations en front de mer paraissent bien trop modernes. La production assume cet anachronisme en affirmant avoir voulu donner une connotation plus actuelle au récit. Le film comporte d’autres anachronismes du même ordre.

Dunkerque (Dunkirk)Fionn Whitehead dans Dunkerque (Dunkirk) de Christopher Nolan.

Dunkerque (Dunkirk)1500 figurants ont été recrutés, dont cet étudiant en médecine lillois scrutant le ciel qui s’est retrouvé sur d’innombrables affiches et même sur la couverture du magazine Time.

Autres films ayant mis en scène l’Opération Dynamo :
Dunkerque de l’anglais Leslie Norman (1958) avec Richard Attenborough et John Mills.
Week-end à Zuydcoote d’Henri Verneuil (1964) avec Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Marielle.

27 novembre 2018

Frantz (2016) de François Ozon

FrantzAu lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français est venu se recueillir sur la tombe…
Frantz est le remake de Broken Lullaby (1932), le seul drame tourné par Ernst Lubitsch. François Ozon change le point de vue, toute l’histoire est vue par les yeux de la jeune veuve et non du jeune français, et surtout il prolonge l’histoire pour aboutir à un dénouement très différent. La première moitié, celle qui suit le film de Lubitsch, est assez fade et nous fait penser à un exercice de style. La seconde moitié, celle ajoutée par François Ozon, est beaucoup plus réussie : le réalisateur parvient à créer l’émotion qui va grandissante jusqu’à l’image finale. Pierre Niney avait un rôle très difficile et ne convainc pas pleinement. En revanche, Paula Beer est étonnante avec un jeu délicat et complexe ; la jeune actrice allemande donne une certaine dimension à l’ensemble. Frantz est tourné en noir et blanc avec quelques scènes en couleurs sans que cela apporte beaucoup. Il semble d’ailleurs que ce choix fut plus économique qu’artistique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Niney, Paula Beer, Ernst Stötzner, Marie Gruber
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Remarque :
* La pièce originale est de Maurice Rostand : L’Homme que j’ai tué (1930).
* La faute d’orthographe sur le prénom a été laissée volontairement car « c’est une faute que les français font souvent ».

Frantz
Pierre Niney et Paula Beer dans Frantz de François Ozon.