19 janvier 2024

Mission: Impossible (1996) de Brian De Palma

Mission: ImpossibleLes membres d’un commando de la CIA sont envoyés à Prague avec pour mission d’appréhender un espion ennemi qui s’apprête à dérober une disquette contenant la liste secrète des agents en Europe centrale. Seulement ils ignorent que la CIA, persuadée que le commando est infiltré par une taupe, a envoyé une seconde équipe sur place…
Mission impossible est un film américain d’espionnage réalisé par Brian De Palma et produit par Tom Cruise. C’est le premier opus de la série de films inspirée par la série télévisée Mission impossible créée par Bruce Geller et diffusée dans les années 1960-1970. Brian De Palma a probablement surveillé de près l’écriture du scénario car on y retrouve plusieurs des thèmes préférés du réalisateur. Il n’est pas tant centré sur l’action mais plutôt sur le thème du double-jeu et de la trahison. Plusieurs scènes sont très intenses. L’interprétation est assez neutre. Le film fut un succès et connut de nombreuses suites.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Jon Voight, Emmanuelle Béart, Henry Czerny, Jean Reno, Ving Rhames, Kristin Scott Thomas, Vanessa Redgrave
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site IMDB.
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Tom Cruise dans Mission: Impossible de Brian De Palma.

Série de films Mission Impossible :
1) Mission impossible réalisé par Brian de Palma (1996)
2) Mission impossible 2 réalisé par John Woo (2000)
3) Mission impossible 3 réalisé par J.J. Abrams (2006)
4) Mission impossible : Protocole Fantôme réalisé par Brad Bird (2011)
5) Mission impossible : Rogue Nation réalisé par Christopher McQuarrie (2015)
6) Mission impossible : Fallout réalisé par Christopher McQuarrie (2018)
7) Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1 réalisé par Christopher McQuarrie (2023)
8) Mission impossible 8 réalisé par Christopher McQuarrie (2025?)

17 juillet 2020

La Charge de la brigade légère (1968) de Tony Richardson

Titre original : « The Charge of the Light Brigade »

La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade)Dans les années 1850, en Angleterre, le capitaine Nolan rejoint le 11e régiment de hussards commandée par le colonel Cardigan. Une rivalité s’installe rapidement entre les deux hommes. Le régiment va se retrouver en première ligne lors de la Guerre de Crimée…
Dans sa version anglaise de 1968 réalisée par Tony Richardson, l’un des principaux animateurs du Free Cinema britannique des années 60, La Charge de la brigade légère est bien différent du film homonyme américain de Michael Curtiz (1936). Il n’est plus question ici de glorifier le militarisme et l’héroïsme mais au contraire de dresser un portrait mordant et caustique du système militaire britannique. Le récit souligne l’incompétence, et même la bêtise, des officiers supérieurs. Notre première impression est de trouver le propos exagéré mais il n’en est rien (voir ci-dessous) ; même l’épisode de la « bouteille noire » est authentique. On peut se demander d’ailleurs si le film est antimilitariste ou s’il est simplement anti-bêtise. Personne n’est épargné : même le personnage présenté positivement pendant les trois quarts du film est montré ensuite sous un jour fort différent. L’humour est toutefois très présent. De plus, à divers moments, Tony Richardson a inclus de courtes séquences d’animations exaltant le patriotisme dans le style des dessins politiques satiriques, initiative aussi originale que réussie. La Charge de la brigade légère est un film assez remarquable dans le style très britannique de la satire. Commercialement parlant, le film n’eut pas le succès escompté.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Trevor Howard, Vanessa Redgrave, John Gielgud, Harry Andrews, Jill Bennett, David Hemmings
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La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade)John Gielgud et David Hemmings dans La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de Tony Richardson.

Contexte historique :
Pendant la Guerre de Crimée, une brigade de cavalerie britannique reçut l’ordre inconsidéré d’attaquer de front une série de batteries d’artillerie russe et en sortit décimée. Cet événement fut étudié dans les écoles militaires d’Europe comme le contre-exemple à ne pas suivre : un ordre imprécis, une hiérarchie confuse (on est entre Lords !), la morgue toute britannique qui n’a que mépris pour ses alliés français et ses ennemis russes: toutes ces fautes accumulées conduisent au désastre. (Source Wikipédia)

Les mêmes faits historiques avaient inspirés Michael Curtiz pour son film La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade, 1936, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland) mais le film de Tony Richardson n’est pas un remake du film de Michael Curtiz.

Animations :
Les séquences en animation ont été dessinées par Richard Williams (futur directeur de l’animation sur Who Framed Roger Rabbitt ?) Les dessins sont basés sur le style d’un magazine satirique très influent à Londres dans les années 1850 :  Punch; or, The London Charivari.

La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade)Harry Andrews (au centre) dans La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de Tony Richardson.

24 avril 2016

Blow-Up (1966) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Blowup »

Blow Up24 heures de la vie d’un photographe en vogue, dans le Swinging London du milieu des années soixante. Il va faire une découverte étonnante dans ses clichés… Blow Up marque un tournant dans la carrière d’Antonioni : c’est son premier film non-italien, le personnage principal n’en est pas une femme et la psychologie des personnages n’est pas l’objet du film. Antonioni se penche sur le rapport entre un individu et la réalité, sur son rapport avec le monde. La réalité perçue par l’appareil photographique est différente de celle qu’a perçue le photographe, changeant totalement la nature d’une scène à laquelle il a assisté. Grâce à la possibilité d’agrandissement (Blow-Up en anglais), la photo dévoile de plus en plus de choses, jusqu’à un certain point toutefois : trop agrandie, la photo devient semblable à la peinture abstraite du voisin du photographe, elle nécessite une interprétation (1). Le grain photographique devient alors générateur d’énigme. Les frontières sujet/objet et fiction/réalité sont donc mouvantes ou même s’effacent. C’est aussi une mise en abyme de la machine cinématographique et c’est pour cette raison que le film d’Antonioni eut une influence sur de nombreux réalisateurs (2). Accessoirement ou presque, le film est un témoignage de l’atmosphère du Swinging London sur lequel Antonioni porte un regard assez fasciné.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vanessa Redgrave, David Hemmings, Sarah Miles, Jane Birkin
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Remarques :
* Le groupe pop qui joue dans le club est The Yardbirds avec Jimmy Page et Jeff Beck. Jeff Beck est particulièrement déchainé, cassant sa guitare à la demande d’Antonioni qui était fasciné par ce que faisait Pete Townshend (des Who) sur scène.
* La musique est composée par Herbie Hancock.
* Le personnage du photographe est librement inspiré des photographes de mode David Bailey et Terence Donovan.
* L’appareil que David Hemmings utilise la plupart du temps est un Nikon F (reflex 35mm) qui bénéficia ainsi d’une belle publicité gratuite. Dans le studio, on le voit aussi utiliser un Hasselblad 500.

(1) A noter que cette particularité n’a pas disparu avec la photo numérique, bien au contraire : on ne peut agrandir une photo au-delà de la résolution du capteur (sauf dans les films hollywoodiens…)
(2) La filiation la plus évidente est celle de Conversation secrète de Coppola (1974) qui est au son ce que Blow-up est à l’image, et également Blow Out de Brian De Palma (1981) qui développe le thème en intrigue policière.

Blow-Up
David Hemmings dans Blow Up de Michelangelo Antonioni.

Blow up
David Hemmings agrandit et osculte ses clichés dans Blow Up de Michelangelo Antonioni.

16 juin 2015

Les Diables (1971) de Ken Russell

Titre original : « The Devils »

Les diablesSous Louis XIII, le cardinal de Richelieu veut soumettre les villes fortifiées pour étendre son pouvoir. Certaines d’entre elles ont leurs propres lois. C’est le cas de la ville de Loudun temporairement dirigée par le prêtre (et grand séducteur) Urbain Grandier qui a décrété l’entente entre les catholiques et les protestants. Richelieu veut le voir disparaître… Les Diables est adapté du livre Les Possédées de Loudun (1952) d’Aldous Huxley qui a fait des recherches poussées sur ce terrifiant fait divers du XVIIe siècle. Ken Russell en a fait un film exubérant, baroque, une spectaculaire dénonciation des basses manoeuvres de Richelieu qui utilise la religion pour accroitre son pouvoir politique. Malgré les apparences, le récit est proche de la réalité historique et c’est là tout l’art de Ken Russell de maitriser ainsi le propos tout en allant très loin dans le domaine de l’hystérie et de l’outrance. Le cinéaste anglais est aussi un provocateur : de ce fait, le film a subi des coupes et nous ne pouvons en voir la version complète que depuis 2011. Les décors sont remarquables : grandioses et épurés, ils donnent un certain côté atemporel au récit. Les Diables de Ken Russell est un film dérangeant, même éprouvant mais c’est une oeuvre dotée d’une grande force.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vanessa Redgrave, Oliver Reed, Dudley Sutton, Gemma Jones, Michael Gothard
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Les Diables de Ken Russell
La ville de Loudun et ses grands remparts immaculés dans Les diables de Ken Russell

Les Diables de Ken Russell
Vanessa Redgrave dans Les diables de Ken Russell

Remarques :
* Le livre d’Aldous Huxley est disponible en format poche aux Editions Tallandier sous le titre « Les Diables de Loudun ».

* Précédent film sur les possédées de Loudun :
Mère Jeanne des anges (Matka Joanna od aniolów) du polonais Jerzy Kawalerowicz (1961)