20 décembre 2021

Double détente (1988) de Walter Hill

Titre original : « Red Heat »

Double détente (Red Heat)Ivan Danko, un policier russe, est envoyé à Chicago pour ramener Rostavili, le trafiquant de drogue responsable de la mort de son coéquipier. Le criminel, tombé aux mains de la police américaine dès son arrivée, attend d’être extradé. Mais rien ne va se passer comme prévu…
Double détente (Red Heat) est un film américain coécrit et réalisé par Walter Hill. Depuis que le cinéma existe, mettre deux personnages de caractères opposés en tandem est l’un des ressorts de comédie les plus utilisés. Les américains, qui aiment mettre un nom sur tout, appellent cela les « buddy movies » (films de potes). Pour saluer les prémices d’une détente entre l’Est et l’Ouest, Walter Hill eut donc l’idée de mettre en tandem un policier américain et un policier russe. Bien entendu, ils sont à l’opposé l’un de l’autre : le premier est bavard, brouillon et débraillé, le second est taciturne, méthodique et tiré à quatre épingles. Double détente est indéniablement un film d’action, il n’y a que peu de moments calmes. La réalisation de Walter Hill est musclée et bien maitrisée,  Arnold Schwarzenegger montre beaucoup de présence. L’acteur d’origine autrichienne a en outre l’avantage d’avoir toujours un fort accent étranger qui sied parfaitement au personnage. Sans démériter, l’ensemble finit toutefois un peu par lasser. Pour les amateurs d’action.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arnold Schwarzenegger, Jim Belushi, Peter Boyle, Ed O’Ross, Laurence Fishburne, Gina Gershon
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Double détente (Red Heat)Jim Belushi et Arnold Schwarzenegger dans Double détente (Red Heat) de Walter Hill.

12 novembre 2021

Chained (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Chained »

Chained (Love Trilogy: Chained)Policier consciencieux à Tel-Aviv, Rashi est en couple avec Avigail dont il attend un enfant. Hélas, la grossesse n’ira pas à son terme. De plus, Rashi est mis en cause pour comportement excessif lors d’un contrôle de police. Il a aussi des difficultés à s’imposer face à sa belle fille devenue adolescente…
Chained est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani qui avait signé un polar social remarqué dix ans auparavant (Ajami, 2009). Ce film qui se concentre sur le personnage de Rashi fait partie d’une trilogie et, plus encore, d’un diptyque avec Beloved (sorti une semaine plus tard) qui est centré sur le personnage d’Avigail, sa femme. Chained dresse un portrait assez serré de cet homme qui cherche à asseoir son autorité, sûr de son bon droit et persuadé de toujours prendre les bonnes décisions. Habitué à voir le pire dans son travail, il désire placer des limites très rigides à sa belle fille, issue du premier mariage de sa femme, et l’empêche constamment de sortir. Hélas pour lui, sa vie, autant professionnelle que familiale, va se déliter inexorablement. Les acteurs sont des non professionnels qui ont été choisis pour avoir été confrontés dans leur vie à des épreuves proches de celles du film. Ils n’avaient pas accès à un scénario, les étapes étant dévoilées au fur et à mesure du tournage, les dialogues sont en grande partie les leurs. Bien que sans violence physique, le film est dur à regarder par l’intensité et la longueur des scènes de conflits et de disputes. On se sent mal à l’aise en permanence. L’ensemble est intense mais, il faut bien l’avouer, assez éprouvant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eran Naim, Stav Almagor
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Remarque :
* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

Chained (Love Trilogy: Chained)Eran Naim dans Chained (Love Trilogy: Chained) de Yaron Shani.

29 octobre 2021

L’Homme à l’affût (1952) de Edward Dmytryk

Titre original : « The Sniper »

L'homme à l'affût (The Sniper)Eddie Miller est chauffeur-livreur à San Francisco. Malhabile avec les femmes, il vit comme un solitaire. Il est parfois pris de violentes pulsions pendant lesquelles, avec son fusil à lunette, il tue des femmes au hasard. La police est plutôt désemparée face à ses crimes dont elle ne parvient pas à comprendre les mobiles…
The Sniper marque le retour d’Edward Dmytryk à Hollywood après un exil en Angleterre et un séjour en prison, accusé d’avoir été membre du Parti Communiste pendant un an. C’est le producteur Stanley Kramer qui le fait travailler de nouveau. Dans ce film, il dirige Adolphe Menjou, connu pour être l’un des acteurs les plus anti-communistes qui soient, un maccarthyste convaincu ! Le film est (pour l’époque) assez original car il dépeint un tueur en série, non pas comme un incontrôlable psychopathe, mais comme un malade devant être soigné. La police est assistée d’un psychiatre qui nous livre à deux reprises un plaidoyer pour l’internement de ces tueurs en série dès leur premier méfait (mais les politiques font la sourde oreille). Pour bien appuyer le propos, le tueur n’aspire ici qu’à une chose : être interné et soigné (ce qui ne manque pas de paraître quelque peu idéaliste). La réalisation est de bonne tenue pour un film à petit budget. Le suspense fonctionne plutôt bien dans la seconde moitié. La photographie est assez réussie et la topographie de San Francisco bien utilisée (avec ses rues en pente et ses pittoresques bay windows). Arthur Franz tient bien son rôle tandis qu’Adolphe Menjou (sans sa légendaire moustache) est un peu terne. Marie Windsor, l’actrice que l’on a surnommée la « reine des séries B », fait une courte mais assez forte apparition.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Adolphe Menjou, Arthur Franz, Gerald Mohr, Marie Windsor, Frank Faylen, Richard Kiley
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L'homme à l'affût (The Sniper)Arthur Franz dans L’homme à l’affût (The Sniper) de Edward Dmytryk.

L'homme à l'affût (The Sniper)Adolphe Menjou (sans moustache) dans L’homme à l’affût (The Sniper) de Edward Dmytryk.

25 octobre 2021

BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan (2018) de Spike Lee

Titre original : « BlacKkKlansman »

BlacKkKlansman1978. Dans la ville de Colorado Springs, le jeune Ron Stallworth, premier policier afro-américain de la police locale, répond à une annonce de recrutement pour le Ku Klux Klan. Il va réussir a être intégré, conversant beaucoup par téléphone, un autre policier blanc prenant sa place lorsqu’une présence physique est nécessaire…
Aussi incroyable qu’elle puisse paraître, l’histoire de BlacKkKlansman est inspirée d’une histoire vraie. Spike Lee l’a pimentée quelque peu en ajoutant une partie romance (le personnage de la jeune étudiante noire est fictif). Son film est intelligemment équilibré, même s’il semble appuyer un peu trop fort parfois et paraît alors un peu maladroit. Ses suprématistes blancs sont très typés, leur stupidité fait souvent sourire nous faisant osciller entre rire et consternation. Le rire n’est toutefois plus là en fin de film, lorsque le réalisateur relie son récit à l’actualité récente.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Alec Baldwin
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Remarques :
* Dans la réalité, l’opération a duré neuf mois. Elle est ensuite restée secrète. Ron Stallworth ne l’a dévoilée qu’après avoir pris sa retraite en 2005. Il a révélé que l’enquête avait démontré que plusieurs membres du Klan étaient des membres des forces armées américaines en activité, y compris deux membres du NORAD, organisation qui contrôlait le déclenchement des armes nucléaires.
* Dans la réalité, le policier blanc n’a pas eu besoin d’apprendre à calquer sa voix sur celle de Ron Stallworth. Celui-ci raconte en effet que les membres du Klan n’ont jamais remarqué la différence de timbre entre la voix au téléphone et la voix entendue lors des présences physiques de l’alter ego.
* Le film commence par un extrait de Autant en emporte le vent, montrant les ravages de la guerre de Sécession durant le siège d’Atlanta. L’exposé des théories racistes qui suit est sur un fond d’images de Naissance d’une Nation de D.W. Griffith (1915), le même film que regardent plus tard les membres du KKK lors de leur réunion.

BlacKkKlansmanAdam Driver et John David Washington dans BlacKkKlansman de Spike Lee.

29 septembre 2021

La Daronne (2020) de Jean-Paul Salomé

La DaronneCinquantenaire, Patience Portefeux travaille comme traductrice arabe-français indépendante, spécialisée dans la transcription d’écoutes pour la Brigade des Stups à Paris. Elle entretient également une relation amoureuse avec Philippe, le commandant du service pour lequel elle travaille. Un jour, elle découvre que l’aide-soignante qui s’occupe avec dévouement de sa mère en EHPAD est la mère d’un trafiquant dont elle traduit régulièrement les propos pour la police…
La Daronne est une comédie dramatique policière française réalisée par Jean-Paul Salomé. Le scénario du film est inspiré du roman homonyme de la romancière française Hannelore Cayre, un roman récompensé en 2017 par le prix du polar européen et le grand prix de littérature policière. L’histoire est assez surprenante, certainement fantaisiste mais assurément inattendue. Elle est l’occasion pour Isabelle Huppert de nous gratifier d’un beau numéro, se déguisant et parlant arabe avec fluidité. L’actrice est le pivot du film. Le récit s’amuse avec les stéréotypes. En filigrane, c’est aussi le portrait d’une femme qui accomplit une mue intérieure. C’est un film plaisant qui a le mérite de l’originalité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot, Farida Ouchani, Liliane Rovère, Iris Bry
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La DaronneIsabelle Huppert dans La Daronne de Jean-Paul Salomé.

5 août 2021

Au pays de la peur (1952) de Andrew Marton

Titre original : « The Wild North »

Au pays de la peur (The Wild North)Dans les montagnes enneigées du nord-ouest du Canada, Jules Vincent est un solide trappeur qui sait affronter seul les dangers du Grand-Nord et qui tient à sa liberté. Après avoir malencontreusement tué un homme, il est traqué par le constable Pedley qui le retrouve mais le plus dur est de la ramener à la ville car l’hiver est là…
The Wild North (on peut oublier le titre français un peu idiot qui induit le spectateur en erreur…) est réalisé par Andrew Marton, réalisateur qui s’est souvent fait remarquer comme réalisateur de seconde équipe (second unit director) pour les scènes d’action. Le scénario est signé par un certain Frank Fenton. L’histoire s’inspire d’un périple effectué par l’officier Albert Pedley de la Canadian North West Mounted Police en 1904. Malgré une certaine lourdeur, le récit parvient à être assez prenant. Les scènes de neige sont plutôt convaincantes même si certaines respirent le studio. Stewart Granger a adopté un épouvantable accent français. Son jeu, bien trop appuyé, contribue à rendre son personnage antipathique ; il est en effet assez cruel. Cyd Charisse, en amérindienne, n’a qu’un petit rôle mais il est plutôt étonnant. Le film utilise un nouveau procédé de couleurs : l’Anscocolor, mis au point par la société Ansco, filiale d’Agfa avant la guerre. Son principal avantage était de pouvoir être utilisé dans les caméras noir et blanc classiques. Le procédé sera utilisé pendant la décennie des années cinquante, principalement par la MGM.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Wendell Corey, Cyd Charisse
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Au pays de la peur (The Wild North)Stewart Granger dans Au pays de la peur (The Wild North) de Andrew Marton.

Au pays de la peur (The Wild North)Wendell Corey et Cyd Charisse dans Au pays de la peur (The Wild North) de Andrew Marton.

30 juillet 2021

Roubaix, une lumière (2019) de Arnaud Desplechin

Roubaix, une lumièreLe commissariat central de Roubaix est dirigé par Daoud, homme au tempérament calme. D’origine nord-africaine, Daoud a grandi dans cette ville qu’il connaît parfaitement mais il a perdu tout contact avec ses proches. Les affaires courantes se succèdent jusqu’à un incendie volontaire qui va révéler plus important que prévu…
Roubaix, une lumière est un film très atypique dans la filmographie d’Arnaud Desplechin. Oubliant pour une fois les intellectuels en crise, il s’inspire ici d’un fait divers survenu à Roubaix en mai 2002 : l’assassinat d’une dame âgée dans une courée. Ce fait divers avait été l’objet d’un documentaire de Mosco Boucault en 2008, Roubaix, commissariat central, affaires courantes. C’est ce documentaire qui avait impressionné durablement Arnaud Desplechin, lui-même originaire de Roubaix. En s’en inspirant, le cinéaste parvient à dresser un très beau quadruple portrait avec une histoire puissante, fortement ancrée dans la réalité mais sans aucun misérabilisme. Roschdy Zem fait une superbe prestation, donnant une force et une profondeur peu communes à son personnage de commissaire. Il faut aussi saluer les interprétations de Léa Seydoux et de Sara Forestier, très justes. Roubaix, une lumière est un film doté d’une belle personnalité.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier, Antoine Reinartz
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Roubaix, une lumièreLéa Seydoux et Roschdy Zem dans Roubaix, une lumière de Arnaud Desplechin.

8 juillet 2021

Hana-bi – feux d’artifice (1997) de Takeshi Kitano

Titre original : « Hana-bi »

Hana-bi - feux d'artifice (Hana-bi)À la suite d’une fusillade qui a rendu paraplégique son partenaire et la mort d’un jeune policier tué lors d’une arrestation sanglante, Yoshitaka Nishi, un inspecteur de police taciturne parfois violent, quitte la police pour se consacrer à son épouse, Miyuki, atteinte d’une leucémie incurable…
Plus encore que Sonatine (1993), Hana-bi (littéralement « la Fleur de feu ») est le film qui nous a vraiment fait découvrir Takeshi Kitano, en occident mais aussi au Japon où, selon ses propres dires, il n’était pas encore reconnu comme un réalisateur sérieux. C’est un film étonnant, original et d’une indéniable beauté formelle. Le réalisateur tient le rôle principal et son personnage presque muet, sujet à de brèves explosions de violence, donne au film son étrange singularité. Il est impénétrable et l’on peut lui attribuer de nombreux sentiments, parfois contradictoires. Les thèmes évoqués par le récit sont variés et ambitieux : l’emprise de la mort, l’amour, la violence, la vengeance, … mais surtout la vie, comment surmonter l’adversité. L’ensemble est empreint d’une grande mélancolie.  La forme est tout aussi singulière, de par sa structure qui introduit progressivement les éléments-clés du récit, et par sa photographie avec de nombreux plans fixes. Hana-bi fait partie de ces films profondément marqués par leur auteur.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Takeshi Kitano, Kayoko Kishimoto, Ren Ôsugi, Susumu Terajima, Tetsu Watanabe
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Remarques :
* Les différentes peintures que l’on peut voir à plusieurs reprises tout au long du film, sont l’œuvre de Kitano, peu après l’accident de moto qui a failli lui coûter la vie en août 1994.
* La fillette de l’épilogue sur la plage est jouée par la propre fille de Kitano.

 Hana-bi - feux d'artifice (Hana-bi)Takeshi Kitano dans Hana-bi – feux d’artifice (Hana-bi) de Takeshi Kitano.

 Hana-bi - feux d'artifice (Hana-bi)Kayoko Kishimoto dans Hana-bi – feux d’artifice (Hana-bi) de Takeshi Kitano.

 Hana-bi - feux d'artifice (Hana-bi)Takeshi Kitano dans Hana-bi – feux d’artifice (Hana-bi) de Takeshi Kitano.

23 mai 2021

Gas-oil (1955) de Gilles Grangier

Gas-oilAlors qu’il fait nuit noire et qu’il pleut à verse, le camion de Jean Chappe roule sur un corps étendu sur la chaussée, à côté de sa voiture. Cet homme avait participé quelques heures auparavant à un braquage sanglant. Ses complices retrouvent Jean et tentent de l’intimider, pensant qu’il a récupéré le butin du braquage lors de l’accident…
Réalisé par Gilles Grangier, Gas-oil est un film basé sur un roman de George Bayle paru dans la Série noire, Du raisin dans le gaz-oil. L’adaptation est signée par Michel Audiard et Jacques Marcerou. Précisons tout de suite que l’on ne retrouve pas ici la verve qui sera plus tard la marque de fabrique d’Audiard. Le scénario ne brille pas par son originalité sur le plan de l’intrigue policière, en outre assez simplette et presque caricaturale dans les personnages des gangsters. En fait, l’histoire semble surtout être un prétexte pour nous faire pénétrer le monde des camionneurs dont nous entrevoyons le quotidien et le fonctionnement de leurs « courses ». Le film a été patronné par une organisation professionnelle de routiers. Donc les routiers sont sympas ! La grande partie du récit se déroule en zone rurale, dans le Puy-de-Dôme. Jean Gabin a un jeu sobre et retenu. Face à lui, on retrouve Jeanne Moreau, dont la carrière débutait alors brillamment, et Ginette Leclerc, actrice sous-estimée qui fut hélas toujours cantonnée dans les rôles de garce (et c’est encore le cas ici).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Jeanne Moreau, Ginette Leclerc, Marcel Bozzuffi, Roger Hanin
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Gas-oilJean Gabin dans Gas-oil de Gilles Grangier.

8 mai 2021

Mad Dog and Glory (1993) de John McNaughton

Mad Dog and GloryWayne Dobie, surnommé par dérision Mad Dog (« flingueur ») alors qu’il n’a jamais tiré avec son arme, est un photographe de la police de Chicago. Présent lors d’un hold-up, il sauve la vie d’un parrain du crime, Frank Milo. En signe de gratitude, celui-ci veut montrer son amitié à Wayne en lui offrant Glory, l’une de ses « employées », avec pour mission de ne pas revenir trop vite ce qui serait signe d’échec de cette offre…
Produit par Martin Scorsese, Mad Dog and Glory est un film américain écrit par Richard Price et réalisé par John McNaughton. Il est plutôt à classer parmi les comédies sans toutefois que le ton général soit particulièrement léger. L’histoire n’est pas bien passionnante et les touches de dérision semées ici et là ne sauvent pas la mise. Avec un peu de bonne volonté, on peut y voir un polar humaniste abordant la notion de bonheur forcé et de la confiance. Mais le plus notable est probablement de voir Robert De Niro et Bill Murray utilisés à contre-emploi, leurs personnages étant à l’exact opposé de leurs rôles habituels. Cela a le mérite de prendre le spectateur à contre-pied mais aurait demandé une histoire un peu plus forte.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Uma Thurman, Bill Murray, David Caruso, Mike Starr
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 Mad Dog and GloryUma Thurman et Robert De Niro dans Mad Dog and Glory de John McNaughton.