16 février 2024

Le Magicien d’Oz (1939) de Victor Fleming

Titre original : « The Wizard of Oz »

Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz)La jeune orpheline Dorothy Gale et son chien Toto sont emportés par une tornade jusqu’au pays merveilleux d’Oz. Accueillie par des lutins et une gentille fée, mais menacée par une vilaine sorcière, elle doit partir pour aller demander à un magicien le moyen de rentrer chez elle. En route, elle fait d’étranges rencontres…
Le Magicien d’Oz est un film musical américain réalisé par Victor Fleming. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Lyman Frank Baum, paru en 1900, devenu un grand classique de la littérature enfantine dans le monde anglophone (1). Envieuse du succès colossal de Blanche Neige et les sept nains de Walt Disney, la MGM a confié ce grand projet d’adaptation à Melvin LeRoy, qui ne sera que producteur, à son grand dam. Quatorze scénaristes se sont succédé. Pour la réalisation, après les passages éclairs de Richard Thorpe et de George Cukor, c’est Victor Fleming qui le réalisera avant d’aller secourir le tournage d’Autant en emporte le vent, laissant quelques scènes qui seront tournées par King Vidor (2). La séquence d’ouverture dans le monde réel du Kansas est en noir et blanc sépia mais toutes les scènes du pays d’Oz sont en Technicolor flamboyant (la transition est d’ailleurs superbe). Le film comporte des effets spéciaux audacieux pour l’époque (notamment la tornade) et des costumes très élaborés qui furent pénibles et même dangereux pour les acteurs.
Méconnu en France (en dehors des cinéphiles), Le Magicien d’Oz est un monument de la civilisation américaine, toutes générations confondues. Du fait de son succès et de ses innombrables passages à la télévision américaine, le film est considéré comme celui qui a été vu par le plus grand nombre de personnes de toute l’histoire du cinéma. Plusieurs de ses répliques sont passées dans le langage courant. La chanson Over the Rainbow (écrite « en une nuit » par Harold Arlen) est sans doute possible la plus connue des chansons de film. Très belle, elle est devenue un hymne pour exprimer aspirations et espoirs (sans parler de l’arc en ciel des homosexuels, à partir des années 70). Les chansons Follow the Yellow Brick Road et We’re off to see the wizard sont, elles aussi, particulièrement célèbres.
Le Magicien d’Oz n’est pas à proprement parler un grand film : c’est plutôt un film civilisationnel (américain du moins, car il n’a eu aucun impact en France). En tant que tel, il n’a pas d’équivalent (le plus proche serait peut-être Casablanca, mais ce dernier n’a pas eu la même longévité). Accessoirement, il apporta à Judy Garland le statut de star à 16 ans, mais aussi, hélas, l’addiction aux amphétamines (fournies par le studio pour tenir pendant les longues journées de tournage). Charmant conte pour enfants, le film se regarde toujours avec grand plaisir.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Frank Morgan, Ray Bolger, Bert Lahr, Jack Haley, Billie Burke, Margaret Hamilton, Charley Grapewin
Voir la fiche du film et la filmographie de Victor Fleming sur le site IMDB.

Voir les autres films de Victor Fleming chroniqués sur ce blog…
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(1) Le roman n’est paru en France qu’en 1981.
(2) King Vidor a notamment réalisé la scène de la chanson « Over the Rainbow ». Il a refusé que son nom apparaisse au générique, estimant que tout le mérite revenait à Victor Fleming.

Ray Bolger, Bart Lahr, Judy Garland et Jack Haley dans Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming.

Remarques :
• Le film est classé au Registre international Mémoire du monde de l’UNESCO (le seul film avec Metropolis).
• Le site IMDB liste plus de 5 000 références à Wizard of Oz dans d’autres films ! (sans aucun doute, le record absolu) lire…

Quelques répliques ou expressions passées dans le langage courant :
* « Toto, I’ve a feeling we’re not in Kansas anymore ». L’expression « not in Kansas anymore » est passée dans le langage courant pour signifier que l’on n’est plus dans un environnement normal et/ou confortable.
* « There’s no place like home ».
* « Over the rainbow ».
* « Yellow brick road ».

Autres répliques ultra célèbres :
* « Ding Dong, the witch is dead » (« Ding dong, la sorcière est morte ! »)
* « I’ll get you, my pretty, and your little dog too! » (« Je t’aurai, ma jolie, et ton petit chien aussi ! » ) (dit par la sorcière)
* « Lions? And tigers? And bears? Oh, my ! » (« Des lions, des tigres et des ours ?! Oh, mon Dieu ! ») –
… etc. Le site IMDB liste 123 répliques ou dialogues célèbres. Lire…

Liste des films sur le pays d’Oz (lire sur Wikipedia…)

« The Yellow Brick Road » dans Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming.
Margaret Hamilton, Judy Garland et Billie Burke dans Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming.
Somewheeeeere over the rainbow
Way up high
There’s a land that I heard of once in a lullaby
Somewhere over the rainbow
Skies are blue
And the dreams that you dare to dream
Really do come true.

8 avril 2023

Parade de printemps (1948) de Charles Walters

Titre original : « Easter Parade »

Parade de printemps (Easter Parade)New York, 1912. Don Hewes, danseur célèbre, est brutalement abandonné par sa partenaire. Il choisit alors une jeune fille au hasard, en lui promettant qu’elle deviendra une vedette…
Production du grand Arthur Freed (1), Parade de printemps est une comédie musicale américaine réalisée par Charles Walters. Ce devait être au départ un film dans le sillage de The Pirate (1948), c’est-à-dire réunissant Gene Kelly et Judy Garland sous la direction de Vincente Minnelli. Judy Garland était alors psychologiquement très fragile et Arthur Freed demanda à son mari Minnelli de renoncer au projet sur le conseil des psychiatres. De plus, Gene Kelly se foula la cheville au début des répétitions et c’est Fred Astaire, qui venait d’annoncer qu’il se retirait de la scène, qui fut appelé pour le remplacer (2). Si Parade de printemps fait partie des plus grandes comédies musicales, on le doit à ce merveilleux duo et à la musique d’Irving Berling. C’est une suite de numéros musicaux avec (c’est presque un record) dix-sept chansons dont huit nouvelles, toutes écrites par Irving Berlin. Le numéro A Couple of Swells fait partie des plus beaux bijoux de toute l’histoire de la comédie musicale, une petite merveille d’humour où tout semble parfait. Drum Crazy, avec Fred Astaire seul, est également mémorable. Le technicolor est assez criard. La réalisation de Charles Walters est un peu fade et on peut rêver en imaginant ce que Parade de printemps aurait pu être sous la direction de Minnelli. Enorme succès à sa sortie. Et Fred Astaire repartira pour dix ans de plus…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Fred Astaire, Peter Lawford, Ann Miller, Jules Munshin
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Walters sur le site IMDB.

Voir les livres sur Judy Garland
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(1) Sous contrat avec la MGM, Arthur Freed a produit bon nombre des comédies musicales qui ont marqué le genre : Chantons sous la pluie, Un Américain à Paris, Tous en scène, Parade de printemps, Brigadoon, Un jour à New York, Gigi,  etc.
(2) Le second rôle féminin devait être tenu par Cyd Charisse mais, elle aussi, se blessa et fut remplacée par Ann Miller.

Parade de printemps (Easter Parade)Judy Garland et Fred Astaire dans Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters.

Parade de printemps (Easter Parade)Fred Astaire et Judy Garland dans A Couple of Swells
numéro de  Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters.
Paroles

Numéros musicaux :
* Happy Easter
* Drum Crazy : Fred Astaire
* It Only Happens When I Dance With You
* I Want to Go Back to Michigan : Judy Garland
* A Fella with an Umbrella : Judy Garland, Peter lawford
* Montage de Spectacle de variétés : I Love A Piano / Snookey Ookums / The Ragtime Violin / When the Midnight Choo-Choo Leaves for Alabama : Judy Garland, Fred Astaire
* Shakin’ the Blues Away : Ann Miller
* Steppin’ Out with My Baby : Fred Astaire
* A Couple of Swells : Judy Garland, Fred Astaire
* The Girl on the Magazine Cover
* Better Luck Next Time : Judy Garland
* Easter Parade : Judy Garland, Fred Astaire.

Parade de printemps (Easter Parade)Irving Berling (au piano) avec Fred Astaire, Ann Miller et Peter Lawford sur le tournage de Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters.

16 février 2022

Judy (2019) de Rupert Goold

Judy1968. Criblée de dettes, Judy Garland n’a pas vraiment de résidence fixe. Elle tente d’élever les deux jeunes enfants qu’elle a eus avec Sydney Luft mais ce dernier en réclame la garde. Pour pouvoir leur offrir un toit, elle accepte une série de concerts à Londres…
Judy est un film biographique musical américano-franco-britannique réalisé par Rupert Goold. Assez judicieusement, le film s’écarte de l’insupportable schéma traditionnel du biopic hollywoodien : il ne retrace pas la vie de la star mais se concentre sur la dernière année de sa vie, avec quelques flashbacks de l’époque du tournage du Magicien d’Oz. De plus, dans le mix habituel difficultés/succès, le récit s’attarde plus sur les difficultés sans chercher à utiliser le glamour du succès. Le résultat n’en est pas meilleur pour autant. Le récit n’est finalement pas très intéressant, les chansons de qualité très moyennes, la mise en scène peu inspirée. L’émotion n’arrive qu’à la toute fin (lors de l’inévitable « Over the rainbow »). Personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’un tel film : ce n’est pas un hommage à Judy Garland, il n’incitera personne à regarder l’un de ses films. C’est surtout l’occasion pour une actrice de nous livrer une prestation de type « habitée par son personnage », de celles où il ne faut pas craindre de forcer son jeu. Ce type de composition plait beaucoup et Renée Zellweger a eu son Oscar réglementaire.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock, Rufus Sewell, Michael Gambon
Voir la fiche du film et la filmographie de Rupert Goold sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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JudyRenée Zellweger et Jessie Buckley dans Judy de Rupert Goold.

28 août 2019

Jugement à Nuremberg (1961) de Stanley Kramer

Titre original : « Judgment at Nuremberg »

Jugement à NurembergA la suite du Procès de Nuremberg des grands dignitaires nazis (1945-46), douze procès secondaires, appelés parfois « procès successeurs », se déroulèrent dans la zone d’occupation américaine. Le film de Stanley Kramer s’inspire du « procès des juges » qui se tint en 1947 : 16 personnes, anciennement juristes, procureurs et juges, furent inculpés. Dans le film, ils ne sont plus que quatre à comparaître et l’histoire se concentre sur le plus emblématique d’entre eux. Si, il faut bien l’avouer, Stanley Kramer n’a pas toujours convaincu de la qualité de sa réalisation, Jugement à Nuremberg le montre à son meilleur. Son film est intense et restitue bien la gravité du sujet. Il questionne sur la notion de responsabilité personnelle et collective, et aussi sur la culpabilité. L’intensité est encore plus forte avec l’insertion des images d’archives filmées à l’ouverture des camps de concentration, images épouvantables qui créent un choc. C’est l’un des tous premiers films montrant ces terribles documents (1). Le récit donne une large place aux scènes de prétoire. Stanley Kramer a réuni un plateau prestigieux. Un seul acteur montre une certaine outrance dans son jeu (et c’est lui qui a gagné l’Oscar) : Maximilian Schell en avocat de la défense. Les autres acteurs savent trouver le ton juste. Quelle que soient les critiques que l’on peut lui faire, le film a les qualités de son sujet : ces procès sont l’un des plus grands évènements historiques du XXe siècle, une première dans l’histoire de l’Humanité. Malgré une durée de 3 heures, le film draina une large audience.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Burt Lancaster, Richard Widmark, Marlene Dietrich, Maximilian Schell, Judy Garland, Montgomery Clift, William Shatner
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kramer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Stanley Kramer chroniqués sur ce blog…
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Remarques :
* L’utilisation du zoom était encore récente en 1961. Les quelques « coups de zoom » très brutaux peuvent s’expliquer ainsi. Ils paraissent ridicules aujourd’hui.
* Les personnages Ernst Janning (interprété par Burt Lancaster) et Emil Hahn (celui qui n’a aucun remords) (interprété par Werner Klemperer) sont inspirés de personnages réels.
* Le blocus de Berlin par les soviétiques (24 juin 1948 – 12 mai 1949) n’eut pas lieu pendant le procès des juges (13 février 1947 – 3 décembre 1947) mais il eut bien lieu pendant d’autres « procès successeurs ».
* Lorsque la première du film se tint à Berlin le 14 décembre 1961 (devant tout un parterre de journalistes transportés à grand frais), le verdict dans le procès d’Adolf Eichmann récemment retrouvé et enlevé par les israéliens en Argentine, avait été rendu deux jours auparavant.
* Pour en savoir plus sur ce procès : lire la page dédiée sur le U.S. Holocaust Memorial Museum. (en anglais)

(1) Il faut bien entendu mentionner le court métrage d’Alain Resnais Nuit et Brouillard qui les montraient dès 1956.

 

Jugement à NurembergBurt Lancaster dans Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer.

Jugement à NurembergMaximilian Schell et Richard Widmark dans Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer.

7 mars 2016

Le Pirate (1948) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Pirate »

Le PirateAux Caraïbes, au XIXe siècle, Manuela est une jeune fille qui rêve d’amour et d’aventures. Alors que sa mère adoptive veut la marier au ventripotent maire du village, elle imagine se faire enlever par le redoutable pirate Macoco, célèbre pour ses méfaits… Adapté d’une pièce à succès de S.N. Behrman, The Pirate est une comédie musicale assez ambitieuse qui réunit à nouveau Gene Kelly et Judy Garland à l’écran (1). L’histoire n’a qu’une importance relative si ce n’est qu’elle met en scènes les faux semblants et la frontière entre le monde réel et le monde imaginaire, deux thèmes chers à Minnelli, le tout avec une dérision constante et un humour qui fonctionne bien. L’image est éclatante de couleurs et le réalisateur soigne ses plans qui évoquent parfois la peinture. Judy Garland fait une belle prestation mais les moments les plus flamboyants sont dus à Gene Kelly qui fait preuve d’une grande virtuosité et fluidité dans ses ballets. Une grande vitalité se dégage de l’ensemble et The Pirate est un beau et plaisant spectacle qui ne connut pourtant qu’un succès mitigé.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Gene Kelly, Walter Slezak, Gladys Cooper, Reginald Owen
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

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Remarques :
* Les chansons sont de Cole Porter. Le morceau final Be a Clown est le plus célèbre, notamment parce qu’il a (très fortement) inspiré le fameux Make them laugh de Chantons sous la pluie.
* La photographie est l’oeuvre de Harry Stradling Sr.
* En cours de tournage, Judy Garland a sombré de nouveau. Minnelli (qui rappelons-le était son mari à cette époque) la convaincra de faire un séjour dans une clinique psychiatrique peu après.

The Pirate
Gene Kelly et Judy Garland dans Le Pirate de Vincente Minnelli.

(1) Gene Kelly et Judy Garland avaient précédemment été les deux principales vedettes de For me and my Gal de Bubsby Berkeley (1942).

17 février 2016

Le Chant du Missouri (1944) de Vincente Minnelli

Titre original : « Meet me in St. Louis »

Le Chant du MissouriEté 1903. Dans la famille Smith, qui réside dans une maison cossue de Saint Louis, l’évènement principal n’est pas la préparation de la grande Exposition universelle mais plutôt le fait que Rose, l’aînée de la famille, attend un coup de fil de son amoureux qui ne s’est pas encore déclaré et que l’arrivée d’un nouveau voisin met la cadette Esther en émoi… La comédie musicale Le Chant du Missouri est le troisième long métrage de Vincente Minnelli, une réalisation qui va le propulser au premier plan. L’histoire est, il faut bien l’avouer, épouvantablement niaise et dotée d’aucun développement. C’est une gentille bluette à la gloire de la famille américaine et prônant le repli sur soi. Mais le talent de Minnelli est plus dans la merveilleuse utilisation des décors et la création (ou la reconstitution) d’une atmosphère ou se mêlent nostalgie et insouciance. On peut même dire que, dans nombre de ses premiers films, Minnelli assume pleinement la mièvrerie pour lui donner un caractère sophistiqué. Même s’il surcharge parfois, il montre là une maitrise et une recherche de la perfection qui rendent ses films visuellement assez beaux et la réussite de scènes chantées emblématiques comme The Trolley Song en témoigne. Le film connut un grand succès, il est toujours très estimé aujourd’hui. L’indigence du scénario pourra toutefois bloquer beaucoup de spectateurs, comme ce fut cette fois (j’avais beaucoup aimé ce film auparavant) mon cas.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Margaret O’Brien, Mary Astor, Lucille Bremer, Leon Ames, Tom Drake
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

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Meet me in St. Louis
La famille Smith au grand complet : (de g. à d.) Lucille Bremer, Mary Astor, Joan Carroll, Judy Garland, Harry Davenport, Margaret O’Brien et Henry H. Daniels Jr. (ne manque que le père interprété par Leon Ames) dans Le Chant du Missouri de Vincente Minnelli.

6 février 2016

L’Horloge (1945) de Vincente Minnelli

Titre original : The Clock

L'horlogeProfitant d’une permission de deux jours, le soldat Joe Allen arrive à New York pour visiter cette ville qu’il n’a jamais vue. Dans la gare, il rencontre une jeune fille qui finit par accepter de lui montrer Central Park et le musée Metropolitan… The Clock était déjà en cours de tournage par Fred Zinnemann, lorsque la MGM a décidé d’en stopper la production. Son interprète principal, Judy Garland, fit en sorte que l’homme avec lequel elle vivait, Vincente Minnelli (ils se marieront peu après), reprenne le projet pour le faire aboutir. Judy Garland croyait en effet beaucoup dans cette histoire assez délicate d’amour éclair. Minnelli parvient à rendre ses personnages très humains et attachants. Il utilise également toutes les techniques possibles pour donner l’impression que le film est tourné in-situ, dans les rues de New York, avec moult projections arrière et transparences. A l’époque, critiques et spectateurs ont loué le caractère naturel des images, ce qui paraît assez étonnant aujourd’hui car ces effets sont très visibles, du moins à nos yeux modernes (Minnelli est le premier à s’étonner dans ses mémoires que les spectateurs ne remarquent pas la « différence de grain »). Cette histoire, qui peut nous paraître assez conventionnelle, fut un gros succès à l’époque. Le film vint confirmer le grand talent de Minnelli pour la mise en scène.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Robert Walker, James Gleason, Keenan Wynn
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Remarques :
* Dans la filmographie de Judy Garland, The Clock est l’un des 3 seuls films non musicaux ; les deux autres sont Jugement à Nuremberg (Judgment at Nuremberg, 1961) de Stanley Kramer et Un enfant attend (A Child Is Waiting, 1963) de John Cassavetes.
* L’horloge dont il est question dans le titre est celle de l’Hôtel Astor près de Times Square à Manhattan, imposant édifice du début du siècle et aujourd’hui détruit.
* Cameo : Lorsque le couple entre avec le laitier dans le bar pour téléphoner, Vincente Minnelli apparaît furtivement : il est le client attablé au bar qui paye et sort aussitôt.

The Clock
Robert Walker et Judy Garland dans L’horloge de Vincente Minnelli.

18 novembre 2015

New York, New York (1977) de Martin Scorsese

New York, New York1945. Le jour de la reddition du Japon, un saxophoniste aborde avec insistance une jeune chanteuse qui finit par céder partiellement à ses avances. C’est le début d’une histoire d’amour impossible, marquée par la carrière musicale de chacun des deux… Martin Scorsese renoue avec la grande tradition des comédies musicales des années quarante et cinquante. La reconstitution des clubs du début de l’ère du jazz bebop est assez splendide, tous sont assez différents. Scorsese rend hommage à Vincente Minnelli et fait marcher Liza Minnelli sur les traces de sa mère Judy Garland, tournant dans les mêmes studios, sur les mêmes scènes. Nul doute que cela devait être émouvant pour l’actrice. De son côté, De Niro va très loin pour donner vie à son personnage, l’acteur ayant même appris à jouer du saxophone pour le rôle. Les références sont nombreuses, des plus évidentes (le magnifique ballet final Happy Endings rappelle bien entendu celui de Band Wagon de Minnelli et le ballet lui-même est truffé de références) à celles qui le sont moins (comme cette chanson de Maurice Chevalier qui est une référence à une scène hilarante Monkey Business des Marx Brothers). L’histoire en elle-même n’est hélas pas très passionnante, le personnage joué par De Niro étant assez détestable, et de ce fait, le film paraît un peu long (2h30, mais il durait 4h30 dans le premier montage !) Les morceaux musicaux et les ballets sont heureusement là. La chanson-titre est devenue plus célèbre que le film lui-même.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Liza Minnelli, Robert De Niro, Lionel Stander
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site IMDB.

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New York New York
Robert De Niro et Liza Minnelli dans New York, New York de Martin Scorsese

New York New York

Remarque :
* Dans la très belle scène (sans musique) des danseurs anonymes du métro (vue de haut par De Niro), la danseuse est Liza Minnelli affublée d’une perruque (à noter que cette scène est certainement un hommage à On the Town de Stanley Donen).

24 février 2014

La danseuse des Folies Ziegfeld (1941) de Robert Z. Leonard et Busby Berkeley

Titre original : « Ziegfeld Girl »

La danseuse des Folies ZiegfeldEtre découvert par le célèbre créateur de spectacles Florenz Ziegfeld est le rêve de nombreuses jeunes femmes. Trois d’entre elles entrent ainsi dans la troupe. L’irruption de cette gloire soudaine dans leur vie va avoir des conséquences bien différentes… Ziegfeld Girl est l’un des nombreux films mettant en scène les célèbres Follies de Ziegfeld (1) qui marquèrent le Broadway des années dix et vingt. Robert Z. Leonard avait déjà réalisé Le Grand Ziegfeld (1936) qui avait connu un énorme succès. Assez logiquement, la M.G.M. lui confie donc la direction de cette superproduction, en tandem avec Busby Berkeley qui dirige les numéros musicaux et ballets. Le scénario est assez lénifiant, énième variation sur le conte de fées du succès, avec ses avantages mais aussi ses dangers. Des trois girls, c’est Lana Turner qui a la plus belle présence ; Hedy Lamarr est peu mise en valeur tout comme Judy Garland, mais cette dernière fait montre comme toujours d’une belle énergie. Même les ballets musicaux ne sont pas à la hauteur des grandes créations de Busby Berkeley : il charge ici beaucoup, mais il est vrai qu’il est ainsi dans la droite ligne de Ziegfeld. Le morceau musical le plus notable est probablement Minnie from Trinidad chanté par Judy Garland.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: James Stewart, Judy Garland, Hedy Lamarr, Lana Turner, Jackie Cooper, Ian Hunter, Charles Winninger, Edward Everett Horton
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Z. Leonard et Busby Berkeley sur le site IMDB.

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Remarques :
* Dans la scène finale, l’un des décors reproduit celui du numéro le plus célèbre de Le Grand Ziegfeld : A Pretty Gil is like a Melody avec son grand gâteau.
* Originellement, le film devait être tourné en 1938 avec Eleanor Powell, Joan Crawford, Virginia Bruce et Walter Pidgeon.

(1) Florenz Ziegfeld Jr. (1867-1932) est sans aucun doute la plus grande personnalité de l’univers de Broadway. A partir de 1909, ses Follies devinrent vite le spectacle le plus célèbre de l’époque. Ses ballets et numéros musicaux alliaient fantaisie et reconstitution et faisaient rêver les spectateurs. Il n’hésitait pas à mêler les influences les plus diverses, pour un résultat d’assez mauvais goût mais toujours grandiose et spectaculaire.

17 novembre 2007

Une étoile est née (1954) de George Cukor

Titre original : « A star is born »

Une étoile est néeElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Une étoile est née nous plonge profondément dans le monde d’Hollywood en nous exposant le parcours croisé d’un couple de stars : « lui » est une star qui a sombré dans l’alcoolisme ce qui ruine sa carrière tandis que « elle » est en pleine ascension. Remake d’un film de William Wellman, cette version de George Cukor met particulièrement bien en valeur Judy Garland, le film étant d’ailleurs une tentative de la Warner de relancer la carrière de cette actrice tourmentée. Les morceaux musicaux ne figurent toutefois pas à mes yeux parmi ses plus remarquables prestations, paraissant parfois un peu longs, l’un d’entre eux ayant même été tourné et intégré contre la volonté de Cukor. L’utilisation de la couleur est assez belle, donnant un caractère sombre et puissant au film.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Judy Garland, James Mason, Jack Carson, Charles Bickford
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site imdb.com.

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Originellement, Une étoile est née devait durer 182 minutes mais le film fut réduit à 154 mn par la Warner, puis à 134 mn, puis à 117 mn. Une version restaurée de 170 mn vit le jour en 1983, faite à partir de morceaux épars.
La version vue ici est celle de 154 minutes. Cette version comporte un trou énorme vers le début du film entre le coup de téléphone de Norman Maine en pleine nuit pour vanter les mérites de la jeune Esther Blodgett auprès d’un producteur et la scène où cette dernière se retrouve entre les mains des esthéticiens. On ne comprend pas trop pourquoi elle est là.
Voici ce qui manque :
Au petit matin, Esther annonce à l’orchestre qu’ils doivent partir en tournée et continuer sans elle tandis que Norman est emmené encore endormi sur un lieu de tournage éloigné, sur un yacht. Il tombe ensuite malade. Esther se retrouve seule ; elle fait des petits boulots de serveuse et double une marionnette dans une publicité. Norman finit par l’entendre à la télévision et parvient à la retrouver dans un petit hôtel. Il lui annonce qu’il va pouvoir l’introduire au studio pour qu’elle tourne dans un film.

Le passage de la déclaration du mariage semble également assez confus. Il manque tout un passage, la demande en mariage :
Esther post-synchronise une scène et Norman vient lui rendre visite. Ils parlent à voix basse mais les techniciens s’amusent à diffuser la discussion sur les haut-parleurs du studio. Tout le monde entend Norman la demander en mariage et Esther accepter.

Les autres versions :
1. Une étoile est née de William A. Wellman (1937) avec Janet Gaynor et Fredric March. Le scénrario était basé sur une histoire de Wellman, elle-même basée sur le film What price Hollywood (1932) de… George Cukor !
2. Une étoile est née de Frank Pierson (1976), remake plutôt insipide avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson.
3. A star is born de Bradley Cooper (2018) avec Lady Gaga et Bradley Cooper.