24 novembre 2021

Edge of the World (2021) de Michael Haussman

Edge of the WorldEn 1839, l’explorateur anglais James Brooke arrive sur l’île de Bornéo avec son neveu et son cousin. Il aide le gouverneur local à mettre fin de façon pacifique à une rébellion menée par de simples villageois. En gage de reconnaissance, le sultan du Brunei le nomme Rajah (vice-roi) de Sarawak. Conquis par les charmes de cette région exotique, Brooke décide de rester sur place…
Le personnage historique James Brooke a été une source d’inspiration littéraire et cinématographique (1). Le scénario est signé Rob Allyn qui s’est passionné pour le personnage depuis une dizaine d’années, a fait des recherches approfondies et produit le film. Il en a confié la réalisation à Michael Haussman, un réalisateur de clips dont c’est le premier long métrage. L’histoire de cet explorateur promu vice-roi est assez étonnante en soi, tout comme sa façon de diriger le Royaume de Sarawak, très respectueuse de chacun. Hélas, le récit que nous offre le film est assez confus, plutôt mal construit et, surtout, se révèle incapable de développer notre intérêt. Les faiblesses sont plutôt du côté du scénario car l’interprétation est assez bonne. Jonathan Rhys-Meyers semble se donner à fond pour entrer dans la peau de son personnage.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jonathan Rhys Meyers, Josie Ho, Dominic Monaghan, Ralph Ineson, Otto Farrant
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Remarque :
* Le Sarawak est situé au nord de l’île de Bornéo. Avec une superficie de 124 450 km2 (un quart de celle de la France, c’est aujourd’hui le plus grand des États de la Malaisie).

(1) James Brooke a servi de modèle pour Lord Jim de Joseph Conrad (1899-1900), porté au cinéma par Richard Brooks : Lord Jim (1965). De plus, il aurait probablement été une des sources d’inspirations pour la nouvelle de Kipling L’Homme qui voulut être roi (1888), également porté au cinéma : L’Homme qui voulut être roi (1975) par John Huston.

Edge of the WorldJonathan Rhys Meyers dans Edge of the World de Michael Haussman.

Homonyme (sur un tout autre sujet) :
A l’angle du monde (The Edge of the World) de Michael Powell (1937)

2 avril 2020

1492: Christophe Colomb (1992) de Ridley Scott

Titre original : « 1492: Conquest of Paradise »

1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise)1492. Le navigateur Christophe Colomb tente en vain de convaincre les théologiens catholiques qu’atteindre les Indes en passant par l’ouest est possible. Un armateur et un banquier le présentent à la Reine de Castille qui lui accorde son voyage en échange de sa promesse de rapporter suffisamment de richesses en or…
Pour célébrer le 500e anniversaire de la découverte de l’Amérique, deux longs métrages sont sortis sur les écrans à quelques semaines d’intervalle en 1992. Le film franco-britannico-espagnol de Ridley Scott est le plus intéressant des deux car il dépasse les simples clichés et images d’Epinal. Le récit se concentre, d’une part, sur les intrigues politiques et le poids du clergé dans sa patrie d’origine et, d’autre part, sur ses relations avec les indigènes des îles découvertes et l’esclavage mis en place. Il n’en parait que plus authentique même s’il épargne son personnage principal (1). Ayant bénéficié d’un beau budget, la mise en scène est à la hauteur des grandes épopées, le principal excès se situant au niveau de la musique de Vangelis, lourde et grandiloquente. C’est Ridley Scott qui a exigé que le rôle-titre soit tenu par Gérard Depardieu qui fait une excellente prestation, donnant beaucoup de présence et d’enthousiasme à son personnage. Le film a connu un beau succès en France et même en Europe mais fut un échec de l’autre côté de l’Atlantique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Armand Assante, Sigourney Weaver, Loren Dean, Ángela Molina, Fernando Rey, Tchéky Karyo
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Remarques :
* Le film de Ridley Scott est sorti dans le monde la semaine du 12 octobre 1992, cinq cents ans jour pour jour après que Christophe Colomb a posé le pied sur l’île de Guanahani (dont on ne connait toujours pas avec certitude l’emplacement exact).
* L’autre film sur Christophe Colomb sorti en 1992 :
Christophe Colomb: La découverte (Christopher Columbus: The Discovery) de John Glen avec Georges Corraface et Marlon Brando. Ce fut un échec commercial.

(1) La brutalité de la domination sur les indigènes est attribuée aux nobles qui l’ont accompagné dès le deuxième voyage alors que les dernières recherches sembleraient indiquer que Christophe Colomb et ses frères en auraient été grandement responsables.

1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise)Gérard Depardieu dans 1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise) de Ridley Scott.

1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise)1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise) de Ridley Scott.

2 mars 2020

Tout en haut du monde (2015) de Rémi Chayé

Tout en haut du monde1892, Saint-Pétersbourg. Sacha, une jeune fille de l’aristocratie russe, admire son grand-père, l’explorateur Oloukine, disparu lors de sa dernière expédition à la conquête du Pôle Nord. Lorsque sa réputation est ternie par un odieux conseiller du tsar, la jeune Sacha décide de partir vers le Grand Nord à la recherche du magnifique bateau qu’il avait conçu, le Davaï…
Sur une idée originale de la scénariste Claire Paoletti, complétée avec l’aide Patricia Valeix et Fabrice de Costil, Tout en haut du monde est un beau et exaltant récit à la Jules Verne. L’obstination de cette intrépide jeune fille nous la rend très sympathique et le scénario longuement mûri est une perfection d’équilibre. L’univers picaresque nous enveloppe avec douceur. C’est un dessin animé en aplats de couleurs, entièrement fait sur ordinateur, dont la simplicité de l’animation est largement compensée par une belle harmonie des couleurs. Un vrai bonheur visuel. Le charme agit rapidement.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Christa Théret, Féodor Atkine
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 Tout en haut du mondeTout en haut du monde de Rémi Chayé.

 Tout en haut du mondeTout en haut du monde de Rémi Chayé.

 Tout en haut du mondeTout en haut du monde de Rémi Chayé.

17 juin 2019

The Lost City of Z (2016) de James Gray

The Lost City of ZEn 1906, la Société géographique royale d’Angleterre propose au colonel Percy Fawcett de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. L’expédition est très périlleuse mais Fawcett accepte espérant se couvrir de gloire et laver l’honneur de sa famille entaché par un père alcoolique. Il va se prendre rapidement de passion pour sa mission…
Ecrit et réalisé par James Gray en se basant sur un livre du journaliste américain David Grann, The Lost City of Z nous raconte l’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Si le film fait montre d’un beau et plaisant classicisme dans sa forme, il paraît trop touffu dans son contenu : la vie de l’explorateur étant particulièrement riche, le tort de James Gray (à mes yeux) est probablement d’avoir voulu tout traiter, ce qui nous vaut des sautes brutales. Ces ellipses inopportunes interviennent toujours au moment où l’on commençait à être happé par une scène. C’est donc au pas de charge que nous survolons son histoire, agrémentée ici et là par quelques réflexions sur l’attraction de l’inconnu et la quête d’Absolu. Cela n’empêche pas le film d’être très long.  Si certaines scènes évoquent Fitzcarraldo de Werner Herzog, le film de James Gray semble bien loin d’en avoir la force. Le film a été très bien accueilli par la critique française et assez bien par le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland, Edward Ashley, Angus Macfadyen
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The Lost City of Z
Charlie Hunnam, Robert Pattinson et Edward Ashley dans The Lost City of Z de James Gray.

The Lost City of Z

5 octobre 2018

Aux sources du Nil (1990) de Bob Rafelson

Titre original : « Mountains of the Moon »

Aux sources du NilEn 1854, l’aventurier Richard Francis Burton et l’ambitieux John Hanning Speke se rencontrent lors d’une expédition en Afrique où ils sont tous deux grièvement blessés. De retour en Angleterre, ils mettent sur pied une nouvelle expédition pour lever le voile sur le plus grand mystère géographique de l’époque : découvrir l’emplacement exact des sources du Nil…
Basé sur le roman Burton and Speke de William Harrison, Aux sources du Nil est un film d’aventures épiques, un genre plutôt inhabituel pour Bob Rafelson qui nourrissait ce projet depuis deux décennies. L’ensemble est de bonne facture mais peine à nous captiver pleinement. Le réalisateur pratique de brusques montées de tension et de fureur, la violence devenant alors effrayante. Pour le reste, les évènements sont assez prévisibles et la confrontation entre l’humaniste Burton et l’arriviste Speke est finalement très conventionnel.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Patrick Bergin, Iain Glen, Richard E. Grant, Fiona Shaw
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Remarque :
* Aussi étrange que cela puisse paraître, il était impossible de remonter le cours du Nil pour en trouver la source du fait des multiples ramifications du fleuve. L’expédition est donc partie de Zanzibar, sur la côte est de l’Afrique pour tenter de trouver cette « mer  intérieure » (le Lac Victoria) décrite par certains marchands.

 

Aux sources du Nil
Patrick Bergin et Iain Glen dans Aux sources du Nil de Bob Rafelson.

18 octobre 2017

Greystoke, la légende de Tarzan (1984) de Hugh Hudson

Titre original : « Greystoke: The Legend of Tarzan, Lord of the Apes »

Greystoke, la légende de TarzanAu XIXe siècle, l’explorateur anglais Jack Clayton et son épouse, comte et comtesse de Greystoke, font naufrage au large de l’Afrique et tentent de survivre dans une jungle hostile, loin de toute civilisation. Quelques mois après la naissance de leur fils, ils meurent tous deux. Une guenon, qui vient de perdre son petit, recueille le tout jeune bébé… Les adaptations au cinéma du roman-mythe d’Edgar Rice Burroughs ne manquent pas, souvent nourries de nombreuses affabulations. Le Tarzan le plus célèbre au cinéma est incontestablement celui incarné par Johnny Weissmuller. Hugh Hudson nous propose de revenir plus près de l’esprit initial du roman et il y parvient brillamment, au moins dans toute sa partie africaine : il nous restitue bien à la fois les conditions de l’enfance en pleine jungle de « l’homme-singe » et la complexité du personnage une fois confronté à la civilisation. Christophe Lambert est totalement entré dans son personnage avec un élégant mélange de charme et d’animalité. Le film sera pour lui un tremplin. Greystoke est sans doute un peu plus conventionnel dans sa seconde partie mais l’ensemble reste remarquable, une adaptation fidèle et majestueuse du roman.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ralph Richardson, Ian Holm, James Fox, Christopher Lambert, Andie MacDowell
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Remarques :
* Insatisfait des réécritures de Hugh Hudson, le scénariste Robert Towne utilisa le nom de son chien, P.H. Vazak, pour être crédité au générique. C’est la première fois qu’un chien se retrouva ainsi nominé à l’Oscar du meilleur scénario !
* Greystoke est situé au nord de l’Angleterre, non loin du sud de l’Ecosse. Le vaste et impressionnant château visible dans le film est en réalité Floors Castle qui, lui, est en Ecosse à Kelso.
* Ralph Richardson, qui interprète le patriarche de la famille, est décédé peu après la fin du tournage. Cet acteur anglais, l’un des plus grands de la scène anglaise, anobli en 1947, a tourné près de 85 films entre 1933 et 1983.
* Greystoke est le premier film d’Andie MacDowell.

Greystoke
Christophe Lambert dans Greystoke, la légende de Tarzan de Hugh Hudson.

23 septembre 2017

Les Aventures de Marco Polo (1938) de Archie Mayo

Titre original : « The Adventures of Marco Polo »

Les aventures de Marco PoloXIIIe siècle. Le vénitien Marco Polo est envoyé en Chine par son père pour y signer des accords commerciaux. A Pékin, il est introduit auprès de l’empereur Kublai Khan et de sa fille, la princesse Kukachin tandis que Ahmed, le conseiller de l’empereur, le considère comme un homme dangereux… Cette production de Samuel Goldwyn est la première adaptation de la vie de ce grand voyageur dont on ne sait que peu choses, hormis son propre récit (écrit après son retour). Le film ne porte que sur une période courte, quelques mois alors qu’il est resté plus de quinze ans sur place, mais, de toute évidence, il ne faut pas chercher la vérité historique ici ni même le vraisemblable : l’histoire est romancée pour mettre en valeur Gary Cooper et ses capacités de séduction. L’acteur joue son personnage avec retenue avec une pointe discrète d’humour. Face à lui, Basil Rathbone incarne le méchant de façon crédible. On pourra remarquer la présence de la jeune Lana Turner, alors âgée d’à peine 17 ans, dans un petit rôle (la servante de la princesse). L’ensemble est de bonne facture et distrayant. Le film fut un échec commercial.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Sigrid Gurie, Basil Rathbone, George Barbier, Alan Hale, Lana Turner
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Remarques :
* Le tournage a commencé sous la direction de John Cromwell qui fut renvoyé au bout de cinq jours par Samuel Goldwyn. Le désaccord aurait porté sur le ton général du film que Cromwell voulait ironique. Après un refus de William Wyler de reprendre le projet, ce fut Ralph Mayo qui le réalisa.
* John Ford a tourné la séquence de la tempête de sable et la traversée du Tibet.

Les aventures de Marco Polo
Gary Cooper et Binnie Barnes dans Les Aventures de Marco Polo de Archie Mayo.

Les Aventures de Marco Polo
Gary Cooper et Basil Rathbone, à couteaux tirés dans Les Aventures de Marco Polo de Archie Mayo.

Lana Turner Les Aventures de Marco Polo
Lana Turner dans Les Aventures de Marco Polo de Archie Mayo.

Remarques historiques :
* Que Marco Polo ait introduit les spaghettis en Italie à son retour de Chine est une légende.
* Marco Polo a bien signalé que les chinois chauffaient leurs maisons et cuisaient leurs aliments en faisant brûler d’étranges pierres noires. Mais il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que se généralise vraiment l’utilisation du charbon en Europe du fait du développement de l’industrie.
* S’il est exact que la première utilisation de la poudre noire (alias poudre à canon) en Chine était de faire des pétards, donc du bruit, dans un but récréatif, ils n’ont pas attendu Marco Polo pour penser en faire un explosif et donc une arme.

Les adaptations de la vie de Marco Polo au cinéma :
1938 : Les Aventures de Marco Polo (The Adventures of Marco Polo) de Archie Mayo
1962 : Marco Polo (L’avventura di un Italiano in Cina) de Piero Pierotti et Hugo Fregonese
1962 : Marco Polo de Christian-Jaque avec Alain Delon (inachevé)
1965 : La Fabuleuse Aventure de Marco Polo de Denys de La Patellière, Raoul Lévy et Noël Howard
1973 : Marco de Seymour Robbie
1998 : The Incredible Adventures of Marco Polo de George Erschbamer

20 juin 2017

Le Dirigeable (1931) de Frank Capra

Titre original : « Dirigible »

Le DirigeableAmis de longue date, Jack, commandant d’un dirigeable, et Frisky, pilote d’essai casse-cou, ont pour mission d’accompagner un explorateur tentant d’accéder au pôle Sud. Ayant peur de perdre son mari, la femme de Frisky demande à Jack de l’écarter de cette dangereuse… Aux alentours de 1930, les films sur l’aviation connurent une certaine vague de popularité (1). Le patron de la jeune Columbia, Harry Cohn, prend donc le risque d’une couteuse production, il  décide de ne pas regarder à la dépense pour ce Dirigible. C’est alors le film le plus couteux jamais réalisé par le studio. L’histoire écrite par Frank Wead (2) s’inspire du crash du dirigeable Italia près du pôle Nord en 1928. Un triangle amoureux y a été greffé mais l’essentiel du film repose sur l’action avec des scènes spectaculaires pour l’époque, comme ce crash d’un dirigeable pris dans une tempête. Bien fait, le film fut un succès commercial bienvenu pour la Columbia.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Holt, Ralph Graves, Fay Wray
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Le dirigeable
Fay Wray, Ralph Graves et Jack Holt dans Le Dirigeable de Frank Capra.

Le Dirigeable
Le dirigeable Los Angeles de la Marine américaine (oui les dirigeables sont des ships et dépendent de la Marine) a été utilisé pour le tournage de Le Dirigeable de Frank Capra. A noter que, dans la scène de l’accrochage de l’avion, certains plans ont été donnés par la Marine qui faisait alors de telles expérimentations.

Remarques :
* A l’époque du film, le pôle Sud avait déjà été atteint à pied par une expédition norvégienne en 1911 et survolé en avion en 1929. Ensuite, il faudra attendre 1956 pour qu’un avion s’y pose.

* Les scènes avec le Los Angeles ont été tournées à Lakehurst dans le New Jersey, son port d’attache (c’est là où le Hindenburg explosera quelques années plus tard). A la suite d’une grève des techniciens, le tournage a dû être déplacé. Les scènes du pôle Sud ont été tournées dans le désert californien sous un soleil de plomb, la neige étant simulée avec des cornflakes décolorés. Les acteurs avaient une poche de glace dans la bouche pour créer de la condensation ce qui posait quelques problèmes d’intelligibilité des paroles.

(1) Citons simplement Wings de Wellman (Paramount, 1927), Hell’s Angels d’Howard Hughes (United Artists, 1930), The Lost Zeppelin d’Edward Sloman (Tiffany, 1930) et bien entendu Flight (Columbia, 1929) dirigé par Frank Capra.
(2) Frank Wead est ce scénariste auquel John Ford a rendu hommage dans son film L’aigle vole au soleil (The Wings of Eagles, 1957).

8 avril 2017

Le Continent fantastique (1977) de Juan Piquer Simón

Titre original : « Viaje al centro de la Tierra »
Titre UK : « Journey to the Center of the Earth »
Titre USA : « Where Time Began »

Viaje al centro de la TierraEn 1898 à Hambourg, le professeur Otto Lidenbrock achète à un homme mystérieux un vieux livre écrit par un certain Saknussemm. Celui-ci indique un passage pour pénétrer dans les entrailles de la Terre à partir du cratère d’un volcan en Islande. Le professeur monte rapidement une expédition… Assez bizarrement, le merveilleux livre de Jules Verne Voyage au centre de la Terre a été assez peu adapté au cinéma. Cette version espagnole n’est pas la plus remarquable, loin de là. On y retrouve bien toutes les scènes importantes mais ce récit imaginaire a perdu toute sa profondeur (c’est le cas de le dire…) et les évènements s’enchaînent assez platement. De plus, les scénaristes ont ajouté un élément assez ridicule de voyage dans le temps (ou extra-terrestre ?) qui n’apporte vraiment rien. C’est le premier long métrage de Juan Piquer Simón qui se spécialisera ensuite dans les films d’horreur de série B.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Kenneth More, Pep Munné, Ivonne Sentis
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Remarque :
* En préambule, le réalisateur montre quelques images du film de Méliès Le Voyage dans la lune et déclare que son film est un hommage aux pionniers du cinéma.

When Time beganViaje al centro de la Tierra de Juan Piquer Simón.

Adaptations du roman de Jules Verne :
Voyage au centre de la Terre de Segundo de Chomón (1910)
Voyage au centre de la Terre (Journey to the Center of the Earth) de Henry Levin (1959) avec Pat Boone et James Mason
Viaje al centro de la Tierra de Juan Piquer Simón (1977)
Voyage au centre de la Terre de Eric Brevig (2008)

14 août 2016

La Planète des tempêtes (1962) de Pavel Klushantsev

Titre original : « Planeta bur »

La Planète des tempêtesSur les trois vaisseaux spatiaux soviétiques partis pour Vénus, seuls deux arrivent à destination. Un premier groupe de deux cosmonautes et un robot tente de se poser mais l’atterrissage se passe mal. Un second groupe de trois cosmonautes se pose pour aller les recueillir. Ces hommes vont devoir affronter divers dangers que cache cette planète inhospitalière… La science-fiction n’est pas vraiment le point fort du cinéma soviétique et c’est ainsi que La Planète des tempêtes est considéré comme étant parmi les meilleurs films de science-fiction soviétique entre Aelita (1924) et Solaris (1972). La seconde originalité du film est de se dérouler sur Vénus, planète rarement explorée, que ce soit dans la littérature ou au cinéma. Bien entendu, regarder La Planète des tempêtes aujourd’hui demande un peu d’indulgence et de se replacer en 1962 pour juger les décors. Les acteurs ont un jeu très raide et l’intrigue est finalement assez limitée mais le film n’en développe pas moins un certain charme. Pavel Klushantsev a habilement utilisé des filtres colorés pour créer une atmosphère extra-terrestre et les décors sont sommes toutes assez soignés. Le robot ressemble étrangement à celui de Planète interdite et le véhicule d’exploration en sustentation paraît un peu poussif (mais finalement étonnamment robuste). La façon dont les personnages se mettent à soliloquer sur des questions scientifiques est une particularité amusante. La Planète des tempêtes est donc une intéressante curiosité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vladimir Yemelyanov, Georgi Zhzhyonov, Gennadi Vernov
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Remarques :
* Le film a connu deux réutilisations assez douteuses :
1. En 1965, Roger Corman a acheté le film pour en faire Voyage to the Prehistoric Planet qui reprend la quasi-totalité des scènes avec un doublage approximatif et en y ajoutant quelques scènes avec Basil Rathbone. Le réalisateur est Curtis Harrington sous le pseudonyme John Sebastian.
2. En 1968, Peter Bogdanovich (sous le pseudonyme Derek Thomas) a repris la version de Corman pour faire Voyage to the Planet of Prehistoric Women en ajoutant cette fois des vénusiennes, en l’occurrence Mamie Van Doren et autres jeunes blondes partiellement dévêtues. Là, on touche le fond…

* Pavel Klushantsev n’a réalisé qu’un seul long métrage de fiction. Il a en outre réalisé des documentaires scientifiques dont un sur l’énergie nucléaire en 1956, un sur la conquête de l’espace en 1958, un sur la Lune en 1965, un sur Mars en 1968 et, enfin, un sur l’utilisation des images prises depuis l’espace dans une optique écologique en 1970. On ne pourra donc pas dire que ce fut un homme en retard sur son temps !

La Planète des Tempêtes
Le premier pas de l’homme sur Vénus dans La Planète des tempêtes de Pavel Klushantsev.

la Planète des Tempêtes