27 avril 2023

Le Braquage du siècle (2020) de Ariel Winograd

Titre original : « El robo del siglo »

Le Braquage du siècle (El robo del siglo)Argentine, 2006. Un groupe de cambrioleurs s’apprête à réaliser un des plus célèbres et des plus ingénieux braquages de l’histoire d’Argentine, celui de la banque Río…
Le Braquage du siècle est un film argentin réalisé par Ariel Winograd. Il s’inspire de faits réels. Le cerveau de ce casse très célèbre en Argentine a même participé à l’écriture du scénario ! Le film est plutôt une comédie : le réalisateur ne cherche pas tant à créer un suspense qu’à louer l’ingéniosité dont ces malfrats amateurs ont fait preuve (le cerveau de l’opération est un artiste-plasticien, prof de judo et gros fumeur de cannabis). Le montage joue avec la préparation et la mise en pratique pour créer l’humour et l’inattendu, une construction qui n’est pas sans rappeler celle d’Ocean’s Eleven de Soderbergh. L’interprétation est parfaite, Guillermo Francella a une présence folle avec son regard très clair ; c’est une star du cinéma argentin. L’ensemble est plaisant et (selon la formule consacrée) joyeusement amoral.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Guillermo Francella, Diego Peretti, Luis Luque, Pablo Rago
Voir la fiche du film et la filmographie de Ariel Winograd sur le site IMDB.

Le Braquage du siècle (El robo del siglo)Guillermo Francella et Diego Peretti dans Le Braquage du siècle (El robo del siglo) de Ariel Winograd.

Le Braquage du siècle (El robo del siglo)Le Braquage du siècle (El robo del siglo) de Ariel Winograd.

20 mars 2020

Une femme d’affaires (1981) de Alan J. Pakula

Titre original : « Rollover »

Une femme d'affaires (Rollover)Le dirigeant d’une grande entreprise chimique est assassiné pour une raison inconnue. Forte de toutes les parts dont elle a héritées, sa jeune veuve projette de prendre la direction du conglomérat et de racheter une autre entreprise. Au même moment, pour redresser une banque en difficulté, un brillant financier recherche un client qui aurait besoin d’un prêt important…
Les films principaux d’Alan J. Pakula des années soixante dix ont pour thème les machinations occultes du monde politique (Klute, A cause d’un assassinat , Les hommes du Président). C’est encore le cas pour ce Rollover qui alerte sur les manœuvres financières, incompréhensibles pour beaucoup mais susceptibles de créer des dommages importants. Que les basses manœuvres décrites (1) soient un peu farfelues n’est pas si important car Pakula se situe dans l’exploration des possibles : le film a été parfois décrit comme un des rares exemples de « science-fiction financière », terme qui le décrit parfaitement. On peut aussi considérer qu’il préfigure les scandales financiers des décennies à venir. Dans sa forme et ses décors, Rollover est un film élégant. Le réalisateur mêle au propos un volet romantique qui vient un peu l’obscurcir, toutefois, et il montre une étrange fascination pour ses deux personnages et le monde de l’argent dans lequel ils vivent (2). Le film devient dès lors quelque peu ambigu. Est-ce pour cette raison que le film a été si mal reçu ?
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jane Fonda, Kris Kristofferson, Hume Cronyn, Josef Sommer
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Voir les autres films de Alan J. Pakula chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Rollover est un terme financier qui désigne le renouvellement d’un dépôt à terme.

(1) Le complot se concentre sur les marchés des changes : faire chuter le dollar en privant les grandes banques de liquidités et en transformant les dépots saoudiens en dollars en or.
(2) Outre les robes affriolantes de Jane Fonda, on pourra admirer les nombreuses peintures modernes dans les décors.

Une femme d'affaires (Rollover)Jane Fonda et Kris Kristofferson dans Une femme d’affaires (Rollover) de Alan J. Pakula.

9 juin 2019

L’Arnaqueuse (1970) de Peter Hall

Titre original : « Perfect Friday »

L'arnaqueuseA Londres, Mister Graham (Stanley Baker) est un sous-directeur de banque qui envie ses riches clients et trouve sa vie bien ennuyeuse. Il décide de voler de l’argent dans la chambre forte. Pour cela, il a besoin d’un et d’une complice. Ce seront Lady Britt Doreset (Ursula Andress), aussi dépensière que désargentée, et son mari, un Lord oisif (David Warner)…
Peter Hall (Sir Peter Reginald Frederick Hall) a beaucoup plus marqué le théâtre shakespearien britannique que le cinéma, pour lequel il n’a que peu tourné. Son film le plus marquant est certainement Akenfield (1974), adaptation d’un roman de Ronald Blythe. Perfect Friday est beaucoup plus léger : il s’agit d’une histoire d’escroquerie, qui ne parait pas particulièrement originale (surtout à nos yeux modernes) mais qui repose sur un bon trio d’acteurs. Ils font tous trois une solide prestation. Bien entendu, le film utilise largement les charmes d’Ursula Andress pour rendre l’ensemble plus avenant et plaisant. Le suspense est assez présent dans la dernière partie. On notera l’importance du mensonge dans cette histoire : les personnages se mentent mutuellement à peu près constamment, sans que ce soit caché au spectateur, bien au contraire…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ursula Andress, Stanley Baker, David Warner
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Perfect Friday
Ursula Andress et Stanley Baker dans L’arnaqueuse de Peter Hall.

28 mai 2019

Braquage à l’ancienne (2017) de Zach Braff

Titre original : « Going in Style »

Braquage à l'ancienneTrois amis octogénaires voient le paiement de leur pension de retraite versée par leur entreprise interrompu. Et la banque de l’un d’eux menace de saisir sa maison. Ayant assisté par hasard au braquage de sa banque, il convainc les deux autres de braquer la banque à leur tour…
Braquage à l’ancienne est le remake de Going in Style, amusante comédie peu connue réalisée par Martin Brest en 1979. Hélas, malgré un excellent plateau d’acteurs, cette nouvelle version de Zach Braff ne parvient pas à la même réussite. Bien entendu, il ne faut pas tenter de prendre cette histoire farfelue au sérieux mais le scénariste semble avoir été tout de même un peu paresseux. Il faut donc attendre les bonnes répliques pour esquisser un sourire mais elles sont trop rares. Les acteurs semblent s’amuser plus que nous. Au beau trio principal, il faut ajouter la présence d’Ann-Margret que l’on n’avait pas vue depuis longtemps, avec toujours autant de charme à plus de 75 ans, et Christopher Lloyd toujours aussi frappadingue. Dommage que le résultat soit si décevant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Morgan Freeman, Alan Arkin, Ann-Margret, Matt Dillon, Christopher Lloyd, John Ortiz
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Braquage à l'ancienne
Alan Arkin, Morgan Freeman et Michael Caine dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Ann-Margret dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Christopher Lloyd dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Précédente version :
Going in Style de Martin Brest (1979) avec George Burns, Art Carney et Lee Strasberg. Le film n’est pas sorti en France.

7 février 2018

The Big Short: Le casse du siècle (2015) de Adam McKay

Titre original : « The Big Short »

The Big Short: Le casse du siècleEn 2005, un excentrique gestionnaire de fonds spéculatifs découvre que le système des prêts immobiliers regroupés en titrisations hypothécaires est très fragile : le risque de défaillance est très sous-estimé alors que les taux s’apprêtent à remonter. Il décide parier sur la baisse de ces titres…
The Big Short (« short-er » dans le langage des traders signifie parier sur la baisse de quelque chose) est adapté d’un best-seller de Michael Lewis publié en 2010. Il raconte l’histoire des quelques très rares gestionnaires de fonds qui ont pressenti la crise des subprimes de 2007. Le récit insiste sur leur personnalité atypique (réflexe hollywoodien classique) et sur l’incrédulité à laquelle ils se sont heurtés. Leurs motivations sont toutefois essentiellement financières : prendre une position contraire au marché pour qu’elle soit très lucrative. L’un d’entre eux a bien un discours plus général mais extrêmement confus car lié à une situation psychologique personnelle « compliquée » qui l’a rendu asocial. Le propos est assez technique avec tout le jargon du domaine mais a le mérite d’être assez juste. Si le film explique bien les mécanismes, il n’offre cependant aucune réflexion de fond. Le montage est extrêmement désagréable, avec une succession très rapide de plans, qui sont parfois plutôt des flashs que des plans… Tout aussi désagréable est l’utilisation excessive des mouvements ultra-rapides de caméra, sans doute pour nous mettre dans l’ambiance pressée (et stressée) du monde de la finance. Le premier tiers du film est ainsi particulièrement pénible à regarder. Producteur du film, Brad Pitt s’est réservé le seul rôle calme de l’histoire : un ex-gestionnaire reconverti dans les petites graines bio…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Christian Bale, Steve Carell, Brad Pitt
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The Big Short
Christian Bale dans The Big Short de Adam McKay.

The Big Short
Steve Carell et Ryan Gosling dans The Big Short de Adam McKay.

21 août 2017

Une veine de… (1951) de Irving Cummings

Titre original : « Double Dynamite »

Une veine de...Un modeste employé de banque (Frank Sinatra) et sa jolie collègue (Jane Russell) attendent d’avoir plus d’argent pour se marier. Le serveur du café où ils mangent tous les midis (Groucho Marx) leur conseille d’être plus aventureux. De façon tout à fait fortuite, Il va gagner une grosse somme d’argent le jour-même où la banque découvre un trou dans ses comptes… Tourné à la fin de l’année 1948, cette comédie sera remisée pendant trois années par Howard Hughes qui venait de racheter la RKO. Finalement, le magnat changea le titre de It’s Only Money en Double Dynamite avec une affiche qui n’a rien à voir avec le film et qui met en avant la poitrine de Jane Russell (inutile de préciser la nature de la dynamite en question… on nage dans le bon goût). Dans le même temps, Sinatra, peu apprécié d’Howard Hughes, est descendu de la première à la troisième position sur l’affiche. Le scénario manque d’éclat et n’a rien de remarquable. En fait, c’est la présence de Groucho Marx qui donne de l’intérêt au film : il nous gratifie de quelques répliques dont il a le secret. Il est la seule source d’humour, un humour bienvenu car Sinatra et Jane Russell sont assez fades. Le film n’eut aucun succès à l’époque.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jane Russell, Groucho Marx, Frank Sinatra
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Remarque :
* Les deux chansons sont assez réussies :
Kisses and Tears chantée par Frank Sinatra et Jane Russell,
It’s Only Money chantée par Frank Sinatra et Groucho Marx,
toutes deux composées par Jule Styne et Sammy Cahn.

Double Dynamite
Frank Sinatra, Groucho Marx et Jane Russell dans Double Dynamite de Irving Cummings.

10 août 2017

La Ruée (1932) de Frank Capra

Titre original : « American Madness »

La RuéeLe directeur d’une grande banque est contesté par son conseil d’administration car il octroie trop de prêts. Parallèlement, l’un de ses caissiers subit le chantage d’un gangster pour des dettes de jeu… Tourné au moment-même où Roosevelt introduisait le New Deal, cet American Madness de Frank Capra en reprend certains des thèmes, notamment l’idée que l’argent doit circuler pour relancer l’économie au lieu de dormir dans des coffres de banque. C’est aussi l’un des premiers films à traiter de la panique financière qui avait secoué le pays deux ans plus tôt. Le scénario, signé Robert Riskin, est tout à fait dans l’esprit de nombreux films de Capra avec notamment cette grande foi en l’individu. Sur de nombreux plans, il préfigure It’s a wonderful Life que le réalisateur tournera en 1946. Capra a opté pour des solutions audacieuses au montage, notamment en accélérant certains plans, d’environ un tiers : le rythme est particulièrement enlevé. Walter Huston est assez remarquable dans le rôle du banquier.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Huston, Pat O’Brien, Kay Johnson, Constance Cummings, Gavin Gordon
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Remarque :
Le film a été commencé par Allen Dwan avant d’être rapidement remplacé par Capra qui reprit tout à zéro. Allan Dwan réalisera The Inside Story en 1948 sur un thème assez similaire.

American Madness
Pat O’Brien et Walter Huston dans La Ruée de Frank Capra.

23 décembre 2016

Bonnie and Clyde (1967) d’ Arthur Penn

Bonnie et ClydeEtats Unis, années 30. Pour impressionner Bonnie qu’il vient de rencontrer, Clyde rançonne sous ses yeux un commerçant local et entraîne la jeune femme dans sa fuite. Se prenant au jeu, ils se mettent à braquer des petites banques et rapidement leur épopée devient plus sanglante… Avec Bonnie and Clyde, la Warner semble renouer avec sa grande spécialité du début des années trente : le film de gangster. Mais, sans renier cet héritage, Arthur Penn apporte un ton totalement nouveau. Empreint d’un certain lyrisme, son film est étonnamment complet avec de l’aventure, de l’humour, du tragique, de la critique sociale et de la violence. Arthur Penn refuse la linéarité et fait constamment des ruptures de ton et de rythme. On a beaucoup reproché à Arthur Penn d’avoir fait l’apologie de la violence, d’avoir idéalisé son couple de hors-la-loi. Il est vrai qu’il les représente comme des aventuriers totalement immatures et qu’il semble parfois vouloir en faire de grands héros romantiques, mais le propos de Penn est surtout de montrer qu’ils sont le fruit de leur époque, la Grande Dépression. Le couple cherche son identité et le côté fortement narcissique de leur comportement vient renforcer cette impression : ils se mettent en scène, fabriquent eux-mêmes leur mythe et scrutent l’image qu’ils renvoient. Le film a frappé par sa représentation de la violence : alors que l’Amérique est en pleine guerre du Vietnam, Arthur Penn estime que l’heure n’est plus à refuser de voir, il montre le sang (notamment lors de la mort du frère) afin de rendre la souffrance palpable. La scène finale reste dans les esprits (elle est toutefois très proche de la réalité). Un temps méprisé à sa sortie, notamment par la critique française, Bonnie and Clyde est indéniablement un film marquant, il a influencé les cinéastes du Nouvel Hollywood. Ce fut aussi un gros succès populaire.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Warren Beatty, Faye Dunaway, Michael J. Pollard, Gene Hackman, Estelle Parsons, Gene Wilder
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Remarques :
* Bonnie and Clyde est le premier long métrage pour le jeune Gene Wilder, qui apparaît dans un petit rôle.
* Lorsque le couple se réfugie dans un cinéma, on voit à l’écran le ballet musical We’re in the money (chantée par Ginger Rogers) extrait du film Chercheuses d’or (Gold Diggers of 1933) de Mervyn LeRoy (1933).
* L’utilisation d’un morceau fondateur du Bluegrass, Foggy Mountain Breakdown joué par Flatt & Scruggs en 1949, lors de certaines poursuites automobiles a fortement contribué à étendre la popularité de ce style de musique dans le monde.

Bonnie and Clyde
Gene Hackman, Warren Beatty et Faye Dunaway dans Bonnie et Clyde d’Arthur Penn.

Bonnie and Clyde
Faye Dunaway, Denver Pyle et Warren Beatty dans Bonnie et Clyde d’Arthur Penn.

Bonnie and Clyde
A gauche, la vraie Bonnie Parker (ca. 1932). A droite, Faye Dunaway dans Bonnie et Clyde d’Arthur Penn.

24 octobre 2014

Prends l’oseille et tire-toi! (1969) de Woody Allen

Titre original : « Take the Money and Run »

Prends l'oseille et tire-toi!Fort de son succès en tant que scénariste et acteur comique, Woody Allen, âgé de 33 ans, passe à la réalisation pour se mettre lui-même en scène. Il utilise un scénario écrit de longue date avec un ami. Prends l’oseille et tire-toi! raconte l’histoire d’un pilleur de banques parfaitement atypique : malchanceux, maladroit, trouillard, le personnage ne correspond en rien à l’image du gangster. Le film a la forme d’un reportage sérieux avec commentaires en voix-off et témoignages à la clef (les parents n’ont accepté de témoigner qu’à la condition de porter des masques!) Cette forme permet à Woody Allen de placer un très grand nombre de gags, parfois très courts, toujours très inventifs et souvent mémorables (tels le joueur de violoncelle qui tente de suivre une fanfare en train de défiler, le caissier qui n’arrive pas à déchiffrer le mot transmis par le pilleur, le pistolet en savon, les forçats attachés, etc. etc.) Cette structure un peu morcelée est caractéristique de ses premiers films, Prends l'oseille et tire-toi!il faudra attendre Sleepers pour qu’il adopte une structure narrative continue. Avec Prends l’oseille et tire-toi!, Woody Allen se situe pleinement dans l’héritage direct de Chaplin et surtout des Marx Brothers (on notera que le masque utilisé par les parents est un masque de Groucho Marx).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Janet Margolin
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Prends l'oseille et tire-toi! (Take the Money and Run)Woody Allen et Janet Margolin dans Prends l’oseille et tire-toi! (Take the Money and Run) de Woody Allen.

15 février 2014

Allô… brigade spéciale (1962) de Blake Edwards

Titre original : « Experiment in Terror »
Autre titre (UK) : « The Grip of Fear »

Allô... brigade spécialeAlors qu’elle rentre chez elle, Kelly Sherwood est agressée dans son garage par un homme dont elle ne voit pas le visage qui la menace de représailles si elle n’accepte pas de voler pour lui une grosse somme d’argent dans la banque où elle travaille… Avant Allô… brigade spéciale, Blake Edwards n’avait réalisé que des comédies. Pour sa première production indépendante, il choisit toutefois un genre qui lui tient tout autant à coeur : le policier. Il s’attache à créer une atmosphère et ce dès le tout début du film, dans cette première scène du garage, assez oppressante où s’installent des rapports très particuliers entre le bourreau et sa victime. L’ensemble montre beaucoup de style, impression encore accentuée par la superbe photographie en noir et blanc assez contrasté. La musique de Henry Mancini est superbe (notamment celle du générique). Allô… brigade spéciale a paru trop sophistiqué aux yeux de certains. C’est pourtant l’un des plus beaux films du réalisateur : plus que dans tout autre, il fait montre d’un style assez remarquable tout en donnant une grande importance à l’histoire.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Lee Remick, Stefanie Powers, Ross Martin
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Remarques :
* Il semble assez évident que le film Allô… brigade spéciale a influencé David Lynch. Il est d’ailleurs difficile de ne pas penser à ce réalisateur dès la fin du générique quand on voit ce superbe panneau indicateur « Twin Peaks » en gros plan (c’est le nom du quartier de San Francisco où habite la victime). Le style et l’atmosphère sont assez proches. On pourra remarquer aussi certaines similitudes entre la scène du garage et une scène de Sailor et Lula.
* Le scénario est l’adaptation du livre « Operation Terror » de Mildred et Gordon Gordon. Le couple a écrit lui-même l’adaptation.
* Le film est l’un des rares films avec Ross Martin, acteur qui a beaucoup tourné pour la télévision et qui est très célèbre pour être l’Artemus Gordon des Mystères de l’Ouest.