25 mai 2020

L’Affaire de Trinidad (1952) de Vincent Sherman

Titre original : « Affair in Trinidad »

L'affaire de Trinidad (Affair in Trinidad)Sur l’île de Trinidad aux Antilles, le corps d’un résident américain est retrouvé dans l’eau du port. L’enquête officielle conclut à un suicide, mais les autorités restent sceptiques. Sa femme est danseuse dans un cabaret.  Son frère arrive sur l’île peu après. Il avait été appelé par le défunt et refuse de croire à un suicide…
Harry Cohn, patron de la Columbia, n’a pas la réputation de faire de la dentelle. Pour célébrer le retour de Rita Hayworth sur les écrans après trois ans d’absence (1), il concocte un film sur mesure calqué sans complexe sur celui qui l’a propulsée au rang de sex-symbol : Gilda. L’histoire est pratiquement la même et Glenn Ford a été rappelé pour reformer le tandem. Le point fort du film n’est pas le scénario qui ne réserve aucune surprise mais bien le charme de l’actrice. Rita Hayworth est absolument superbe dans les robes dessinées par Jean Louis (déjà présent pour Gilda) et elle nous gratifie de deux numéros de chant particulièrement suggestifs, du genre qui vous cloue au fauteuil (comme dans Gilda…) Sa présence rend le film fort plaisant malgré tous ses défauts. Les critiques furent mauvaises mais le succès commercial fut immense.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Glenn Ford, Alexander Scourby, Valerie Bettis, Torin Thatcher
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Remarques :
* L’Affaire de Trinidad est le quatrième des cinq films que Rita Hayworth et Glenn Ford ont tournés ensemble.
* Outre les multiples emprunts à Gilda, le réalisateur a avoué dans son autobiographie que les scénaristes avaient repris des éléments de Notorious d’Hitchcock.

(1) Trois ans auparavant, Rita Hayworth au sommet de sa gloire avait laissé le monde du cinéma sans voix en déclarant arrêter sa carrière d’actrice pour épouser le prince Ali Khan. Ce mariage tourna rapidement au désastre.

L'affaire de Trinidad (Affair in Trinidad)Alexander Scourby, Glenn Ford et Rita Hayworth dans L’affaire de Trinidad (Affair in Trinidad) de Vincent Sherman.

L'affaire de Trinidad (Affair in Trinidad)Glenn Ford dans L’affaire de Trinidad (Affair in Trinidad) de Vincent Sherman.

23 mai 2020

The Girl of the Golden West (1915) de Cecil B. DeMille

The Girl of the Golden WestDans un camp de chercheurs d’or, le shérif Jack Rance voudrait bien épouser la « fille », une orpheline héritière du saloon local. Mais celle-ci rencontre le bandit Ramerrez sous une fausse identité et une idylle commence à naître…
The Girl of the Golden West de Cecil B. DeMille est la première adaptation de la pièce à succès de David Belasco écrite en 1905. Les adaptations de pièces de théâtre pour le cinématographe étaient alors courantes, Cecil B. DeMille en a réalisée de nombreuses en 1914-1915. Il  se forgeait ainsi une première expérience. Il est un peu difficile de détecter les qualités qu’il montrera très rapidement par la suite : nous sommes loin de The Cheat qu’il tournera peu après, que ce soit dans la maitrise du déroulement du récit, dans le montage ou dans la lumière. La séquence la plus remarquable est une partie de poker pour sceller le sort d’un homme où le réalisateur parvient à créer une réelle tension. L’interprétation de Theodore Roberts (le shérif) est bien trop théâtrale, par son jeu et sa prestance, défaut qui était encore très courant en ce milieu des années 1910. Un film pas vraiment remarquable. (Film muet, 45 mn).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mabel Van Buren, Theodore Roberts, House Peters
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Remarque :
* Autres adaptations de la pièce de David Belasco :
The Girl of the Golden West d’Edwin Carewe (1923) avec Sylvia Breamer
The Girl of the Golden West de John Francis Dillon (1930) avec Ann Harding
The Girl of the Golden West (La belle cabaretière) de Robert Z. Leonard (1938), comédie musicale avec Jeanette MacDonald

The Girl of the Golden West??, Mabel Van Buren et Theodore Roberts dans The Girl of the Golden West de Cecil B. DeMille.

22 mai 2020

Toy Story 4 (2019) de Josh Cooley

Toy Story 4Devenu adolescent, le jeune Andy a donné tous ses jouets. Woody est maintenant chez Bonnie, une petite fille, mais il est loin d’être son jouet préféré. Alors que Bonnie s’apprête à passer son premier jour à l’école maternelle, Woody s’inquiète pour elle et parvient à se mettre dans son sac à dos. C’est grâce à lui que Bonnie va se créer un nouveau jouet avec une fourchette. Mais ce dernier ne veut pas être un jouet…
Généralement, la qualité des suites de films s’inscrit sur une pente descendante. Pour Toy Story, il n’en est rien et ce quatrième opus montre une inventivité et une qualité dans l’écriture absolument remarquable. C’est un film très complet qui amuse, émeut et émerveille. Le créativité est toujours aussi vivace chez Pixar.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Tim Allen, Annie Potts
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Toy Story 4Forky et Woody dans Toy Story 4 de Josh Cooley.

Toy Story 4Buzz Lightyear, Woody et Bo Peep dans Toy Story 4 de Josh Cooley.

20 mai 2020

Comme des rois (2017) de Xabi Molia

Comme des roisEscroc à la petite semaine, Joseph Peretti ne travaille bien qu’en association avec son fils Micka qui est de plus en plus las de se faire traiter comme un moins que rien par lui. Et, avec une fille célibataire enceinte, une grand-mère à charge, une femme qui ne travaille pas et un propriétaire qui veut récupérer ses loyers, les lendemains ne chantent guère pour Joseph Peretti…
Comme des rois est le troisième long métrage de Xavier Molia qui en a écrit le scénario. Il traite de la transmission et des rapports père-fils dans le cadre très particuliers d’arnaqueurs de petit calibre. Le cinéaste dit avoir voulu garder une forme de légèreté et d’humour tout en traitant de la dureté des conditions sociales. Ce n’est pas vraiment le cas. On est plutôt atterré par la multiplication des plans foireux du père, ce qui bloque toute empathie, et le misérabilisme du propos finit par mettre mal à l’aise. C’est le genre de film que l’on n’ose pas trop condamner et, dès lors, on se raccroche aux branches en louant la prestation des acteurs… C’est ce qu’a fait la critique qui a  louangé ce film finalement assez déprimant.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud
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Homonyme :
Comme des rois de François Velle (1997) avec Stéphane Freiss.

Comme des roisKacey Mottet Klein et Kad Merad dans Comme des rois de Xabi Molia.

18 mai 2020

Alita: Battle Angel (2019) de Robert Rodriguez

Alita: Battle AngelEn l’an 2563, le Dr Dyson Ido, médecin spécialisé dans les augmentations biomécaniques, trouve dans une décharge à ciel ouvert les restes d’une androïde. Dans sa clinique, après lui avoir donné un nouveau corps, il parvient à réveiller la jeune cyborg qui reste amnésique. Rapidement, elle se découvre des réflexes combatifs et une force surhumaine…
James Cameron a nourri le projet d’adapter le manga Gunnm (9 tomes de 220 pages) depuis le début des années 2000 mais l’a sans cesse repoussé. Il a fini par en confier la réalisation à Robert Rodriguez, lui restant scénariste et producteur. Cette fable de science-fiction se situe dans la veine cyberpunk tout en offrant une bonne part de rêve. Si les mécanismes du récit et même le monde créé peuvent paraître peu originaux, le résultat est assez fort et marquant. L’héroïne est aussi étrange qu’attachante. Le parti-pris de lui donner (grâce à un effet numérique) des yeux plus grands que la normale, à l’instar des personnages de mangas, se révèle efficace pour exprimer sa nature artificielle. Les séquences d’action sont virevoltantes, brutales sans être sanglantes, la violence paraissant irréelle. L’ensemble a un petit côté enfantin, laissant une bonne place à l’émerveillement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly, Mahershala Ali, Keean Johnson
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Alita: Battle AngelRosa Salazar et Keean Johnson dans Alita: Battle Angel de Robert Rodriguez.

Alita: Battle AngelRosa Salazar et Christoph Waltz dans Alita: Battle Angel de Robert Rodriguez.

16 mai 2020

Un ancien flirt (1927) de Fred Guiol et F. Richard Jones

Titre original : « Love ‘Em and Weep »

Un ancien flirt (Love 'Em and Weep) (Film muet, 20 mn env., 2 bobines) Titus Tillsbury (James Finlayson), homme respectable et respecté, prépare un discours avec son secrétaire particulier, Romaine Ricketts (Stan Laurel), lorsque surgit « Peaches » (Mae Busch), une ravissante jeune femme avec qui il a eu une aventure. Elle lui montre une photo compromettante et menace de ruiner sa carrière…
Chronologiquement parlant, Love ‘Em and Weep est le quatrième ou cinquième film de Laurel et Hardy (1) mais, s’ils font tous les deux partie de l’écurie d’Hal Roach,  le duo n’est pas vraiment encore bien établi : Stan Laurel a un rôle certes assez important mais c’est un second rôle, qui ne lui permet donc pas de développer son jeu si particulier, et Oliver Hardy ne fait que de la figuration. Le premier rôle est tenu par James Finlayson, solide comique avec tout un jeu de mimiques hilarantes. C’est une comédie fort bien construite avec de bonnes trouvailles de gag. Une version parlante sera refaite quatre ans plus tard par le duo Laurel & Hardy qui auront cette fois les premiers rôles : Chickens Come Home.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mae Busch, Stan Laurel, James Finlayson, Oliver Hardy, Charlotte Mineau, Vivien Oakland
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(1) Suivant que l’on compte ou pas Le Veinard (The Lucky Dog) de 1921.

Un ancien flirt (Love 'Em and Weep)James Finlayson / Mae Busch et James Finlayson dans Un ancien flirt (Love ‘Em and Weep) de Fred Guiol et F. Richard Jones.

Un ancien flirt (Love 'Em and Weep)Stan Laurel et Oliver Hardy dans Un ancien flirt (Love ‘Em and Weep) de Fred Guiol et F. Richard Jones.
(Les deux acteurs n’ont aucun plan en commun.)

16 mai 2020

Quand les poules rentrent au bercail (1931) de James W. Horne

Titre original : « Chickens Come Home- »

Quand les poules rentrent au bercail (Chickens Come Home-)(Court métrage, 30 mn) Oliver Hardy est un homme d’affaires important et respectable. Mais, alors qu’il s’apprête à briguer la mairie de la ville, une femme avec qui il a eu une aventure avant de se marier fait irruption dans son bureau. Elle menace de donner aux journaux une photo compromettante…
Chickens come home est le remake parlant du court métrage muet Love’em and weep, à ceci près qu’Oliver Hardy reprend le rôle tenu par James Finlayson (qui devient son majordome). Stan Laurel et Mae Busch gardent le même personnage. Laurel et Hardy n’ont finalement qu’assez peu de scènes ensemble ce qui affaiblit l’humour. Les personnages féminins sont très exagérés et crient beaucoup, ce sont de véritables dragons (c’est souvent le cas chez Laurel et Hardy). Les scènes les plus comiques, à mes yeux, sont celles entre Hardy et son serviteur Finlayson. Cependant beaucoup d’amateurs du duo voient là l’un de leurs meilleurs court métrages. Personnellement, je préfère la première version.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Mae Busch, Thelma Todd, James Finlayson
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Quand les poules rentrent au bercail (Chickens Come Home)Mae Busch, Oliver Hardy, Thelma Todd et Stan Laurel dans Quand les poules rentrent au bercail (Chickens Come Home) de James W. Horne.

14 mai 2020

Objectif Lune (1967) de Robert Altman

Titre original : « Countdown »

Objectif Lune (Countdown)Alors que le programme Apollo de la NASA a besoin encore d’une année pour envoyer des hommes sur la Lune, les américains apprennent que les russes sont sur le point d’aboutir. Pour ne pas se faire doubler, Washington décide d’envoyer dès maintenant un homme seul qui devra attendre un an dans un abri spécial la mission Apollo capable de le ramener sur la Terre…
Countdown est adapté du roman The Pilgrim Project de Hank Searls paru en 1965. Le film marque le retour de Robert Altman au cinéma après dix années de télévision. Il l’a tourné… mais pas monté, puisqu’il fut renvoyé par la Warner (1). Le récit tend à opposer l’humain au scientifique : d’abord par les réticences de tous les proches de l’astronaute choisi, par celles du médecin et aussi par les réactions incontrôlées de l’homme lors de la mission. Tout cela aurait pu donner un film intéressant mais, hélas, donne trop souvent l’impression d’un soap-opera sans grande profondeur. En outre, les scènes dans la capsule ou sur la Lune trahissent un manque de budget (la démarche de James Caan sur la Lune consiste à trainer des pieds dans un scaphandre d’opérette). On peut penser que le résultat final aurait certainement été différent si Robert Altman avait contrôlé son projet jusqu’au bout.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: James Caan, Joanna Moore, Robert Duvall, Barbara Baxley
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Remarques :
* Le film est sorti aux Etats-Unis dix-huit mois avant la mission Apollo 11 qui a permis à un homme de marcher sur la lune.
* Countdown est sorti aux Etats-Unis en double-programme avec le film de John Wayne Les Bérets verts. Ce dernier engendra une telle polémique que personne ne parla de Countdown qui fut rapidement retiré des circuits.

(1) Robert Altman fut renvoyé le soir du dernier jour de tournage par Jack L. Warner parce qu’il avait filmé des scènes où plusieurs acteurs parlaient en même temps, ce qu’il considérait comme une faute professionnelle. Quelques scènes additionnelles furent tournées par le producteur William Conrad.

Objectif Lune (Countdown)James Caan dans Objectif Lune (Countdown) de Robert Altman.

12 mai 2020

La Reine des rebelles (1941) de Irving Cummings

Titre original : « Belle Starr »

La Reine des rebelles (Belle Starr)Etats-Unis, état du Missouri. Pendant la guerre de Sécession, Belle Shirley est restée seule à la tête du vaste domaine familial. Lorsque son frère revient avec l’annonce de la reddition, elle refuse d’accepter la défaite et se joint à la cause du capitaine sudiste rebelle Sam Starr…
Le succès d’Autant en emporte le vent (MGM, 1939) a généré chez les studios hollywoodiens un appétit soudain pour les histoires dont les personnages principaux défendent les « valeurs du Sud ». Ici, la Fox s’est emparée d’une hors-la-loi légendaire, Belle Starr, pour la transformer en ersatz de Scarlett O’Hara. Inutile de dire que la vérité historique n’a pas été l’objectif premier de cette entreprise. Le rôle-titre devait être tenu par Barbara Stanwyck qui refusa peu avant le tournage et, après plusieurs autres refus, c’est la jeune Gene Tierney qui fut choisie. Il s’agit de son quatrième long métrage. Elle ne fait pas une grande prestation mais, malgré un évident manque d’expérience et des roulements d’yeux à foison, montre une certaine présence à l’écran. La mise en scène d’Irving Cummings est sans relief, semblant un peu bâclée. L’ensemble est bien terne, juste sauvé par un beau Technicolor. En outre, l’idéologie véhiculée, ouvertement pro-sudiste avec relents de racisme, est assez déplaisante. Le film connut un beau succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, Gene Tierney, Dana Andrews, Shepperd Strudwick
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La Reine des rebelles (Belle Starr)Randolph Scott et Gene Tierney dans La Reine des rebelles (Belle Starr) de Irving Cummings.

10 mai 2020

Herbes flottantes (1959) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Ukikusa »

Herbes flottantes (Ukikusa)Une petite troupe de théâtre kabuki débarque dans un village de pêcheurs au sud du Japon. Il y a des années, leur meneur, Komajuro, avait eu une aventure avec l’une des habitantes. De leur brève union est né un garçon, Kiyoshi, qui ignore tout de l’identité de son père. Mais ce dernier n’est pas le seul à qui Komajuro a caché la vérité. Lorsque Sumiko, sa maîtresse actuelle et comédienne de la troupe, découvre l’existence de Kiyoshi et de sa mère, elle décide de se venger…
Yasujirô Ozu avait déjà mis en scène en 1934 cette histoire qu’il a écrite avec Tadao Ikeda. Ce très beau film, Histoires d’herbes flottantes, était muet et en noir et blanc. Le cinéaste l’aimait beaucoup et il a décidé vingt cinq ans plus tard d’en faire une nouvelle version. C’est un très beau mélodrame, qui s’installe lentement et aborde les thèmes de la responsabilité et de l’image de soi. Comme toujours avec Ozu, la forme est enthousiasmante. Le film est graphiquement très beau, avec ses plans fixes à la composition complexe (multiples plans et multiples cadres) et une utilisation de la couleur assez remarquable (il enrichit ses plans de « taches » de couleur rouge à la façon d’un peintre). La vision d’un film d’Ozu est toujours une expérience assez unique et Herbes flottantes ne déroge pas à la règle.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Ganjirô Nakamura, Machiko Kyô, Ayako Wakao, Hiroshi Kawaguchi, Haruko Sugimura
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Remarques :
* Les « herbes flottantes » du titre font référence aux lentilles d’eau ; cette plante flottante figure souvent dans la poésie japonaise comme allégorie pour les errements ou une vie sans but.
* Précédente version :
Histoires d’herbes flottantes (Ukikusa monogatari) (muet, 1934) de Yasujirô Ozu

Herbes flottantes (Ukikusa)Ayako Wakao dans Herbes flottantes (Ukikusa) de Yasujirô Ozu.
(bel exemple de ces fameux regards-caméra spécifiques à Ozu)

Herbes flottantes (Ukikusa)Machiko Kyô et Ganjirô Nakamura dans Herbes flottantes (Ukikusa) de Yasujirô Ozu.
Une séquence étonnante où les deux personnages, en violente dispute, sont séparés par une pluie battante formant rideau.