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29 février 2020
Blog cinéma, commentaires de films ... (anciennement films.blog.lemonde.fr)
29 février 2020
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28 février 2020
Russie, début du XXe siècle. Raspoutine, paysan illettré mais doué d’un charisme et d’un magnétisme hors du commun, a acquis une réputation de faiseur de miracles. Certains le voient comme un envoyé de Dieu. Le couple impérial de Russie décide de faire appel à lui pour tenter de soulager les souffrances de leur fils hémophile…
La Tragédie impériale est basé sur un roman de l’allemand Alfred Neumann. Tout sonne très juste dans l’évocation de cette figure historique sur laquelle subsistent de grandes zones d’ombre. L’approche retenue est de présenter Raspoutine comme un grand connaisseur de l’âme humaine tout en soulignant certaines contradictions du personnage. Que ce soit dans les décors ou l’éclairage, tout semble parfaitement dosé, sans recherche du spectaculaire. Ce personnage complexe est parfait pour Harry Baur, qui fait une prestation puissante mais mesurée. Les seconds rôles sont parfaitement tenus. L’histoire est prenante. Trop peu connu, le film ressort aujourd’hui en DVD dans une version restaurée. Il le mérite largement.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Harry Baur, Marcelle Chantal, Pierre Richard-Willm, Jean Worms, Jany Holt
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel L’Herbier sur le site IMDB.
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Remarque :
* La Tragédie impériale (1938), Adrienne Lecouvreur (1938) et Entente cordiale (1939) sont trois films historiques que Marcel L’Herbier appelle des « chroniques filmées ». Il les considère comme « une leçon d’histoire, très proche de la réalité. Il y a une ligne romanesque mais qui ne me semble nullement plaquée. » (Entretien avec Jacques Siclier, Marcel L’Herbier par Noël Burch, Seghers, 1973)
Harry Baur et Carine Nelson dans La Tragédie impériale de Marcel L’Herbier.
26 février 2020
Miss Jane Parker rejoint son père en Afrique alors qu’il est sur le point de se lancer dans une expédition à la recherche du cimetière des éléphants. A la tête d’une quinzaine d’hommes, ils s’enfoncent dans la jungle…
Des multiples adaptations au cinéma du héros inventé par le romancier américain Edgar Rice Burroughs en 1912, la série des films avec le champion de natation Johnny Weissmuller est de loin la plus célèbre. C’est elle qui a imprimé durablement dans les esprits l’image d’un héros au corps lisse et musculeux poussant son fameux cri. Tarzan, l’homme singe est le premier et l’un des meilleurs de cette série. L’histoire n’est pas du tout fidèle aux romans (1), le scénario ne prend même pas la peine d’expliquer comment Tarzan est arrivé là. En revanche, il parvient à créer un imaginaire fort et nous émerveille par son exotisme et son utilisation des animaux. L’ensemble est souligné par érotisme naïf, aussi bien masculin que féminin, qui culminera dans le second film de la série avant d’être étouffé par la généralisation du code Hays dès le troisième. Dans un monde alors en pleine Dépression, le film apporta une échappatoire bienvenue et le succès fut immédiat. Malgré de multiples petits défauts, finalement assez mineurs, le film reste très plaisant à regarder aujourd’hui.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Johnny Weissmuller, Neil Hamilton, C. Aubrey Smith, Maureen O’Sullivan
Voir la fiche du film et la filmographie de W.S. Van Dyke sur le site IMDB.
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Remarques :
* Le film utilise largement les plans documentaires inutilisés de Trader Horn (Horn le trafiquant) de W.S. Van Dyke (1931)
* Maureen O’Sullivan n’était encore pas très connue ce qui explique sa place en quatrième position sur l’affiche. La MGM s’empressera de lui faire signer un contrat long.
(1) A la décharge des scénaristes, il faut préciser que Edgar Rice Burroughs avait vendu à la MGM les droits de ses personnages mais pas des romans.
Maureen O’Sullivan et Johnny Weissmuller dans Tarzan, l’homme singe (Tarzan the Ape Man) de W.S. Van Dyke.
La série des Tarzan avec Johnny Weissmuller :
Avec Maureen O’Sullivan dans le rôle de Jane :
1. Tarzan, l’homme-singe (Tarzan the Ape Man) de W.S. Van Dyke (1932)
2. Tarzan et sa compagne (Tarzan and His Mate) de Cedric Gibbons (1934)
3. Tarzan s’évade (Tarzan Escapes) de Richard Thorpe (1936)
4. Tarzan trouve un fils (Tarzan Finds a Son) de Richard Thorpe (1939)
5. Le trésor de Tarzan (Tarzan’s Secret Treasure) de Richard Thorpe (1941)
6. Les aventures de Tarzan à New-York (Tarzan’s New York Adventure) de Richard Thorpe (1942)
Sans Jane (« partie visiter sa famille en Europe »)
7. Le triomphe de Tarzan (Tarzan Triumphs) de Wilhelm Thiele (1943)
8. Le mystère de Tarzan (Tarzan’s Desert Mystery) de Wilhelm Thiele (1943)
Avec Brenda Joyce dans le rôle de Jane
9. Tarzan et les amazones (Tarzan and the Amazons) de Kurt Neumann (1945)
10. Tarzan et la femme leopard (Tarzan and the Leopard Woman) de Kurt Neumann (1946)
11. Tarzan et la chasseresse (Tarzan and the Huntress) de Kurt Neumann (1947)
12. Tarzan et les sirènes (Tarzan and the Mermaids) de Robert Florey (1948).
25 février 2020
Sandra arrive au terme d’un long arrêt de maladie pour dépression. Le patron de l’entreprise a réparti le travail de Sandra sur les seize autres employés et a décidé de soumettre ses employés à un choix : soit Sandra est réintégrée dans son poste, soit ils obtiennent tous une prime de 1 000 euros pour le travail effectué et Sandra est licenciée. Les employés ont voté pour la prime. Une de ses collègues a obtenu de pouvoir faire un nouveau vote à bulletins secrets le lundi matin et Sandra n’a que les deux jours du week-end pour essayer de convaincre ses collègues de voter pour la garder…
Deux jours, une nuit nous raconte une histoire très humaine sur l’exclusion sociale en temps de crise économique. Une fois de plus, les frères Dardenne excellent à nous transmettre une image du réel. Que la situation ne soit pas très crédible et non conforme au Droit du travail n’est pas si important, c’est le combat de cette femme très fragile pour conserver son emploi que nous suivons avec empathie. Marion Cotillard fait une très belle prestation, intense mais sans éclat spectaculaire.
Elle:
Lui :
Acteurs: Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Catherine Salée
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre et Luc Dardenne sur le site IMDB.
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Fabrizio Rongione et Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne.
24 février 2020
La Flor est un film argentin « en quatre parties et six épisodes », d’une durée totale de 13h30. Le terme « épisode » peut induire en erreur : en fait, il n’y a aucun lien entre ces six histoires si ce n’est que cinq d’entre elles sont jouées par les même quatre comédiennes, issue d’une même compagnie de théâtre. Les quatre premières histoires (symbolisées par les flèches qui partent vers le haut sur l’affiche du film) n’ont pas de fin, la cinquième est une histoire complète (le rond sur le schéma) et la sixième est la fin d’une histoire dont on ne connait pas le début (la tige de la fleur). L’intention du réalisateur est de rendre hommage au cinéma dans tous ses genres : « Je vois pour ma part le film comme un arbre de Noël. Il est un recommencement et un réagencement de ce que le cinéma nous a légué au cours du XXe siècle et qui est en train de disparaître. »
Tout cela me paraissait aussi louable qu’alléchant mais, hélas, mon enthousiasme est vite tombé et j’avoue avoir ressenti le besoin à mi-parcours d’aller lire interview du réalisateur et critiques dithyrambiques pour m’aider à détecter des qualités que je n’aurais pas su voir. Hélas, je n’ai rien trouvé qui puisse me convaincre. A mes yeux, l’histoire la plus intéressante est le début de la quatrième, qui est une mise en abyme du cinéma : un cinéaste délaisse ses comédiennes pour aller filmer des arbres. A l’opposé, la pire a été pour moi la troisième, une histoire d’espionnage qui dure plus de cinq heures (j’avoue en avoir sauté de larges passages). La cinquième se présente comme un remake de Partie de Campagne de Jean Renoir et de savoir que l’image floutée et salie de la sixième histoire « s’inspire des peintres Leonard de Vinci et Manet » apporte un peu de baume au terme d’une dure épreuve. La Flor était un beau projet…
Elle: –
Lui :
Acteurs: Elisa Carricajo, Valeria Correa, Pilar Gamboa, Laura Paredes
Voir la fiche du film et la filmographie de Mariano Llinás sur le site IMDB.
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Remarques :
* La Flor a bénéficié de nombreuses critiques élogieuses, mon avis ne semble donc pas majoritaire…
* Mariano Llinás a cosigné le scénario de El presidente (2017) de Santiago Mitre. On retrouve ici son attrait pour le fantastique et le paranormal dans les quatre premières histoires. Son précédent et premier long métrage de fiction, Historias extraordinarias (2008), donne également une large part au fantastique.
(de g. à d.) Pilar Gamboa, Elisa Carricajo, Valeria Correa et Laura Paredes dans La Flor de Mariano Llinás.
22 février 2020
Dans la Normandie du XIe siècle, le chevalier Chrysagon de la Cruex reçoit un fief avec pour mission de son suzerain Normand, le duc de Gent, de le défendre avec quelques hommes contre les invasions de barbares. Lors d’une chasse, il remarque une belle jeune femme du village sur le point de se marier. Il apprend peu après que de vieilles coutumes païennes, toujours respectées dans le village, accordent le droit au seigneur de passer la nuit de noces avec la jeune épousée…
Le Seigneur de la guerre est l’adaptation d’une pièce de Leslie Stevens. C’est un film assez inhabituel, ne serait-ce que parce qu’il se situe dans une période du Moyen Âge peu représentée au cinéma. Le film est assez exact en ce qui concerne les lieux (le château n’est qu’une tour fortifiée dont on voit bien l’organisation intérieure), la mentalité du chevalier et de ses suiveurs, les raids de barbares venus de la mer à répétition ou encore les batailles. En revanche, l’opposition entre le christianisme des nobles et les croyances obscures des populations locales qui renvoient à l’époque des druides, près d’un millénaire auparavant, est plus discutable. De même, le droit de cuissage accordé au seigneur est considéré aujourd’hui comme étant une légende. Charlton Heston n’est pas très coutumier des rôles plutôt complexes et c’est une surprise de le voir s’en sortir fort bien. C’est un projet qui lui tenait à coeur, dans lequel il s’est beaucoup impliqué. Le Seigneur de la guerre n’est pas spectaculaire mais ne manque d’intérêt car il nous plonge dans une époque inhabituelle et nous dresse un portrait de la complexité des rapports entre les différentes couches sociales d’alors.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Charlton Heston, Richard Boone, Rosemary Forsyth, Maurice Evans, Guy Stockwell
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Charlton Heston dans Le Seigneur de la guerre (The War Lord) de Franklin J. Schaffner.
21 février 2020
Anders Hvidegaard, jeune instituteur danois attiré par l’aventure et les voyages, aspire à une nouvelle vie avant de reprendre la ferme familiale. Il postule pour aller enseigner au Groenland et choisit un petit hameau isolé d’une centaine d’habitants nommé Tiniteqilaaq…
La genèse de ce film est étonnante : le français Samuel Collardey avait choisi de réaliser un long métrage se situant au Groenland et avait finalement jeté son dévolu sur ce petit village. Apprenant que l’institutrice proche de la retraite allait être remplacé par un jeune venu du Danemark, il l’a mis au centre de son film pour observer son intégration. Une année polaire tient ainsi autant du récit scénarisé que du documentaire ; il n’y a aucun acteur professionnel, chacun tient son propre rôle. Le récit est très intéressant car nous découvrons certains aspects de la culture Inuit. L’instituteur, dans un premier temps trop sûr de sa supériorité, aura quelque difficulté à bien la comprendre. Samuel Collardey a soigné ses images, beaucoup de plans sont superbes, notamment ceux pris à l’aide de drones.
Elle:
Lui :
Acteurs: Anders Hvidegaard
Voir la fiche du film et la filmographie de Samuel Collardey sur le site IMDB.
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Anders Hvidegaard et Asser Boassen dans Une année polaire de Samuel Collardey.
20 février 2020
Stan est marié à la sœur d’Oliver. Oliver est marié à la sœur de Stan. Ils se mariés le même jour. Pour leur premier anniversaire de mariage, leurs femmes ont préparé un bon dîner…
Comme dans Brats (1931), Twice Two comprend quatre personnages mais seulement deux acteurs : ici, Laurel et Hardy interprètent chacun leur classique personnage masculin et également leur double féminin. Non seulement, les trucages (par cache) sont parfaitement réalisés mais aussi le travestissement est particulièrement soigné. La vision d’Oliver Hardy en combinaison n’est pas banale! A noter que les voix féminines sont doublées. Les deux soeurs reproduisent le comportement de leurs frères. Même si l’ensemble n’est pas très rythmé, ce court métrage comporte de bons gags : le gâteau qui fait ressembler la sœur d’Oliver à la reine d’Angleterre, Stan qui essaie de mettre sa serviette, et j’avoue avoir un petit faible pour le gag du verre avec la machine à écrire.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
Voir la fiche du film et la filmographie de James Parrott sur le site IMDB.
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Stan Laurel, Oliver Hardy, Oliver Hardy et Stan Laurel dans Les joies du mariage (Twice Two) de James Parrott.
18 février 2020
En l’absence de leurs femmes, Stan et Oliver s’apprêtent à passer une bonne soirée à jouer aux dames, mais c’est sans compter leurs deux petits garnements de fils…
Ce court métrage est l’un des plus étonnants tournés par Laurel & Hardy. En effet, ils y interprètent aussi bien les deux adultes que les deux bambins. Il n’y a aucun autre acteur qu’eux deux. Le trucage est parfaitement réalisé. L’astuce a consisté à les faire jouer dans les mêmes décors du double de la taille réelle et, pour les scènes où enfants et parents sont visibles, des caches ont été utilisés. Plus anecdotique, une petite souris a été ajoutée en animation. Quelques bons gags, notamment une belle « partie » de billard. Les deux enfants se querellent souvent : en fait, ils entretiennent entre eux les mêmes rapports que leurs pères.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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Remarques :
* Laurel & Hardy reprendront le thème des doubles dans Twice Two (court métrage, 1933) et Our Relations (long métrage, 1936).
Stan Laurel et Oliver Hardy dans Les Bons Petits Diables (Brats) de James Parrott.
17 février 2020
Oliver est un homme d’affaires qui doit se marier le jour même avec la fille d’un magnat du pétrole. Il est appelé à prendre la direction de la compagnie. Stanley est son témoin et le retrouve chez lui pour aller à la cérémonie. Il lui a acheté un cadeau….
Me and My Pal (il faut oublier le titre français qui n’a vraiment rien à voir avec l’histoire) est un court métrage de Laurel et Hardy assez étonnant car il ne comporte pratiquement qu’un seul gag. Il est certes énorme. Il y a très peu de slapstick, tout tourne autour d’un objet et de son attrait. La construction du récit est rigoureuse avec une progression parfaitement contrôlée et rythmée. Me and My Pal montre bien comment, à son apogée, le duo comique pouvait transformer la moindre idée en hilarante comédie burlesque.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson
Voir la fiche du film et la filmographie de Charley Rogers sur le site IMDB.
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(de g. à d.) Frank Terry, James C. Morton, Oliver Hardy, Bobby Dunn, Stan Laurel et Eddie Dunn
dans Les deux flemmards (Me and My Pal) de Charley Rogers (as Charles Rogers), Lloyd French (uncredited).