25 juillet 2020

So Long, My Son (2019) de Wang Xiaoshuai

Titre original : « Di Jiu Tian Chang »

So Long, My Son (Di Jiu Tian Chang)Trente ans de la vie d’une famille chinoise, des années 1980 aux années 2010, marquée par un deuil soudain…
Wang Xiaoshuai a écrit et réalisé So Long, My Son. A travers ce portrait d’un couple durablement marqué par un drame, il cherche à montrer comment la politique de contrôle des naissances en Chine a profondément influencé la vie de toute une génération de parents. Le film est très long (3 heures), particulièrement lent, mais le plus déroutant pour le spectateur est la structure du récit « en puzzle ». Le réalisateur assume le flou ainsi créé tout en espérant que les incertitudes sont ensuite levées. En réalité, on perd mentalement beaucoup de temps à essayer de recoller les morceaux sans vraiment y parvenir. A moins d’avoir lu à l’avance le synopsis remis en ordre normal (lire sur Wikipédia), il faudrait certainement visionner le film une deuxième fois pour entrevoir et éventuellement apprécier tout l’intérêt de cette structure éclatée. Les bruits d’ambiance et d’arrière-plan sont forts et constants. Le film a été plutôt bien reçu par la critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Wang Jingchun, Yong Mei, Qi Xi
Voir la fiche du film et la filmographie de Wang Xiaoshuai sur le site IMDB.
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Remarques :
* Nos notes auraient certainement été différentes si nous avions pu lire le synopsis avant de voir le film (un principe que nous ne souhaitons pas adopter mais qui, dans le cas présent, semble indispensable).

* Wang Xiaoshuai explique : « Aujourd’hui, notamment chez les jeunes générations, il y a une plus grande prise de conscience de l’importance de l’épanouissement individuel, mais la réalité chinoise telle que je la perçois, c’est que ce pays ne s’est jamais complètement éloigné de la primauté du collectif sur l’individu ».

* A propos du titre original :
地久天长 (Dì jiǔ tiān cháng), littéralement « terre ancienne ciel vaste » est un idiome de Lao Tseu généralement compris comme « perdurer aux côtés de la création », et véhicule ainsi l’idée d’éternel.

So Long, My Son (Di Jiu Tian Chang)Yong Mei et Wang Jingchun dans So Long, My Son (Di Jiu Tian Chang) de Wang Xiaoshuai

21 juillet 2020

Une grande fille (2019) de Kantemir Balagov

Titre original : « Dylda »

Une grande fille (Dylda)Leningrad, 1945. Dans une ville éprouvée par trois années de siège, Iya, surnommée « la girafe » (1) du fait de sa grande taille, travaille dans un hôpital où sont soignés des anciens combattants blessés. Elle vit dans un appartement communautaire avec le petit Pashka, âgé de trois ans, qu’elle aime beaucoup. Bientôt, son amie, la rousse Masha, revient du front et elles se retrouvent…
Tesnota, le premier long métrage du jeune réalisateur russe Kantemir Balagov avait été très remarqué en 2017. Son deuxième, Une grande fille, l’a été tout autant. Le livre La guerre n’a pas un visage de femme de Svetlana Aleksievitch, lauréate du prix Nobel, a été sa principale source d’inspiration pour en écrire le scénario. Ses deux personnages principaux, Iya et Masha, sont au centre de cette histoire peu ordinaire, puissante, soutenue par des personnages secondaires auxquels Kantemir Balagov sait donner de l’épaisseur en peu de scènes. La forme est brillante avec ses plans-séquences et ses angles de vue peu communs. La durée de 2h10 finit par peser un peu trop, mais le jeune réalisateur crée l’intensité à partir de cette lenteur. C’est en tous cas un film vraiment remarquable.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Viktoria Miroshnichenko, Vasilisa Perelygina, Andrey Bykov, Konstantin Balakirev, Kseniya Kutepova
Voir la fiche du film et la filmographie de Kantemir Balagov sur le site IMDB.
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(1) Son surnom est en réalité « la grande perche » (Dylda en russe)

 Une grande fille (Dylda)Viktoria Miroshnichenko et Vasilisa Perelygina dans Une grande fille (Dylda) de Kantemir Balagov.

16 juillet 2020

Fête de famille (2019) de Cédric Kahn

Fête de familleAndréa se réjouit de voir ses enfants et petits-enfants rassemblés pour fêter son anniversaire. Même sa fille aînée, Claire, disparue depuis trois ans, fait une arrivée surprise. Mais la fête va réveiller toutes les rancoeurs familiales…
Cédric Kahn a écrit et réalisé Fête de famille, une tragi-comédie qu’il a structurée en trois actes et qui repose sur des dialogues abondants (ce sont ses propres termes). Le thème peut sembler classique mais son traitement est finalement assez original. Cédric Kahn joue beaucoup sur les ruptures de tons. Ainsi, tel personnage plutôt détestable nous apparaître plus aimable quelques minutes plus tard et inversement. Il est d’ailleurs très difficile de prendre parti ou de s’identifier à un personnage. On pourra trouver ce mélange d’amour et de dissensions très justement représenté ou alors trouver trop excessifs les explosions brutales de colère et de haine et la bipolarité de plusieurs personnages.
Elle: 4 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot, Vincent Macaigne, Cédric Kahn
Voir la fiche du film et la filmographie de Cédric Kahn sur le site IMDB.
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Fête de familleEmmanuelle Bercot, Isabel Aimé González-Sola, Catherine Deneuve, Vincent Macaigne, Alain Artur, Cédric Kahn et Laetitia Colombani dans Fête de famille de Cédric Kahn.

12 juillet 2020

Les Huit Salopards (2015) de Quentin Tarantino

Titre original : « The Hateful Eight »

Les huit salopards (The Hateful Eight)Dans les montagnes du Wyoming, quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques…
Les Huit Salopards (The Hateful Eight) est un western américain écrit et réalisé par Quentin Tarantino. Il s’agit de son huitième long métrage. La mise en place et le déroulement de l’intrigue sont assez remarquables et témoignent de l’expertise du cinéaste en la matière. Les (longs) dialogues sont vraiment savoureux et laissent constamment une grande place à l’humour malgré la tension qui s’installe. Les amateurs d’hémoglobine seront satisfaits dans le derniers tiers mais, pour une fois, cette violence est moins exubérante et il n’y a pas d’esthétisation de la violence. En revanche, elle fonctionne toujours par explosions soudaines. L’histoire est finalement assez simple mais permet au cinéaste de dresser un (petit) portrait de la société américaine au lendemain de la Guerre de Sécession. Les Huit Salopards est un excellent Tarantino.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Demián Bichir, Tim Roth, Michael Madsen, Bruce Dern
Voir la fiche du film et la filmographie de Quentin Tarantino sur le site IMDB.
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Les huit salopards (The Hateful Eight)Kurt Russell et Samuel L. Jackson dans Les huit Salopards (The Hateful Eight) de Quentin Tarantino.

Les huit salopards (The Hateful Eight)Samuel L. Jackson et Walton Goggins dans Les huit Salopards (The Hateful Eight) de Quentin Tarantino.

Remarques :
* Comme toujours, les références et clins d’œil à d’autres films sont nombreux (voir une liste sur IMDB). Le huis clos, le blizzard et la présence de Kurt Russell aidant, certains critiques ont dit voir une grande influence de The Thing de John Carpenter (1982), les plus audacieux employant même le mot de remake… Plus sérieusement, ce qui est avéré (car confirmé par Tarantino), c’est que trois morceaux composés par Ennio Morricone pour The Thing et inutilisés ont été repris ici.
* Les Huit Salopards est l’ultime film de Tarantino produit par la Weinstein Company.

* Durées :
Version commerciale 35mm (2.55 :1) = 168 min
Version spéciale 70mm (2.76 :1) = 187 min
Version étendue pour le streaming : 213 min (en 4 épisodes)

Les huit salopards (The Hateful Eight)Quentin Tarantino sur le tournage de Les huit Salopards (The Hateful Eight) de Quentin Tarantino.

10 juillet 2020

Face à la nuit (2018) de Ho Wi-ding

Titre original : « Cities of Last Things »

Face à la nuit (Cities of Last Things)Ce film sino taïwanais montre trois moments-clés dans la vie d’un homme, trois nuits où sa vie a basculé…
Ces trois épisodes sont montées à rebours, c’est-à-dire que nous commençons par le moment ultime de sa vie, situé dans le futur en 2049 alors qu’il a 66 ans. Le deuxième épisode se situe en 2016 alors qu’il a 33 ans, et le troisième en 2000 à l’âge de 17 ans. Certains de ses actes de 2049 nous paraissent tout d’abord inexpliqués et il faut attendre de voir les épisodes plus anciens pour mieux comprendre son comportement et son état d’esprit. C’est une construction originale, rendue sans doute un peu plus difficile par notre difficulté à retenir les noms chinois (1). L’ensemble est assez noir et désillusionné mais puissant. Se déroulant en grande partie de nuit, l’image a beaucoup de bruit vidéo. On peut reprocher à Ho Wi-ding d’avoir parfois privilégié la forme sur le fond dans certaines scènes mais son film reste assez remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lu Huang, Lee Hong-Chi, Jack Kao, Louise Grinberg
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Remarques :
* Les trois épisodes ont un titre (non apparent à l’écran) : « Désillusion » pour 2049, « Désir » pour 2016 et « Innocence » pour 2000.
* Le titre d’origine de Face à la nuit est Cities of Last Things. Il s’inspire du livre In The Country of Last Things de Paul Auster, l’un des écrivains préférés du réalisateur : « ‘Cities’ est au pluriel parce que même si l’histoire se déroule dans la même ville, elle prend en fait l’apparence de plusieurs villes. Finalement une ville peut varier d’un caractère à un autre au cours du temps, à l’image d’une personne ». (Extrait du dossier de presse)

(1) Un synopsis très détaillé est présent sur la fiche Wikipédia du film…. mais il faut mieux le lire après avoir vu le film plutôt qu’avant

Face à la nuit (Cities of Last Things)Louise Grinberg et Lee Hong-Chi dans Face à la nuit (Cities of Last Things) de Ho Wi-ding.

6 juillet 2020

Confident Royal (2017) de Stephen Frears

Titre original : « Victoria & Abdul »

Confident Royal (Victoria & Abdul)En Inde, en 1887, un indien musulman est choisi par les autorités coloniales britanniques pour aller présenter un cadeau d’une pièce commémorative à la Reine Victoria à l’occasion de son jubilé. La reine le remarque et, séduit par sa beauté et son enthousiasme, lui demande d’être son secrétaire particulier…
Confident Royal est adapté du livre Victoria & Abdul de Shrabani Basu, basé sur des faits historiques dont la pleine connaissance n’est que très récente (la révélation des carnets de Mohammed Abdul Karim par ses descendants en Inde en 2010). Stephen Frears a pris quelques libertés pour donner plus d’impact à son film. Il dresse un portrait plutôt indulgent de la Reine Victoria, celui d’une femme souffrant de la solitude et du rôle qu’on lui fait jouer ; certains critiques le lui ont reproché. Cependant, le fond du propos ne fait aucun doute : il s’agit de fustiger l’esprit colonial britannique et les rigidités protocolaires et de prôner la tolérance. Tout l’art de Stephen Frears est de faire passer un message assez fort tout en donnant un ton léger à son film. La reconstitution est particulièrement soignée et Judi Dench fait une prestation remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judi Dench, Ali Fazal, Tim Pigott-Smith, Eddie Izzard
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Confident Royal (Victoria & Abdul)Judi Dench et Ali Fazal dans Confident Royal (Victoria & Abdul) de Stephen Frears.

3 juillet 2020

Deux moi (2019) de Cédric Klapisch

Deux moiSans se connaître, deux trentenaires, Rémy et Mélanie, vivent dans le même quartier à Paris dans deux immeubles mitoyens, au même étage. Ils tentent de faire des rencontres sans succès…
Vingt trois ans après Chacun cherche son chat, Cédric Klaspisch reprend le thème de la solitude des grandes villes pour voir si l’avènement des réseaux sociaux avait changé la donne. En réalité, cet aspect n’est qu’effleuré, l’essentiel de ce double portrait se concentrant plutôt sur la fragilité et le manque de confiance en soi. Relevé de quelques notes d’humour, l’ensemble est un peu terne, les deux personnages étant sans doute un peu trop lisses, et le volet psychanalytique pourra paraître nourri de poncifs.

Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: François Civil, Ana Girardot, Camille Cottin, François Berléand, Simon Abkarian
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 Deux moiAna Girardot et François Civil dans Deux moi de Cédric Klapisch.

1 juillet 2020

Minuscule 2 – Les mandibules du bout du monde (2018) de Hélène Giraud et Thomas Szabo

Minuscule 2 - Les mandibules du bout du monde (Minuscule - Les mandibules du bout du monde)Alors que les insectes font leurs récoltes d’hiver, un petit groupe de fourmis noires des bois du Mercantour se rend dans une épicerie pour y chaparder une boîte de sucre. Mais elles se font attaquer par les fourmis rouges. Dépassée par la situation, l’une d’elles décide de faire appel à son ami la coccinelle pour leur venir en aide. Dans la bataille, le fils de la coccinelle, qui l’a suivi, tombe accidentellement dans un carton à destination de la Guadeloupe. Le père parvient à suivre le paquet et à prendre le même avion…
Suite de Minuscule – La vallée des fourmis perdues (2013), ce film d’animation français reprend le même principe : il mélange de l’animation en images de synthèse et des décors en prises de vue réelles, y compris cette fois avec des personnages humains réels. Il n’y a pas de dialogues parlés, seulement des bruitages : les insectes parlent entre eux avec des sons. Les déplacements sont ceux des animaux mais tout le reste, notamment leur intelligence, est anthropomorphique. Leur aptitude à soulever des poids énormes est phénoménale. A mes yeux, ce nouvel opus est moins réussi, l’humour fonctionne moins bien, l’histoire est moins prenante, enchainant des situations trop abracadabrantes. Il y a tout de même quelques bons moments et la réalisation reste parfaite.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
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 Minuscule 2 - Les mandibules du bout du monde (Minuscule - Les mandibules du bout du monde)Minuscule 2 – Les mandibules du bout du monde de Hélène Giraud et Thomas Szabo.

27 juin 2020

Perdrix (2019) de Erwan Le Duc

PerdrixDans un petit village des Vosges, Pierre Perdrix est un capitaine de gendarmerie de 37 ans installé dans une existence routinière. De passage dans la région, Juliette se fait voler sa voiture par une bande de nudistes révolutionnaires qui prônent le renoncement au superflu et sèment le trouble dans la région en dépouillant les gens. La jeune femme fantasque et fougueuse va bouleverser sa vie…
Erwan Le Duc a écrit et réalisé Perdrix, une comédie sentimentale fortement teintée d’humour qui est son premier long métrage. Il y mêle habilement le saugrenu et la mélancolie ; les petits questionnements existentiels arrivent de façon inattendue. L’humour s’appuie sur toute une galerie de personnages, tous montrant un caractère bien particulier. Le style a parfois été comparé aux films de Wes Anderson, à juste titre. Perdrix est une belle réussite, un film très original, surprenant et très amusant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Swann Arlaud, Maud Wyler, Fanny Ardant, Nicolas Maury
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PerdrixSwann Arlaud et Maud Wyler et Fanny Ardant dans Perdrix de Erwan Le Duc.

PerdrixLa famille Perdrix au grand complet :
Fanny Ardant, Nicolas Maury, Patience Munchenbach et Swann Arlaud dans Perdrix de Erwan Le Duc.

21 juin 2020

Ad Astra (2019) de James Gray

Ad AstraDans un futur proche, de très fortes surcharges électromagnétiques occasionnent des dégâts sur Terre et dans les bases lunaires. La source des ces surcharges serait une station installée près de Neptune par Clifford McBride, héros de la conquête spatiale disparu seize ans auparavant lors de cette mission. Son fils, l’ingénieur et astronaute de la NASA Roy McBride, est envoyé en mission secrète sur la lune pour tenter de le contacter…
James Gray fait ses premiers pas dans l’univers de la science-fiction avec Ad Astra, qu’il a conçu, coécrit (avec Ethan Gross) et réalisé. Son film s’inscrit dans la veine classique du genre tout en ayant une personnalité très forte. Pour simplifier, on pourrait le présenter comme un croisement entre 2001, l’odyssée de l’espace et Apocalypse Now (1), une forme de voyage initiatique en milieu hostile. C’est un très beau film, lent, plutôt introspectif (avec la voix off de Roy qui nous communique ses pensées), suivant une trame narrative forte avec quelques scènes d’action fulgurantes. Au cours du récit pointe la lutte entre le devoir, les aspirations à œuvrer pour le bien de l’humanité et la filiation, l’attachement au père. Les images sont de toute beauté. Brad Pitt est de (presque) tous les plans, l’acteur a également produit le film. Ad Astra ne répond pas aux canons de la science-fiction moderne devenue un sous-genre du film d’action. Est-ce pour cette raison que, malgré de bonnes critiques, le film a été un échec commercial ? Ad Astra est pourtant un film superbe.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Donald Sutherland, Loren Dean
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Remarque :
* Ad Astra signifie « vers les étoiles » en latin. C’est une partie de la locution latine « Ad astra per aspera » (« Vers les étoiles à travers les difficultés ») souvent associée à la conquête de l’espace.

(1) James Gray dit avoir été inspiré par le roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad, le même qui avait fortement inspiré Coppola.

 Ad AstraAd Astra de James Gray.

 Ad AstraBrad Pitt dans Ad Astra de James Gray.

 Ad AstraAd Astra de James Gray.

 Ad AstraAd Astra de James Gray.

 Ad AstraAd Astra de James Gray.