6 février 2012

Cinq pièces faciles (1970) de Bob Rafelson

Titre original : « Five Easy Pieces »

Cinq pièces facilesCinq pièces faciles est un film important du cinéma indépendant américain. Bob Rafelson nous montre un jeune trentenaire, issu d’une famille bourgeoise artiste, en rupture avec son milieu. Après avoir quitté le domicile familial, il a fait toutes sortes de métiers. Au début du film, on le voit au Texas, travaillant sur des puits de pétrole et vivant avec une jeune serveuse. Il va ensuite retourner chez lui après avoir appris que son père est très malade… Aujourd’hui Cinq pièces faciles est souvent décrit comme un film sur l’opposition de deux classes sociales mais il faut se replacer dans le contexte de l’époque : le propos est bien plus sur le refus d’une voie, d’un schéma pré-tracé et imposé la famille. Le personnage joué par Jack Nicholson n’a que faire de changer de classe sociale ou pas. Il ne sait pas d’ailleurs ce qu’il cherche ; il sait par contre ce qu’il refuse. Analyser sa position comme étant égoïste ou suffisante est faire fausse route. Il s’aperçoit simplement que tous ceux qu’il rencontre ne lui apportent pas de réponse, que ce soit son copain de chantier, sa petite amie bimbo, la lesbienne nihiliste ou encore les intellos amis de la famille. A noter que pour symboliser la rigidité du cadre familial, Bob Rafelson les affuble d’une infirmité : son père est paralysé et muet, le dialogue étant ainsi définitivement impossible, le frère violoniste a une minerve. Jack Nicholson donne au film toute sa force par son charisme, ses excès de hargne. Le scénario a été écrit pour lui. Easy Rider et Cinq pièces faciles sont les deux films qui ont vraiment révélé l’acteur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Karen Black, Susan Anspach, Billy Green Bush, Lois Smith
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30 janvier 2012

L’ours et la poupée (1970) de Michel Deville

L'ours et la poupéeL’ours est un violoncelliste rêveur et distrait qui vit simplement à la campagne avec ses enfants. La poupée est une ravissante idiote sophistiquée qui paresse en ville entourée d’une faune de snobs. Tout les oppose et pourtant ils vont se rencontrer quand la 2 CV du premier emboutit la Rolls de la seconde… Nina Companéez et Michel Deville se sont inspirés des comédies américaines des années trente (L’impossible Monsieur Bébé n’est pas loin) pour écrire une comédie divertissante. Le choix des acteurs ne se déroulât pas comme prévu (1) mais Brigitte Bardot fut ravie de pouvoir relancer sa carrière d’actrice qui battait de l’aile. Michel Deville misât tout sur l’actrice qui est ici bien mise en valeur : le scénario nous permet de l’admirer aussi bien en fine robe longue qu’avec une jupette de gamine de 10 ans! Michel Deville a soigneusement minuté chaque plan pour que le rythme accélère progressivement. Hélas, le résultat n’est pas à la hauteur du soin apporté et L’ours et la poupée manque de corps et de dialogues relevés. Le film est rapidement ennuyeux.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Brigitte Bardot, Jean-Pierre Cassel, Daniel Ceccaldi, Sabine Haudepin
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Remarques :
(1) Le scénario avait été écrit au départ en pensant à Catherine Deneuve. Maladroitement, Michel Deville proposa le rôle masculin à la fois à Alain Delon et à Jean-Paul Belmondo. Ce dernier fut le premier à refuser mais n’apprécia guère que Deville affirme alors qu’il ne l’avait proposé qu’à Delon. L’affaire devint publique. Résultat : tout le monde refusa, y compris Deneuve.

A lire : un texte intéressant de Philippe Lombard sur l’histoire du tournage

13 janvier 2012

Juste avant la nuit (1971) de Claude Chabrol

Juste avant la nuitCharles, qui dirige une petite agence de publicité, a pour maitresse la femme son meilleur ami, architecte. Il l’étrangle accidentellement lors de jeux érotiques dangereux. Personne ne le soupçonne mais il commence à être rongé par le remords… Juste avant la nuit est à la fois un film sur la culpabilité et une peinture sociale assez mordante de la bourgeoisie : jusqu’où ses personnages iront-ils pour préserver leur modèle social et éviter de bouleverser leur vie ordonnée ? La mise en scène de Claude Chabrol est à l’image de ses personnages : rigoureuse, ordonnée, en apparence limpide. Une belle symbiose entre le fond et la forme. Le rythme est assez lent avec des dialogues sur un ton calme et posé, parfois chuchotés. Belle fin assez inattendue (et l’on comprend le sens du titre seulement à ce moment). Plus psychologique, plus épuré, plus subtil que ses autres films de cette période, Juste avant la nuit n’est pas pour autant un film mineur de Claude Chabrol.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Stéphane Audran, François Périer, Jean Carmet, Dominique Zardi, Henri Attal
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5 janvier 2012

Macadam à deux voies (1971) de Monte Hellman

Titre original : « Two-Lane Blacktop »

Macadam à deux voiesAu volant d’une vieille Chevrolet au moteur surgonflé, un conducteur et son ami mécanicien traversent les Etats-Unis. Peu loquaces, ils sont passionnés par leur machine et participent à des courses sauvages pour gagner un peu d’argent. Ils font la rencontre d’un quarantenaire affabulateur au volant d’une Pontiac GTO neuve et décident que le premier arrivé à Washington DC gagnera la voiture de l’autre… Macadam à deux voies est un film hors-normes. Ce n’est pas franchement un film sur une course à travers les Etats-Unis, même si les voitures y tiennent une grande place. C’est plutôt un road-movie, étrangement taciturne, curieux mais finalement attirant. Les deux acteurs principaux ne sont pas des acteurs : le conducteur est interprété par le chanteur James Taylor et son mécanicien par Dennis Wilson, le batteur des Beach Boys. Ils n’ont (heureusement) que peu de textes mais il se dégage de leurs personnages quelque chose d’assez indéfinissable qui les rend attachants. Ces quatre personnages (une jeune fille s’invite de la partie) sont sans attache, engagés avec détermination dans une fuite en avant sans but, comme hors du temps, hors du monde. Tourné avec un bon budget, Two-Lane Blacktop fut un fiasco à l’époque, déroutant public et critiques. Il n’est ressorti que récemment et avec le recul, il apparaît comme un certain reflet de la société du début des années soixante-dix, soulignant un certain manque de but après avoir acquis une nouvelle liberté. En tous cas, la fin du film est à classer parmi les plus étranges de l’Histoire du cinéma…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: James Taylor, Warren Oates, Laurie Bird, Dennis Wilson
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Remarques :
* Macadam à deux voies est le seul long métrage tourné par James Taylor et par Dennis Wilson.
* Après Macadam à deux voies, Laurie Bird n’a tourné que deux longs métrages, dont Annie Hall de Woody Allen où elle joue la petite amie du personnage joué par Paul Simon (Tony Lacey). Elle était alors dans la vraie vie la petite amie d’Art Garfunkel. Elle s’est suicidée deux ans plus tard à l’âge de 25 ans. Art Garfunkel lui a dédicacé son album Scissors Cut.
* On remarquera la présence d’Harry Dean Stanton dans un petit rôle d’auto-stoppeur entreprenant.
* La ressortie du film en DVD aurait été bloquée pendant un certain temps à cause d’un problème de droits sur une musique des Doors qui passe en arrière-plan.

26 décembre 2011

Raphaël ou le débauché (1971) de Michel Deville

Raphaël ou le débauchéAu milieu du XIXe siècle, un dandy cynique se livre à la débauche avec ses amis pour tromper l’ennui. Il est attiré par Aurore, une jeune et jolie veuve, qui repousse dans un premier temps ses avances. Lorsqu’il montre son désintérêt, elle fait tout pour le voir déclarer son amour pour elle… Ecrit par Nina Companéez et réalisé par Michel Deville, Raphaël ou le débauché bénéficie de la parfaite entente/complémentarité de ce duo très talentueux. L’histoire évoque Alfred de Musset, les images, Ingres et Delacroix. Nous sommes là dans un spectacle élégant, hanté par un certain mal de vivre et qui se termine en tragédie. Le film séduit par sa musique, ses décors et costumes splendides mais nous restons un peu étrangers à cette histoire. Maurice Ronnet fait une belle prestation et Françoise Fabian illumine le film par sa beauté.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Maurice Ronet, Françoise Fabian, Jean Vilar, Brigitte Fossey, Jean-François Poron, Anne Wiazemsky
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4 décembre 2011

F comme Fairbanks (1976) de Maurice Dugowson

F comme FairbanksSon service militaire achevé, André a bien du mal à trouver du travail malgré son diplôme d’ingénieur. En attendant, il vit chez son père, projectionniste et passionné de cinéma. Un soir, il fait la connaissance de Marie… Dans la lignée de son premier long métrage Lily, aime-moi, Maurice Dugowson écrit et réalise F comme Fairbanks en reprenant certains de ses personnages. Douglas Fairbanks, c’est le monde du cinéma, le héros qui surmonte toutes les difficultés, qui finit toujours par triompher des pires situations. Ce monde de rêve, qui a été inculqué à André par son père, va se heurter durement aux réalités. Que ce soit sur la recherche du travail (nous sommes juste après la première crise du pétrole) ou la recherche amoureuse, rien ne se passe comme dans le monde idéalisé du cinéma. Patrick Dewaere apporte beaucoup de fougue et de liberté tout en montrant sa fragilité, Miou-Miou est particulièrement désarmante par sa simplicité et son naturel. S’ils forment un beau duo à l’écran, il faut savoir que les deux acteurs venaient de se séparer dans la vraie vie, ce qui a dû rendre le tournage assez difficile pour eux. La mise en scène de Dugowson met en avant une certaine désinvolture. Même si le contexte économique est aujourd’hui différent (la crise n’est plus une nouveauté, plutôt une constante), F comme Fairbanks ne semble pas avoir tant vieilli : son thème du passage à l’âge adulte est atemporel et le film repose sur un magnifique duo d’acteurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Dewaere, Miou-Miou, John Berry, Michel Piccoli, Jean-Michel Folon
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Remarques :
Dans les rôles secondaires, on remarque Diane Kurys, l’une des deux colocataires de Marie (elle réalisera son premier film, Diabolo Menthe,  l’année suivante), ainsi qu’une brève apparition de Thierry Lhermitte (à l’ANPE) et de Christian Clavier (le garçon de café).

16 novembre 2011

Le messager (1970) de Joseph Losey

Titre original : « The go-between »

Le messagerLe jeune Leo, 12 ans, est invité pour l’été dans la vaste propriété des parents de son camarade de collège. Il est tout de suite attiré par Marian. La jeune femme va l’utiliser comme messager secret pour échanger des lettres avec l’un des fermiers du domaine… Le messager est adapté d’un roman de L.P. Hartley par Harold Pinter qui avait déjà collaboré avec Losey pour les très beaux The Servant en 1963 et Accident en 1967. On peut trouver de nombreux thèmes dans ce film, notamment celui, cher à Losey, des rapports de classe.  Nous sommes en 1900, dans la très haute bourgeoise victorienne anglaise, une société empreinte de règles sociales assez strictes. Un autre thème est celui de la confrontation du monde de l’enfance avec celui des adultes. C’est donc un double choc qui ne pouvait que laisser des traces durables chez les protagonistes. La fin est même terriblement pessimiste. Néanmoins, Joseph Losey filme cela avec une délicatesse infinie, s’attardant sur la beauté des paysages, nous faisant partager l’oisiveté de ses personnages. La photographie et les éclairages sont superbes. Plus que jamais, le cinéma de Losey semble drapé d’une beauté naturelle qui nous enveloppe et nous ravit. Seul regret à mes yeux (ou plutôt à mes oreilles), la musique de Michel Legrand que je trouve tonitruante et trop présente (opinion hautement subjective). Palme d’Or au festival de Cannes 1971, Le messager était, est et restera toujours un très beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Julie Christie, Alan Bates, Dominic Guard, Margaret Leighton, Michael Redgrave, Michael Gough, Edward Fox
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7 novembre 2011

L’argent des autres (1978) de Christian de Chalonge

L'argent des autresLe fondé de pouvoir d’une grande banque est licencié à la suite d’un scandale financier. Ce cadre assez naïf n’était en rien responsable mais on lui fait porter le chapeau… Christian de Chalonge et Pierre Dumayet ont écrit le scénario de L’argent des autres, adaptant un livre de Nancy Markham. L’histoire est plus ou moins inspirée du scandale de la Garantie Foncière (en 1971 sous Pompidou, scandale qui a eu de fortes répercutions politiques). C’est Jean-Louis Trintignant qui joue le candide égaré dans l’affairisme des dirigeants de sa banque. L’ensemble est hélas trop manichéen pour convaincre vraiment ou même seulement intriguer ; les personnages sont de vraies caricatures vivantes. L’univers qui se voudrait kafkaïen manque de force et, dès lors, certains effets faciles sautent aux yeux. Catherine Deneuve a un rôle étonnamment insignifiant. L’argent des autres déçoit donc. On remarquera une scène dans un cabinet de recrutement futuriste, du moins à l’époque car, dans ce domaine, la réalité a maintenant dépassé la fiction.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Michel Serrault, Catherine Deneuve, Claude Brasseur, Juliet Berto
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Remarques :
Le titre vient probablement de la célèbre citation d’Alexandre Dumas fils : « Les affaires, c’est bien simple: c’est l’argent des autres. »

23 octobre 2011

Jack le magnifique (1979) de Peter Bogdanovich

Titre original : « Saint Jack »

Jack le magnifiqueA Singapour, un américain, sociable et charmeur, tient une maison close… Jack le magnifique est un film assez à part. Il oscille entre le film policier, la chronique sociale ou le genre parodique sans jamais vraiment tomber franchement dans une de ces catégories. De plus, l’histoire est assez réduite… Et pourtant, on ne s’ennuie à aucun moment, nous sommes nous aussi sous le charme du personnage joué par Ben Gazzara. Ce monde post-colonialiste où la prostitution règne en maître est merveilleusement mis en scène par Bogdanovich, avec une large utilisation du plan-séquence et une belle construction. La photographie de Robby Müller est assez remarquable. Aux côtés de Ben Gazzara, il y a une foule de personnages secondaires, toujours bien définis, qui donne une forte tonalité de chronique sociale, d’autant que le film a été tourné en décors réels à Singapour. Jack le magnifique est un film qui peut dérouter si on persiste à se demander où Bogdanovich veut en venir. Il faut plutôt se laisser submerger par son atmosphère chaleureuse pour en apprécier toute la force.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ben Gazzara, Denholm Elliott, James Villiers, Joss Ackland
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Remarques :
* Adaptation d’un roman de Paul Théroux
* Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon font le rapprochement entre Jack le magnifique et le cinéma de John Cassavetes, particulièrement Meurtre d’un bookmaker chinois (1976) (The Killing of a Chinese Bookie). On peut effectivement trouver certaines similitudes d’approche (et il y a, bien entendu, la présence de Ben Gazzara dans les deux films). Peter Bogdanovich semble avoir été inspiré par le cinéma de Cassavetes (sur ce film seulement).
* Peter Bogdanovich avait proposé à Orson Welles, qui avait manisfesté son intérêt pour cette adaptation, de tourner le film avant de décider de le tourner lui-même. Ce revirement engendra une brouille durable entre les deux réalisateurs.

19 octobre 2011

Black sunday (1977) de John Frankenheimer

Titre français (vidéo) : « Un dimanche terrifiant »

Black SundayLe groupe terroriste Septembre Noir prépare un attentat particulièrement meurtrier le jour de la finale du Super Bowl à Miami. Un agent israélien est sur leurs traces… Black Sunday est adapté d’un roman de Thomas Harris. On peut s’étonner de la clairvoyance du sujet, 25 ans avant le 11 septembre. Probablement faut-il plutôt déplorer que le propos soit toujours si actuel et que rien n’ait vraiment évolué depuis. Comme le roman, le film est un thriller politique que Frankenheimer filme avec une certaine efficacité mais sans éviter, hélas, certaines longueurs (le film dure 2h25). Il parvient néanmoins à installer une tension assez forte notamment dans les scènes d’action, sans chercher le spectaculaire. Pour les scènes montrant un stade plein, le réalisateur a tourné durant une vraie compétition de football américain. Marthe Keller est étonnante par la détermination qu’elle met dans son personnage. Sur le fond, le propos de Black Sunday est simple, même simpliste, assez manichéen, plutôt belliciste. Malgré la réussite de certaines scènes, l’ensemble déçoit plutôt.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Robert Shaw, Bruce Dern, Marthe Keller, Fritz Weaver
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Remarques :
Thomas Harris est également l’auteur des romans Le Silence des Agneaux, Red Dragon (adapté deux fois au cinéma : Manhunter et Red Dragon) et Hannibal.