12 août 2021

Accattone (1961) de Pier Paolo Pasolini

Accatone (Accattone)Dans la banlieue de Rome, le jeune oisif Accattone (« mendiant » en italien) méprise le travail. Il fait « travailler » Maddalena qu’un petit proxénète emprisonné lui a confiée. Ils vivent plus ou moins chez Nannina, son épouse. Accattone passe ainsi ses journées avec ses amis, à la terrasse des bars ou sur les rives du Tibre. Tout va changer lorsque Maddalena est arrêtée…
Accattone est la première réalisation de Pier Paolo Pasolini. Si, à l’époque, le film a été classé dans le néo-réalisme, on mesure mieux avec le recul à quel point il s’en diffère. Pasolini n’avait alors aucune expérience dans le cinéma, il était surtout un écrivain, auteur de romans, de recueils de poésie et de quelques scénarios. Il s’empare de ce champ artistique supplémentaire avec l’ambition de créer un nouveau langage cinématographique. Et il y parvient. Le plus frappant est la dimension qu’il donne à son récit. Tout en restant ancré dans la réalité quotidienne d’une misère dégradante, il ajoute une dimension presque religieuse à son personnage principal montrant qu’il y a dans sa situation quelque chose de sacré. Pour cela, il utilise la musique, le Largo de la Passion selon saint Matthieu de Bach, mais aussi son personnage principal auquel il donne une dimension christique. A noter que Bernardo Bertolucci (assistant de Pasolini et tout autant inexpérimenté que lui) a rapporté que le seul film qui plaisait beaucoup à Pasolini à l’époque était le Jeanne d’Arc de Dreyer. Tout aussi remarquable est le fait que Pasolini ne cherche pas à intellectualiser son approche, ni à la conceptualiser. Même avec ses inévitables défauts, Accattone montre une nouvelle forme d’écriture artistique. Le film sera interdit aux moins de 18 ans par crainte des « conséquences du choc » qu’il pourrait entraîner sur des jeunes gens pas encore tout à fait matures.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Franco Citti, Franca Pasut, Silvana Corsini
Voir la fiche du film et la filmographie de Pier Paolo Pasolini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pier Paolo Pasolini chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Pier Paolo PasoliniAccatone (Accattone)Franco Citti et Franca Pasut dans Accatone (Accattone) de Pier Paolo Pasolini.

7 août 2021

Le Masque de la mort rouge (1964) de Roger Corman

Titre original : « The Masque of the Red Death »

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Dans l’Italie du XIIe siècle, Prospero, un prince adorateur de Satan, fait brûler un village par crainte de la « mort rouge » et emmène de force la jeune Francesca avec lui. Dans son château, il abrite tous les nobles du voisinage et prétend qu’ils y sont à l’abri de la maladie. Il les divertit en donnant chaque jour des fêtes et un bal masqué…
Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) est un film fantastique américano-britannique réalisé par Roger Corman. Le scénario est inspiré par la nouvelle homonyme d’Edgar Allan Poe et aussi par la nouvelle Hop-Frog (pour la partie du nain et de la petite danseuse). Le personnage de Prospero, personnifié par Vincent Price, est particulièrement réussi. Il donne au film une dimension inattendue avec ses réflexions philosophiques, l’ensemble semble ainsi prendre parfois une tournure bergmanienne. Prospero n’est pas seulement un tyran, c’est un intellectuel. Nous sommes loin du manichéisme usuel. « Dans mon esprit, personne ne gagne, ni le Bien ni le Mal » a précisé Corman à propos du film. Les décors sont somptueux et les couleurs magnifiques. Le Masque de la mort rouge est à juste titre souvent considéré comme le film plus ambitieux au sein des adaptations d’Edgar Allan Poe par Roger Corman.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Price, Hazel Court, Jane Asher, David Weston, Nigel Green, Patrick Magee
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Corman sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roger Corman chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Roger Corman

* La maladie appelée « Mort Rouge » est fictive. Poe la décrit comme causant « des douleurs aigües, un vertige soudain, et puis un suintement abondant par les pores, et la dissolution de l’être » avec comme symptôme « des taches pourpres… sur le visage de la victime », et entraînant la mort en une demi-heure. Il est probable que cette maladie soit inspirée par la tuberculose puisque l’épouse de Poe, Virginia, en souffrait au moment où la nouvelle a été écrite. Mais la Mort Rouge peut aussi faire référence au choléra, Poe ayant été témoin d’une épidémie de cette maladie à Baltimore en 1831. D’autres analystes ont suggéré qu’il s’agissait en fait de la peste bubonique (représentant plus particulièrement l’épidémie de peste noire) en se basant sur la fin du récit représentant la « Mort Rouge » dans la pièce noire. Enfin, il a également été suggéré que la Mort Rouge n’est pas une maladie mais quelque chose qui est partagé de façon inhérente par toute l’humanité. (Source Wikipedia, article sur la nouvelle de Poe)

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Jane Asher et Vincent Price dans Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) de Roger Corman.

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Verina Greenlaw dans Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) de Roger Corman.

Le Masque de la mort rouge est la septième des huit adaptations d’histoires d’Edgar Allan Poe réalisées par Roger Corman entre 1960 et 1964 :
1. La Chute de la maison Usher (House of Usher, 1960)
2. La Chambre des Tortures (The Pit and the Pendulum, 1961)
3. L’Enterré vivant (The Premature Burial, 1962)
4. L’Empire de la terreur (Tales of Terror, 1963)
5. Le Corbeau (The Raven, 1963)
6. La Malédiction d’Arkham (The Haunted Palace, 1963)
7. Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death, 1964)
8. La Tombe de Ligeia (The Tomb of Ligeia, 1964)

29 juillet 2021

Le Dernier Témoin (1960) de Wolfgang Staudte

Titre original : « Der letzte Zeuge »

Le Dernier Témoin (Der letzte Zeuge)En pleine réunion, un industriel est interrompu par un coup de fil personnel urgent. Sa jeune maitresse l’informe qu’elle vient de retrouver son bébé assassiné dans son appartement. Désemparée, elle va chercher refuge chez un ancien amant. Quand la police arrive sur les lieux, la mère est tout de suite soupçonnée du crime…
Le Dernier Témoin est un film allemand réalisé par Wolfgang Staudte. Il est basé sur un livre de Maximilian Vernberg qui mettait en cause le fonctionnement de la justice allemande de l’époque, critiquant les enquêtes préliminaires expéditives, les conditions primitives de la détention provisoire et les partis-pris moraux des tribunaux. Son livre ne trouvera un éditeur qu’après son adaptation en film. Les scénaristes Robert A. Stemmle et Thomas Keck ont créé un scénario pour illustrer le propos. Nous assistons aux interrogatoires qui ne ménagent guère les suspects, puis à l’enquête de l’avocat de la défense. L’ensemble est prenant même si l’on peut être déçu après la projection de réaliser qu’il est entaché de nombreuses incohérences. Toutefois, le but initial de critiquer le système judiciaire allemand est bien atteint. Le film a connu un certain succès en Allemagne à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Martin Held, Hanns Lothar, Ellen Schwiers, Jürgen Goslar, Adelheid Seeck
Voir la fiche du film et la filmographie de Wolfgang Staudte sur le site IMDB.

 Le Dernier Témoin (Der letzte Zeuge)Ellen Schwiers (au centre) dans Le Dernier Témoin (Der letzte Zeuge) de Wolfgang Staudte.

13 juillet 2021

Shakespeare Wallah (1965) de James Ivory

Shakespeare-WallahTom Buckingham et sa femme Carla sont les directeurs et acteurs d’une troupe d’acteurs shakespeariens dans l’Inde post-coloniale. Ils doivent compter avec la baisse d’intérêt pour leur art, à mesure que le théâtre anglais est supplanté par le cinéma indien en pleine émergence. Leur fille Lizzie tombe amoureuse de Sanju, un jeune et riche Indien oisif qui a aussi une amourette avec une star de cinéma de Bombay…
Shakespeare Wallah est le deuxième long métrage de l’américain James Ivory. Comme pour son premier, le scénario est écrit par Ruth Prawer Jhabvala qui collaborera avec le cinéaste pendant de nombreuses années. L’histoire s’inspire très librement de la vie réelle de la famille Kendal, comédiens britanniques vivant en Inde, dont trois des membres, le père, la mère et la fille, interprètent leur propre rôle. Un quatrième membre, la fille aînée, tient un second rôle (Mrs Bowen). Du fait d’un budget réduit, le film a été tourné en noir et blanc avec peu d’éclairages. On retrouve ici des thèmes récurrents dans la filmographie de James Ivory : L’Inde bien entendu, la fin d’une époque coloniale, les difficultés d’une transition et de rapprochement des deux cultures, le déracinement. Sans être très intense, Shakespeare Wallah reste intéressant en tant que chronique d’une époque. La musique est signée Satyajit Ray (oui, le cinéaste… il fut aussi un compositeur de talent).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Shashi Kapoor, Felicity Kendal, Geoffrey Kendal, Laura Liddell, Madhur Jaffrey
Voir la fiche du film et la filmographie de James Ivory sur le site IMDB.

Voir les autres films de James Ivory chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur James Ivory

Remarques :
* Dans la réalité, la troupe des Kendal se nommait « Shakespeareana Company », ce qui leur valu le sobriquet « Shakespearewallah ».
* Ismail Merchant, le producteur, interprète un propriétaire de théâtre.

Shakespeare-WallahShashi Kapoor et Felicity Kendal dans Shakespeare-Wallah de James Ivory.

7 juillet 2021

Les Coeurs verts (1966) de Édouard Luntz

Les Coeurs vertsÀ Nanterre, une bande de jeunes « blousons noirs » désœuvrés et incompris de la société « comme il faut » : petits larcins, drague, jeux encore enfantins. Deux destins parallèles, Zim et Jean-Pierre, à leur sortie de prison, ils retrouvent leur famille et la bande. Ils tentent de se reconstruire une vie « normale » avec plus ou moins de réussite…
De 1959 à 1974, Edouard Luntz a signé une poignée de films sur le thème de la banlieue. Ses films sont très proches du documentaire, des courts métrages le plus souvent mais aussi trois longs métrages. Les Cœurs verts est le premier d’entre eux. Il porte son regard sur la sortie de l’adolescence en donnant la parole à ses personnages ; le film est une véritable étude sociologique. Le plus étonnant aujourd’hui est de voir la persistance de certains problèmes : difficultés économiques, chômage, oisiveté et aussi rivalités entre quartiers. Edouard Luntz n’a pas utilisé d’acteurs professionnels, chacun joue son rôle. Le décor a une grande importance et les images de tours sur la musique style free-jazz renforcent la singularité du lieu : si, à l’époque, les grands ensembles n’étaient pas encore incriminés comme responsables d’un certain mal-être, le réalisateur campe le décor avec force.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Zimmermann, Eric Penet
Voir la fiche du film et la filmographie de Édouard Luntz sur le site IMDB.

Remarque :
* Serge Gainsbourg reprendra l’une des musiques qu’il a composées pour la scène du bal une année plus tard lorsque Brigitte Bardot lui demandera de lui écrire « la plus belle chanson d’amour qu’il puisse imaginer ». Avec des paroles très suggestives, elle deviendra Je t’aime… moi non plus.
Le disque ne sortira pas car le mari de Bardot menace de poursuites. Gainsbourg la ré-enregistrera fin 1968 avec Jane Birkin, provoquant un grand scandale, une condamnation du Vatican lui offrant une grande notoriété.

Les Coeurs vertsGérard Zimmermann et Eric Penet dans Les Coeurs verts de Édouard Luntz.

16 avril 2021

Nuages épars (1967) de Mikio Naruse

Titre original : « Midaregumo »

Nuages épars (Midaregumo)Yumiko se prépare à suivre son mari Hiroshi muté aux Etats-Unis. Mais Hiroshi, renversé par une voiture, meurt subitement. Rongé par le remords, Shiro Mishima, le responsable de l’accident, décide de verser une pension à la jeune veuve et de maintenir le contact avec elle…
Nuages épars est l’ultime réalisation de Mikio Naruse. Le réalisateur japonais est en effet décédé peu après avoir signé son 92e film, à l’âge de 63 ans. On y retrouve tout son style, sa délicatesse et la sérénité de sa mise en scène. Si le thème général est indubitablement la culpabilité, il s’agit à nouveau d’un très beau portrait de femme, une femme dans une position difficile, ne sachant comment accorder ses sentiments à sa recherche de liberté. On sent également le poids des codes sociaux, Naruse sachant montrer leur empreinte sans grossir le trait. La photographie est belle, douce et délicate dans son rendu des couleurs. L’actrice habituelle de Naruse, Hideko Takamine, a cette fois cédé la place à Yôko Tsukasa qui montre tout autant de sensibilité et de pudeur dans son jeu. Tout empreint d’une grande délicatesse, Nuages épars vient clore magnifiquement la filmographie du grand Mikio Naruse.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Yûzô Kayama, Yôko Tsukasa, Mitsuko Kusabue, Mitsuko Mori, Daisuke Katô
Voir la fiche du film et la filmographie de Mikio Naruse sur le site IMDB.

Voir les autres films de Mikio Naruse chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Mikio Naruse

Nuages épars (Midaregumo)Yûzô Kayama et Yôko Tsukasa dans Nuages épars (Midaregumo) de Mikio Naruse.

11 avril 2021

Falstaff (1965) de Orson Welles

Titre original : « Campanadas a medianoche »
Titre USA : « Chimes at midnight »

Falstaff (Campanadas a medianoche)Aux alentours de 1400, le prince Hal, fils du roi Henri IV d’Angleterre, passe la plupart de son temps à la taverne Boar’s Head, à boire et à s’amuser avec des prostituées, des voleurs et d’autres criminels sous l’influence patriarcale de Falstaff. Ce dernier insiste sur le fait que lui et Hal devraient se considérer comme des gentlemen, mais Hal avertit Falstaff qu’il rejettera un jour à la fois ce style de vie et Falstaff…
Falstaff est un film hispano-suisse d’Orson Welles, basé sur le personnage de Falstaff présent dans plusieurs pièces de William Shakespeare, notamment Henri IV et Les Joyeuses Commères de Windsor. Le personnage est un bon vivant, corpulent, grotesque, gros buveur, un bouffon en quelque sorte mais aussi pur et bon. Orson Welles lui donne de l’épaisseur et oppose sa philosophie de vie à la logique du pouvoir. Son amitié avec le fils du roi est solide mais ne résistera pas un seul instant lorsque que ce dernier sera appelé à tenir son rang. « Falstaff c’est moi » a affirmé Orson Welles et, sachant cela, la dernière partie où il se retrouve face à sa solitude est d’autant plus vibrante et émouvante. Welles s’est totalement investi dans son personnage et dans la réalisation. Sans budget important, il fait beaucoup de choses lui-même, peint les décors, coud les costumes, etc. Il fait montre de beaucoup d’inventivité pour tourner des plans audacieux. Les quelques quinze minutes de la Bataille de Shrewsbury sont étonnantes, avec une multitude de plans différents (il y en a 392).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Orson Welles, Jeanne Moreau, Margaret Rutherford, John Gielgud, Marina Vlady, Keith Baxter
Voir la fiche du film et la filmographie de Orson Welles sur le site IMDB.

Voir les autres films de Orson Welles chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Orson Welles

Falstaff (Campanadas a medianoche)Orson Welles dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)John Gielgud dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)Keith Baxter et Orson Welles dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)Etonnante photo du tournage Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.
Et voilà le genre de plan qu’Orson Welles cherchait à obtenir (ci-dessous).
Falstaff (Campanadas a medianoche)

7 avril 2021

I Need a Ride to California (1968) de Morris Engel

I Need a Ride to CaliforniaLilly, jeune californienne attirée par Greenwich Village, vient s’installer à New York. Vivant dans l’esprit du flower power, elle marche pieds nus et offre des fleurs aux passants. Elle fait aussi des rencontres et annonce à ses amis que l’on va tourner un film sur elle…
I Need a Ride to California est le quatrième long métrage de Morris Engel, son premier et unique film en couleurs 35mm, dix ans après Weddings and Babies. Tourné en 1968, le film n’est jamais sorti et il a fallu attendre 2019 pour le voir. Il nous fait suivre cette jeune hippie naïve et idéaliste, pleine de joie de vivre. C’est aussi une mise en abyme du cinéma, puisque l’on tourne un film sur elle et Morris Engels se montre même à quelques occasions avec son équipe de tournage (nous pouvons ainsi vérifier qu’il utilise cette fois une caméra sur pied, tout au moins pour les scènes d’intérieurs). Le film est loin d’être parfait. Est-ce pour cette raison que le réalisateur a choisi de ne pas le sortir ? Le portrait dressé de la jeune femme est vraiment peu étoffé et n’embrasse aucunement le contexte social et politique (hormis un plan très court d’une manifestation contre la Guerre du Vietnam). De plus, son désenchantement apparaît très soudainement, occasionné par le décalage entre ce qu’elle idéalise et une réalité qui se montre parfois cruelle à l’excès comme dans l’épilogue. Enfin, la mise en abyme du cinéma et de la photographie (un de ses amis est photographe et elle-même prend des clichés ou semble en prendre) est juste posée sans être vraiment développée. I Need a Ride to California est une curiosité, le film évoque l’esprit de ces années de contre-culture.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Lilly Shell, Rod Perry
Voir la fiche du film et la filmographie de Morris Engel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Morris Engel chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Morris Engel

I Need a Ride to CaliforniaLilly Shell dans I Need a Ride to California de Morris Engel.

6 avril 2021

Les Tontons farceurs (1965) de Jerry Lewis

Titre original : « The Family Jewels »

Les tontons farceurs (The Family Jewels)Devenue orpheline, une petite fille héritière d’une immense fortune doit choisir parmi ses six oncles celui qui deviendra son tuteur. Accompagnée de son chauffeur, elle doit visiter chacun de ses oncles avant de déterminer son choix…
The Family Jewels (le titre français est de toute évidence une tentative de profiter du succès d’un autre film) est surtout un exercice de style puisque Jerry Lewis tient le rôle du chauffeur et des six oncles. L’acteur tente donc de marcher dans les traces d’Alec Guinness dans Noblesse oblige (Kind Hearts and Coronets, 1949), chef d’œuvre insurpassé de l’humour britannique. Il est hélas loin d’être à sa hauteur. Jerry Lewis a toujours une approche « enfantine » de l’humour ce qui le pousse à exagérer à outrance ses maquillages et son jeu d’acteur. Mais c’est surtout le manque d’inventivité et le manque de liant qui rendent le film très anodin : beaucoup de gags sont repris d’autres films. On pense ainsi, et à plusieurs reprises, à W.C. Fields ou Laurel et Hardy. Parfois Jerry Lewis se plagie lui-même, le photographe est par exemple une copie conforme de son Nutty Professor. Même si The Family Jewels reste amusant, il n’est pas le meilleur représentant du talent de Jerry Lewis.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Donna Butterworth
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerry Lewis sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jerry Lewis chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Jerry Lewis

Les tontons farceurs (The Family Jewels)Jerry Lewis et Donna Butterworth dans Les tontons farceurs (The Family Jewels) de Jerry Lewis.

31 mars 2021

L’Invasion secrète (1964) de Roger Corman

Titre original : « The Secret Invasion »

L'invasion secrète (The Secret Invasion)Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques sélectionnent un groupe de cinq prisonniers dans les prisons du Caire. Encadrés par un officier, ils sont envoyés en Italie avec pour mission de faire évader un général italien prisonnier des allemands, un général antifasciste susceptible de retourner les soldats italiens contre les nazis…
Ecrit par R. Wright Campbell, le scénario de L’invasion secrète évoque celui de The Dirty Dozen (Les Douze Salopards, 1967) de Robert Aldrich. Pourtant il a été tourné trois ans plus tôt (1). Il s’agit en réalité du remake de Five Guns West (Cinq fusils à l’Ouest, 1955), le premier film que Roger Corman a signé en tant que réalisateur. Ce film d’action à petit budget repose sur une bonne histoire et bénéficie d’une belle distribution, probablement du fait que Roger Corman s’est allié avec une major, United Artists, ce qui est assez rare dans sa carrière. Le déroulement du scénario est solide et réserve quelques surprises. En outre, le réalisateur a introduit des petites notes gothiques dont il a le secret : par exemple, lorsque le commando doit creuser un tunnel, ils partent d’un cimetière et trouvent fatalement sur leur chemin…(je vous laisse deviner). Sans être vraiment remarquable, le film se révèle tout de même assez prenant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Raf Vallone, Mickey Rooney, Edd Byrnes, Henry Silva, William Campbell
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Corman sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roger Corman chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Roger Corman

(1) La légende veut que Roger Corman ait eu vent du projet d’adaptation du livre de E.M. Matheson par Robert Aldrich. La MGM avait en effet annoncé dès 1963 son intérêt à acheter les droits de ce roman, qui ne parut qu’en 1965. Que Roger Corman ait cherché à griller la politesse à la MGM est toutefois invérifiable.

 L'invasion secrète (The Secret Invasion)William Campbell, Mickey Rooney, Stewart Granger, Edd Byrnes et Raf Vallone
dans L’invasion secrète (The Secret Invasion) de Roger Corman.