24 janvier 2022

Les Parisiennes (1962) de Marc Allégret, Claude Barma, Michel Boisrond et Jacques Poitrenaud

Les ParisiennesLes Parisiennes est un film à sketches français réalisé par Marc Allégret, Claude Barma, Michel Boisrond et Jacques Poitrenaud. En quatre histoires, le film nous dresse le portrait de femmes urbaines et modernes qui ont une vision assez libre de l’amour. A l’époque, le film avait de quoi choquer (il fut sévèrement critiqué par la Centrale catholique du cinéma). Il est un peu difficile de parler d’émancipation mais les héroïnes de ces histoires sont sûres d’elles-mêmes et bien décidées à prendre leur destin en main, du moins dans le domaine de l’amour. Le ton général est léger, primesautier. La réalisation est assez soignée. A noter que deux des quatre sketches, Ella et Antonia, sont éclairés par Henri Alekan. L’interprétation est également de bon niveau, tous les rôles sont très bien tenus. Le dernier sketch, Sophie, est interprété par la jeune Catherine Deneuve (l’une de ses toutes premières apparitions à l’écran) et du non moins jeune Johnny Hallyday qui interprète deux chansons dont son nouveau Retiens la nuit. Un autre sketch, Ella, montre un rock joué par Les Chaussettes noires avec Eddy Mitchell. L’ensemble est plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Françoise Arnoul, Françoise Brion, Catherine Deneuve, Dany Robin, Dany Saval, Elina Labourdette, Darry Cowl, Paul Guers, Johnny Hallyday, Christian Marquand, Jean Poiret, José Luis de Vilallonga
Voir la fiche du film sur le site IMDB.

Les ParisiennesJohnny Hallyday et Catherine Deneuve dans Les Parisiennes (sketch Sophie de de Marc Allégret).

Les quatres histoires :
1) Ella : réalisation Jacques Poitrenaud, scénario Jean-Loup Dabadie, avec Dany Saval et Darry Cowl.
2) Antonia : réalisation Michel Boisrond, avec Dany Robin, Jean Poiret et Christian Marquand
3) Françoise : réalisation Claude Barma avec Françoise Arnoul, Françoise Brion et Paul Guers.
4) Sophie : réalisation Marc Allégret, scénario Francis Cosne et Roger Vadim, avec Catherine Deneuve et Johnny Hallyday
Nota : L’ordre des sketches fut à un moment inversé pour mettre en premier celui avec Catherine Deneuve. Il a été remis dans le bon ordre lors de sa restauration récente.

16 août 2021

Hôtel Singapura (2015) de Eric Khoo

Titre original : « In the Room »

Hôtel Singapura (In the Room)L’hôtel Singapura est en pleine décrépitude mais il a connu des jours plus prestigieux. Depuis la seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, des couples s’y sont retrouvés pour parler d’amour et le faire…
Hôtel Singapura (In the Room) est un film singapourien réalisé par Eric Khoo. L’idée de départ est séduisante : placer six histoires (et même un peu plus) étalées à dix ans d’intervalle sur soixante ans (et même un peu plus) dans une unique chambre d’hôtel. L’intention était de traduire l’évolution des mœurs et de la société à travers de scènes intimes où il est question d’amour (un peu) et de sexe (beaucoup). Le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur des espérances mais le film d’Eric Khoo ne manque pas de qualités. La principale est certainement d’avoir six histoires très différentes, ce qui, toutefois, n’empêche pas de ressentir une petite sensation de longueurs. Hormis la séquence hilarante des professionnelles des années cinquante, le fond du propos est d’une grande tristesse, l’amour restant inaccessible et laissant la place à des étreintes sexuelles mécanistes. Hôtel Singapura ne manque pas de style et se montre d’une indéniable originalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Josie Ho, Ian Tan, Nadia Ar, Shô Nishino, Lawrence Wong, Choi Woo-sik
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Khoo sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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Remarques :
* La distribution réunit plusieurs actrices et acteurs des pays d’extrême-orient : Josie Ho vient de Hong-kong, Shou Nishino est japonaise, Lawrence Wong vient de Malaisie, Netnaphad Pulsavad est thaïlandaise, George Young, Daniel Jenkins et Koh Boon sont basés à Singapour.
* Le tournage a été bouclé en dix jours.

Hôtel Singapura (In the Room)Ian Tan et Nadia Ar dans Hôtel Singapura (In the Room) de Eric Khoo.

18 septembre 2013

Le Témoin (1978) de Jean-Pierre Mocky

Le témoinRobert Maurisson, un notable de Reims, fait venir son ami Antonio d’Italie pour restaurer les peintures d’une chapelle. Ce dernier va être, bien malgré lui, le témoin d’une affaire plutôt sordide… Adapté d’un roman d’Harrisson Jude, Le Témoin met en scène la grande bourgeoisie de province dans une histoire criminelle. L’esprit peut ainsi évoquer les films de Chabrol mais le style est ici plus brut. Mocky caricature légèrement, mais pour une fois sans excès, leurs moeurs dépravées et leur esprit de corps. La progression de l’histoire est bien contrôlée : si le ton est plutôt léger en début de film, la tension monte peu à peu et le malaise s’installe. Le film de Mocky est également un plaidoyer contre la peine de mort dont les conséquences brutales sont ici montrées assez sèchement. Noiret et Sordi sont tous deux remarquables, chacun étant, il est vrai, dans un rôle qui lui va comme un gant. En regardant Le Témoin aujourd’hui, on se demande bien pourquoi le film a été quelque peu éreinté par la critique à sa sortie. Il est maintenant considéré plus généralement (et à juste titre) comme faisant partie des meilleurs films de Jean-Pierre Mocky.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Philippe Noiret, Roland Dubillard, Paul Crauchet
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Mocky sur le site IMDB.

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Remarque :
Initialement, c’est Jean Gabin qui devait jouer le rôle du témoin. Le décès de l’acteur a rendu ce projet impossible. Le film aurait certainement été très différent car, si Alberto Sordi sait donner l’impression d’être sous l’emprise de Noiret, on imagine difficilement ce type de relation avec Gabin.

Homonyme :
Le Témoin (Il testimone) de Pietro Germi (1946)

20 août 2011

Les biches (1968) de Claude Chabrol

Les bichesUne riche et oisive bourgeoise séduit une jeune fille, artiste de rue rencontrée à Paris. Elle l’emmène dans sa villa de Saint-Tropez… Indéniablement, Les biches est un film qui a quelque peu vieilli : ce qui choquait profondément en 1968, les rapports ambigus, l’homosexualité sous-jacente, ne provoque plus le même effet aujourd’hui. Il reste une peinture assez acerbe d’une bourgeoisie très huppée, une peinture aux couleurs d’oisiveté, de vacuité et de bêtise, et aussi un certain regard sur la fascination de l’argent. Stéphane Audran a le pouvoir donné par l’aisance financière. Elle règne sur son petit monde où se sont incrustés deux insupportables bouffons, deux parfaits imbéciles qui se donnent des airs d’intellectuels. Jean-Louis Trintignant est l’élément extérieur, perturbateur, un homme-objet qu’il joue de façon effacée. Mais le personnage le plus complexe est celui de la jeune fille interprétée par Jacqueline Sassard, un personnage qui se fond dans le décor, tel un caméléon, allant jusqu’à phagocyter son milieu. Les biches n’a pas la force de La Femme Infidèle que Chabrol tournera peu après mais il le préfigure.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Jean-Louis Trintignant, Jacqueline Sassard, Henri Attal, Dominique Zardi
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

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