9 mars 2012

Le rôdeur (1951) de Joseph Losey

Titre original : « The Prowler »

Le rôdeurAyant aperçu un rôdeur par sa fenêtre, une femme seule dans une grande maison appelle la police qui ne trouve sur place nulle trace suspecte. L’un des deux policiers revient un peu plus tard pour chercher à nouer une relation… Le Rôdeur est le troisième long métrage de Joseph Losey, réalisé aux Etats-Unis donc, peu avant qu’il ne quitte définitivement son pays sous la pression du maccarthisme. C’est un film noir tourné avec peu de moyens mais qui montre une belle maitrise technique, que ce soit sur le plan de l’image ou du déroulement du scénario. L’image est d’un très beau noir et blanc, au contraste assez poussé. Le scénario est remarquable par la profondeur des deux personnages principaux qui nous apparaissent sous de multiples facettes avec une belle complexité. Joseph Losey met à mal l’idéal américain : ce policier désire lui aussi pouvoir en profiter, quels que soient les moyens à utiliser pour y parvenir. Le rôdeur est ainsi, non seulement un film noir prenant, mais aussi une fine analyse sociale.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Van Heflin, Evelyn Keyes
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph Losey sur le site IMDB.

Voir les autres films de Joseph Losey chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Les producteurs du film sont Sam Spiegel (sous le nom de S.P. Eagle) et John Huston (non crédité) qui était à l’époque marié à Evelyn Keyes.

Voir d’autres critiques du film

28 février 2012

Tourments (1953) de Luis Buñuel

Titre original : « El »

TourmentsEn pleine cérémonie du Jeudi saint dont il est l’un des officiants laïques, un quadragénaire de la haute société remarque une belle jeune femme qui éveille son désir. Il la suit et découvre qu’elle est fiancée à l’un de ses amis. Mais cela ne va pas l’arrêter pour autant… El est un film de la période mexicaine de Luis Buñuel assez comparable en thème et en qualité à La vie criminelle d’Archibald de la Cruz (1955). Librement inspiré d’un roman autobiographique de Mercedes Pinto, il s’agit d’un film psychologique montrant comment la jalousie extrême d’un homme va le conduire à l’impuissance et à la paranoïa (1). Le film est remarquable par le basculement en son milieu : alors que toute la première partie nous fait adopter le point de vue de l’homme prédateur, nous faisant partager son désir, la seconde partie nous fait adopter le point de vue de la femme, nous faisant partager ses souffrances (2). Si Buñuel mêle quelques piques habituelles au clergé et à la bourgeoisie, elles restent assez secondaires, le réalisateur apportant plus de soin à décrire les méandres psychologiques qui transforment le désir en névrose. La tension devient de plus en plus forte pour atteindre un certain paroxysme avec la superbe scène de la machine à écrire. La photographie de Gabriel Figueroa est très belle, les éclairages sont particulièrement travaillés et mettent en relief la beauté de Delia Garcés. El n’eut aucun succès à sa sortie que ce soit en France ou au Mexique (3). Ce n’est que plus tard qu’il sera reconnu comme l’un des tous meilleurs de Buñuel.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Arturo de Córdova, Delia Garcés, Manuel Dondé
Voir la fiche du film et la filmographie de Luis Buñuel sur le site IMDB.
Voir les autres films de Luis Buñuel chroniqués sur ce blog…

Remarque :
C’est Buñuel lui-même qui joue le rôle du personnage principal devenu franciscain, notamment dans cette fameuse scène ultime (et symbolique) où il s’éloigne en zigzag.

(1) Jacques Lacan a présenté le film à ses élèves à plusieurs reprises.
(2) Pour ce changement de point de vue (et aussi pour la scène du clocher), El a souvent été rapproché de Vertigo qu’Hitchcock tournera quelques années plus tard. Il est vrai que le climat général évoque de nombreux films d’Hitchcock et que Delia Garcés ne déparerait pas parmi les « beautés froides » qu’affectionnait le réalisateur anglais.
(3) Les critiques furent mauvaises. Buñuel raconte dans ses mémoires que Cocteau a déclaré qu’avec El, Buñuel s’était « suicidé ». Il ajoute que Cocteau a changé d’avis quelques années plus tard…

15 février 2012

Les Aventures de Hadji (1954) de Don Weis

Titre original : « The adventures of Hajji Baba »

Les aventures de HadjiLe jeune barbier quitte l’échoppe de son père et part à l’aventure pour chercher merveille fortune. Il rencontre la princesse Fawzia en fuite pour aller épouser un prince belliqueux…
Les aventures de Hadji est un conte qui semble inspiré par contes des Mille et une nuits. L’histoire peut sembler très classique mais la qualité de réalisation tire ce film de la banalité. Que ce soit dans les couleurs, les costumes et les décors, beaucoup de soin a été apporté pour donner au film un film à l’ambiance assez prenante. L’ensemble est bien équilibré, sans dimension fantastique mais avec une pointe d’érotisme discret. Les aventures de Hadji est un film plaisant qui est passé inaperçu aux Etats-Unis. Cela aurait été aussi le cas en France s’il n’avait été porté aux nues par las mac-mahoniens (1). C’est le meilleur film de Don Weis qui a été ensuite réalisateur et producteur de séries TV.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Derek, Elaine Stewart, Thomas Gomez, Amanda Blake, Paul Picerni
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Weis sur le site IMDB.

Remarque :
* La chanson Hajji Baba (musique et direction Dimitri Tiomkin, paroles Ned Washington, arrangement Nelson Riddle) est chantée par Nat ‘King’ Cole.

(1) Les « mac-mahoniens » étaient un groupe de cinéphiles fréquentant le cinéma Mac-Mahon dans le 17e à Paris dans les années 50. Grands admirateurs du cinéma américain, ils mettaient en avant la notion de mise en scène. Ils avaient quatre réalisateurs préférés, leur « carré d’as » : Joseph Losey, Raoul Walsh, Fritz Lang et Otto Preminger. En revanche, ils jugeaient des réalisateurs comme Eisenstein, Rossellini, Orson Welles ou même Hawks comme étant largement surcotés, ce qui engendrait de belles joutes verbales avec les gens des Cahiers du Cinéma (dont les bureaux n’étaient d’ailleurs pas très loin). Les mac-mahoniens étaient plutôt proches de Positif et surtout de Présence du Cinéma. Parmi les anciens mac-mahoniens (ou proches des mac-mahoniens) les plus connus, on peut citer Bertrand Tavernier, l’historien et scénariste Jacques Lourcelles et, bien entendu, l’historien-théoricien Michel Mourlet qui a signé l’article « Sur un art ignoré » en 1959, qui devint le manifeste de ce mouvement cinéphile.

The adventures of Hajji BabaJohn Derek et Elaine Stewart dans Les Aventures de Hadji (1954) de Don Weis

13 février 2012

Rio Grande (1950) de John Ford

Rio GrandeAu lendemain de la Guerre de Sécession, le lieutenant-colonel Kirby Yorke commande un fort tout près du fleuve Rio Grande. Régulièrement, ils essuient des raids des indiens qui vont ensuite se réfugier au-delà de la frontière mexicaine. Un jour, parmi les nouvelles recrues, se trouve son jeune fils qu’il n’a pas vu depuis 15 ans. Peu après, sa mère arrive pour le rechercher… Rio Grande est le troisième film de la fameuse trilogie de John Ford sur la cavalerie (1). C’est aussi le moins fort des trois. Le réalisateur montre ici certains de ses sentiments ou même croyances. Tout le film est basé sur un antagonisme que l’on retrouve souvent dans ses films : la famille contre l’armée, le cœur contre le devoir. Cet antagonisme prolonge celui Nord/Sud, tout aussi récurrent chez John Ford. S’il fait preuve de sensibilité et de limpidité, il n’échappe pas à certains excès sentimentalistes. Il expose aussi ses convictions religieuses comme dans cette scène très symbolique où les soldats retranchés dans une église tirent pour ses défendre à travers une ouverture en forme de croix. Pour la seconde fois, John Ford fait jouer quelques superbes morceaux par le groupe Sons of the Pioneers (2). Si Rio Grande paraît moins fort que les deux autres films sur la cavalerie, il comporte néanmoins plusieurs très belles scènes.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Wayne, Maureen O’Hara, Ben Johnson, Harry Carey Jr., Victor McLaglen
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.
Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

(1) Trilogie sur la cavalerie par John Ford :
Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) (1948)
La Charge Héroïque (She wore a yellow ribbon) (1949)
Rio Grande (1951)

(2) Sons of the Pioneers est un groupe de musique, très populaire à partir du milieu des années trente, spécialisé dans la musique western que l’on peut aussi appeler « les chansons de cowboys ». L’un des membres a pris le nom de Roy Rogers et tourné sous ce nom une bonne centaine de films de cowboy. Le morceau le plus célèbre de Sons of the Pioneers est probablement Tumbling Tumbleweeds, morceau qui a eu récemment une nouvelle notoriété avec le film des Frères Coen The Big Lebowski. Le groupe est toujours actif aujourd’hui! John Ford les avaient déjà utilisés dans Wagon Master (1950) mais sans les montrer à l’écran comme ici.

3 février 2012

La poison (1951) de Sacha Guitry

La poisonDans un petit village de Normandie, Paul Braconnier ne peut plus supporter sa femme, alcoolique et odieuse qui le lui rend bien. Chacun projette de tuer l’autre… La poison est d’abord une petite merveille d’écriture : le scénario est simple, reposant une idée brillante et même plausible. Sacha Guitry a écrit là une superbe variation du crime parfait. C’est aussi une petite merveille d’interprétation : Michel Simon joue avec un naturel et une expressivité rare. Quand on sait que le film a été tourné en onze (oui, onze!) jours, Michel Simon ayant demandé à Guitry de faire le moins possible de deuxièmes prises(!), on n’en est que plus admiratif. Enfin, c’est aussi une petite merveille d’humour noir qui s’amplifie au fur et à mesure que le film avance et dont l’apothéose est le procès final, jubilatoire. Sacha Guitry profite de ce drame de la guerre conjugale pour régler ses comptes avec la justice (1). La poison a été refait par Jean Becker cinquante ans plus tard.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michel Simon, Jean Debucourt, Jacques Varennes, Jeanne Fusier-Gir, Pauline Carton, Louis de Funès
Voir la fiche du film et la filmographie de Sacha Guitry sur le site IMDB.
Voir les autres films de Sacha Guitry chroniqués sur ce blog…

(1) A la Libération, on a reproché à Sacha Guitry son attitude pendant la guerre, notamment d’avoir continué à tourner et d’avoir un bon train de vie. Il fut arrêté sur dénonciation anonyme, emprisonné puis relâché avec interdiction de tourner sans qu’il y ait d’accusations portées contre lui. Ce n’est qu’en 1947 qu’il fut blanchi mais beaucoup ont continué à lui manifester une certaine hostilité. La poison a par exemple été plutôt mal reçu par la critique de l’époque.

Remake :
Un crime au Paradis de Jean Becker (2000) avec Jacques Villeret et Josiane Balasko.

Ne pas confondre avec :
Le poison (The Lost Weekend) de Billy Wilder (1945) avec Ray Milland.
Poison de Todd Haynes (1991)

20 janvier 2012

Une femme sans amour (1952) de Luis Buñuel

Titre original : « Una mujer sin amor »
Autre titre français (DVD) : « Pierre et Jean »

Una mujer sin amorMariée à un homme plus âgé qu’elle n’aime pas, une femme a une aventure avec un ingénieur des forêts. Il lui demande de quitter son mari mais elle hésite à abandonner son petit garçon de 5 ans… Une femme sans amour est adapté du roman de Guy de Maupassant « Pierre et Jean » qui avait déjà été porté à l’écran par André Cayatte 8 ans auparavant. Il fut même demandé à Luis Buñuel de reproduire le film de Cayatte plan par plan, ce que Buñuel refusa. Il qualifie lui-même dans ses mémoires le résultat de médiocre et déclare que Une femme sans amour est sans doute son plus mauvais film. C’est un jugement certainement un peu sévère. Certes le film manque d’intensité et paraît bien conventionnel mais la mise en scène est sans défaut et le mélodrame garde un certain attrait.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rosario Granados, Tito Junco, Julio Villarreal
Voir la fiche du film et la filmographie de Luis Buñuel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Luis Buñuel chroniqués sur ce blog…

C’est un remake de :
Pierre et Jean d’André Cayatte (1943) avec Renée Saint-Cyr et Noël Roquevert.

18 janvier 2012

Une femme a tué (1952) de Vittorio Cottafavi

Titre original : « Una donna ha ucciso »

Una donna ha uccisoJuste au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une jeune napolitaine rencontre un capitaine américain qui tente de la séduire. Elle repousse ses avances mais finit par tomber amoureuse… Vittorio Cottafavi est un réalisateur italien surtout connu pour ses péplums. Une femme a tué (Una donna ha ucciso) fait partie de ses premiers films. C’est un mélodrame qui paraît très classique à la fois dans son histoire et dans sa forme. S’il manque de particularité pour le distinguer vraiment, il est toutefois bien réalisé et interprété. Le titre a le défaut de ne laisser aucun doute sur l’issue tragique. A noter que tout le film est un flash back, une histoire que raconte la sœur à une jeune fille sur le point de commettre, elle aussi, l’irréparable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Frank Latimore, Lianella Carell, Lidia Cirillo
Voir la fiche du film et la filmographie de Vittorio Cottafavi sur le site IMDB.

Voir les autres films de Vittorio Cottafavi chroniqués sur ce blog…

20 décembre 2011

La chance d’être femme (1955) de Alessandro Blasetti

Titre original : « La fortuna di essere donna »

La chance d'être femmePrise en photo à son insu au moment où elle raccrochait ses bas, une jeune vendeuse se retrouve à la première page d’un magazine. Ayant toujours rêvé de devenir mannequin ou vedette de cinéma, elle accepte la proposition du photographe qui se propose de la présenter à des gens influents… La chance d’être femme est le troisième film réunissant Sophia Loren et Marcello Mastroianni, tous deux alors en pleine ascension. Alessandro Blasetti est un cinéaste italien qui a eu un rôle important mais ses films les plus marquants se situent à l’époque de l’Italie fasciste des années trente. Il paraît ici moins inspiré dans cette histoire qui est bien conventionnelle et sans surprise. Néanmoins, grâce à ses deux acteurs principaux, le film est loin d’être désagréable, la plastique de l’actrice étant bien entendu largement utilisée. Il y a aussi quelques bons dialogues et une scène très amusante au restaurant où la femme légitime prépare longuement une salade bien particulière… La chance d’être femme n’est pas un mauvais film mais on peut lui reprocher son caractère anodin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, Marcello Mastroianni, Charles Boyer
Voir la fiche du film et la filmographie de Alessandro Blasetti sur le site IMDB.

Les films réunissant Sophia Loren / Marcello Mastroianni :
Dommage que tu sois une canaille (1954) d’Alessandro Blasetti
La bella mugnaia (1955) de Mario Camerini
La chance d’être femme (1955) d’Alessandro Blasetti
Hier, aujourd’hui et demain (1963) de Vittorio de Sica
Mariage à l’italienne (1964)  de Vittorio de Sica
Les fleurs du soleil (1970) de Vittorio de Sica
La femme du prêtre (1971) de Dino Risi
La pépée du gangster (1975) de Giorgio Capitani
Une journée particulière (1977) d’Ettore Scola
D’amour et de sang (1978) de Lina Wertmüller
Prêt-à-porter (1994) de Robert Altman

18 décembre 2011

Lola Montès (1955) de Max Ophüls

Lola MontèsSous un chapiteau géant, un cirque reconstitue la vie scandaleuse de Lola Montès avec la présence de la comtesse en personne, en pleine déchéance, livrée en pâture au public… Le dernier film de Max Ophuls a divisé dès sa sortie et continue de diviser aujourd’hui. Max Ophuls a fait des choix audacieux : désirant dénoncer la glorification du spectacle dans notre société, il donne à son film une structure étonnante en le construisant autour d’un spectacle de cirque méprisable et odieux. Sur ce plan, il a réussi puisque c’est effectivement absolument insupportable. Il nous reste donc les flashbacks sur la vie de Lola Montès où le réalisateur nous livre une image parfaite, rehaussée de couleurs superbes avec une maîtrise remarquable de la caméra. Hélas, l’histoire ne captive guère, Martine Carol n’est à aucun moment le personnage de grande courtisane qu’elle devrait être, sensation accentuée par un doublage / postsynchronisation qui nivelle son jeu et celui des autres acteurs (défaut inhérent aux superproductions européennes). Après une sortie catastrophique, le film avait été mutilé par les producteurs. Il faut saluer le travail de la Cinémathèque Française qui a restauré magnifiquement ce film pour le ressortir fin 2008 dans une version la plus proche possible de celle que désirait le réalisateur.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Martine Carol, Peter Ustinov, Anton Walbrook, Paulette Dubost, Oskar Werner, Will Quadflieg
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Ophüls sur le site IMDB.
Voir les autres films de Max Ophüls chroniqués sur ce blog…

Remarques :
>> Voir le site particulièrement intéressant créé par la Cinémathèque Française pour la ressortie de Lola Montès : http://lolamontes.cinematheque.fr/

17 décembre 2011

Les inconnus dans la ville (1955) de Richard Fleischer

Titre original : « Violent Saturday »
Autre titre français : « Des tueurs dans la ville »

Les inconnus dans la villeTrois gangsters arrivent dans une petite ville minière dans le but de cambrioler la banque… Ce qui est intéressant dans Les inconnus dans la ville, c’est la façon dont Richard Fleischer mêle une intrigue policière (la préparation d’un hold-up) avec le portrait social d’une petite ville. L’osmose n’est pas parfaite sauf dans le dénouement où le hold-up va jouer un rôle de catalyseur et opérer des changements profonds dans la vie de chacun. Les situations sont assez typées mais le scénariste Sydney Boehm a tissé des relations entrecroisées assez complexes entre les différents personnages sur un laps de temps très réduit (24 heures) ce qui donne une vraie richesse au film. Richard Fleischer utilise merveilleusement la couleur et surtout le cadre élargi du Cinémascope. Le fond du propos est cette sempiternelle apologie de la famille américaine, la famille pour laquelle on est prêt à tuer ou à renier sa religion (et bien entendu, les couples sans enfant battent de l’aile et la femme volage, même repentie, sera châtiée…) Les inconnus dans la ville n’en reste pas moins un beau film sur le plan de la forme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Victor Mature, Richard Egan, Stephen McNally, Virginia Leith, Tommy Noonan, Lee Marvin, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Fleischer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Richard Fleischer chroniqués sur ce blog…