31 août 2012

Sommaire d’août 2012

Roméo et JulietteDetective Dee: Le mystère de la flamme fantômeCagliostroStolen HolidayAnother YearLe secret du rapport QuillerLes yeux de sa mèreLa danse rouge

Roméo et Juliette

(1964) de Riccardo Freda

Detective Dee: Le mystère de la flamme fantôme

(2010) de Hark Tsui

Cagliostro

(1929) de Richard Oswald

Stolen Holiday

(1937) de Michael Curtiz

Another Year

(2010) de Mike Leigh

Le secret du rapport Quiller

(1966) de Michael Anderson

Les yeux de sa mère

(2011) de Thierry Klifa

La danse rouge

(1928) de Raoul Walsh

RashômonLe marchand des quatre saisonsLa passion de Jeanne d'ArcLa joyeuse suicidéeIsn't Life Terrible?Le miroirLes bourreaux meurent aussiMedianeras

Rashômon

(1950) de Akira Kurosawa

Le marchand des quatre saisons

(1971) de Rainer Werner Fassbinder

La passion de Jeanne d’Arc

(1928) de Carl Theodor Dreyer

La joyeuse suicidée

(1937) de William A. Wellman

Isn’t Life Terrible?

(1925) de Leo McCarey

Le miroir

(1975) de Andreï Tarkovski

Les bourreaux meurent aussi

(1943) de Fritz Lang

Medianeras

(2011) de Gustavo Taretto

La femme du prêtreL'arbre aux sabotsThe Memphis Belle: a story of a flying fortressThe Moon and Sixpence

La femme du prêtre

(1970) de Dino Risi

L’arbre aux sabots

(1978) de Ermanno Olmi

The Memphis Belle: a story of a flying fortress

(1944) de William Wyler

The Moon and Sixpence

(1942) de Albert Lewin

Nombre de billets : 20

30 août 2012

Roméo et Juliette (1964) de Riccardo Freda

Titre original : « Giulietta e Romeo »

Romeo e GiuliettaLe Roméo et Juliette de Riccardo Freda est l’une des adaptations les moins connues de cette pièce de Shakespeare si délicate à porter à l’écran. Contrairement à d’autres versions (notamment la version de Cukor), les deux acteurs principaux ont bien l’âge du rôle. Toutefois, ils n’ont pas, hélas, la présence nécessaire pour donner une vraie dimension à leur personnage. Riccardo Freda s’efforce de rester le plus près possible du texte original tout en ajoutant des scènes d’action en extérieurs (étonnante scène d’ouverture qui semble sortir d’un western) et des grandes chevauchées. Il utilise largement la musique de Rachmaninov et de Tchaïkovski pour donner de l’ampleur et de la tension à certaines scènes. L’ensemble est enlevé, assez rapide même, sans aucun temps mort.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Geronimo Meynier, Rosemary Dexter
Voir la fiche du film et la filmographie de Riccardo Freda sur le site IMDB.

Voir les autres films de Riccardo Freda chroniqués sur ce blog…

Les principales adaptations de la pièce de Shakespeare :
Romeo and Juliet de J. Gordon Edwards (1916) avec Theda Bara
Romeo und Julia im Schnee d’Ernst Lubitsch (1920) (parodie)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de George Cukor (1936)
… avec Norma Shearer et Leslie Howard
Les Amants de Vérone d’André Cayatte (1949)
… avec Anouk Aimée et Serge Reggiani
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Renato Castellani (1954)
… avec Laurence Harvey et Susan Shentall
Roméo et Juliette (Guiletta e Romeo) de Riccardo Freda (1964)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli (1968)
… avec Leonard Whiting et Olivia Hussey
Roméo + Juliette (Romeo + Juliet) de Baz Luhrmann (1996)
… avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes
Tromeo and Juliet de Lloyd Kaufman (1996) avec Jane Jensen et Will Keenan
Romeo and Juliet de Carlo Carlei (2013) avec Douglas Booth et Hailee Steinfeld

29 août 2012

Detective Dee: Le mystère de la flamme fantôme (2010) de Hark Tsui

Titre original : « Di Renjie zhi tongtian diguo »

Detective Dee: Le mystère de la flamme fantômeEn l’an 690, époque de la dynastie Tang, le couronnement imminent la première impératrice réveille les guerres de clans. Le juge Dee va enquêter sur une série de morts bien mystérieuses… Detective Dee: Le mystère de la flamme fantôme est un subtil mélange de film d’aventures à l’ancienne et de film d’arts martiaux. Tsui Hark fait preuve d’une belle maitrise et d’un certain perfectionnisme que ce soit dans la photographie et les couleurs ou dans la chorégraphie des combats. C’est un spectacle somptueux et divertissant mais on peut ressentir une certaine lassitude après un certain moment du fait de la répétition des combats. Certains critiques y ont vu une fable politique mais cela ne saute pas vraiment aux yeux.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Andy Lau, Tony Leung Ka Fai, Chao Deng, Carina Lau, Bingbing Li
Voir la fiche du film et la filmographie de Hark Tsui sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hark Tsui chroniqués sur ce blog…

28 août 2012

Cagliostro (1929) de Richard Oswald

Titre allemand : « Cagliostro – Liebe und Leben eines großen Abenteurers »

Cagliostro - Liebe und Leben eines großen Abenteurers(Film muet) L’aventurier italien Cagliostro s’introduit au sein de la noblesse française et même à la Cour du roi Louis XIV grâce à ses tours de magie. Disgracié, il met sur pied l’escroquerie du collier de la reine pour se venger… Cagliostro est un film perdu qui a été partiellement reconstitué récemment par la Cinémathèque Française. Des 2 heures initiales, il ne reste que 58 minutes reconstruites à partir d’une version Pathé Baby amputée pour projections familiales et de chutes (passages censurés pour leur nudité). Le film que nous pouvons voir est donc très déséquilibré, aucun personnage n’est correctement développé. Les scènes à la Cour de Versailles ont certes une belle ampleur mais l’ensemble apparaît plutôt mineur comparé aux autres films de son époque. Cagliostro est l’une des dernières productions Albatros.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Hans Stüwe, Renée Héribel, Illa Meery, Alfred Abel
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Oswald sur le site IMDB.

Remarque :
Les jeunes Jean Dréville et Marcel Carné sont assistants.
>> Lire un compte-rendu intéressant écrit par Carné lui-même sur le site Marcel Carné…  Le futur réalisateur mentionne trois scènes fortes à ses yeux : la Cour de Versailles, l’arrestation  de Cagliostro (qui a effectivement un rythme très curieux mais dont le résultat n’est hélas guère convainquant) et enfin la fête au village (scène hélas perdue, le « clou » du film d’après lui).

Homonymes :
Cagliostro (Black Magic) de Gregory Ratoff (1949) avec Orson Welles
Cagliostro de Daniele Pettinari (1975) avec Bekim Fehmiu et Curd Jürgens
et sur l’affaire du collier de la reine :
L’affaire du collier de la reine de Marcel L’Herbier (1946) avec Viviane Romance
Si versailles m’était conté de Sacha Guitry (1954)
The Affair of the Necklace de Charles Shyer (2001) avec Christopher Walken et Hilary Swank

27 août 2012

Stolen Holiday (1937) de Michael Curtiz

Stolen HolidayA Paris, un jeune mannequin est remarqué par un homme d’affaires d’origine russe. Ils s’allient pour faire fortune, elle dans la haute couture et lui dans la finance… Assez curieusement, Stolen Holiday est inspiré de l’affaire Stavisky, ce grand scandale de la IIIe république que Resnais mettra brillamment en scène quelque quarante ans plus tard (1). Le film de Michael Curtiz a le défaut de faire la part belle à l’idylle entre la jeune femme et un troisième personnage assez platement interprété par Ian Hunter Stolen Holiday (la séquence champêtre qui nous vaut le titre Stolen Holiday est particulièrement mièvre) mais il comporte de belles prestations de Kay Francis et Claude Rains, dont la distinction naturelle donne une certaine dimension au personnage de l’escroc. Le film est plutôt une fable morale. Stolen Holiday n’est jamais sorti en France où il n’aura été finalement visible qu’au Cinéma de Minuit de Patrick Brion.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Kay Francis, Claude Rains, Ian Hunter, Alison Skipworth, Alexander D’Arcy
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Curtiz sur le site IMDB.
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(1) Stavisky d’Alain Resnais avec Jean-Paul Belmondo et François Périer

24 août 2012

Another Year (2010) de Mike Leigh

Another YearProches de la soixantaine, Tom et Gerri forment un couple qui a trouvé un bon équilibre entre leurs métiers, leurs amis et leurs passions communes. Ce n’est pas le cas des personnes autour d’eux que nous découvrons lors de leurs visites dans leur maison de la banlieue londonienne… Rythmé par les quatre saisons, Another Year nous dresse le portrait de plusieurs personnages très différents qui ont en commun une recherche d’équilibre. Les deux personnages les plus marquants sont certainement Mary, la quinquagénaire exubérante, et le silencieux Ronnie, le frère de Tom (leur confrontation en fin de film est une scène étonnante). Avec Another Year, Mike Leigh nous livre un film plein de délicatesse et d’humanité, un film où tout semble parfaitement dosé. Son film n’est ni triste, ni larmoyant, il est même parsemé de petites notes d’humour et plutôt optimiste.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jim Broadbent, Ruth Sheen, Lesley Manville, Oliver Maltman, Peter Wight, David Bradley
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20 août 2012

Le secret du rapport Quiller (1966) de Michael Anderson

Titre original : « The Quiller memorandum »

Le secret du rapport QuillerL’agent secret britannique Quiller est envoyé à Berlin pour enquêter sur une mystérieuse organisation nazie… Le secret du rapport Quiller est l’adaptation d’un roman d’Adam Hall par Harold Pinter (1). Il s’inscrit dans cette vogue du film d’espionnage des années soixante et notamment ceux qui montrent une vision à la fois plus réaliste et désillusionnée du monde de l’espionnage (2). C’est un monde de duplicité qui est ici décrit et Quiller, tout excellent professionnel qu’il soit, peine à distinguer où sont ses amis et qui trompe qui. Le portrait de l’espion est ainsi plus humain. Revers de la médaille, nous avons l’impression de tourner un peu en rond dans une intrigue qui peine à avancer. Le film n’est donc pas sans défaut. George Segal manque un peu de présence et les grands acteurs qui l’entourent ont une tendance à cabotiner quelque peu. Les décors n’ont pas non plus de présence suffisante. Le secret du rapport Quiller est surtout un film d’atmosphère.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: George Segal, Alec Guinness, Max von Sydow, Senta Berger, George Sanders
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Anderson sur le site IMDB.

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(1) Harold Pinter est un dramaturge anglais qui a signé de nombreuses belles adaptations pour le cinéma : The Servant et Accident de Losey, La maîtresse du lieutenant français, … (2) Le secret du rapport Quiller est ainsi assez proche dans son esprit du film de Martin Ritt L’espion qui venait du froid.

15 août 2012

Les yeux de sa mère (2011) de Thierry Klifa

Les yeux de sa mère
Pour écrire un livre à sensation, un écrivain infiltre la vie d’une présentatrice de journal télévisé et celle de sa fille qu’il avait autrefois connue…
Les yeux de sa mère se perd dans un entrelacs de destins croisés. Thierry Klifa a certainement voulu mettre trop de choses, donner trop de dimensions à son histoire. Après une mise en place confuse, le film apparaît intentionnellement complexifié. Thierry Klifa joue sur le romanesque dans tous ses états et multiplie les effets dramatiques. Finalement, on se détache de l’ensemble. Le titre aidant (probablement), la critique a trouvé une proximité avec le cinéma d’Almodovar, sans que ce soit vraiment frappant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Nicolas Duvauchelle, Marisa Paredes, Marina Foïs, Jean-Marc Barr, Jean-Baptiste Lafarge
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Les yeux de sa mèreCatherine Deneuve et Jean-Baptiste Lafarge dans Les yeux de sa mère de Thierry Klifa.

14 août 2012

La danse rouge (1928) de Raoul Walsh

Titre original : « The Red Dance »

La danse rouge(Film muet) A la veille de la Révolution russe de 1917, le jeune Grand Duc Eugene est envoyé par le tsar dans la campagne russe pour tenter de comprendre pourquoi la population écoute les agitateurs. Il y fait la rencontre d’une jeune femme, fille d’une institutrice assassinée par les Cosaques et dont le père est injustement emprisonné… The Red Dance est un film très rare de Raoul Walsh, c’est l’un de ses tout derniers films muets. Le scénario est plutôt faible, l’histoire est totalement improbable et s’inspire vraiment très librement de faits historiques La danse rouge (comme ce moine noir intriguant qui évoque Raspoutine). Toutefois, le propos politique est plutôt absent ce qui permet au moins d’éviter tout manichéisme, dans un sens ou dans l’autre. L’ensemble manque nettement de force. On appréciera toutefois quelques beaux plans de Dolores del Rio et un très beau second rôle d’Ivan Linow en géant rustre qui révèle une certaine humanité. On peine à discerner la patte de Raoul Walsh dans The Red Dance qui paraît tout de même assez commun.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dolores del Rio, Charles Farrell, Ivan Linow
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Remarques :
* The Red Dance a été diffusé à la télévision française au Cinéma De Minuit de Patrick Brion en juin 2012.
* Raoul Walsh réutilisera certains plans dans son film parlant Yellow Ticket de 1931.

13 août 2012

Rashômon (1950) de Akira Kurosawa

RashômonDans le Japon médiéval, trois hommes se sont abrités de la pluie battante dans les ruines d’une ancienne porte de la ville de Kyoto. Deux ont témoigné dans un procès qu’ils racontent au troisième, une affaire étrange de meurtre où chacun des protagonistes raconte une version différente des faits…
Rapporté du Japon presque clandestinement en 1951 par une admiratrice italienne, Rashômon fit sensation au Festival de Venise. La puissance du récit et la perfection de la forme furent un choc pour les occidentaux qui découvraient alors le cinéma japonais. Le récit est à la fois simple et complexe. L’important n’est pas tant de savoir où est la vérité (nous ne le saurons d’ailleurs pas) que d’observer comment chacun modèle son récit, non pas pour se disculper mais pour préserver son honneur ; « nous avons tous de bonnes raisons pour être égoïstes ». Kurosawa clôt tout de même ce portrait assez pessimiste de la nature humaine sur une petite note d’espoir. Sur le plan de forme, Rashômon avait également de quoi surprendre : avec peu de moyens, un bout de forêt et une ruine en pleine nature, Kurosawa réussit à atteindre un esthétisme au caractère très naturel.  Il utilise superbement la lumière et les ombres projetées par le soleil à travers les arbres. Sur ce plan, Rashômon se rapproche des grands films muets. Et c’est aussi un film très physique, nous sommes presque au contact des personnages dont il se dégage une fougue et une ardeur parfois maladroite qui rend l’ensemble très authentique. Le succès de Rashômon en occident permettra à Kurosawa d’être considéré à sa juste valeur dans son pays et ainsi d’obtenir de bonnes conditions pour tourner ses films suivants.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Machiko Kyô, Masayuki Mori, Takashi Shimura
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Remarque :
Rashômon est adapté de deux nouvelles d’Akutagawa Ryunosuke, « Dans le fourré » et « Rashômon », elles-mêmes inspirées de légendes médiévales nipponnes. Rashômon est le nom d’une porte de Kyoto : « La porte du dieu Rashô ».