8 décembre 2016

Le Secret de la planète des singes (1970) de Ted Post

Titre original : « Beneath the Planet of the Apes »

Le Secret de la planète des singesUn vaisseau chargé de retrouver Taylor s’écrase sur la planète. Seul survivant, l’astronaute Brent rencontre Nova qui est seule. Elle emmène Brent jusqu’au village des singes qui sont sur le pied de guerre. Les gorilles veulent envahir la zone interdite… Le succès de La Planète des singes avait surpris la 20th Century Fox qui eut rapidement l’idée de faire une suite, pratique qui n’était pas habituelle à l’époque. Après avoir fait plancher Rod Serling, puis Pierre Boulle, le studio retiendra l’idée de l’écrivain anglais Paul Dehn : une variation sur le thème de l’arme atomique. Le film est loin d’avoir la richesse de l’opus précédent, les personnages sont peu exploités, l’histoire est pleine d’incohérences et devient souvent grotesque (notamment dans toute la partie chez les mutants où le film mérite vraiment d’être qualifié  « d’épouvantable nanar ») ; c’est la reproduction du choc visuel de La Planète des singes qui est surtout recherchée par les producteurs. Le budget est encore plus restreint que précédemment ; la Fox traversait alors une période difficile après le flop de plusieurs films couteux. Les décors du premier opus sont donc réutilisés et les masques sont le plus souvent préférés aux longues séances de maquillages. Malgré toutes ses imperfections, Le Secret de la planète des singes n’est pas totalement ennuyeux, voire plutôt divertissant mais c’est grâce à l’ombre de son prédécesseur car, vu seul, il eut semblé être très mauvais.
Elle: 1 étoile
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, Charlton Heston
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Post sur le site IMDB.

Remarques :
* Charlton Heston n’était pas enchanté de tourner cette suite, même dans un petit rôle. Il n’a accepté qu’à la condition que la fin empêche tout prolongement. Il eut satisfaction mais, comme on le sait, cela n’empêcha pas les suites (sans son personnage, il est vrai).
* La Fox a trouvé un bel ersatz de Charlton Heston (qui avait refusé d’avoir le premier rôle) en la personne de James Franciscus, acteur de télévision.
* Le sit-in des chimpanzés contre la guerre évoque les manifestations alors très actives contre la Guerre du Vietnam.

Le secret de la Planète des singes
James Franciscus et Linda Harrison dans Le Secret de la planète des singes de Ted Post.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.

17 octobre 2016

Blood Diamond (2006) de Edward Zwick

Blood Diamond1999. La Sierra Leone est déchirée par une violente guerre civile entre les rebelles et le gouvernement pour le contrôle des mines de diamants, seule richesse du pays. Un pêcheur est capturé par les rebelles après avoir permis à sa famille de s’enfuir lors d’une attaque. Il est envoyé dans une mine… Blood Diamond est un film d’action très hollywoodien. Son principal mérite est de mettre au grand jour le problème des « diamants de conflits », alias « diamants de sang » : dans les pays en guerre, les groupes armés vendent les diamants extraits de mines sauvages pour financer leurs actions militaires et ce sont les civils qui sont les premières victimes de leurs sanglantes exactions. Le film nous montre également comment des enfants sont conditionnés pour devenir des véritables machines à tuer. Le scénario est très formaté et simplificateur, son but principal semble être d’introduire à intervalles réguliers des scènes de violence frénétique. Ces scènes sont souvent très dures, terrifiantes par leur sauvagerie et par la perte d’humanité qu’elles montrent. En ce sens, le film a pu avoir une action de prise de conscience même s’il arrivé un peu tard (après la signature du Processus de Kimberley en 2003, accord par lequel 81 pays s’engagent à ne plus acheter de diamants en provenance de zones de conflit). Les prestations de Leonardo DiCaprio et de Djimon Hounsou ont été saluées, à juste titre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou, Jennifer Connelly
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward Zwick sur le site IMDB.

Voir les autres films de Edward Zwick chroniqués sur ce blog…

Blood Diamond
Leonardo DiCaprio et Djimon Hounsou dans Blood Diamond de Edward Zwick.

Blood Diamond
Leonardo DiCaprio et Jennifer Connelly dans Blood Diamond de Edward Zwick.

26 août 2016

Le Château dans le ciel (1986) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Tenkû no shiro Rapyuta »

Le Château dans le cielUne fillette nommée Sheeta possède une pierre magique également convoitée aussi bien par un mystérieux personnage officiel flanqué d’un bataillon militaire que par des pirates particulièrement intrépides. Cette pierre permettrait de retrouver Laputa, une île légendaire flottant dans le ciel. Pour échapper à ses poursuivants, Sheeta va être aidée par Pazu, un jeune garçon très débrouillard qui l’a recueillie… Tourné en 1986 mais découvert en Europe qu’en 2003, Le Château dans le ciel est la première production des Studios Ghibli. Hayao Miyazaki a déclaré qu’il s’agissait de son préféré. Le scénario est assez riche, on y trouve tous les thèmes chers au réalisateur : le monde de l’enfance, le fantastique, les machines volantes, la plénitude de la Nature, le rejet des armes et du totalitarisme. L’idée de l’île volante lui a été inspirée par un passage des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Le rythme est très enlevé avec beaucoup de scènes d’action mais aussi de très belles scènes poétiques. Le Château dans le ciel est une petite perle de plus de la filmographie d’Hayao Miyazaki.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Hayao Miyazaki sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hayao Miyazaki chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Hayao Miyazaki

Le Château dans le cielSheeta et Pazu, les héros de Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.

Le Château dans le cielLaputa, l’île volante dans Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.

Le Château dans le cielDessin préparatoire pour Laputa, l’île volante dans Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki.
Laputa est dans son état initial ; l’arbre au sommet (qui a une grande importance par la suite) n’est pas encore présent.

4 avril 2015

La Cible humaine (1950) de Henry King

Titre original : « The Gunfighter »

La cible humaineJimmy Ringo est connu pour être le tireur le plus rapide de l’Ouest mais cette réputation lui pèse. Constamment défié par de jeunes cowboys à la recherche de notoriété, il aspire maintenant à une vie plus calme et se rend dans la petite ville où se trouve la femme qu’il a aimée. Mais, comme partout où il se rend, son arrivée est loin de passer inaperçue et les ennuis arrivent vite… Basé sur une histoire d’André de Toth, The Gunfighter est un western assez peu traditionnel. Il n’y a que peu d’action dans ce portrait de héro fatigué. Du mythe, il nous montre le revers de la médaille. Le film se déroule quasiment en temps réel, presqu’en huis clos, deux points qui le rapprochent de High Noon (Le train sifflera trois fois) que Fred Zimmerman tournera deux ans plus tard. Henry King a tourné The Gunfighter avec une certaine simplicité et même une économie de moyens, sans musique. Gregory Peck y est affublé d’une moustache qui a, semble t-il, beaucoup dérouté à l’époque. Elle n’est pas très heureuse, il est vrai, mais lui attribuer l’échec commercial du film est certainement excessif. Celui-ci est certainement dû au manque d’action. The Gunfighter méritait mieux car c’est un film intéressant par son approche originale d’un des plus grands mythes de l’Ouest, celui du roi de la gâchette. Il est également, avec High Noon précédemment cité, l’un des premiers westerns à donner une grande place à la psychologie de ses personnages.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Helen Westcott, Millard Mitchell, Jean Parker, Karl Malden
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry King sur le site IMDB.

The Gunfighter
Gregory Peck (et sa moustache) dans La Cible humaine d’Henry King

The Gunfighter
Gregory Peck, Karl Malden (à l’arrière plan) et Skip Homeier dans La Cible humaine d’Henry King

Remarques :
* Le film a été distribué sous plusieurs titres français : La cible humaine à sa sortie en France en 1952 puis L’Homme aux abois à sa ressortie en 1962. En Belgique, le titre fut L’Homme au revolver.

* Le personnage a bien existé, Johnny Ringo (1850-1882), un tueur hors-la-loi mort dans des conditions mystérieuses.

22 décembre 2013

God Bless America (2011) de Bobcat Goldthwait

God Bless AmericaIrrité par son entourage immédiat et atterré devant la bêtise de la télévision, un quarantenaire prend son arme pour éliminer physiquement certaines personnes, symboles à ses yeux de l’abrutissement général. Il est rejoint par une adolescente de seize ans avec laquelle il fait équipe… Bob Goldthwait, qui a écrit et réalisé God Bless America, vient du stand-up où il excellait dans l’humour noir. Il n’est donc pas surprenant que son film soit particulièrement irrévérencieux. C’est souvent une bonne chose mais cela ne suffit pas. Si l’intention de l’auteur est de provoquer une réflexion sur la direction que prend notre société, les pistes qu’il nous propose sont tout de même assez limitées. D’une part, il se focalise essentiellement sur l’impact de la télévision-poubelle et, d’autre part, il part dans un peu tous les sens : à la manière de l’humour stand-up, il tire sur tout ce qui bouge (au propre comme au figuré), s’en prenant à tous ceux qui ne pensent pas comme lui, que ce soit sur des sujets importants ou très anodins. Autre probable héritage du stand-up, son film repose plus sur des monologues joliment tournés avec des phrases-choc que sur de vrais dialogues suivis. Certains passages sont vraiment amusants mais, au final, avec ses héros qui règlent les problèmes en sortant leurs flingues, God Bless America est plutôt une simple comédie défouloir qui surfe sur la fascination des armes.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Joel Murray, Tara Lynne Barr
Voir la fiche du film et la filmographie de Bobcat Goldthwait sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

26 septembre 2013

Mains armées (2012) de Pierre Jolivet

Mains arméesPour remonter un trafic d’armes volées par un gang serbe, un policier marseillais monte à Paris avec son équipe. Il profite de cette occasion pour essayer de revoir sa fille qui est à la brigade des stups parisienne… Ecrit par Pierre Jolivet et Simon Michaël, lui-même ancien policier, Mains armées tente de mêler intrigue policière et drame familial mais, hélas, sans parvenir à trouver un bon équilibre. La partie policière est assez confuse dans son déroulement et c’est donc le volet drame intimiste entre le père et la fille qui semble le plus réussi bien qu’il occupe moins de place. Solidement interprété par Roschdy Zem, le policier a un caractère bourru et renfermé très appuyé, de façon sans doute un peu excessive. Leïla Bekhti fait une belle interprétation tout comme Marc Lavoine, ici à contre emploi dans un rôle de personnage assez détestable. Malgré le rendu très réaliste de la partie policière, Mains armées ne parvient pas à convaincre pleinement.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Leïla Bekhti, Marc Lavoine, Nicolas Marié, Marilyne Canto, Cyril Guei, Clémentine Poidatz
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Jolivet sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pierre Jolivet chroniqués sur ce blog…

3 avril 2013

1941 (1979) de Steven Spielberg

1941Quelques jours après l’attaque japonaise sur Pearl Harbour, l’Amérique craint une attaque surprise de sous-marins japonais visant cette fois directement le sol des Etats Unis. A Los Angeles, la mise en place d’une surveillance des côtes et les préparatifs de défense tourne à l’hystérie collective parmi la population et les militaires ne sont pas en reste… Robert Zemeckis et Bob Gale (futurs auteurs de la série Retour vers le futur) sont partis de faits réels pour créer un film totalement délirant. L’histoire de 1941 assemble un très grand nombre de personnages, tous plus loufoques les uns que les autres, formant un ensemble qui semble partir dans tous les sens et qui exprime parfaitement la confusion et l’hystérie du moment. La linéarité et la cohérence n’ont pas lieu d’être, le seul objectif à atteindre étant visiblement l’humour, un humour débridé, appuyé et irrespectueux. Le film comporte de nombreuses scènes d’anthologie. Le patriotisme et l’armée sont particulièrement malmenés (1) et on peut penser que la mauvaise cote du film auprès du public est en partie dû à cet irrespect. Steven Spielberg a réussi à assembler un beau plateau d’acteurs, certains comme John Belushi ayant été un peu difficiles à contrôler, mais l’ensemble reste parfaitement maitrisé avec une mise en scène assez spectaculaire. 1941 est un film assez unique, l’un des plus loufoques et des plus irrespectueux qui soient sortis d’Hollywood.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Ned Beatty, John Belushi, Lorraine Gary, Murray Hamilton, Christopher Lee, Tim Matheson, Toshirô Mifune, Warren Oates, Robert Stack, Treat Williams, Nancy Allen, John Candy
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La durée du film 1941 est de 146 minutes mais Columbia et Universal réduisirent sa longueur de la version commerciale à 118 minutes. C’est la version longue qui a été vue ici.
* Bien que souvent présenté ainsi, 1941 ne fut pas à proprement parler un échec commercial : l’exploitation a couvert très largement les frais. Mais ce ne fut pas un succès comparable aux autres films de Spielberg et surtout, 1941 est un film profondément malaimé.

(1) Pressenti pour le rôle du général, John Wayne aurait non seulement refusé mais aussi tenté de convaincre Spielberg d’abandonner le projet qu’il jugeait antipatriotique. Charlton Heston aurait refusé le rôle pour les mêmes raisons.

11 janvier 2012

The American (2010) de Anton Corbijn

The AmericanUn tueur à gages, lui-même pisté par des tueurs, s’isole dans un petit village italien niché sur les hauteurs des Abruzzes. Malgré les recommandations de son commanditaire, il commence à nouer des liaisons avec un prêtre et une prostituée… Réalisé par le néerlandais Anton Corbijn, The American est une production américaine adapté d’un roman de l’anglais Martin Booth sur le thème assez classique du tueur qui aspire à une rédemption. Les personnages manquent plutôt de profondeur et, hormis l’intérêt que l’on peut avoir pour George Clooney, on pourra n’être que peu intéressé par les états d’âme de ce tueur traqué par d’autres tueurs. Il reste de très beaux plans : Anton Corbijn est photographe (de scène rock) et il met joliment en valeur le superbe cadre du village de Castel del Monte.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: George Clooney, Violante Placido, Thekla Reuten, Paolo Bonacelli
Voir la fiche du film et la filmographie de Anton Corbijn sur le site IMDB.

Remarques :
Le tournage a eu lieu peu après le tremblement de terre d’avril 2009 qui avait sévèrement touché la région des Abruzzes (qui est à une centaine de kilomètres au nord-est de Rome). Les scènes urbaines ont été tournées à L’Aquila, toutes les autres au village de Castel del Monte (ne pas confondre avec le château situé dans Les Pouilles, 200 kms plus au sud, qui est classé au patrimoine mondial de l’Unesco).