18 mars 2018

Goldfinger (1964) de Guy Hamilton

GoldfingerJames Bond est chargé d’enquêter sur un certain Goldfinger, un milliardaire obsédé par l’or. L’homme va se révéler être bien plus dangereux qu’escompté…
C’est avec ce troisième volet de ses aventures que le mythe James Bond  prend une ampleur inégalée. Les producteurs réalisent un sans-faute commercial par une habile campagne de préparation et en plaçant la majorité de l’intrigue aux Etats-Unis afin de gagner définitivement le public américain. Cet épisode ancre définitivement les ingrédients et le style de la série.  L’histoire est bien équilibrée et les innombrables invraisemblances n’ont aucune importance car elles nourrissent le « rêve ». Le détachement, très empreint de flegme britannique, est toujours de mise : le méchant a des rapports très courtois avec l’agent secret tout en ayant la ferme intention de le tuer. Le modernisme est encore plus poussé avec l’utilisation d’un laser (peu connu à cette époque) et l’introduction de l’Aston Martin aux multiples gadgets. Guy Hamilton a une approche sans doute moins esthétique que Terence Young mais se montre efficace dans sa réalisation : il sait indéniablement créer des scènes fortes qui restent dans les esprits. Goldfinger est sans doute le premier blockbuster du cinéma moderne : le succès fut en effet fulgurant et planétaire, James Bond devint un phénomène de société. Pour un film britannique (c’est à dire non américain), c’est vraiment assez unique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Gert Fröbe, Honor Blackman, Shirley Eaton, Tania Mallet, Harold Sakata, Bernard Lee
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Remarques :
* Quelques semaines avant la sortie du film, Ian Fleming décédera d’une crise cardiaque durant une partie de golf.
* Gert Fröbe est doublé (par Michael Collins) car l’acteur allemand ne parle pas anglais (contrairement à ce qu’on avait affirmé à Guy Hamilton).
* La majorité du tournage s’est déroulé en Angleterre. Sean Connery n’a même pas mis les pieds aux Etats-Unis pour le tournage.

GoldfingerDean Connery dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerGert Fröbe dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerHonor Blackman (ex-Avengers) dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerHarold Sakata dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerL’Aston Martin DB5  de James Bond dans Goldfinger de Guy Hamilton.
(Le modèle réduit Corgi Toys de cette Aston Martin allait faire la joie de toute une génération de jeunes bambins.)

 

15 février 2018

Bons baisers de Russie (1963) de Terence Young

Titre original : « From Russia with Love »

Bons baisers de RussieL’organisation criminelle Spectre projette de mettre la main sur une machine de déchiffrement soviétique. Pour ce faire, elle entend se servir des services secrets britanniques en leur faisant croire qu’une employée de l’ambassade soviétique à Istanbul est prête à leur livrer la machine…
Dès les premiers signes de succès de Dr. No, la décision est prise de mettre en chantier un second film avec l’agent secret 007. Le choix se porte naturellement sur le roman le plus vendu de la série écrite par Ian Fleming, Bons baisers de Russie, l’un des dix livres préférés du président Kennedy (!) Le film est incontestablement plus abouti, avec moins de maladresses mais a perdu son côté « diamant brut ». Les péripéties sont nombreuses et mouvementées, avec beaucoup de lieux différents, ce qui bizarrement n’empêche pas certaines longueurs. Après l’exotisme des tropiques, c’est l’exotisme oriental qui sert d’attrait (nous avons même droit à une (interminable) danse du ventre). Les gadgets commencent à apparaitre. L’ensemble semble pencher vers le style Hitchcock, à la fois par le suspense de la poursuite et aussi par le style « beauté froide » de la James Bond girl Daniela Bianchi. Bons baisers de Russie est considéré comme l’un des meilleurs de la série par certains amateurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Daniela Bianchi, Pedro Armendáriz, Robert Shaw, Bernard Lee, Eunice Gayson
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Bons baisers de Russie
Sean Connery et Daniela Bianchi dans Bons baisers de Russie de Terence Young.

Bons Baisers de Russie
Sean Connery pénétrant dans votre chambre vêtu d’une seule serviette de bain… L’image avait de quoi affoler la gent féminine de l’époque et promût Sean Connery au rang des sex-symbols.  Sean Connery et Daniela Bianchi dans Bons baisers de Russie de Terence Young.

Bons Baisers de Russie
Robert Shaw est un méchant difficile à vaincre dans Bons baisers de Russie de Terence Young.

9 février 2018

James Bond 007 contre Dr. No (1962) de Terence Young

Titre original : « Dr. No »

James Bond 007 contre Dr. NoLorsque deux agents britanniques disparaissent mystérieusement en Jamaïque, le chef des services secrets britanniques envoie l’agent spécial 007 James Bond pour enquêter. Dès son arrivée, il est espionné et se retrouve rapidement en grand danger…
Premier d’une longue série, James Bond 007 contre Dr No est adapté du roman Docteur No de Ian Fleming, publié en 1958. Il fut produit avec un budget modeste mais n’en établit pas moins les standards du genre avec un agent secret élégant et détaché personnifié à la perfection par Sean Connery, des James Bond girls  très avenantes, des méchants implacables et le fameux générique. Seuls, les gadgets ne sont pas encore là. Le propos est moderne, utilisant des thématiques comme la radioactivité et la conquête de l’espace. Terence Young donne le ton de la mise en scène avec une belle intégration de scènes d’action réalistes. Le succès fut immédiat, d’une ampleur inattendue. Les acteurs Sean Connery et Ursula Andress, alors quasi-inconnus, devinrent du jour au lendemain des stars mondiales. Terence Young signera encore deux autres films de la série.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Ursula Andress, Joseph Wiseman, Jack Lord, Bernard Lee, Anthony Dawson, Eunice Gayson
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James Bond contre Dr No
« Bond, James Bond »… Le premier plan de Sean Connery dans James Bond 007 contre Dr. No de Terence Young établit un style qui durera…

James Bond contre Dr No
L’une des scènes les plus célèbres du cinéma : l’apparition d’Ursula Andress dans James Bond 007 contre Dr. No de Terence Young. Ian Fleming avait écrit « elle sort de l’eau et apparaît telle la Vénus de Botticelli ». Terence Young parvient merveilleusement à recréer cet enchantement tout en restant très simple (après tout, comme l’actrice l’a répété, elle ne fait que marcher…) Belle utilisation de la lumière naturelle et des nuages (la même scène sur fond de ciel bleu aurait sans doute été plus anodine).
Du fait de son fort accent (Ursula Andress est originaire de la Suisse alémanique), l’actrice est doublée. Ce sera d’ailleurs le cas de beaucoup de James Bond Girls des années soixante.

James Bond contre Dr No
Le premier « méchant » des James Bond : Joseph Wiseman dans James Bond 007 contre Dr. No de Terence Young.

James Bond contre Dr No
Dans la salle à manger du Dr. No, James Bond remarque la présence d’un portrait du duc de Wellington par Goya. Le vol de ce tableau exposé à la National Portrait Gallery avait fait la une des journaux britanniques en 1961. La décision de faire ce clin d’œil à l’actualité n’a été prise que la veille du tournage de la scène. Le tableau ne sera retrouvé qu’en 1965. L’histoire réelle du vol de ce tableau a fait l’objet d’un film en 2020 : The Duke

6 janvier 2018

Bullitt (1968) de Peter Yates

BullittLe lieutenant de police Frank Bullitt est chargé par un sénateur de protéger un témoin prêt à témoigner contre la Mafia pendant un week-end…
Bullitt est un film que tout le monde connaît pour sa scène centrale de 10 minutes, une poursuite automobile qui a révolutionné le genre. Depuis ses tous débuts, le cinéma a bien moult fois montré des courses-poursuites motorisées de toutes natures mais jamais de façon si spectaculaire. Utilisant avec une certaine maestria la topologie si particulière de San Francisco, l’anglais Peter Yates transforme les bolides en animaux qui bondissent et rugissent de leurs huit cylindres. Il multiplie les angles de vue, adoptant même une vision subjective qui donne des haut-le-cœur dans les descentes, avec un montage particulièrement efficace. Toute cette scène fut tournée sans trucage, sur les lieux réels, comme le restant du film qui offre cependant beaucoup moins d’intérêt. L’histoire n’est guère passionnante.  Si Peter Yates sait créer de belles images, avec un certain style d’ailleurs (on le voit dès le générique), il se révèle totalement incapable de donner la moindre épaisseur à ses personnages. Il se contente de les filmer, in situ, parfois au plus près de leur quotidien, dans un esprit presque Nouvelle vague ! Gros succès commercial.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Robert Vaughn, Jacqueline Bisset, Don Gordon, Robert Duvall
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Bullitt
Course-poursuite dans les rues de San Francisco dans Bullitt de Peter Yates.

Bullitt
Steve McQueen pilote lui-même dans certaines scènes de Bullitt de Peter Yates, mais pas toutes. On peut le remarquer à la position du rétroviseur : quand il est plus haut et ne montre rien, c’est Bud Ekins qui pilote. Les vitesses réelles ont été jusqu’à 170 km/h. Pour en savoir plus sur les voitures

30 décembre 2017

Il boom (1963) de Vittorio De Sica

Il boomA Rome, Giovanni fréquente les milieux huppés avec sa femme Sylvia qu’il a habituée à un luxueux train de vie. Comme il dépense deux fois ce qu’il gagne, il est couvert de dettes. Ses amis ne voulant plus lui prêter de l’argent, il est au bord du gouffre. C’est alors que la femme d’un promoteur aisé va lui faire une proposition invraisemblable… Ecrit par Cesare Zavattini, Il boom est une comédie assez grinçante qui se moque de la course à l’argent dans l’Italie de la reconstruction. Il pousse l’axiome « tout s’achète » jusqu’aux pires extrémités, au point que l’on en soit un peu mal à l’aise. Alberto Sordi donne à cette vision mordante du miracle toute sa dimension car il sait rendre son personnage sympathique malgré tous ses défauts. Sa course désespérée à l’argent paraît d’autant plus vaine que la société dont il tient tant à faire partie est montrée futile et vide, où l’hypocrisie règne en maitre. L’ensemble manque sans doute un peu de richesse (!) et soufre de quelques répétitions.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Gianna Maria Canale
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Il Boom
Alberto Sordi dans Il boom de Vittorio De Sica.

24 décembre 2017

Un coin de ciel bleu (1965) de Guy Green

Titre original : « A Patch of Blue »

Un coin de ciel bleuUne jeune fille aveugle, maintenue sans éducation et maltraitée par une mère et un grand-père alcooliques, fait la rencontre d’un homme qui va lui ouvrir de nouveaux horizons. Elle ignore que cet homme est noir…
Adapté d’un roman d’Elizabeth Kata, A Patch of Blue est un film sur lequel il est difficile de porter un jugement en faisant abstraction de son impact social. Ses intentions de combattre les à-priori sur la couleur de peau sont louables et il ne faut pas négliger que ce film est sorti dans le contexte très raciste des années soixante : les évènements sanglants du Bloody Sunday en Alabama et le Voting Rights Act interdisant les discriminations raciales dans le vote datent de la même année 1965. Il est donc difficile de dire du mal de ce film. Toutefois, on peut trouver ses ficelles assez grossières. Les personnages de la mère et du grand-père, qui sont les seuls à être ouvertement racistes, sont absolument abominables. Shelley Winters a avoué avoir été malade de jouer un tel rôle. On la comprend. Le personnage interprété par Sydney Poitier est, quant à lui, parfait sous tous rapports : intelligent, équilibré, attentionné. Malgré ces excès de typage, le film est émouvant, notamment lorsque l’apprentissage de la jeune fille devient un véritable éveil à la vie. Le film connut un grand succès.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sidney Poitier, Shelley Winters, Elizabeth Hartman, Wallace Ford
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A patch of blue
Sidney Poitier et Elizabeth Hartman dans Un coin de ciel bleu de Guy Green.

Remarques :
* Pour le rôle, Elizabeth Hartmann portait des lentilles opaques qui lui ôtaient effectivement la vue.
* Les scènes de baiser furent enlevées des copies destinées aux états du Sud des Etats-Unis où le mariage mixte était encore interdit par la loi.
* A Patch of Blue est le premier film d’Elizabeth Hartmann (21 ans) qui s’est retrouvée nominée aux Oscars pour le rôle. Cette lumineuse actrice n’a hélas pas fait une grande carrière par la suite. Dépressive, elle s’est donné la mort à l’âge de 43 ans.
* Excellent directeur de la photographie, oscarisé pour Les Grandes Espérances de David Lean (1946), l’anglais Guy Green est passé à la réalisation au milieu des années cinquante où sa carrière fut moins remarquable.

3 décembre 2017

Boom (1968) de Joseph Losey

BoomChris Flanders, qui se dit poète et un peu gigolo, parvient à se rendre sur l’île que la milliardaire Flora Goforth possède au large de la Sardaigne. Il dit connaître cette femme excentrique et tyrannique, plusieurs fois divorcée. Entouré de ses domestiques et dictant ses mémoires, elle se sent actuellement sur le point de mourir… Boom est adapté d’une pièce de Tennessee Williams qui en a écrit lui-même l’adaptation. Le film est construit autour du couple formé par Elizabeth Taylor et Richard Burton alors que ni l’un ni l’autre n’ont vraiment l’âge requis : la femme est censée être bien plus âgée et l’homme plus bien plus jeune. Comme toujours chez Tennessee Williams, les caractères sont exacerbés pour mieux nous faire plonger au plus profond de la nature humaine. Comme on le sait, Elizabeth Taylor n’est pas une actrice qui donne dans la subtilité ; elle appuie le caractère tempétueux de son personnage mais peine à montrer sa vulnérabilité. Face à elle, Richard Burton a un jeu plus en retenue pour son personnage que Tennessee Williams a décrit comme étant « toujours à mi-chemin entre une sainteté presque sincère et une malhonnêteté également sincère ». En second rôle, Noël Coward fait une plaisante intervention. La photographie gorgée de soleil de Douglas Slocombe est très belle et on notera les petites notes d’influence indienne et orientale dans les décors et les costumes. Boom peut bloquer certains spectateurs du fait de l’outrance des personnages. Ce n’est pas un très grand film mais mérite notre intérêt. Ce fut un échec commercial.
Elle: 1 étoile
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Noël Coward, Joanna Shimkus
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Remarques :
* La pièce de Tennessee Williams « The Milk Train Doesn’t Stop Here Anymore » (1963) fut également un échec commercial à Broadway.
* Tennessee Williams a déclaré qu’il considérait que Boom était la meilleure adaptation cinématographique d’une de ses pièces.
* Boom est le 8e des 11 films du couple Elizabeth Taylor et Richard Burton.

Boom
Elizabeth Taylor et Richard Burton dans Boom de Joseph Losey.

Boom
Elizabeth Taylor et Noël Coward dans Boom de Joseph Losey.

2 décembre 2017

La Plus Grande Histoire jamais contée (1965) de George Stevens

Titre original : « The Greatest Story Ever Told »

La Plus grande histoire jamais contéeLa vie de Jésus Christ…
Produit et réalisé par George Stevens, La Plus Grande Histoire jamais contée a bénéficié d’un budget important (20 millions de dollars soit 160 millions de 2017), d’une longue préparation et d’un plateau abondamment fourni en stars. Le résultat est épouvantable. Obsédé par l’idée de donner de la grandeur à son film, George Stevens n’a réussi à lui donner que de la lourdeur. Il n’y a là aucun souffle, aucune flamme. On s’ennuie même. Beaucoup de scènes ne sont d’ailleurs pas montrées mais racontées par des personnages (« on dit qu’il a multiplié les pains », « on dit qu’il a marché sur l’eau » …), astuce normalement plutôt utilisée par les films à petit budget ! Le défilé d’acteurs connus est presque grotesque et que le tournage ait été fait dans l’Ouest américain saute aux yeux ; on s’attend à tomber sur John Wayne à tout moment (en fait, il faut attendre la fin du film pour qu’il apparaisse et dise son unique réplique). De toute évidence, George Stevens n’est pas Cecil B. DeMille! L’âge d’or des péplums étant, de plus, révolu, le film fut un flop commercial, l’un des plus grands flops de l’histoire du cinéma.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Max von Sydow, Charlton Heston, Martin Landau, José Ferrer, Carroll Baker, Van Heflin, Telly Savalas, John Wayne
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Remarques :
* Le tournage fut terminé en 1963 et George Stevens mit plus d’un an à le monter. La première version distribuée totalisait 225 minutes. Devant le peu de succès auprès du public, la durée fut rapidement réduite à 127 minutes. Le film est ressorti sur DVD dans une version de 191 minutes en 2001 (version visionnée ici).

* Non crédités au générique, David Lean a dirigé quelques scènes d’intérieur avec Claude Rains et José Ferrer alors que Jean Negulesco a dirigé la scène de la Nativité.

* Sur l’unique réplique de John Wayne « Truly, this man was the Son of God », une légende (certainement fausse mais amusante) circule depuis la sortie. Après plusieurs prises peu convaincantes, Stevens lui dit « Duke, il nous faut quelque chose de plus. Lève les yeux vers lui et donne-nous de la crainte. » (« Duke, what we need in this line is something more. Look up at the man and give us some awe. ») Wayne acquiesce et, à la prise suivante, lève les yeux vers la croix et dit : « Awww, truly this man was the Son of God. »
A noter que la version finale de cette réplique n’est guère plus brillante, on se demande vraiment comment un metteur en scène peut laisser une réplique si mal dite dans un film. Elle est tellement mauvaise qu’elle est sur Youtube

La Plus Grande Histoire jamais contée
Max von Sydow (dont c’est le premier film américain) dans La Plus Grande Histoire jamais contée de George Stevens.

29 novembre 2017

L’Invitée (1969) de Vittorio De Seta

Titre original : « L’invitata »

L'invitéeAnne voit son mari rentrer d’une conférence à l’étranger avec une jeune femme suédoise qu’il dit vouloir héberger quelque temps pour l’aider à s’intégrer en France. Devant l’évidence d’une relation entre eux, Anne s’enfuit avec l’intention d’aller dans le sud de la France où sa famille possède une maison. Comprenant qu’elle est au bord de la dépression, François, son patron architecte, lui propose de l’emmener en voiture… Sur un scénario cosigné par Tonino Guerra (grand scénariste qui a écrit pour Antonioni, Fellini, Rosi, etc.), L’invitée est un film franco-italien qui se présente comme un road-movie : en chemin, Anne, ébranlée, et François, plutôt attentionné, vont apprendre à se connaitre. Ils se découvrent. La narration se déroule paisiblement dans un style qui se situe dans le prolongement de la Nouvelle Vague. Elle privilégie le point de vue de la femme et ses interrogations. Le fond est une réflexion sur la jalousie, la possession, la vulnérabilité. L’épisode du peintre met subtilement en relief certains aspects des relations humaines : sans que rien ne soit dit, l’attirance entre deux êtres est éclatante. L’épilogue est plus discutable et peut être vu, au mieux comme une ode à l’amour libre, au pire comme une célébration de la soumission de la femme… disons qu’il s’inscrit dans l’esprit de son époque.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Joanna Shimkus, Michel Piccoli, Paul Barge, Clotilde Joano, Jacques Perrin
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Remarque :
* Vittorio De Seta (qui est bien moins connu que son presque homonyme Vittorio De Sica) est un réalisateur italien, ancien documentariste, qui n’a que peu tourné pour le cinéma. L’invitée est son troisième long métrage.

L'invitée
Lorna Heilbron, Joanna Shimkus et Jacques Perrin dans L’invitée de Vittorio De Seta.

12 novembre 2017

Le Refroidisseur de dames (1968) de Jack Smight

Titre original : « No Way to Treat a Lady »

Le Refroidisseur de damesUn pasteur, paraissant d’humeur fort gaie, s’introduit chez une veuve sexagénaire. Après l’avoir mise en confiance, il l’étrangle et dépose le cadavre dans la salle de bains. Le détective Morris Brummell est chargé de l’affaire… Basé sur un roman de William Goldman, le scénario de No Way to Treat a Lady comporte certaines originalités, à la fois dans le mode opératoire de ce tueur en série et dans le jeu qu’il joue avec la police. Le moyen utilisé par la police pour le forcer à se dévoiler est aussi inattendu. Certes, ces originalités paraissent moins criantes après un demi-siècle supplémentaire de thrillers mais on peut se demander pourquoi, avec ces atouts, le résultat paraît si fade. Ce n’est pas la faute de Rod Steiger qui fait une belle prestation dans ses multiples déguisements, donnant de la puissance à son personnage, sans aucun excès. Non, les raisons sont plutôt à chercher du côté de la mise en scène de Jack Smight qui a bien du mal à trouver la difficile symbiose recherchée entre le film noir et la comédie. L’assemblage est au moins inattendu mais l’ensemble montre une certaine mollesse. Le film nous laisse sur une vague impression qu’il aurait pu être beaucoup mieux…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Lee Remick, George Segal
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Le refroidisseur de dames
Rod Steiger dans l’un de ses multiples déguisements de Le Refroidisseur de dames de Jack Smight.

Le refroidisseur de dames
Lee Remick et George Segal dans Le Refroidisseur de dames de Jack Smight.