13 juillet 2013

Un tramway nommé désir (1951) de Elia Kazan

Titre original : « A Streetcar Named Desire »

Un tramway nommé désirBlanche DuBois arrive à la Nouvelle-Orléans pour s’installer temporairement chez sa soeur Stella. Elle est tout de suite perturbée par l’appartement assez pauvre de sa soeur et par les manières peu raffinées de Stanley, son mari… Un tramway nommé désir est la première grande adaptation d’une pièce de Tennessee Williams au cinéma (1). Elia Kazan l’a transposé sans l’édulcorer et le film marqua profondément les esprits tant il tranchait avec l’univers très policé des films hollywoodiens. Les personnages agissent ici suivant leurs passions et leurs pulsions, écartelés, tour à tour victimes et bourreaux, avec de soudaines poussées de violence. Ils provoquent chez le spectateur des sentiments contradictoires sans qu’il soit possible de porter un jugement sur eux. L’interprétation est magistrale : Vivien Leigh, en être fragile et perturbé qui doit faire face au puissant Marlon Brando, jeune acteur repéré par Kazan à l’Actor’s Studio, qui montre une présence physique hors du commun et qui deviendra avec ce rôle une icône de l’érotisme masculin. La mise en scène d’Elia Kazan est hélas un peu trop appuyée, notamment dans ses effets d’éclairages qui alourdissent inutilement l’ensemble.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vivien Leigh, Marlon Brando, Kim Hunter, Karl Malden
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Remarques :
* Elia Kazan a repris toute la distribution de la pièce telle qu’elle était jouée à Broadway : Marlon Brando, Kim Hunter, Karl Malden, Rudy Bond, Nick Dennis, Peg Hillias, Richard Garrick, Ann Dere et Edna Thomas (c’est-à-dire tous les acteurs principaux à l’exception de Vivien Leigh) y tenaient les mêmes rôles. Vivien Leigh a été préférée à Jessica Tandy pour ajouter une star connue du public (rappelons que Brando était alors à peu près inconnu).
* Vivien Leigh avait précédemment tenu le rôle de Blanche DuBois sur les planches à Londres sous la direction de son mari, Laurence Olivier. Le rôle a profondément marqué l’actrice qui a eu ensuite tendance à confondre parfois le personnage de Blanche avec sa vraie vie.
* Vivien Leigh, Karl Malden et Kim Hunter furent tous trois oscarisés pour leur rôle dans Un tramway nommé désir. Marlon Brando fut nominé mais dut s’incliner devant Humphrey Bogart (pour African Queen).

(1) C’est en réalité la seconde adaptation. La première adaptation est La Ménagerie de verre (The Glass Menagerie) d’Irving Rapper (1950) avec Jane Wyman et Kirk Douglas, film qui eut un retentissement bien moindre que le film d’Elia Kazan.

7 juillet 2013

Le Sang à la tête (1956) de Gilles Grangier

Le Sang à la têteAprès avoir débuté comme débardeur sur le port de La Rochelle, François Cardinaud a travaillé dur pour gravir les échelons de l’échelle sociale. Il est devenu l’un des hommes les plus riches de la ville. Un jour, sa femme ne rentre pas et il se met à sa recherche… Cette adaptation du roman de Georges Simenon Le Fils Cardinaud est rendue assez particulière par les dialogues de Michel Audiard. S’il n’a pas encore toute la verve qu’il déploiera plus tard, ce dernier met dans la bouche de Jean Gabin quelques répliques brillamment tournées. Heureusement, le jeu de Gabin reste ici assez sobre ce qui permet à cette histoire de garder son caractère de regard social : devenu notable, l’ex-docker fait face à la rancune, voire à l’hostilité des hommes et femmes qu’il côtoie. C’est un homme isolé, dont l’instinct ne le pousse qu’à aller de l’avant. L’écriture d’Audiard aurait pu créer un hiatus mais ils s’intègrent assez bien et relèvent quelque peu une mise en scène plutôt sans éclat. En revanche, elle montre des faiblesses dans les personnages secondaires, c’est particulièrement net pour le capitaine Drouin (Paul Frankeur) qui n’est guère crédible. Le Sang à la tête reste un bon film d’atmosphère.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Paul Frankeur, Renée Faure
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28 juin 2013

Le Convoi des braves (1950) de John Ford

Titre original : « Wagon Master »

Le convoi des bravesDeux jeunes cowboys acceptent de conduire un convoi de Mormons désireux d’aller s’établir au bord de la San Juan River en Utah… Wagon Master ne fait pas partie des westerns les plus connus de John Ford mais il ne manque pas de qualités. Sans acteur connu, c’est un western d’une grande simplicité (et chez John Ford, simplicité rime souvent avec perfection). On y retrouve certains des thèmes de prédilection du cinéaste : l’héroïsme ordinaire, la loyauté, le courage et la force d’un groupe qui tend vers un but commun, une terre promise. Ce groupe est constitué de petits groupes distincts, parfois très opposés : les Mormons doivent ainsi accepter de faire route avec un groupe de hors-la-loi recherchés. John Ford s’attaque aux préjugés de tous ordres : si les Mormons sont rejetés par la population de la ville où ils s’étaient arrêtés, ils sont eux-mêmes tout aussi prompts à rejeter un médecin alcoolique et deux femmes légères rencontrées en chemin. En outre, les indiens Navajos sont présentés ici de façon très avantageuse : pacifiques et sociables. Le message de Ford est ici très humaniste : au delà des différences, l’homme est capable de grandes choses, surtout dans un groupe mû par une aspiration commune. La photographie est superbe, une fois de plus Monument Valley est superbement utilisé par John Ford. Très belle musique avec plusieurs chansons des Sons of the Pioneers. Wagon Master est resté longtemps inédit en France où il n’est sorti qu’en 1964.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ben Johnson, Joanne Dru, Harry Carey Jr., Ward Bond, Alan Mowbray, Jane Darwell
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30 mai 2013

Les Aventures de Robinson Crusoé (1954) de Luis Buñuel

Titre original : « Robinson Crusoe »

Les aventures de Robinson CrusoéSeul rescapé d’un naufrage, Robinson Crusoé se retrouve seul sur une île de l’Atlantique. Il s’organise pour y vivre… Les Aventures de Robinson Crusoé est une oeuvre de commande. Luis Buñuel raconte dans ses mémoires avoir été peu enthousiasmé à l’idée d’adapter le roman de Daniel Defoe avant de s’intéresser à l’histoire. Le résultat est assez proche du livre mais on peut déceler la patte du cinéaste dans les scènes qu’il a ajoutées, les éléments de vie sexuelle et le rêve avec le père, et aussi dans certains passages sur la religion. Les Aventures de Robinson Crusoé est une belle réflexion sur la solitude, le besoin de vie en société. Le tournage prit plusieurs mois car la pellicule Pathécolor demandait une lumière particulière et Buñuel dit avoir été pratiquement aux ordres du chef opérateur. Le film eut beaucoup de succès et reste la meilleure adaptation de ce classique bien connu de la littérature.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dan O’Herlihy, Jaime Fernández
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Principales autres adaptations en long métrage :
L’île du maître (Man Friday) de Jack Gold (1975) avec Peter O’Toole
Crusoe de Caleb Deschanel (1988) avec Aidan Quinn
Robinson Crusoé de Rod Hardy & John Miller (1997) avec Pierce Brosnan

25 mai 2013

Le baiser du tueur (1955) de Stanley Kubrick

Titre original : « Killer’s Kiss »

Le baiser du tueurEn attendant de prendre le train qui va l’emmener loin de New York, un homme se remémore les évènements des trois derniers jours, comment il s’est mis « dans un sacré pétrin »… Alors âgé de 27 ans, Stanley Kubrick a tourné Le baiser du tueur avec un budget extrêmement réduit, filmant de façon quasiment clandestine dans les rues, tout en décors naturels dans un esprit proche de la Nouvelle Vague. Il en a écrit lui-même le scénario en s’inspirant du climat des livres policiers de Mickey Spillane. Le film n’est pas sans défaut : l’histoire est tout de même assez faible, la direction d’acteurs reste rudimentaire et la postsynchronisation enlève beaucoup de naturel. Toutefois, le film porte en lui beaucoup d’inventivité dans les plans et de soin à leur mise en place, préfigurant ainsi les films futurs du cinéaste. Certaines scènes sont remarquables : le combat de boxe est vraiment étonnant par les multiples angles de caméra et la scène de bagarre dans l’entrepôt de mannequins est une belle trouvaille.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Silvera, Jamie Smith, Irene Kane
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Remarques :
* Ayant utilisé un magnétophone non professionnel, Kubrick a été forcé de postsynchroniser bruitages et dialogues. L’actrice Irene Kane n’étant alors plus disponible, c’est la voix d’une autre actrice, Peggy Lobin, que l’on entend.
* La ballerine est interprétée par Ruth Sobotka qui est la soeur d’Irene Kane également dans la vie réelle. A noter que cette scène constitue un second niveau de flashback, procédé plutôt rare alors.

24 mai 2013

L’Aventurier du Texas (1958) de Budd Boetticher

Titre original : « Buchanan Rides Alone »

L'aventurier du TexasAlors qu’il quitte le Mexique pour revenir à son Texas natal, l’aventurier Tom Buchanan fait halte dans la petite ville frontalière d’Agry Town, sous la coupe de la famille du même nom. Il se retrouve impliqué malgré lui dans une histoire de meurtre…
Adapté d’un roman de Jonas Ward, L’Aventurier du Texas fait partie de la série de westerns de Budd Boetticher avec Randolph Scott. Une fois de plus, l’acteur interprète le rôle d’un homme taciturne dont la droiture est tout en contraste avec la vénalité de ses adversaires. Il se retrouve aux prises d’une famille tiraillée par les rivalités et la cupidité, dont les membres sont typés avec un certain humour. L’histoire est assez simple, certes pas toujours très crédible mais c’est la bêtise des personnages qui donne cette impression. Rebondissements et retournements rapides donnent du rythme à l’ensemble. La photographie est superbe. L’Aventurier du Texas est un western joliment épuré qui se montre divertissant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, Barry Kelley, Tol Avery
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4 mai 2013

La Flèche et le Flambeau (1950) de Jacques Tourneur

Titre original : « The Flame and the Arrow »

La flèche et le flambeauAu XIIe siècle, en Lombardie dans le nord de la future Italie, la population d’un petit village des montagnes vit sous la terreur d’un seigneur allemand plutôt cruel. Lorsque ce dernier lui ravit son jeune fils, Dardo, un homme des forêts agile et expert au tir à l’arc, se dresse contre lui… Par sa gaité et ses couleurs, The Flame and the Arrow est assez à part dans la filmographie de Jacques Tourneur dont les films sont généralement plus sombres (1). L’histoire est assez proche de celle de Robin des Bois. Le film est ainsi un joyeux divertissement qui met en valeur les qualités physiques de Burt Lancaster qui est ici en tandem avec son ancien partenaire de cirque, Nick Cravat. Les acrobaties qu’ils accomplissent tous deux font une bonne partie du spectacle et donnent un caractère très enlevé à ce plaisant film d’aventures historique, généreux en couleurs. De son côté, Virginia Mayo apporte un peu de charme dans ce monde très masculin. C’est très gai et vivant, on ne s’ennuie guère.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Virginia Mayo, Robert Douglas, Nick Cravat
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Remarques :
* Nick Cravat interprète un muet car, en réalité, l’acteur-acrobate parle avec un accent de Brooklyn très marqué qui aurait paru plutôt déplacé dans la Lombardie du XIIe siècle !
* On pourra remarquer que le côté plus sombre de Jacques Tourneur est tout de même présent dans cette étrange scène où Dardo combat le marquis qui l’a trahi : Jacques Tourneur éteint la lumière et le combat se déroule dans le noir, nous laissant deviner plus qu’il ne montre. Assez étonnant dans ce film par ailleurs très éclairé.

(1) Flame and the Arrow (1950) et Anne of the Indies (1951) sont les deux seuls films dans la filmographie de Jacques Tourneur à être si pétulants, généreusement coloriés et légers.
(2) Avant d’être comédien, Burt Lancaster était acrobate dans un cirque, carrière interrompue par une blessure.

16 avril 2013

La chatte sur un toit brûlant (1958) de Richard Brooks

Titre original : « Cat on a Hot Tin Roof »

La chatte sur un toit brûlantDans une prospère plantation du Mississippi, on fête le soixante-cinquième anniversaire du patriarche, Big Daddy, qui est sur le point de mourir d’un cancer. Le couple de son fils, Brick, est en pleine crise. Il repousse constamment sa jolie femme Maggie et tente de noyer son dégoût dans l’alcool… La chatte sur un toit brûlant est une pièce de Tennessee Williams qui remporta un grand succès à Broadway sous la direction d’Elia Kazan. Mais c’est pourtant Richard Brooks qui l’adaptera au grand écran (1) avec un couple d’acteurs très photogéniques : Elizabeth Taylor et Paul Newman. Hollywood oblige, toute référence à l’homosexualité de Brick a été gommée mais il reste toute la puissance et l’intensité qui sont propres aux pièces de Tennessee Williams. La frustration, la cupidité, le mensonge, la culpabilité nourrissent l’atmosphère surchauffée de ce drame familial qui débouche sur des réflexions plus profondes sur la vie ou la mort. La chatte sur un toit brûlantTous les rôles sont magnifiquement tenus à commencer bien entendu par le tout jeune (et très beau) Paul Newman et une Elizabeth Taylor dont la sensualité a de quoi réveiller un mort (2). Burl Ives, de son côté, exprime une force peu commune. Oui, finalement, malgré toutes les concessions faites lors de l’adaptation, La chatte sur un toit brûlant conserve bien toute sa puissance.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Paul Newman, Burl Ives, Jack Carson, Judith Anderson, Madeleine Sherwood
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Remarques :
* Burl Ives (Big Daddy) et Madeleine Sherwood (Mae) tenaient déjà le même rôle dans la pièce jouée à Broadway sous la direction d’Elia Kazan ; Ben Gazzara interprétait Brick et Barbara Bel Geddes était Maggie.
* Le film était prévu pour être tourné en noir et blanc mais Richard Brooks insista pour tourner en couleurs afin de profiter des yeux bleus de Paul Newman et ceux d’Elizabeth Taylor, couleur violette. Les couleurs sont d’ailleurs superbes.

(1) Elia Kazan était en désaccord avec Tennessee Williams à propos de certaines modifications nécessaires selon lui. La situation se reproduira avec Doux oiseau de jeunesse (Sweet Bird of Youth) dont la pièce sera montée à Broadway par Elia Kazan pour être ensuite portée à l’écran en 1962 par Richard Brooks (avec… Paul Newman dans le rôle principal).
(2) On pourra remarquer que toute cette sensualité dégagée par l’actrice, loin de nous détourner de l’action, intensifie le drame car elle amplifie l’importance du refus de Brick.

10 avril 2013

Comment l’esprit vient aux femmes (1950) de George Cukor

Titre original : « Born Yesterday »

Comment l'esprit vient aux femmesUn magnat de la ferraille aux manières rustaudes arrive à Washington avec son avocat pour soudoyer un membre du Congrès. Il est accompagné de sa maitresse, une ancienne danseuse pas très futée qu’il utilise comme prête-nom dans ses « affaires ». Désireux de la voir faire bonne figure, il engage un journaliste pour lui faire un brin d’éducation… Born Yesterday était au départ une pièce de Garson Kanin (bien connu des cinéphiles pour ses livres sur Hollywod) qui eut un très grand succès à Broadway. Judy Holliday y tenait le rôle principal et le reprend ici brillamment à l’écran. Pour ce personnage de ravissante idiote, l’actrice a un jeu très expressif, parfois à la limite de surjouer mais sans jamais franchir la ligne. Ses expressions et intonations sont riches et démonstratives et sa gestuelle est parfaitement maitrisée (lors de la partie de gin rami, elle est stupéfiante). Face à elle, Broderick Crawford est merveilleux, un véritable bull-dog. Le scénario est assez brillant, très simple à la base mais richement développé avec de très bons dialogues. Born Yesterday est un beau spécimen de comédie américaine, dans ce qu’elle a de meilleur.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Judy Holliday, Broderick Crawford, William Holden
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Remarque :
Judy Holliday a été récompensée par l’Oscar 1951 de la meilleure actrice  pour sa prestation dans Born Yesterday.

Remake :
Quand l’esprit vient aux femmes (Born Yesterday) de Luis Mandoki (1993) avec Melanie Griffith et John Goodman, un remake aussi mauvais qu’inutile.

9 avril 2013

La blonde ou la rousse (1957) de George Sidney

Titre original : « Pal Joey »

La blonde ou la rousseUn crooner sans le sou, réputé pour ses nombreuses aventures, va hésiter entre deux femmes. L’une est jeune et ingénue, l’autre est richissime, délurée et exigeante… L’adaptation de ce musical de Broadway signé Roger & Hart avait déjà fait l’objet d’un projet en 1944 (1). Initialement prévu pour la danse, il est ici adapté et modifié pour mettre Frank Sinatra en valeur. La danse cède donc le pas aux morceaux chantés. Rita Hayworth, qui a alors près de quarante ans, n’est plus le sex-symbol qu’elle était en 1944 et laisse ce rôle à la jeune Kim Novak, étoile montante de la Columbia. L’histoire en elle-même n’est guère étoffée et l’ensemble paraît bien vide. Frank Sinatra fait son numéro de charme. Kim Novak est très belle.  La meilleure scène du film est celle où Sinatra chante The Lady is a Tramp à une Rita Hayworth faussement outrée. Pal Joey fut un énorme succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Frank Sinatra, Kim Novak
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(1) Après le grand succès de Cover Girl en 1944, Harry Cohn de la Columbia voulait refaire un film avec le tandem formé par son nouveau sex symbol, Rita Hayworth, et Gene Kelly. Dans ce but, Harry Cohn avait acheté les droits de la comédie musicale à succès Pal Joey où Gene Kelly avait tenu la vedette en 1941-42. Gene Kelly était sous contrat à la MGM et, du fait de la somme exorbitante que la MGM demandait pour prêter Gene Kelly une seconde fois, le projet fut abandonné. Il ne refit surface que treize ans plus tard.